Dirty New-York

Qui a dit que le linge sale se lavait uniquement en famille ?
 
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 Dieu ne peut rien pour toi [pv Matteo]

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Matteo G. Rinaldi

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MessageSujet: Re: Dieu ne peut rien pour toi [pv Matteo]   Dieu ne peut rien pour toi [pv Matteo] - Page 2 EmptyJeu 9 Nov 2023 - 9:32

L’un des problèmes majeurs que je rencontrais actuellement avec mon mode de vie était la solitude. Moi qui avais toujours vécu entouré de ma famille et de mes amis, je me retrouvais complètement seul, à me méfier de tout le monde, à regarder par dessus mon épaule que je n’étais pas suivi. J’étais sans arrêt sur mes gardes, prêt à disparaître dans la nature. Mais parfois, je voulais juste me poser, vivre normalement, sans avoir peur de finir en prison. Et même si je ne le reconnaîtrais jamais à haute voix, j’en voulais un peu à mes parents. Si ses parents ne m’avaient pas ouvert les portes de la mafia, peut-être que je n’aurais jamais pris goût à cette vie. Mais je ne leur rejetais pas totalement la faute sur eux, attention ! Avec le temps, j’aurais très bien pu choisir une autre voie. Devenir un honnête citoyen italien en refusant l’héritage empoisonné que mon père voulait me laisser. J’avais eu le choix… mais j’avais décidé de suivre les traces de mon père. Je m’en voulais bien plus qu’à mes parents. Mais en même temps… je ne pouvais pas imaginer une vie où je devrais trimer pour avoir ce que je voulais. J’avais grandi dans le luxe, où le moindre de mes caprices, de mes désirs étaient exaucés. Alors oui, mes parents m’avaient fait grandir dans cette vie mais j’avais fait le choix d’y rester, en toute connaissance de cause.

Chiara me répondait très brièvement être proche de ses parents. Même si je désirais la connaître un peu plus, je n’insistais pas. Pour la simple et bonne raison que si je posais trop de questions, elle pourrait faire de même. Je ne pouvais pas le permettre. Mentir ne me posait aucun problème, mais quand on débitait trop de mensonges, on finissait par s’emmêler les pinceaux jusqu’à se faire prendre. Je ne savais pas qui elle était, qui elle connaissait. Il suffisait qu’elle raconte à une connaissance avoir rencontré un italien qui s’appelait Matteo à la mauvaise personne pour que j’attire l’attention sur moi. Mon objectif en venant ici était de me fondre dans la masse. Et si je donnais d’informations à Chiara, même erronées, je prenais le risque d’être percé à jour.

Rapidement, la conversation s’essouffla. Ce n’était peut-être pas plus mal. Ça m’évitait d’avoir à trop mentir. Nous aurions pu écourter cette conversation et reprendre nos vies là où nous les avions laissé mais je ne pus m’empêcher de lui demander si elle avait des endroits à me recommander. Manque de chance pour moi, ce n’était pas le cas. Ne connaissant que trop peu New-York, la jeune femme n’osait pas me conseiller d’endroits à visiter. Je lui répondis :

« Vous savez, il ne faut hésiter à visiter les endroits dont les guides touristiques ne parlent pas. On peut être agréablement surpris ! Je parle bien sûr de coins recommandables, n’allez surtout pas vous balader des quartiers où les gangs sont tout-puissants ! »

Je lui offris un sourire. Moi-même, je n’osais pas me balader dans ces endroits-là. Je n’avais pas grandi avec les mêmes codes que ces personnes. De part mes origines italiennes mais également de mon statut social. Je n’avais jamais connu la précarité, le manque qui vous pousse à commettre des crimes. Ces crimes que j’avais commis, je les avais fait à l’abri dans des lieux où le luxe suintait des murs et des plafonds. Je n’avais jamais eu à me battre pour un coin de rue ou pour me faire respecter de mes pairs. Moi, j’étais Matteo Rinaldi, le fils de Mauro Rinaldi. Ça suffisait amplement pour me faire respecter. Ensuite, j’avais fait mes preuves.

