Dirty New-York

Qui a dit que le linge sale se lavait uniquement en famille ?
 
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 moi qui venais m'excuser... - pv kasey

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M. "Ella" J. Summers

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MessageSujet: moi qui venais m'excuser... - pv kasey   moi qui venais m'excuser... - pv kasey EmptyJeu 2 Nov 2023 - 8:32

Plusieurs jours déjà que je rumine cette rencontre au Yankee Stadium. Je ne sais pas pourquoi, je n’arrive pas du tout à passer à autre chose. J’ai conscience de m’être légèrement montré infect avec Marcus. Il ne méritait pas mon venin à ce point. Il a été maladroit au possible, ça oui. Assez intrusif, aussi. Mais il a été désireux de bien faire, et je le lui ai reproché. J’ai contré absolument chacune de ses tentatives pour venir en aide aux gamins à qui je donne des cours gratuitement. Parce que ce sont des gamins du Queens ou du Bronx, et qu’ils n’ont pas besoin de vivre une énième déception. Je crains que si Marcus leur fait miroiter un rêve, ils s’y accrochent de toute leur force. Et si ce rêve ne peut pas se réaliser, je sais combien la chute sera douloureuse pour eux. Non, ils n’ont pas besoin de ça. Cependant, qui suis-je pour les empêcher de tenter le tout pour le tout ? Qui suis-je pour juger pour eux ce qui est bon ou ce qui ne l’est pas ? Certains sont suffisamment grands pour savoir ce qu’ils veulent dans la vie. Je sais que tous ne fondent pas leur espoir dans la danse ou l’art dramatique, certains ont d’autres ambitions. Alors la proposition de Marcus ne concerne qu’un certain nombre d’entre eux. Pas tous. Ella, il est temps de mettre de côté ton égo et de t’excuser…

Je tente de me rappeler de quoi nous avons discuté, lui et moi. Je reconnais que c’est assez flou étant donné le malaise dans lequel je me suis retrouvée plongée, mais je suis quasi sûre et certaine qu’il m’a parlé d’un casting où on recherche une danseuse. J’ouvre mon ordinateur et googlise cette seule information que je possède. Il ne me faut pas très longtemps pour dégoter l’adresse et l’heure. J’espère que c’est bien de ce casting là dont il me parlait… sinon, j’ai toujours sa carte avec son numéro de téléphone, mais je ne veux pas m’en servir. Ça casserait totalement l’effet de surprise et puis… qui me dit qu’il acceptera de me répondre, malgré tout ? Après les jours qui se sont déroulés, peut-être a-t-il changé d’avis ? Je ne pourrais pas lui jeter la pierre pour cela. J’ai été très conne sur ce coup là. J’enfile une paire de sneakers, ainsi que mon manteau avant de quitter mon appartement. Avant de claquer la porte derrière moi, je jette un dernier regard à la photo de Miles et moi, posée sur la commode de l’entrée. Comme à chaque fois, mon coeur se serre… douloureusement conscient du trou que son départ a creusé à l’intérieur.

J’arrive aux studios et comme je le pense, il y a foule de candidats. Je ne sais pas qui est la célébrité qui recherche de nouveaux danseurs, mais en tout cas, si j’en crois ce que je peux entendre autour de moi, il semblerait qu’elle puisse être un tremplin dans la carrière de certains. Ce qui ne m’étonne guère en fin de compte. Percer dans le milieu de la danse n’est pas ce qu’il y a de plus facile. À une époque, moi aussi je faisais comme tous ces gens-là. Je me revois quelques années en arrière. Ça ne remonte pas à aussi loin que ça, mais j’ai l’impression qu’entre le jour où Miles est décédé et aujourd’hui, il s’est passé toute une vie… Une bouffée de nostalgie m’envahît et je la chasse avant qu’elle ne me fasse davantage de mal. Ce n’est pas le moment de m'appesantir sur ma douleur, je suis ici pour trouver Marcus et lui offrir mes excuses.

Je me mets aussitôt à sa recherche pour tenter de le trouver parmi les candidats, mais aucun visage ne m’est familier. Pourtant, mon instinct me souffle qu’il est bien là. Sinon pourquoi m’aurait-il parlé de ce casting si ce n’était pas pour y participer lui-même ? Je circule parmi la foule jusqu’à entendre de la musique. Je repère une double porte grande ouverte où stagne quelques personnes, absorbées par leur contemplation et par les chuchotements excités de certaines candidates qui font davantage groupies que professionnelles. Je sais combien ça fait toujours quelque chose de rencontrer quelqu’un de connu dans le métier, mais certains manquent cruellement de retenues… À Julliard, on nous imposait une tenue correcte envers les artistes qui parfois venaient faire quelques interventions. J’en ai vu quelques-uns passer, alors aujourd’hui, ça ne me fait plus rien. Surtout que je ne connais même pas la célébrité du jour ! Je n’ai donc aucune raison d’y perdre ma culotte si j’en crois certaines qui vont jusqu’à s'éventer. Ridicule. Je continue de progresser jusqu’à m’approcher de la scène. Ce que j’y découvre me laisse totalement pantoise. Si je cherchais Marcus parmi les candidats, j’aurais pu chercher longtemps ! Celui-ci se trouve sur l’estrade en train de jouer au meneur sur un groupe de candidats. Placé en avant, à l’image d’un professeur de danse, il effectue chacun des mouvements avec une rapidité et une fluidité propres à celui qui connaît par cœur les chorégraphies tandis que derrière lui, les autres danseurs tentent de le suivre. Serait-il donc le danseur en chef de l’artiste ?

Oh mon dieu, c’est lui !

Cette exclamation s’élève de derrière moi, et je me tourne vers un duo de candidates en pâmoison devant le danseur. Ni une, ni deux, je saisis la perche qui m’est tendue et je demande :

Excusez-moi, les filles. Vous savez qui c’est ?

Elles me regardent comme si je sortais de la Quatrième Dimension avant de balbutier :

T’es sérieuse ? Tu sais pas qui c’est ? Mais c’est Kasey Taylor ! C’est le chanteur de l’année, il est le numéro 1 dans tous les bacs ! D’où est-ce que tu sors ?! D’une grotte ?

Je plisse les yeux et croise les bras sous ma poitrine. Je n’aime pas du tout le ton que ces filles prennent avec moi.

Je sors de Julliard, moi ! je balance d’un ton mesquin qui ne m’est absolument pas familier.

Les filles ne disent plus rien. D’ailleurs, l’une d’entre elles saisit sa copine par le bras et l’entraîne plus loin. Je lève les yeux au ciel et me retourne pour reporter mon attention sur Marcus. Ou plutôt Kasey Taylor… Il est en pleine démonstration. Il est dans sa bulle. Lorsque la majorité du groupe semble avoir pris le pli sur les mouvements, il se tourne vers eux pour les observer. Son expression se fait aussitôt analytique. Il prend le temps de corriger certains candidats. Je repère d’autres membres du jury, un peu plus en retrait qui notent les danseurs qu’ils repèrent et qui ont le potentiel pour intégrer la troupe. Il semblerait que Monsieur Taylor n’est pas totalement voie au chapitre. La dure réalité des artistes. Après son étape d’observation, il reprend sa place en première ligne et rattrape la chorégraphie en cours de route. Et j’ai la douloureuse sensation qu’une chape de plomb tombe dans mon estomac lorsqu’il effectue un pas de danse qui m’est douloureusement familier. Il n’a tout de même pas osé… ? Je reconnais immédiatement ce mouvement, et j’ai soudainement une remontée acide.
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M.-J. Kasey Taylor

