Aspen, nous voilà ! (Leith&Lana)

Sujet: Aspen, nous voilà ! (Leith&Lana) Jeu 19 Oct 2023 - 21:02

Aspen.
Lana et Leith avait réussi, ils avaient échappé à la vigilance constante de la mère de Leith pour s’offrir des vacances bien méritées. Contrairement à son ami, Lana avait expliqué à ses parents son plan d’attaque. Bien sûr, ils n’étaient pas très heureux à l’idée qu’elle mente à la mère de son ami. Mais elle avait su leur montrer qu’il n’y avait rien de mal. Après tout, Leith était majeur, il avait bien le droit de partir seul ou avec une amie sans que ça ne cause une catastrophe naturelle ! Ils avaient donc accepté de jouer les avocats du diable. La jeune femme avait acheté les billets d’avion et réservé un petit châlet. Rien de fou, mais elle aurait sa cheminée !

Quand ils arrivèrent dans leur location, emmitouflés dans des doudounes épaisses et grosses bottes, Lana put enfin souffler. Ici, elle aurait la paix. Par message, elle informa ses parents qu’ils étaient bien arrivés. Elle hésita à éteindre son téléphone, au cas où la mère de Leith se mette à la harceler. Mais elle finit par le laisser allumer. Si cette dernière voulait l’appeler, grand bien lui fasse, elle ne comptait pas lui répondre.

Lana se dirigea vers ce qui lui semblait être l’unique chambre du châlet. Elle alluma la lumière. Bingo ! Elle déposa son sac sur l’un des lits jumeaux avant de retourner dans le salon pour régler le thermostat afin de réchauffer leur petit coin de paradis. Elle retira sa doudoune et tout son attirail pour se protéger du froid. Et sans prévenir, elle sauta au cou de Leith, trop heureuse pour se retenir.

“Alors, comment trouves-tu trouves le châlet ? Ce n’est pas très grand mais moi j’adore ! On va pouvoir passer des jours entiers tranquilles !!”

Euphorique, elle put s’empêcher de sourire et couvrit de baisers son meilleur ami ! Une fois qu’elle estima qu’elle l’avait assez étouffé d’amour, elle le laissa respirer, s’éloignant légèrement de lui. Assez pour qu’il puisse regarder autour de lui. Mais toujours en lui tenant la main. Elle aimait sentir sa peau contre celle de Leith. Une attraction quasi surnaturelle s’était installée entre eux, elle en était certaine. Depuis ce premier contact qu’ils avaient eu étant enfant, Lana ne pouvait s’empêcher de le toucher chaque fois qu’il était près d’elle. Sa présence calme et posée la rassurait, l’apaisait même.

Sujet: Re: Aspen, nous voilà ! (Leith&Lana) Lun 6 Nov 2023 - 14:55

Pour une fois, avec l’appui de son père, Leith a pu s’échapper de la demeure familiale sans cri. Dans le dos de sa mère, et également avec l’aide des parents de Lana, le jeune homme a pu faire sa valise en toute discrétion et quitter la maison sans qu’elle n’en sache rien. Partie faire des courses, son départ a été l’occasion rêvée pour les deux jeunes gens de se rendre à l’aéroport et de quitter New-York en direction d’Aspen où un petit châlet les attend. Lana s’est occupée de tout dans les moindres détails. Leith n’a eu besoin que de préparer son sac, ses médicaments, et de récupérer son passeport pour pouvoir voyager. Et ce, avec la discrétion de son père qui s’est arrangé pour que tout se déroule dans la plus grande des discrétions. Un peu plus, et on se serait cru dans une mission d’infiltration. Il faut dire aussi que la mère de Leith est plutôt coriace et échapper à sa surveillance relève presque du miracle.

Engoncé dans une doudoune épaisse, un bonnet en laine enfoncé sur sa tête, et une écharpe enroulée autour de son cou, le jeune homme n’a jamais été aussi chaudement habillé. Les hivers de New-York sont plutôt froids dans leur genre, mais à côté du froid qui les attend à Aspen, ce n’est rien du tout. D’où la cheminée, selon Lana. En vrai, qu’il y ait ou non une cheminée, pour Leith, tant que son amie est avec lui, il peut bien mourir de froid. Ensemble, ils pénétrèrent dans ce qui serait leur chez eux pour les prochains jours. Les bras chargés de leurs bagages, le jeune homme ne tarde pas à se délester de ses fardeaux pendant que Lana prend déjà possession des lieux. Malgré la fraîcheur des lieux (qui reste malgré tout bien plus agréables que les températures extérieures), Leith retire bonnet, écharpe et doudoune qu’il accroche méticuleusement sur le porte-manteau. Habillé d’un pull chaud, il ne devrait pas avoir trop froid le temps que les murs se réchauffent pour offrir une chaleur confortable et agréable. Il passe négligemment une main dans sa tignasse blonde pour redonner un peu de volume à ses cheveux complètement aplatis tout en observant un peu les lieux lorsque soudainement, Lana lui saute au cou. D’un geste automatique, ses bras se referment sur elle afin de savourer sa proximité avec elle, et surtout le fait qu’ils soient rien que tous les deux est un miracle en soit.