« Oui, à force, on fini par avoir l’œil. Et parfois, ça vient par hasard. On se trompe de rue et on fini dans un magnifique lieu. »

Un peu comme pour les rencontres, en soit. Sur un malentendu ou dans un café banal, on tombait sur une personne qui semblait comme sorti d’un rêve. Et si on prenait son courage à deux mains, on l’abordait, de belles relations pouvaient voir le jour. Je devenais sentimental… et ça ne me ressemblait pas ! Je devais avoir passé trop de temps loin de ma famille. Mais c’était le mieux à faire, je le savais. Mais je ne pouvais m’empêcher de me sentir un peu nostalgique, en pensant aux plats préparés par ma mère, les moments passés avec mon père devant un match de foot… les visites à mes grands-parents. Bref, ma famille me manquait terriblement.
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C. Jezabel Mancini

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MessageSujet: Re: Dieu ne peut rien pour toi [pv Matteo]   Dieu ne peut rien pour toi [pv Matteo] - Page 2 EmptyMer 6 Déc 2023 - 10:29

Tout mensonge est basé sur une vérité. C’est ce qui en fait la teneur. C’est ce qui fait qu’on ne sait jamais vraiment si la personne d’en face nous raconte la vérité ou non. J’ai une aversion profonde pour le mensonge. C’est quelque chose que je ne supporte pas. Et pour le bien de mon travail, et de ma mission, je me retrouve contrainte de mentir à cet homme que je suis censée suivre. Il n’aurait jamais dû me remarquer. Malheureusement pour moi, j’ai fait preuve de négligence. Et je me retrouve là, à m’inventer une vie touristique alors que je suis très loin d’être en vacances, même à des milliers de kilomètres de chez moi. La facilité avec laquelle j’use de duperie m’étonne moi-même. J’essaie d’être fine dans mon jeu d’acteur. Être Chiara n’est pas bien difficile puisqu’il s’agit de mon tout premier prénom. Je n’ai plus l’habitude d’être appelée ainsi depuis des années, mais puisqu’on me connaît davantage sous celui de Jezabel, je crains bien moins de représailles… Tout du moins, je l’espère.

Mon petit jeu de rôle se base sur ma propre vie. Je ne suis pas disposée à tout dévoiler sur mon compte, mais pourquoi m’inventerai-je toute une nouvelle vie alors que la mienne me convient totalement. Je n’ai pas trop de crainte à répondre que je m’entends parfaitement bien avec ma famille. Certains dirons sans doute que ma vie est “chiante à mourir” puisqu’il ne se passe absolument rien d’exceptionnel dans mon rythme de vie ; mais très sincèrement, je préfère cela à une vie beaucoup trop mouvementée et pas forcément heureuse. Le train-train quotidien a ses avantages. Chaque jour ne doit pas être une aventure. Et heureusement, ceci-dit, sinon, je n’aurais jamais pu gérer une situation comme celle-ci. Ma réponse néanmoins brève à ce sujet doit sans doute le laisser un peu sur sa faim, mais qu’y a-t-il de plus à dire ? Que je mange chez eux chaque dimanche midi ? Que j’appelle ma mère au moins tous les deux à trois jours pour discuter avec elle ? A mon sens, Matteo et moi ne nous connaissons pas suffisamment pour aller dans les détails. L’idéal aurait été que je n’ai jamais cette conversation avec lui, mais on en est là, alors j’essaie d’agir avec lui exactement comme je l’aurais fait dans un autre contexte : une rencontre avec un inconnu.