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MessageSujet: Re: moi qui venais m'excuser... - pv kasey   moi qui venais m'excuser... - pv kasey EmptyLun 6 Nov 2023 - 12:19

Le jour J. Celui du casting. J’étais à la recherche d’une danseuse qui pourrait remplacer Tasha qui ne pouvait m’accompagner. Tasha était l’une de mes plus anciennes danseuses. J’avais fini par devenir amie avec elle. Elle était toujours à mes côtés, pour des clips ou des concerts. Mais elle était tombée enceinte et même si elle m’assurait pouvoir danser pour mon clip, j’avais refusé ! Elle avait besoin de se reposer, de prendre soin d’elle. J’étais très protecteur envers les personnes auxquelles je tenais. Ma sœur pouvais en témoigner ! Elle avait récemment accouché d’une petite fille, Lily. Elle semblait heureuse de tenir enfin sa fille dans ses bras… et soulagée que mon instinct protecteur soit à présent sur une autre personne. Un petit être qui ne demandait qu’être aimé et choyé. En les voyant tous les trois, Edward, Keri et Lily, j’avais ressenti un peu de jalousie. Je savais que la relation entre Edward et Keri n’était pas claire. Mais ça crevait les yeux qu’ils s’aimaient. Edward couvait ses deux femmes d’un regard plein d’amour. Et Keri ne cessait de le toucher, d’établir un contact physique. J’aurais aimé avoir cela. J’adorais ma vie ! Je vivais de ma passion, j’avais une vie sociale plutôt bien remplie. Mais voilà, quand je rentrais chez moi, personne ne m’y attendait. Oh bien sûr, je kidnappais de temps en temps Annabelle m, une prostituée avec qui je m’étais lié d’amitié. Même si son emploi ne me plaisait pas, je ne pouvais pas l’empêcher de faire ce qu’elle voulait. Et puis, elle était mon amie, comme une petite sœur. Je ne la voyais pas comme… une femme avec qui partager ma vie. Rien que de m’imaginer l’embrasser m’horrifiait ! Autant embrasser Keri, j’aurais aimé le même sentiment de dégoût ! Non, Annabelle avait un statut particulier. Elle était comme une sœur de cœur, intouchable, point finale. Par contre, Ella…

Les candidates entrèrent dans la pièce louée pour la journée. Le brouhaha qui en résulta me ramena à la réalité. Je devais trouver une remplaçante à Tasha, pas rêvasser sur une femme qui m’avait bien rembarré. Oui, oui, elle m’avait rembarré. Habituellement, les femmes me reconnaissaient… LE Kasey, ce mec qui chante et qui danse, qui fait des millions de vues sur YouTube avec ces clips… je n’étais réduit qu’à ça… du coup, je n’aurais aucun mal à me trouver une fille parmi les DM que je recevais. Mais ce n’était pas ce que je voulais. Un éternel romantique, un peu naïf. Malheureusement, j’attirais les filles opportunistes… ou un peu dérangées. Comme celle qui m’avait envoyé une photo de son derrière tatoué de mon prénom. Flippant ! La rançon de la gloire… sauf qu’Ella ne me connaissait pas. J’avais alors pensé la séduire, à l’ancienne, comme n’importe quel mec. Sauf qu’elle semblait hermétique à mes avances. Pire, j’avais l’impression de m’enfoncer dans des sables mouvants à chacune de mes paroles. J’avais alors abandonné la partie, lui laissant tout de même mon numéro, au cas où… mais elle ne m’avait jamais appelé. Preuve que je ne l’intéressait vraiment pas. Mais je n’arrivais pas à me la sortir de la tête ! Quelque chose en elle avait capté mon attention. Je ne savais pas quoi mais je me sentais attiré par elle, c’était à la limite de l’obsession.

Face à la foule de regard qui me fait face, je me présentais ainsi que mon équipe et la raison de ce casting. J’ai toujours adoré être devant un public, j’étais très à l’aise. Donc, confiant, je lançais quelques blagues, histoire de détendre l’atmosphère, provoquant des rires avant de demander au premier groupe de monter sur l’estrade. Je m’éclipsais quelques minutes pour aller aux toilettes satisfaire un besoin urgent. Une fois revenu, je me remis au travail. Sans perdre de temps, je leur montrais la chorégraphie à exécuter. J’en attendais beaucoup de ce casting. La jeune femme sélectionnée allait non seulement danser avec moi, mais en plus elle devrait jouer le rôle de ma petite amie, ou du moins, une femme que je convoitée. La chanson racontait l’histoire d’un homme fou amoureux d’une femme qui l’évite, le fait languir avant de finalement accepter son amour. Il me fallait une danseuse qui pourrait me suivre tout en étant sensuelle et à l’aise avec mon contact. Je voulais qu’il y ait une alchimie parfaite entre nous, que le doute s’installe dans l’esprit des personnes qui visionneraient le clip.
Quand je leur montrais les pas, mon esprit me quitta, se perdant dans les mouvements, le rythme de la musique. Je ne vivais que pour ça, la danse. J’en aurais presque oublié la raison de ma présence et de celle du groupe. L’un des pas que j’exécutais, je l’avais emprunté à Ella. Je l’avais vu l’enseigner à ses élèves et je l’avais adoré. Bien sûr, j’aurais aimé lui demander si je pouvais l’utiliser mais je n’avais aucun moyen de la contacter. Et j’étais persuadé qu’elle ne le verrait jamais. Si elle ne m’avait pas reconnu au stade, ce n’était pas mon clip qu’elle verrait. Mais si je la croisais à nouveau, je notais mentalement de lui en parler. C’était déjà très mal parti entre nous, pas besoin qu’en plus je passe pour un voleur ! Je m’arrêtais et observais les danseuses exécutaient les mouvements. De temps en temps, je corrigeais certaines filles ou en félicitaient d’autres. Même si je ne les choisissais pas, je prenais le temps de donner des conseils, si je pouvais aider d’autres professionnels ou amateurs, c’était toujours avec plaisir. Je savais que le jury qui m’accompagnait n’aimait pas mon attitude. Selon eux, ma place était derrière une table, le regard froid et impassible. Mais ce n’était pas moi ! Et je m’en foutais de leur avis.
Je repris alors ma place et les accompagnais dans la danse, me laissant emporter dans la musique. Je chantais avec elle. J’entendais des applaudissements, des sifflements mais à ce moment, seule comptait la musique qui m’envahissait et me transcendait. Et lorsque la dernière note de musique disparut dans l’air, je revins sur Terre, saluant le public, heureux d’avoir transmis mon énergie et ma passion. Je leur annonçais que je prenais une pause, au grand mécontentement du jury avant de quitter l’estrade. Je me dirigeais vers les coulisses, là où le calme régnait. J’attrapais une bouteille d’eau que j’avais laissé la et bus quand je vis une jeune femme marcher droit vers moi. Je la reconnus immédiatement… Ella ! Sauf que son air… disons que la première fois que je l’avais vu, elle semblait rayonner de bonheur comparé aujourd’hui !! Pourquoi je sentais que j’allais en prendre plein la tronche ?

« Salut Ella, tu es venue pour le casting ? » demandai-je prudemment.

