Quand je suggérais d’appeler les services sociaux, je n’étais pas surprise que Jake accepte. Je ne connaissais pas sa mère, mais il ne me semblait pas qu’il ait eu une enfance des plus déplorables. Son passé était peut-être assez lourd parce que nous avions tous nos lots de galère à surmonter, mais est-ce qu’il en souffrait encore aujourd’hui ? Il n’en donnait pas du tout l’impression.
- C’est vrai que ça doit être tellement dur, raillais-je face à son air affligé totalement faux.
Je savais parfaitement que Jake adorait sa mère. Ce n’était pas lui qui allait lui mettre les services sociaux aux fesses. En tout cas, je ne savais pas trop comment Madame Jackson s’en était sortie dans son éducation pour rendre Jake aussi… comment dire… sûr de lui, avec un égo parfois surdimensionné. Il avait le don de clamer haut et fort qu’il était le meilleur et même si je me faisais souvent une joie de lui rappeler qu’il n’était pas meilleur que n’importe qui, je ne pouvais pas m’empêcher – au fond – de penser qu’il était le meilleur. Mais je n’allais certainement pas le lui dire parce que sinon, je n’aurais pas fini d’en entendre parler.
- En effet, répondis-je. À moins que tu ne me montres ta carte d’identité avec Modestie écrit dessus.
Je lui tirais la langue mais j’appréciais la dévotion dont il faisait preuve quand les autres nous mettaient des bâtons dans les roues. Enfin, plutôt celles puisque le problème relevait plutôt de la gente féminine que masculine. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi est-ce qu’elles étaient toutes jalouses à ce point. Sérieusement, qu’est-ce que j’y pouvais, moi, si Jake m’avait choisi parmi toutes ces filles beaucoup plus belles que moi ? Il m’avait mené la vie bien dure avant tout ça et peut-être qu’il était là le problème. Peut-être ne comprenaient-elles par pourquoi est-ce qu’il avait été aussi infect avec moi pour finalement m’aimer ? Sauf qu’on ne choisissait pas de qui on tombait amoureux.
Jake se plaignit de ses courbatures et aussitôt un deal naquit entre nous : s’il m’emmenait manger un hamburger végétarien, je promettais de le masser. Il me semblait que c’était un bon compromis. Je ris légèrement aux paroles de mon homme qui affirmait pouvoir tuer pour un massage de moi.
- Comment peux-tu dire une telle chose sachant que je ne t’en ai jamais fait ? S’il faut, je suis très nulle !
Il m’emmena jusqu’à sa voiture où je m’installais côté passager. Je verrouillais ma ceinture tandis que je demandais à Jake s’il savait déjà où il allait m’emmener pour manger ce fameux burger. Ce n’était plus rare de trouver des burgers végétariens maintenant, même dans les fast food. J’étais bien contente qu’ils aient élargies leur gamme d’horizon même si parfois ce qu’ils proposaient n’était pas forcément 100% végétarien. Mais c’était déjà un effort dont je ne pouvais pas me plaindre.
- Ça me va aussi. Mais si tu me permets, je voudrais quand même être sûre que les burgers qu’ils proposent soient bien vraiment végétarien. Parfois, les enseignes disent que c’est végétarien, mais ça ne l’est pas vraiment…
Je pourrais être une végétarienne casse pied qui demanderait à voir le gérant pour signaler que ce qu’il propose ne remplit pas vraiment les conditions pour affirmer le végétarianisme de leur burger, mais ce n’était pas le cas. Je laissais filer parce qu’au moins, il faisait l’effort. Et puis j’avais déjà vu des personnes non végétarienne curieuse de goûter les burgers végétariens et j’avais été bien contente de les entendre dire que c’était excellent. Une preuve que même en étant végétarien, on pouvait manger varié et que ça pouvait être tout aussi excellent.
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