La conversation s’essouffle un peu. Mon macchiato est presque terminé. Il doit me rester une ou deux petites gorgées, à peine. De mon pain au chocolat, il ne reste désormais que des miettes. Il est presque temps pour nos deux êtres de continuer leur route, chacun dans sa direction - ou presque ! Je suis toujours en mission filature. C’est mon suspect n°1. Je n’ai pas d’autre choix que de l’avoir constamment à l'œil, mais il va falloir que je revois et réfléchisse à une nouvelle stratégie. Maintenant qu’il m’a vu, il sera plus facile pour lui de me repérer au beau milieu d’un bain de foule… Matteo me surprend néanmoins en me demandant si j’ai des endroits à lui recommander… S’il savait que tout ce que je connais de New-York est identique à ce qu’il a fait ces derniers jours…

J’ai donc bien fait de n’acheter aucun des milliers de guides qui m’ont été proposés jusqu’à présent, je réponds en riant légèrement. En règle générale, je préfère visiter par moi-même et faire éventuellement deux ou trois recherches quand il y a un endroit bien particulier qui m’intéresse. J’aime bien me laisser porter au gré du hasard.

Ici, le hasard s’appelle Matteo Rinaldi, et peu importe les quartiers où il se rend, je me dois de m’y rendre aussi ; même ceux qui me colleront froid dans le dos. J’essaie de savoir où est-ce qu’il a prévu de se rendre dans les jours prochains, mais malheureusement pour moi, il reste très vague dans sa réponse. Je n’arrive pas à savoir si c’est parce qu’il essaie de ne pas trop en dire, ou bien s’il n’a vraiment aucune idée de l’endroit où il ira. L’option n°1 me semble la plus plausible, mais je ne sais pas ce qu’il se passe dans sa tête. Sans réponse concrète de sa part, je ne vais pas réussir à anticiper ses déplacements et c’est assez fâcheux… Je ne peux pas lui faire le coup de la rencontre hasardeuse à chaque fois. Si ?

Ah ! Celles-ci sont sans aucun doute les meilleures découvertes ! dis-je avec entrain. Je n’ai pas encore eu cette occasion, mais mon séjour est loin d’être terminé, donc j’ai encore le temps de découvrir des lieux incongrus.
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Matteo G. Rinaldi

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MessageSujet: Re: Dieu ne peut rien pour toi [pv Matteo]   Dieu ne peut rien pour toi [pv Matteo] - Page 2 EmptyLun 11 Déc 2023 - 13:07

Rencontrer Chiara était pour moi comme un souffle d’air frais. Mon pays me manquait. Quelque chose d’aussi banale que parler ma langue natale provoquait en moi un vide abyssal. Je n’aurais jamais pensé qu’un jour, des mots aussi banal que « casa » ou « piacere » pourraient me manquer. Pourtant, en discutant avec la jolie jeune femme qui me tenait compagnie, je ressentais ce manque. C’était aussi pour cela que je n’avais pas manqué l’occasion de discuter avec une ressortissante de mon Italie chérie. Il m’arrivait cependant d’avoir l’impression de retrouver un peu de mes traditions et de ma culture à New-York. J’aimais, par exemple, me balader dans les rues du quartier de Little Italy. Ce quartier avait été longtemps le point de chute des Italiens durant Le XXème siècle. Aujourd’hui encore, je pouvais voir des vestiges de leur immigration. Les meilleurs restaurants italiens s’y trouvaient. Je pouvais parler italien avec les serveurs. Il m’arrivait de presque oublier que j’étais encore à New-York dans ces moments-là. Un peu comme maintenant. J’appréciais la compagnie de Chiara, même si c’était une inconnue que je venais à peine de rencontrer. J’aimais discuter avec elle, c’était agréable de pouvoir discuter sans trop réfléchir… Ou presque. Je ne devais pas oublier que j’étais dans le collimateur des autorités italiennes. Il suffisait d’une erreur, d’un mot de travers pour que je me retrouve derrière les barreaux.