À ce moment, je ne savais pas si elle m’en voulait de lui avoir caché la vérité ou si elle avait vu son pas de danse que j’avais utilisé. Je préférais jouer la carte de l’ignorance, qu’elle me dise ce qu’elle me reprochait pour pouvoir m’excuser en conséquence, selon la gravité de ma connerie. Je sentais que j’allais passer un sale quart d’heure.
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M. "Ella" J. Summers

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MessageSujet: Re: moi qui venais m'excuser... - pv kasey   moi qui venais m'excuser... - pv kasey EmptyMer 22 Nov 2023 - 11:46

Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais en venant à ce casting, mais sûrement pas à toute cette déferlante d’informations qui me laisse à la fois pantoise et irritée. Non seulement Marcus m’a menti sur qui il est, et en plus de ça, il se permet de me voler un pas de danse. Lorsque je vois ça, la nausée s’empare de moi, et j’ai une remontée acide dans la gorge. Je dois déglutir à plusieurs reprises pour m’obliger à ne pas vomir mon chagrin. Je ne l’ai pas inventé non plus. Je n’ai pas de mérite sur cet enchaînement. Il revient entièrement à Miles. Il me l’a enseigné pour que je puisse le reproduire sur scène lors d’une sélection qui m’a valu l’intérêt de plusieurs agents. J’aurais pu garder ce pas à jamais pour moi, égoïstement. Mais je le montre à mes élèves selon certaines chorégraphies que je leur apprends. Qu’ils le reproduisent me semble normal. Mais Marcus, ou Kasey, l’a observé, l’a enregistré et il s’en sert aujourd’hui avec ou sans mon avis sur la question. C’est beaucoup trop pour mon cœur encore en deuil.

Mâchoires contractées, le palpitant à mille à l’heure face à l’adrénaline générée par la colère, je le fixe le temps qu’il termine sa prestation. Il n’a absolument aucune conscience de ma présence parmi la foule. Comment le pourrait-il, avec le monde qui s’est précipité pour avoir une opportunité ? Sauf que si j’avais eu des fusils à la place des yeux, il serait déjà mort sur scène. Je l’observe en train de parader puis saluer le public comme s’il était à un de ses concerts. Le pire : on l’applaudit. Je le regarde disparaître en coulisse, et comme un tueur en série aux aguets, je me glisse parmi les gens pour le rejoindre. Je fais mine de savoir où je vais. Les employés qui bossent en backstage ne font pas attention à moi. Je retrouve Marcus / Kasey en train de boire une bouteille d’eau à renfort de grandes gorgées. Je marche droit vers lui, sans me préoccuper un seul instant de savoir si quelqu’un va finalement comprendre que je n’ai rien à faire là.

Mon regard croise le sien, et à en juger son expression, il a très bien compris que je ne viens pas ici pour lui offrir mille compliments. Et dire que je venais m’excuser pour mon comportement de l’autre jour… Finalement, j’ai bien fait de me méfier de lui ! Ma première impression était la bonne. Je me plante devant lui tandis qu’il me salue avec prudence. Il se demande sûrement à quelle sauce je vais bien pouvoir le manger. Et il n’a pas tort !

Salut Marcus, lancé-je en appuyant bien sur le “ma” de son prénom. Ou plutôt devrais-je dire : Kasey. Comment dois-je t'appeler ?

Je croise les bras sous ma poitrine et continue de le fusiller du regard. J’attends de voir ce qu’il va bien pouvoir me sortir pour sa défense. Mon avis sur lui est déjà fait. Comme la dernière fois, je sais que je vais avoir le droit à une piètre performance pour tenter de s’expliquer. La partie rationnelle de mon esprit me souffle qu’il a très bien pu ne pas me mentir sur son prénom. Kasey est peut-être simplement son nom de scène. Combien d'artistes se trouve une autre identité pour pouvoir avoir une vie privée ? Il n’est pas le premier. Ni le dernier. Cependant, je me souviens précisément de ce qu’il m’a dit pendant notre conversation bancale de l’autre jour.

Je croyais que tu ne savais plus comment s’appelait le chanteur qui recherchait une danseuse ? La mémoire semble te faire drôlement défaut. A moins que tu souffres du trouble de la personnalité multiple ?

Oui, je me lance directement au front du conflit. Faire des ronds de jambes, ça n’a jamais été ma tasse de thé. Mais je suis devenue bien plus mordante lorsque la vie m’a retiré ma raison de vivre. J’ai conscience de la hargne dont je fais preuve. Quelqu’un d’autre me dirait de me calmer et d’arrêter d’aboyer sur les gens comme ça… Mais je n’y arrive pas. Je n’arrive plus à prendre sur moi quand c’est nécessaire. La patience, je n’en ai que face à mes gamins.
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M.-J. Kasey Taylor

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MessageSujet: Re: moi qui venais m'excuser... - pv kasey   moi qui venais m'excuser... - pv kasey EmptyMer 22 Nov 2023 - 19:41

À quelle sauce j’allais être mangé… en voyant Ella s’approcher, j’avais compris que c’était ma fête. Dire qu’elle était contrariée serait un euphémisme. Elle avait l’air si furieuse que je me disais que si elle avait eu une arme, je serais probablement déjà six pieds sous terre. Cependant, une question restait en suspens : qu’est-ce qu’elle reprochait ? Non pas que je l’ignore mais plutôt que je me demandais ce qui primait ! Le mensonge sur mon identité ou l’emprunt de son pas de danse. Oui, c’était un emprunt car je lui aurais dis que je l’avais utilisé. Je ne lui volais pas vraiment… c’est ce que je me disais pour me rassurer du moins. Je commençais par la saluer attendant de voir ce qu’elle me reprochait. Après tout, je n’allais pas m’incriminer tout seul. Je n’étais pas bête ! Sa réponse me donna un élément de réponse. Mon prénom. Techniquement, je ne lui avais pas menti. Je m’appelais bien Marcus-Julian. Kasey était mon second prénom. Mon nom de scène et aussi le prénom que j’utilisais. Bien plus court que le prénom à rallonge que ma cinglée de mère m’avait attribué. Elle avait un délire assez étrange avec les prénoms composés. Ma sœur s’appelait Billie-Satheen mais tout le monde l’appelait Keringhton, ou Keri, selon que l’on était proche d’elle ou non. Je me passais la main sur la nuque puis la tête, l’air très mal à l’aise. Je sentais que cette conversation n’aurait rien de réjouissant.

« Kasey. Marcus-Julian est mon premier prénom mais tout le monde m’appelle Kasey… »

Je n’osais pas la regarder, je préférais fixer un point au dessus d’elle en espérant que la conversation passe très vite à autre chose. De préférence, un sujet plus joyeux. Genre, elle acceptant un rendez-vous. Cette fille était juste magnifique. Ses yeux verts avaient quelque chose d’ensorcelant. Et puis sa grâce… je l’avais vu danser. Elle ne faisait qu’un avec la musique, elle se laissait emporter par son rythme, les notes… mais une fois que la musique s’arrêtait, c’était une autre personne que j’avais face à moi. Elle semblait plus froide, renfermée sur elle-même, refusant catégoriquement de laisser quiconque l’approcher. Et même si cela m’avait coûté, j’avais accepté de la laisser tranquille. Mais une partie de moi ne cessait de penser à elle.
Ella n’en n’avait pas fini avec moi, visiblement car elle m’enchaîna presque immédiatement. Bon, ok, j’avais omis de préciser que le chanteur recherchant une danseuse c’était moi. J’étais à deux doigts de sortir une blague pourrie sur un double maléfique qui aurait prit ma place mais je sentais qu’Ella penserait que je ne la prenais pas au sérieux. Pourtant ma blague dédramatiserait cette conversation qui prenait une tournure bien salée. Pour moi !

« Je… » commençais-je sans finir ma phrase.