— C’est parfait, dit-il avec un sourire.

Rien ne pourrait l’être plus qu’avec elle. Elle aurait pu choisir un taudis que Leith y aurait vu un palace. Il reçoit une pluie de baisers, déposés avec l’enthousiasme qui la caractérise, sur ses joues, nez, front et autres endroits accessibles. Le jeune homme se laisse totalement faire face à autant d’élan d’affection, riant même légèrement de ça. Si cela venait de quelqu’un d’autre qu’elle, il aurait fui, n’aimant pas particulièrement toutes ces démonstrations affectives. Lana détient une clé que personne d’autre ne possède. Il n’y a qu’avec elle qu’il se montre aussi tolérant lorsqu’il est dans une position inconfortable. Lorsqu’elle a terminé de l’étouffer avec toutes ses démonstrations affectives, elle s’éloigne tout en conservant sa main dans la sienne, ne rompant ainsi jamais totalement le contact de leurs peaux l’une contre l’autre. A sa suite, elle l’entraîne à la découverte des lieux et d’un point de vue architectural, c’est vrai que les lieux ne sont pas très grands, mais ce n’est pas le plus important. C’est déjà bien assez pour eux deux. Le plus important, c’est qu’ils soient ensemble, et que Lana ait rendu tout cela possible.

— Encore une fois, merci, lance-t-il après un bref moment de silence. Pour tout ce que tu fais pour moi.

Malgré la maladie et les cachets qui font fonctionner son cerveau parfois au ralenti, Leith mesure bien sa chance d’avoir Lana dans sa vie. Jamais il ne pourra lui rendre ne serait-ce que le centième de tout ce qu'elle a pu lui offrir jusqu'à présent, et quelque part, ça lui pèse d'être à ce point démuni, et de ne pas être juste un mec normal. Il sait qu'elle ne lui tient pas rigueur de tout cela, que c'est juste lui qui se sent gêné à ce propos, mais sa conscience lui rappelle constamment qu'il n'est qu'une bombe latente. Il ne saura jamais quand l'explosion pourrait se présenter, et ça le frustre de ne pas pouvoir mieux contrôler son esprit.

Sujet: Re: Aspen, nous voilà ! (Leith&Lana) Jeu 9 Nov 2023 - 11:01

Lana était aux anges ! Pour la première fois depuis qu’elle était amie avec Leith, ils étaient réellement seuls. La mère du jeune homme ne pourrait pas venir jusqu’au chalet où ils se trouvaient, elle n’aurait pas d’autres choix que d’attendre leur retour. Elle aurait pu se sentir coupable de l’inquiétude que sa mère ressentirait mais elle n’y arrivait pas. Elle comprenait que sa mère tentait de le protéger mais aux yeux de la jeune femme, elle l’étouffait. Il ne pouvait pas se moucher sans que sa mère soit au courant et court lui apporter une boîte de mouchoirs ! Alors si elle pouvait lui apporter un minuscule moment de liberté, elle n’allait pas hésiter.

Après une effusion d’amour, Lana entraîna avec elle Leith pour une découverte de leur nouveau lieu de vie. Elle lui tenait toujours sa main, maintenant un contact physique permanent. Elle adorait sentir sa main dans la sienne, sa chaleur l’enveloppait et la réchauffait bien plus que le chauffage qu’elle avait mit en route un peu plus tôt. Leur tour avait été rapidement expédié, ils n’étaient pas non plus dans un palace. Revenus dans le séjour, un moment de silence s’était installé entre eux. Mais ça ne dérangeait pas Lana, Leith n’était pas un grand bavard. Elle avait l’habitude qu’ils restent de longs moments sans parler, savourant la présence de l’autre. Soudain, Leith brisa le silence pour remercier son amie. Le sourire qu’elle lui offrit plein de tendresse.