Et concernant mon avis sur les guides touristiques que l’on nous vendaient à chaque coin de rue, il était très tranché. Pour moi, découvrir un lieu était toujours mieux sans ces bouts de papier volants. Je préférais découvrir par moi-même, visiter et même me perdre. C’était comme ça, selon moi, que l’on pouvait se retrouver dans des endroits magnifiques. Bien souvent, ces lieux n’étaient même pas répertoriés dans les guides. Pourtant certains quartiers peu connus avaient leur charme et méritaient amplement d’être mis en lumière… Mais il y avait un avantage à ce manque de notoriété : les touristes vraiment curieux pouvaient visiter sans avoir l’impression d’étouffer dans une foule agglutinée. Et puis, les résidents étaient bien plus tranquilles.

« Vous avez bien raison !, lui dis-je en hochant la tête. Je trouve que les lieux biens connus ont perdu de leur attrait. Et puis, comment profiter d’un lieu quand on a quinze mille personnes autour, hurlant et posant pour des photos ? »

Étrangement, j’étais sur la même longueur d’ondes que Chiara. Je trouvais cela étrange car bien souvent, je rencontrais des femmes assez superficielles. Les conversations n’étaient pas stimulantes et je me retrouvais à compter les minutes ou à guetter la moindre occasion pour m’enfuir. Et puis, depuis que j’étais en cavale, je n’avais guère l’envie de nouer de liens. À tout moment, je pouvais me retrouver obligé de plier bagages pour disparaître. Je ne voulais surtout pas avoir d’attache pour éviter les regrets ou l’hésitation à partir. Mais avec Chiara, j’envisageais presque de la revoir. Rien de bien sérieux mais avoir une conversation de temps à autre, autour d’un café ne faisait de mal à personne. Je ne risquais rien. Tout au plus, si je devais partir, je ne serais pour elle qu’un touriste rencontré un jour, par hasard, qui était parti à l’aventure. Après tout, je m’étais présenté comme étant un globe-trotter. Un homme qui ne tenait pas en place. Alors si Chiara ne me voyait plus, même si ça se faisait de manière brusque, elle ne risquait pas de s’inquiéter ou de me chercher.

« Vous comptez rester encore longtemps par ici ? »

Avec un peu de chance, j’espérais qu’elle resterait encore un peu. Je n’arrivais pas à expliquer cette attirance que j’éprouvais. Bien sûr, Chiara était une femme incroyablement belle. Et le peu de conversation que nous avions eu m’avait apprit qu’elle était intelligente. Ses mots et sa façon de s’exprimer révélait une certaine profondeur et une curiosité intellectuelle qui me plaisaient. Elle n’était pas de ces personnes qui se contentaient de vivre en surface, sans jamais plonger dans les abysses des sujets plus complexes ou nuancés.
Tout en l’écoutant, je ne pouvais m’empêcher de penser à ma situation. D’une certaine manière, parler avec Chiara me permettait d’oublier, ne serait-ce qu’un instant, la pression constante sous laquelle je vivais. Mais je savais que cette parenthèse ne serait que de courte durée. Tôt ou tard, je devrais affronter à nouveau la réalité de ma condition de fugitif. Pourtant, à cet instant précis, en sa présence, je me permettais d’espérer, de rêver à des jours meilleurs, à une vie moins compliquée. C’était dangereux, je le savais, mais je ne pouvais m’en empêcher.

Je l’observais attentivement, captivé par sa manière d’être, son charisme naturel. Elle dégageait une aura de confiance et de sérénité qui me touchait profondément. Son sourire, ses gestes, la manière dont elle se perdait dans ses pensées, tout chez elle m’intriguait et m’attirait. C’était comme si, en sa compagnie, je pouvais presque être moi-même, sans artifices. C’était une sensation étrangement agréable et terrifiante à la fois. Si je me laissais trop aller à ces sentiments, ma chute ne serait pas loin…
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C. Jezabel Mancini

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MessageSujet: Re: Dieu ne peut rien pour toi [pv Matteo]   Dieu ne peut rien pour toi [pv Matteo] - Page 2 EmptyMar 26 Déc 2023 - 11:32