Je soupirais levant la tête au ciel. J’allais vraiment finir croyant, si ça pouvait me sortir de cette situation. S’il fallait brûler un cierge et réciter 10 « Je vous salue Marie » pour faire pénitence, j’étais prêt à le faire. Mais voyant qu’aucun miracle ne se produisait, je capitulais. Les poings sur les haches, je lui dis :

« Écoute, si je ne t’ai pas dis qui j’étais dès le début, c’est parce que je ne savais pas si je pouvais te donner mon identité en étant sur que tu ne tenterais pas de profiter de moi. »

La vérité était que j’avais souvent été déçu par le passé. Les gens mentaient par profit, ils n’hésitaient pas à trahir des personnes qui tenaient sincèrement à eux pour la gloire, l’argent et autre raison. Je n’en avais pas l’air mais j’étais méfiant envers les autres. Je refusais de me faire avoir une nouvelle fois. Donc j’avais préféré lui mentir. Sauf que maintenant, je sentais bien que je l’avais blessé. Je m’en voulais, je perdais le peu de points que j’avais potentiellement acquis. Je le sentais bien qu’elle s’éloignait encore plus. Déjà qu’elle n’était pas très proche, mais alors là…

« Excuse-moi, Ella… »

Bon, pour l’instant, Ella semblait ne m’en vouloir que pour mon omission sur mon identité. Si ce n’était que ça, je pouvais le gérer. C’était encore simple de m’expliquer car mes explications étaient plausibles. Elles restaient cohérentes. Mais si jamais elle me parlait du pas que je lui avais emprunté… Là, j’étais dans la merde !
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M. "Ella" J. Summers

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MessageSujet: Re: moi qui venais m'excuser... - pv kasey   moi qui venais m'excuser... - pv kasey EmptyLun 4 Déc 2023 - 10:52

Entre Marcus et moi, les choses vont de mal en pis. À croire que, quoi qu’on fasse, nous ne sommes pas destinés à nous entendre. Il n’y a rien qui va. J’ai beau être venu pour m’excuser de la manière dont s’est déroulé la dernière fois, il y a toujours un truc qui m’empêche finalement de le faire. La première chose, c’est que je découvre que Marcus n’est pas totalement son identité. Il se fait appeler Kasey. Et il s’est bien gardé de me dire qu’il était la célébrité qui recherchait de nouveaux danseurs. Non, même mieux que ça, il a feint de ne plus se souvenir de son nom. Très sincèrement, je ne comprend absolument pas ce type de comportement, ni même l’intérêt de tous ces secrets. Et la seconde chose, c’est qu’il m’a volé un pas. Sans me demander mon avis. Il ne lui a fallu qu’une seule démonstration pour qu’il le retienne et s’en serve comme si c’était la chose la plus naturelle du monde… Je ne suis clairement pas d’accord !

Une fois devant lui, ça se bouscule dans tous les sens dans ma tête. Je ne sais pas sur quel premier front attaquer. Les deux en même temps ? Je n’ai pas assez d’une bouche pour faire ça. Alors j’attaque sur la première chose que j'ai découverte : celle qui a la moindre importance au final puisque ma logique me souffle que peut-être cet homme s’est présenté à moi sous sa véritable identité et non sous son pseudonyme. Et elle n’a pas totalement tort si j’en crois les explications de Marcus/Kasey qui débite ses paroles sans prendre la peine de me regarder. Il fixe un point au-dessus de ma tête. Je sais que de sa hauteur il n’est pas bien difficile de regarder par-delà mon carré mais il me donne surtout l’impression que cette conversation ne lui fait pas grand effet, alors que moi, je suis en colère.

Oh très bien ! Et comment dois-je t’appeler alors ? dis-je de manière railleuse en croisant les bras sous ma poitrine.

Peut-être que je prend un tantinet un peu mal toute cette histoire, mais j’ai une véritable aversion pour le manque d’honnêteté. Et je ne comprends pas pourquoi il s’est senti obligé de me mentir alors qu’on ne se connaît même pas. Je ne vois pas l’intérêt. Je l’attaque en sous-entendant un problème de personnalité multiple, histoire de bien enfoncer le cou (tout en priant aussi pour qu’il n’ait pas cette maladie… je serais mortifiée de honte s’il venait à m’avouer qu’il a un trouble psy !), et je vois bien que ça le déstabilise un peu. Bien. Au moins, peut-être qu’à la fin de tout ça, il aura appris qu’il vaut mieux dire la vérité plutôt que de jouer les menteurs et bon samaritain au cœur sur la main. Ca lui aurait évité toutes ces peines.

J’use de patience lorsqu’il hésite. Je le fusille du regard, et je le défie en même temps de me mentir à nouveau s’il en a le courage. Son soupir et ses yeux levés au ciel sont le signe qu’il capitule. J’écoute son explication qui ,encore une fois, se tient. Des opportunistes, il y en a dans tous les coins de rues. Je suis quasi certaine que des midinettes prêtes à tout pour un peu d’attention, surtout de la part d’une célébrité montante. Marcus/Kasey est loin d’être laid. Ce qui n’arrange probablement rien à ses affaires. Qu’il ait souhaité faire preuve de prudence est compréhensible. Mais je ne sais pas pourquoi, je me sens légèrement blessée qu’il m’ait menti… parce que dans un sens, ça ne me donne pas envie de lui faire confiance par rapport à mes élèves. Il s’en excuse. Fort bien. Je hoche la tête.

Bien. Je te pardonne pour ça, Marcus/Kasey.

Parce que la liste est longue et que je n’en ai pas terminé avec lui, j’enchaîne :

En revanche, je t’interdis d’utiliser mes pas. Tu n’en as pas le droit, ils ne t’appartiennent pas.

Et là-dessus, je serais intraitable. Je tiens cet enchaînement de Miles. C’est pour moi qu’il avait réfléchi à ce pas, afin de marquer une transition fluide entre deux de mes mouvements. Je me souviens parfaitement de ce moment. C’était avant que je ne rejoigne la troupe de spectacles. Comme toujours, il était assis à m’observer m’entraîner encore et encore. Mes mouvements combinés entre eux manquaient de fluidité et je n’arrivais pas à trouver quelque chose pour les lier l’un avec l’autre. Aucun de mes essais n’étaient satisfaisants. Et je refusais de présenter quelque chose qui ne me convainquait pas moi-même. Seulement la date du casting approchait à grand pas, et le stress était de plus en plus présent. Faire partie de cette troupe, c’était une opportunité en or pour ma carrière et je ne pouvais pas passer à côté. J’étais résignée à danser une chorégraphie où il resterait un ultime loupé, même si ça me crevait le cœur. Quand soudainement, Miles s’est levé et m’a rejoint. Il avait dans ce regard cette analyse qu’il portait sur tout. Je me souviens encore du son de sa voix quand il a simplement murmuré : “et si…”. Son pas de transition a résonné comme parfait dès qu’il l’a amorcé. Il avait trouvé pour moi l’idée qu’il me manquait. Si je n’avais pas été déjà certaine de mes sentiments à son encontre, je crois que je l'aurais aimé davantage. Il était tellement parfait…
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M.-J. Kasey Taylor

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MessageSujet: Re: moi qui venais m'excuser... - pv kasey   moi qui venais m'excuser... - pv kasey EmptyMer 6 Déc 2023 - 16:40

Dire que j’étais mal à l’aise était un euphémisme. Je ne savais plus où me mettre. Et je ne savais même pas si elle m’en voulait à cause de la dissimulation de mon identité ou si c’était parce que je m’étais permis d’utiliser un de ses pas de danse. Je me demandais par ailleurs ce qui, à ses yeux, serait le pire… En la voyant, les bras croisés et le regard noir, je n’osais pas la regarder en face, je me sentais honteux, comme un enfant pris en flagrant délit à voler des bonbons. Comment je pouvais être effrayé par ce petit bout de femme ? Bon, Ella n’était pas si petite mais je mesurais un peu plus d’un mètre quatre-vingt, donc à mes yeux, elle était petite. Sauf que les éclairs que me lançaient ses yeux me prouvaient qu’elle avait beau avoir une tête ou deux de moins que moi, elle n’en restait pas moins terrifiante dans sa fureur. Elle me rappelait un peu ma mère adoptive. C’était une femme adorable, très souriante et toujours prête à venir en aide à son prochain mais quand elle s’énervait… Même mon père adoptif se faisait tout petit. Ce petit bout de femme était une terreur.

« Appelle-moi Kasey… »

Si la situation n’était pas aussi compliquée, je lui aurais expliqué que je n’aimais pas mon prénom composé et que Kasey était bien plus simple à porter, selon moi. Depuis tout petit, j’avais choisis mon prénom usuel. Mais je me doutais qu’elle s’en foutait. Si je me mettais à lui raconter ma vie, je ne m’étonnerais pas de la voir m’envoyer sur les roses. Ce n’était pas le meilleur moment pour faire connaissance. Je mis mes mains dans les poches de mon jogging, baissant la tête. Je n’étais pas du genre à nier mes erreurs. Si j’étais en tort, j’étais capable de le reconnaître et de m’en excuser, ce que je fis. Ella me pardonna, je relevais la tête, osant enfin la regarder. J’étais même surpris, je pensais devoir m’expliquer durant des heures. Mais non, Ella ne resta pas sur ça… Pour passer sur LE sujet qui semblait lui tenir à coeur : le fameux pas de danse. Je comprenais son sentiment. Elle venait, peut-être pour tenter sa chance à mon casting, et elle découvrait que j’utilisais son pas. Je ne pouvais pas faire l’innocent, son pas était particulier. Il était reconnaissable entre mille. Je ne pouvais même pas essayer de me l’approprier pour le modifier afin qu’il me ressemble un peu plus… je risquais de dénaturer toute la beauté du pas.
Mais je n’avais pas l’intention de me l’attribuer. J’étais prêt à dire d’où il venait. Ça ne me dérangeait pas de mettre la lumière sur la détentrice initiale du pas. Sauf qu’en voyant l’air impassible d’Ella, je compris que ce n’était pas négociable. La jeune femme qui se tenait devant moi ne changerait pas d’avis. Je ne connaissais pas Ella mais le peu de conversation que nous avions eu, j’avais pu voir une chose : Ella était très têtue. Quand elle avait une idée en tête, j’avais bien compris qu’elle n’en démoderait pas ! Je savais que discuter ne servirait à rien. Même en essayant de la prendre par les sentiments, ça ne fonctionnerait pas… Mais, je ne le ferais pas. Ce n’était pas mon style. Je n’étais pas quelqu’un de fourbe ou sournois. Si je voulais quelque chose, je me débrouillais pour l’obtenir sans passer par des moyens détournés. Mais je voulais ce pas… Je ne savais pas comment m’y prendre…

« Je suis vraiment désolé, Ella. Je ne comptais pas te le voler. Je voulais t’en parler, je te le jure.

Je posais une main sur mon coeur tout en levant l’autre.

Mais, je ne savais pas comment te contacter pour t’en parler avant. Ton pas est absolument génial et j’aimerais vraiment m’en servir pour mon clip. Mais si tu ne veux pas, je comprends et je le retirerais… »

J’espérais que peut-être Ella change d’avis mais… Je n’y croyais pas vraiment. Je me sentais mal en voyant la détermination dans ses yeux, mais je ne pouvais m’empêcher d’espérer qu’elle revienne sur sa décision. Je respectais son travail et je ne voulais en aucun cas lui manquer de respect en m’appropriant son pas de danse sans son accord. Mais, je me rendis compte que mon geste devait pourtant lui donner cette impression. J’étais conscient de l’importance de l’authenticité et de la créativité dans notre domaine, et je ne voulais pas compromettre cela.

« Mais toutefois, si tu changes d’avis, je serais vraiment heureux de collaborer avec toi. »

Je marquais une pause, hésistant un peu. J’ai vraiment envie de travailler avec elle, pas seulement pour le pas de danse, mais aussi parce que je sentais qu’il y avait quelque chose de spécial, un feu intérieur qui ne demandait qu’à être partagé.
Je la regardais, espérant qu’elle voit la sincérité dans mes yeux. Je ne voulais pas juste utiliser son pas, je voulais vraiment qu’elle fasse partie de ce projet, de cette aventure. Pourtant, je sentais comme un blocage chez elle. Mais je ne comprenais pas d’où il venait…
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M. "Ella" J. Summers

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MessageSujet: Re: moi qui venais m'excuser... - pv kasey   moi qui venais m'excuser... - pv kasey EmptySam 23 Déc 2023 - 9:26

J’ignore pourquoi je me fâche à ce point sur lui. Il ne me doit rien. Pas plus que je ne lui dois quoi que ce soit. On ne se connaît même pas, d’ailleurs. Et pourtant, découvrir qu’il m’a menti me met hors de moi. Je n’ai jamais aimé le mensonge. Ça me débecte plus que de raison. Cependant, ce n’est pas uniquement pour cela que je suis aussi vindicative : c’est aussi parce qu’il a eu le malheur de recopier mon pas de danse sans que je ne le lui autorise ! Il n’a aucune idée d’où il provient, mais s’il croit qu’il peut se l’approprier comme ça juste parce que Monsieur est le célèbre Kasey Je ne sais quoi, il se trompe très lourdement. Je ne peux pas prouver que c’est Miles qui l’a inventé - peut-être même l’a-t-il piqué à quelqu’un ou trouvé dans un quelconque film - mais une chose est sûre, je ne laisserai personne me voler ça sans que j’ai mon mot à dire là-dessus. Seulement, une chose à la fois. Il y a déjà son mensonge sur son identité. À mon sens, il s’agit de la chose la moins grave mais quand même. On commence par un petit mensonge et après ça devient quoi ? Comme je m’en doutais, c’est vers son nom de scène qu’il m’oriente pour le nommer. Si c’est ce prénom là qu’il s’est choisi, pourquoi prétendre être quelqu’un d’autre ? Je ne m’explique pas tout, même si ma partie rationnelle est totalement capable de me souffler mille et une raisons valables. C’est sûrement pour cette raison que j’accepte ses excuses. J’entrevois un infime espoir dans son regard, mais il va très vite déchanter parce que je suis précisément en train de passer à la deuxième chose qui m’amène face à lui : mon pas de danse.

Je ne ferais aucune concession là-dessus. Ça m’est impossible. Et Kasey peut bien montrer la mine la plus coupable du monde, je serais à la fois juge et bourreau. Je refuse de le voir l’exécuter et encore moins l’apprendre à tous ces inconnus sortis de je ne sais où ! Mes bras toujours croisés sous ma poitrine, je continue d’afficher une mine impassible. Je suis têtue, il ne m’aura pas à l’usure. Je pensais qu’il l’aurait compris lors de notre première rencontre au stade. Visiblement, ça ne l’empêche pas d’essayer… Car à moins de faire le pied de grue au stade ou engager un détective privé, je ne sais pas du tout comment il aurait fait pour me retrouver et m’informer m’avoir subtilisé ce qui m’appartient. Au moins, il est honnête sur le fait qu’il ne savait pas comment faire, mais ça n’a pas été un frein pour en user.