J’essaie de rester calme face à cette situation qui me dépasse. Je n’aime pas du tout la tournure que prennent les événements et j’appréhende la réaction de mes chefs. Ils vont être furieux, mais ce que je crains le plus, c’est qu’ils me demandent de rentrer et qu’ils envoient quelqu’un d’autre pour aller au bout de cette affaire. Ça fait des mois que je suis sur cette affaire et mettre la main sur Matteo n’a pas été facile. Aujourd’hui que je le tiens, je refuse totalement qu’on me vole la vedette. J’ai fait une erreur et je compte bien la rattraper. Je ne sais pas encore comment, mais je vais réussir. J’ai déjà vu pire… Je crois.

Tandis que j’essaie tant bien que mal de me rassurer, ma cible n’a absolument aucune idée de ce qui se trame réellement. Pour lui, je ne suis qu’une touriste italienne venue visiter le monde, et ça me convient parfaitement comme couverture. Je n’ai pas pu trouver mieux sur l’instant. Je ne suis pas une professionnelle de l’improvisation, alors je fais ce que je peux avec ce que j’ai sur le moment. Pour éviter tout impair, j’essaie de ne pas m’embourber dans un mensonge sur mon identité. Je ne dis pas tout, mais je ne m’invente pas une vie. Ce serait mille fois pire si je faisais ça. Un mensonge finit toujours par se savoir. Peu importe comment. Je doute qu’il lance des recherches sur ma personne ; sous cette couverture, je suis la pire ennemie. Néanmoins, je profite de chaque sujet de conversation léger et pas trop personnel. Dans une autre circonstance, Matteo pourrait être de charmante compagnie. Dommage pour lui qu’il soit ma cible. Je ne m’attendais pas à ce qu'il m’offre sa culpabilité sur un plateau d’argent, mais je dois bien avouer qu’il joue parfaitement les mecs normaux sans histoire et sans casserole au cul. On pourrait presque lui donner le bon dieu sans concession… Heureusement que je connais la vérité. Une toute autre jeune femme aurait été naïve et aurait cru bien volontiers à chaque mot sortant de sa bouche comme si c’était du pain béni…

Je ne suis pas la personne la plus indiquée pour répondre à Matteo sur son désir de recommandation. Les seuls coins que je connais de New York sont les lieux où lui-même a mis les pieds au cours de ces derniers jours. Pas une seule fois avant aujourd’hui, il n’a eu conscience de ma présence. Je suis encore en colère contre moi-même. Il va me falloir un petit temps pour passer outre et accepter que je puisse rattraper la situation d’une manière ou d’une autre. Je ne suis pas parfaite dans mon rôle, mais je trouve que je m’en sors plutôt bien pour le moment. Respire, Jeza, les choses ne peuvent pas être pire…

Mon dieu, ne m’en parlez pas ! Je n’ai rien contre la foule, mais il y a des endroits qu’on a envie de fuir très vite alors qu’on est à peine arrivé ! je badine. Mais les lieux populaires ont gagné leur droit de l’être et malgré tout, venir à New York sans être passé devant l’Empire State Bulding, Broadway, le pont de Brooklyn ou la Statue de la liberté serait un énorme péché ! Sans parler des lieux de tournage comme la caserne des Ghostbrusters.

Voilà quelque chose qui plairait énormément à Diego, s’il avait l’opportunité d’être là… Mentalement, je me promets que si nous avons l’occasion de venir à New York pour des vacances, nous irons voir cet endroit. Peu importe le nombre de touristes présents sur place, je ne gâcherai pas ce plaisir à Diego. Même si je ne suis pas ici pour des vacances, ça ne m’empêche pas de planifier un voyage. Je suis capable de faire les deux choses en même temps. À condition, bien évidemment qu’on ne me demande pas de rentrer en Italie suite à mon manque d’attention… Tant de choses dépendent de la conversation que j’aurais avec mes chefs lors de mon rapport quotidien… D’ailleurs, Matteo s’intéresse à la durée de mon séjour et je ne sais absolument pas quoi lui répondre. Et je n’ai plus de macchiato dans ma tasse pour essayer de gagner du temps… Et merde !