Ça ne t’a pas trop empêché de le faire quand même. Si je n’étais pas venue, tu te serais cru libre de faire comme bon te semble. C’est donc bien un vol. Inutile d’essayer de me faire comprendre le contraire, tu risquerai de t’enfoncer. Encore.

Mordante. Cinglante. Je suis meurtrie qu’on essaie de me piquer une des dernières choses qui appartient à Miles, et qui me raccroche à lui. Je le défendrai bec et ongles jusqu’à la fin de ma vie. Ce n’est pas parce qu’il est mort, qu’on doit faire comme s’il n’avait jamais existé ou qu’il n’avait jamais rien créé. On ne vole pas une œuvre à un défunt, de même qu’on ne pille pas une tombe. J’ai bien conscience que je peux me montrer extrême. Lorsqu’il s’agit de Miles, je n’arrive pas à rester rationnelle. Je n’arrive pas à surpasser sa perte. Mais ça, Kasey n’a pas à le savoir.

Qu’on collabore ? C’est le seul retournement de situation que tu arrives à trouver pour essayer de me faire accepter ça ? je demande. Pas de chance pour toi, je me suis pointée donc tu n’as pas d’autre choix que de me proposer une collaboration pour garder ce que tu as décidé de prendre ? Un léger ricanement m’échappe : Mon dieu… serais-tu comme tous ces nouveaux artistes qui sont obligés de prendre aux autres ce qui leur appartient pour grimper à l’échelle du succès ?

J’ai l’impression d’avoir quatre vingt dix ans quand je dis ça. Je n’ai que vingt-cinq ans et parfois, j’ai l’impression d’avoir beaucoup plus que ça.

La réponse est non. Non, et encore, non ! Tu veux un super pas de danse, créé en un si tu es vraiment l’artiste que tu prétends être ! Ce n’est pas bien compliqué d’avoir l’inspiration quand on prend le temps de créer et pas de regarder ce qui se fait à côté.

Je marque une légère pause pour reprendre mon souffle. Quand je vous dis que du haut de mes vingt-cinq ans, j’ai l’impression d’avoir fait plus de route que certains de mon âge…

Tu veux un bon conseil ? Reviens à l’essentiel. Si ton domaine c’est la chanson, contente toi de chanter. Si c’est la danse, contente toi de danser. Gère ton domaine et laisse les autres gérer le leur. Tu ne pourras pas indéfiniment jouer sur tous les tableaux. Tu finiras par y laisser ta santé…

Ma voix se meurt sur cette dernière phrase. Miles y a laissé sa santé en essayant de joindre les deux bouts. Entre son travail, ses répétitions et ses représentations… Je l’ai regardé décliner sans ne pouvoir rien y faire…
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M.-J. Kasey Taylor

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MessageSujet: Re: moi qui venais m'excuser... - pv kasey   moi qui venais m'excuser... - pv kasey EmptyVen 19 Jan 2024 - 10:48

Je faisais 1m85, donc autant dire, je ne suis pas petit. Pourtant, face au regard noir d’Ella, je n’en menais pas large. Comment un aussi petit bout de femme pouvait me terroriser à ce point ? Bon, depuis que ma sœur cadette était dans ma vie, j’avais apprit une chose très importante : les femmes sont bien plus dangereuses que les hommes. Un mec, généralement, quand il voulait se venger le faisait frontalement. Un mec gueulait, cognait et puis c’est fini. Une femme… c’était plus réfléchi. Keri pouvait hurler mais quand elle ne disait rien, c’était là qu’il fallait se méfier !
Je tentais, tant bien que mal de m’excuser auprès d’Ella. À aucun moment, elle n’ouvrit la bouche me laissant parler tout le long. J’aurais pu croire que j’avais réussi à la convaincre mais quand elle ouvrit la bouche… j’étais tenté de vérifier si ma poitrine n’avait pas été criblée de balles. Je me faisais mitrailler par Ella. Sans aucune hésitation ou tremblement dans la voix, elle débita un flot de paroles ininterrompues. J’étais sidéré… qu’est-ce que j’avais bien pu faire pour qu’elle me haïsse autant ? Oui, sa verve me faisait penser à une personne remplie de haine crachant sa colère. Sauf qu’on ne se connaissait pas vraiment, donc elle ne pouvait pas me haïr… sauf si ma tête ne lui revenait vraiment pas. J’étais face à un boxeur qui m’avait coincé dans les cordes sans me laisser aucune porte de sortie.

Mais malgré mon choc, je repris vite contenance quand Ella se mit à douter de mon talent et de ma passion. Je fronçais les sourcils, une vague de froid m’envahissait. Non, ça par contre, je n’étais pas d’accord. Ok, elle ne voulait pas que je lui emprunte son pas de danse, pas de problème, je pouvais l’accepter. J’étais prêt à lui présenter mes excuses et à retirer ce foutu pas de danse qui semblait intouchable. Mais je ne lui permettais pas de remettre en cause ma passion. Si je voulais chanter ET danser, qui était Ella pour juger que je devais faire un choix ? Je n’acceptais pas ce qui se passait entre nous. Si au départ Ella m’attirait, à présent, j’étais juste énervé et frustré. La musique était toute ma vie, c’était ce qui m’avait aidé à me lever chaque jour. C’était la seule chose que j’avais l’impression de maîtriser et qui m’avait empêché de sombrer à une époque de ma vie où j’avais été perdu. D’une certaine manière, l’amour que mes fans me portaient mais surtout la fierté de mes parents adoptifs et l’admiration de ma sœur m’aidait à guérir un peu plus chaque jour. Et Ella osait remettre tout ça en question… mon visage se para d’un masque de froideur impénétrable. Je n’aimais pas être aussi dur mais Ella avait touché un point sensible. D’une voix dure, je lui dis alors :

« Puisque tu es si douée, toi qui te permet de me juger sans me connaître, je te propose ceci : un battle de danse. Si je gagne, j’utiliserais ton pas que tu le veuille ou non. Si tu gagne, je ne l’utiliserais plus jamais. »

Je vis sur le visage d’Ella l’incrédulité et la surprise. Elle ne s’attendait certainement pas à ce que je lui propose un duel de danse. Je savais bien que c’était culotté de ma part, après tout, ce pas ne m’appartenait pas. J’aurais très bien pu le changer pour un autre et passer à autre chose, mais Ella était allée trop loin. Beaucoup trop loin et j’étais prêt à lui montrer que je n’étais pas juste un beau gosse qui savait recopier deux ou trois pas. Je savais chanter et danser, j’avais décidé d’en faire mon métier. Je vivais de ma passion et je refusais qu’on dénigre tout le travail que j’avais accompli ! Si je n’avais pas ces capacités, je ne m’en serais jamais attribué le mérite ! Par exemple, j’étais chanteur mais surtout j’étais un interprète. Je n’avais pas été touché par le don de l’écriture. Donc, j’interprétais les textes auteurs talentueux. Je n’avais aucun mal à l’admettre.
Alors qu’Ella se permette de me juger avec autant de facilité… non. Non et non. Un petit sourire provocateur se dessina sur mes lèvres.

« Alors quoi ? Tu n’as plus l’air aussi sûre de toi ? Peut-être que finalement, la personne qui n’a pas de talent, c’est toi… le jour où je t’ai vu danser au stade était peut-être un coup de bol, la seule fois où tu as su danser. »

Je savais bien que je racontais de la merde. Ella était une excellente danseuse, c’était indéniable ! Mais il fallait que je la provoque, que je lui montre qu’elle n’avait pas le droit de juger une personne. Je sentais bien que quelque chose n’allait pas chez la jeune femme et j’aurais aimé l’aider. Mais je ne pouvais accepter de me prendre une rafale de colère injustifiée, selon moi. Je ne pensais pas être responsable de sa fureur donc je refusais d’en subir les foudres.

Mon défi lancé, je voyais clairement que j'avais réussi à toucher une corde sensible chez Ella. Un sentiment de victoire m'envahissait, mélange complexe de satisfaction et de regret. D'un côté, je voulais lui montrer que je n'étais pas le genre d'homme à se laisser marcher sur les pieds, surtout en matière de passion et de talent. De l'autre, une part de moi se sentait coupable de l'avoir poussée dans ses retranchements. Après tout, elle défendait quelque chose qui lui était cher, tout comme moi.

La tension entre nous était électrique, presque tangible. J'avais besoin de prouver mon point, mais en même temps, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une sorte de connexion avec elle. C'était plus que de la compétitivité. C'était comme si, malgré nos différends, il y avait une compréhension mutuelle, un respect tacite pour l'art et la passion de l'autre.

En la défiant, j'avais aussi ouvert une porte, une possibilité de mieux la comprendre. Peut-être était-ce ma manière à moi de chercher un terrain d'entente, de construire un pont au-dessus de l'abîme qui nous séparait. Je voulais qu'Ella voie en moi non pas un adversaire, mais un égal, quelqu'un qui partageait sa passion pour la danse et qui comprenait sa valeur.

Je scrutais attentivement sa réaction, essayant de lire dans son regard ce mélange complexe d'émotions. Je voulais voir si elle accepterait mon défi, non seulement pour prouver mon point, mais aussi pour en apprendre davantage sur cette femme qui, malgré tout, m'intriguait profondément. Dans ses yeux, je cherchais un indice, un signe qu'elle était prête à me rencontrer sur le terrain de la danse, pas seulement comme une rivale, mais peut-être comme une partenaire dans une joute artistique, une confrontation passionnée mais respectueuse de nos talents respectifs.
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M. "Ella" J. Summers

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MessageSujet: Re: moi qui venais m'excuser... - pv kasey   moi qui venais m'excuser... - pv kasey EmptyMar 30 Jan 2024 - 9:22

La douleur générée par la perte d’un être cher est sans aucun doute la pire qui puisse exister. Même si 90% des femmes assurent qu’il n’y a pas pire douleur que l’accouchement, je suis certaine que la brisure de l’âme reste en tête. Les douleurs physiques finissent toujours par passer. Les douleurs psychiques mettent bien plus de temps à guérir, voire même elles ne guérissent jamais. Elles sont toujours là, latentes, à l'affût de la moindre occasion pour surgir et rouvrir une plaie à peine refermée. Je ne me suis toujours pas remise de la mort de Miles. J’en ai conscience. Je ne sais pas si je m’en remettrai réellement un jour. Il est parti si brusquement et à un âge où il était censé avoir toute sa vie devant lui… Outre le fait que je souffre toujours de son absence, l’injustice que je ressens est sans commune mesure. Il n’aurait pas dû partir. Il aurait dû rester avec moi. On aurait construit notre vie ensemble. On a à peine posé les fondements de celle-ci que le destin, ou je ne sais quoi ou qui, en a décidé autrement. Alors oui, j’ai mal. Et oui, lorsqu’il s’agit de Miles, je ne suis absolument pas rationnelle. C’est comme ça, je n’y peux rien. Kasey en paye les pots cassés, et très honnêtement, même si j’en suis consciente, je ne suis pas désolée pour ça.

Ma rencontre avec lui a été chaotique et honnêtement, j’en viens progressivement à songer que lui et moi, nous ne sommes absolument pas faits pour nous entendre. Après aujourd’hui, je compte bien ne plus jamais croiser son chemin. Mais ce sera à l’unique condition qu’il cède et rende à César ce qui est à César. Ou plutôt, qu’il oublie le pas de danse qu’il m’a vu effectuer et qu’il se plaît à voler sans me demander mon avis sur la question. Toutes les excuses qui sortent de sa bouche me semblent insipides et peu convaincantes. Je trouve toujours à y redire et je ne lui laisse pas l’occasion de répliquer. Je me montre véhémente et très honnêtement, je m’en fiche des retombées. J’ai l’impression que tout ce qui sort de sa bouche sont des mensonges et des excuses émises juste pour se dépêtrer de sa situation. Je ne note absolument aucune sincérité. Il m’a vu faire, il m’a vu danser, il a adhéré au mouvement et pense pouvoir se servir d’une création qui ne lui appartient pas en toute impunité uniquement parce qu’il est une célébrité montante et moi, une simple petite prof de danse. Les mecs comme lui, j’en ai croisé des tas lors des castings, ceux qui ont une carrière et une réputation, ceux qui croient que tout le monde se les arrache… Tous ont oublié l’essence même de leur art, le pourquoi ils en sont là, et ce qui les composait à la base.

En mettant le doigt dessus et en appuyant très fort, j’ai réveillé une corde sensible chez Kasey, ou Marcus, peu importe comment il souhaite que je l’appelle. C’est à son tour de me rendre les coups, et je les encaisse sans broncher. Il ne m’impressionne pas. Je n’ai pas peur de lui. J’ai déjà beaucoup trop perdu dans ma vie, que lui reste-t-il à me retirer ? Pas grand chose. L’essentiel, moi, j’y suis déjà revenue. Je ne suis plus une étoile montante. Ça me va parfaitement. J’ai mis une fin prématurée à ma carrière, envers et contre tous. Et je suis okay avec ça. J’accuse sa proposition de battle qui déterminera qui aura le droit de faire quoi s’il remporte la victoire. Je suis un peu surprise qu’il ait assez de cran pour pousser le vice suffisamment loin. Silencieusement, je serre les dents pour ne pas mettre à lui hurler dessus. Pas parce que je suis touchée par ses paroles. Je m’en moque qu’il remette en cause mes compétences. Je suis au-dessus de ça. Je reste bloquée sur ce qui appartient à Miles. Il continue de se croire tout permis et il mérite une bonne leçon. Il prend mon silence pour un manque d’estime de ma personne, mais il se trompe. Si je me tais, c’est pour éviter de faire ce qui démange ma main actuellement : lui en coller une. Je prends le temps de me calmer suffisamment pour pouvoir ouvrir la bouche et lui répondre.

Trouve moi une tenue et prépare-toi à perdre, l’artiste. Taille 38.