Et bien, je n’ai pas encore pris de billet de retour, pour tout avouer… Je… Un mensonge, et vite ! J’ai besoin d’un mensonge ! Je déglutis avant de tenter : J’ai besoin de changer d’air. À la base, je me suis fixée un mois de voyage. Mais ça peut être moins comme ça peut être plus… Je ne sais pas encore trop.

J’affiche la mine de la demoiselle un peu paumée dans sa vie et qui a honte d’avouer que des choses ne vont pas forcément super bien pour elle. J’espère qu’il ne va pas me demander ce qu’il se passe parce que je ne saurais pas trop quoi inventer comme excuse. Peut-être des soucis X ou Y au travail ? Ou quelque chose dans ce goût là puisque j’ai cramé la carte de la famille parfaite et unie - ce qui n’est pas faux du tout !

Et vous ? je demande. Être un globe trotteur, ça doit vous emmener dans des endroits merveilleux. Combien de temps restez-vous en général ?

S’il décide de changer de pays, il est clair que je ne pourrais absolument pas le suivre dans sa nouvelle destination. Croisez de nouveau quelqu’un ailleurs, c’est très suspect ! J’espère donc qu’il me laissera le temps de le coincer…
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Matteo G. Rinaldi

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MessageSujet: Re: Dieu ne peut rien pour toi [pv Matteo]   Dieu ne peut rien pour toi [pv Matteo] - Page 2 EmptyMar 6 Fév 2024 - 12:07

Je ne voulais surtout pas créer de lien, d’attache. Je n’avais pas un cœur de pierre, sans aucun sentiment. Loin de là, simplement, je savais qu’une fois le lien créé, il était difficile de s’en défaire. Si je m’attachais à une personne, je ne serais plus assez lucide pour prendre des décisions dures. Comme fuir sans me retourner. Mais voilà, l’être humain n’était pas fait pour vivre seul. Si jusqu’à présent, j’avais réussi à rester à l’écart des autres, je ressentais tout de même le poids de la solitude peser sur mes épaules. Il m’arrivait parfois de regretter cette vie où j’étais obligé de rester constamment sur mes gardes. Je vivais avec la désagréable sensation d’être épié à chacun de mes déplacements. Même lorsque j’étais chez moi, seul, à l’abris des regards, il m’arrivait de demander si quelqu’un ne s’était pas introduit dans mon appartement. Dans les premiers temps de ma fuite, je ne pouvais me détendre qu’après avoir consciencieusement fouillé et vérifié chaque recoin de chez moi. J’avais besoin de contrôler mon environnement, d’être sûr que personne ne s’y trouvait. Je vérifiais que l’on n'avait pas installé de caméra ou de micro à des endroits improbables. En réalité, si une personne tentait de m’espionner chez moi, elle n’y découvrirait rien d’autre qu’un italien ennuyant à mourir qui passait le plus clair de son temps à l’extérieur. Et quand j’étais chez moi, je passais mon temps devant la télé ou sur mon ordinateur, musique à fond, à éditer les photos que je prenais. J'avais tiré un trait sur ma famille et mes proches. Je ne pouvais pas me permettre de les contacter. Si nos moyens de communication avaient été piégés, je risquais de compromettre ma fausse identité. Alors, je me tenais aussi loin que possible de ces personnes que j’aimais.
Ce qui pouvait expliquer ma soudaine envie de prendre le temps de discuter avec Chiara. D'une certaine façon, je retrouvais le lien que j’avais avec mon pays natal. Pour une fois, je n’avais pas à chercher mes mots en anglais pour me faire comprendre. Je pouvais parler avec fluidité et aisance dans la langue que je maîtrisais le mieux, l’italien, ma langue maternelle. Et je devais aussi avouer que Chiara était une belle femme, agréable à regarder et qui m’avait tapé dans l’œil. Enfin, on s’était rentrés dedans mais la finalité restait la même : j’avais soif de compagnie. Et si elle se manifestait sous la présence d’une aussi ravissante femme que Chiara, eh bien, je saisissais cette opportunité.