Je peux très bien danser avec mon jean, mais je serais limitée pour l’amplitude de mes mouvements. Alors si Kasey/Marcus arrive à me trouver un legging ou un short à ma taille, je suis prête à me prêter à son petit jeu stupide. Il a beau faire une trentaine de centimètres de plus que moi, je ne suis nullement impressionnée. J’ai l’habitude d’être la naine de service du haut de mon mètre cinquante-cinq alors les plus grands que moi sont monnaies courantes. Les mains posées sur ma taille, je le défis du regard. Je n’ai aucun doute quant au fait qu’il arrivera à trouver quelque chose. Après tout, c’est lui qui veut entrer en compétition avec moi. Personnellement, je n’ai rien à prouver au monde. Je connais ma valeur. C’est lui qui a besoin de flatter son égo et pourquoi pas attirer les cris de pâmoison de toutes les demoiselles en chaleur venues tenter leur chance pour intégrer sa troupe.
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M.-J. Kasey Taylor

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MessageSujet: Re: moi qui venais m'excuser... - pv kasey   moi qui venais m'excuser... - pv kasey EmptyJeu 4 Avr 2024 - 3:04

Ella est une teigne qui ne craint pas de piquer là où ça fait mal. Chacune de ses paroles font mouche, je ne peux nier être piqué au vif. Je suis un artiste, je sais mieux que quiconque à quel point l’art est subjectif. Mes chansons, ma voix et mes danses ne sont pas au goût de tous. Chacun a son avis sur mon talent, où l’absence de celui-ci. Être une personnalité publique ne me protège pas des critiques, constructives ou non. J’y suis habitué, ce n’est pas nouveau pour moi d’être sous les tirs des avis négatifs. Mais quand Ella se met à émettre des doutes sur ma passion, je suis envahi par une vague glaciale. Mes mains tremblent, mon cœur s’emballe. La colère commence à voiler ma raison. Je ne nie pas mon erreur, j’essaye même de m’en excuser. Mais Ella semble n’entendre que ce qui l’arrange. En fait, mes excuses ne changent rien à la fureur de la jeune femme. J’ai même l’impression de pédaler dans la semoule. À chaque fois que j’ouvre la bouche, je m’enfonce dans ce marécage sans comprendre d’où vient ce ressentiment aussi puissant qui anime Ella. Ce n’est qu’un pas de danse ! Tout le monde s’inspire de tout le monde. Je ne suis ni le premier ni le dernier à le faire ! Les plus grands l’ont fait ! Michael Jackson n’a pas inventé le Moonwalk, ce pas existait bien avant qu’il ne le fasse devant une caméra ! Alors oui, je suis sidéré de voir la réaction d’Ella, que je trouve disproportionnée. Alors, j’oublie qu’elle me plaît, j’oublie que je tente de la séduire. En fait, je crois que j’enterre toutes mes chances avec elle en la mettant au défi de danser. En fait, je lui propose un battle de danse avec ce fameux pas de danse en jeu. Pendant ce qui me semble être une éternité, Ella garde le silence. Je la provoque, je suis à deux doigts d’imiter le caquètement d’une poule quand elle finit par relever mon défi. Un sourire hautain se dessine sur mes lèvres charnues. Elle a beau être douée, je suis sûr de mon talent. Je ne peux pas perdre, c’est impossible. Sans un mot, je la laisse là. Je demande à un membre de mon équipe de lui trouver un legging avant d’aller me prendre une bouteille d’eau. En fait, j’ai besoin d’un temps pour me calmer. Même si je ne le montre pas, que je garde un visage impassible et froid, je bouillonne. Ella n’a pas conscience du bouleversement qu’elle a provoqué en moi. Je respire profondément quelques secondes avant de retourner sur la scène. Mon manager m’attrape et me demande ce qu’il se passe. J’affiche alors un visage souriant et chaleureux et déclare que c’est une battle amicale pour détendre les candidates. Même s’il n’est pas fan de l’idée, il l’accepte. Même si ça nous fait prendre un peu de retard sur notre programme, il me laisse faire.

Quand je me retourne, Ella m’a rejoint sur la scène. Et bien que je sois encore en colère, je ne peux m’empêcher de me rincer un peu l’œil. Je suis un homme et Ella porte un vêtement qui moule ses jambes galbées. Je ne perds pas le nord ! Quelqu’un lance la musique et je fais signe à Ella de commencer. Je ne sais pas à quoi elle, son visage est un masque imperméable qui ne laisse filtrer aucune émotion, en dehors de la colère sourde qu’elle m’a déjà montré. Quand elle se met à danser, je suis fasciné. Ses mouvements sont fluides, sans hésitation comme si elle avait répété sa danse. Si des encouragements retentissent, je n’en ai pas conscience car Ella a réussi à me faire oublier le monde qui nous entoure. À ce moment précis, deux choses comptent : la musique et Ella. Elle est vraiment talentueuse, je trouve cela dommage qu’elle ne veuille pas être ma partenaire pour mon clip…

Quand Ella fini de danser, je fais quelques pas pour me trouver au centre. Je laisse la musique m’emporter loin de cette scène, loin d’Ella. Je ne pense plus à la battle que je dois mener, ça n’a plus d’importance. Mes pieds s’activent, glissent sur le sol. Mes bras suivent le mouvement et mon corps se laisse entraîner par le rythme des notes. Je ne prête pas attention au monde, aux regards que je peux attirer. Chaque mouvement allège mon cœur du poids de la colère. Je me sens bien plus léger, même si c’est temporaire. Je saisis ce moment où je ne ressens que la joie de danser, oubliant la raison qui m’a poussé à lancer ce défi stupide…

Chacun notre tour, nous dansons, enchaînant les pas, les enchaînements aussi simples que compliqués. Aucun de nous ne veut abandonner. Si nous continuons comme ça, demain, nous y serons encore mais ma fierté m’empêche d’abdiquer. Hors de question qu’Ella est le dernier mot ! Mais voilà, mon manager ne l’entend pas de cette oreille. Après plusieurs minutes, il décide d’une égalité. Je le regarde, sidéré qu’il est mis fin à cette querelle sans qu’aucun vainqueur ne soit désigné. Je suis en sueur, les membres tremblant d’épuisement mais je ne voulais pas m’arrêter. Quand je regarde Ella, je vois la même fougue, la même passion dans ses yeux. Si nous avions été seuls, nous aurions dansé jusqu’à tomber d’épuisement. Cependant, j’accepte. Je me rappelle que je suis là pour trouver une partenaire pour mon clip, pas pour satisfaire mon égo. Penché vers l’avant, les mains sur les cuisses, je reprends mon souffle. Tout en essayant de retrouver une respiration moins saccadée, je sens que je ne décolère pas. Pire, je me sens frustré de ne pas avoir pu aller au bout de cette bataille de danse. Je me relève puis je m’approche d’Ella. Personne n’a besoin de savoir ce qui se trame entre nous. Je lui dis alors :

« Je ne garderais pas ton pas, ne t’en fais pas. Je ne le fais pas pour te faire plaisir. Je le fais parce que je ne veux pas devoir quoi que ce soit à une personne aussi méchante que toi. Tu es très belle vu de l’extérieur. Je ne sais pas ce qui t’aies arrivé par le passé, et actuellement je m’en fous. Mais ça ne te donne pas le droit de sauter à la gorge de toutes les personnes qui essayent de t’approcher. Tu ne t’es jamais dit que les gens ressentaient ta douleur et veulent simplement te venir en aide ? – je soupire avant de me relever, la surplombant de toute ma hauteur avant de continuer – Mais, tu n’as pas à t’en faire, je laisse tomber. Je ne me casserais pas les dents à faire un pas vers toi, si c’est pour me prendre une droite. Au revoir, Ella. »

Et sans attendre, je lui tourne le dos et la quitte. Je n’attends pas de réponse, ni même que mes mots aient une incidence sur elle. Ça n’a plus d’importance, je comprends bien que je perds mon temps à tenter de percer sa carapace mais elle est bien trop épaisse. Ella ne me laissera jamais l’approcher. Je le comprends bien, il n’y a qu’à voir la force avec laquelle elle s’est battue pour ne pas perdre ce pas. Ce stupide pas… à cette pensée, je soupire, les poings serrés contre mes hanches. Je lève la tête, les yeux fermés.
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