“Je suis d’accord avec vous ! Il y a des lieux culte où tout bon touriste doit se rendre lorsqu’il vient à New-York.”

Cette conversation était vraiment agréable, elle me donnait l’impression de n’être réellement qu’un citoyen du monde partit à la découverte d’un nouveau pays. J’oubliais que ce n’était pas le cas, que j’étais, en réalité, en cavale. Pendant ces quelques instants, je pouvais incarner le personnage factice que j’avais imaginé. Matteo le globe-trotter incapable de rester à un seul endroit. Matteo le photographe qui se perdait dans la contemplation de lieux et de paysages incroyables et qui capturait des instants rares. J’y croyais presque, assis là, avec Chiara et son sourire ravageur. Pourtant, je continuais de rester sur mes gardes, je ne pouvais pas me laisser complètement aller à ce sentiment aussi dangereux que tentateur. Je devais veiller à ne pas trop en dire. Je ne pensais pas que la jolie touriste m’accompagnant était une espionne façon James Bond. Simplement, il suffisait que je dise une chose un peu trop révélatrice sur moi et je risquais de perdre ma liberté. Parfois, une seconde d’inattention pouvait coûter cher. C'était en parti ce qui m’avait amené à fuir ma vie en Italie. J’avais baissé ma garde en accordant ma confiance aux mauvaises personnes. À présent, je le payais en essayant d’éviter la prison... Alors quand Chiara m’expliqua ne pas avoir de date de retour précise puis me retournant la question afin de savoir combien de temps je me fixais dans un endroit, je compris que je devais rester évasif.

“Je ne pourrais pas vous dire. Il m’est arrivé de ne rester quelques jours à un endroit et de rester plusieurs mois à un autre. Si l’appel de l’aventure se fait fort, je m’en vais sans vraiment y réfléchir.”

Je lui offris un sourire qui se voulait charmeur, chaleureux en espérant qu’il détournerait son attention. J’étais certain de mon charme et de ma capacité à séduire une femme. Mais je ne misais pas uniquement sur cela car je ne la connaissais pas. Je ne savais pas si j’étais son genre d’hommes. Et si je venais de tomber sur une femme entêtée... autant dire que j’étais foutu. Je savais de quoi je parlais, ma mère et ma grand-mère étaient des femmes adorables... Tant qu’elles ne se mettaient pas en tête une idée précise. Dans ces moments, rien ne pouvait les détourner de leur objectif. Et elles étaient effrayantes quand on essayait de les faire changer d’avis. Même mon père évitait de se mettre en travers de leur chemin ! J’optais donc pour la meilleure solution à mes yeux : la fuite !
J’avais fini mon café ainsi que ma viennoiserie depuis un moment donc je sautais sur cette occasion. Tout en sortant mon portefeuille, je hélais un serveur afin d’avoir l’addition, puis je reportais mon attention sur Chiara.

“Ce café a été très sympathique, partagé en votre compagnie mais je dois me sauver. J’ai des endroits à visiter et je n’ai pas pensé à prendre mon appareil photo. Mais j’espère vous revoir, j’ai passé un très bon moment avec vous, Chiara.”

J'étais sincère dans mes paroles. J’avais réellement apprécié ce moment mais je n’étais pas sûr que ce soit une bonne idée de le prolonger et encore moins de la revoir. Aussi belle soit-elle, Chiara pouvait se révéler être une faiblesse pour moi, une faiblesse qui me conduirait à ma perte. Alors après avoir payé nos cafés, je finis par prendre congé de Chiara. Je la quittais avec une pointe de regret qui piqua mon cœur. Cette rencontre me rappelait douloureusement que j’allais devoir rester seul pour ne pas finir mes jours derrière les barreaux...
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