« C’est normal, tu sais. C’est ce que font les amies… »

Lana n’était pas sûre de ses sentiments. Leith était son ami, son meilleur ami depuis l’enfance. Mais il subsistait des questions dans son esprit. N’était-il qu’un ami dont elle était extrêmement proche ? Ou était-il plus que ça ? Que ressentait-elle vraiment pour lui ? Et lui, la voyait-il uniquement comme une amie ? Toutes ces questions se bousculaient dans sa tête, sans qu’aucune ne trouve de réponses. Même ses amies lui demandaient parfois si elle n’était pas attirée par Leith. Il était plutôt mignon et son silence lui donnait un air de beau gosse mystérieux, d’après elle. Mais Lana savait qu’il ne parlait qu’en la présence d’un cercle restreint. Et s’il n’avait rien d’intéressant à dire, il n’allait pas gâcher sa salive. Parfois, on lui répétait de faire attention, Leith n’était pas stable, sa maladie pouvait ressurgir malgré son traitement. Ce que sa mère craignait. Mais Lana n’y prêtait pas attention, elle était sûre que jamais Leith ne pourrait lui faire du mal. Du moins, pas consciemment. Et si Alfred, son alter ego, remontait à la surface… eh bien, elle saurait y faire face. Elle en était persuadée. Lana sous-estimait peut-être le problème. Elle n’avait jamais été confronté à son ami lors de ses crises. Dans ces moments, il était cloîtré chez lui ou à l’hôpital. Les seules visites autorisées étant celles de ses parents.

Plongeant son regard dans le sien, elle posa sa main sur la joue de Leith. Son sourire ne l’avait pas quitté. Leith ne savait pas que cette escapade représentait beaucoup pour elle aussi. Lana allait enfin pouvoir passer du temps avec lui sans que ça ne soit surveillé par la mère de ce dernier ! Et puis, ils allaient pouvoir s’amuser, rire entre eux. Elle se voyait déjà faire des batailles de neige avec lui, ou des bonhommes de neige. Et du ski, ou de la luge ! Ou alors, juste rester avec lui, au chaud dans le chalet, à boire du chocolat chaud en regardant le paysage magnifique qui s’offrait à eux. En fait, quelque soit l’activité qu’ils choisiraient, tant qu’ils étaient ensemble, le reste n’avait pas vraiment d’importance. Elle voulait simplement passer du temps avec lui. Avait-elle conscience qu’elle jouait dangereusement avec le feu ? Absolument pas. À cet instant, elle était persuadée de pouvoir tout gérer, elle se croyait assez forte pour tout supporter. Si Leith faisait une crise, elle se sentait à la hauteur, elle pensait être capable d’être sa bouée de sauvetage, persuadée de pouvoir le ramener à la raison !

« Alors, tu veux faire quoi ? On peut sortir faire un tour et découvrir ce qu’il y a ou alors on peut rester à la maison se reposer. Je peux nous faire du chocolat chaud ! » lui dit-elle joyeusement.

Sujet: Re: Aspen, nous voilà ! (Leith&Lana) Mer 22 Nov 2023 - 12:46

Leith a conscience du bien considérable que ça lui fait d’être loin de sa mère. Ici, à Aspen, il a très peu de chance de la voir débarquer pour le ramener à la maison, là où il ne pourra jamais rien lui arriver. Il fait confiance à son père pour la tempérer et l’empêcher de prendre le premier vol. D’ailleurs, elle doit bien être au courant maintenant, et son téléphone portable, ni celui de Lana, n’a encore retenti pour annoncer l’appel qu’elle ne manquera pas d’effectuer. Pour l’instant, son père gère la situation. Jusqu’à quand ? Excellente question. Mais Leith préfère ne pas trop s’en préoccuper pour le moment. Il est en compagnie de sa meilleure amie. Il n’y a qu’elle et lui. Ça fait si longtemps qu’ils ne se sont pas retrouvés seuls, comme ça. Main dans la main, il la suit à la découverte de leur châlet. Ce n’est pas très grand, mais bien suffisant pour eux deux. Le jeune homme remarque la cheminée. C’est presque exactement comment Lana le lui a décrit. Il sait qu’elle s’est basée sur un châlet qu’elle a occupé avec ses parents et que ce châlet là n’est pas identique, mais ce détail de cheminée est ce qui a le plus marqué son esprit. Peut-être parce que Lana a fortement insisté dessus.

Parce qu’il est avare en paroles et surtout qu’il ne parle jamais pour ne rien dire, les remerciements qu’il émet envers la jeune femme sont sincères. Jamais il ne la remerciera assez pour tout ce qu’elle fait pour lui et ce, depuis le jour de leur rencontre. Elle n’imagine pas à quel point elle lui fait du bien. Elle a un véritable impact positif sur lui, sur sa maladie qui sommeil à l’aide ses médicaments qu’il prend méticuleusement. Il ne sait pas si c’est normal ou non, que si c’est vraiment ce que font les amis les uns envers les autres, mais en tout cas, Lana le fait et ça lui suffit. Leith n’a pas besoin de quelqu’un d’autre. Juste d’elle. D’ailleurs, elle est sa seule et unique amie. Sa seule vie sociale, comme dirait son père à chaque fois qu’il rappelle à sa mère que comme tous les êtres humains, leur fils a besoin d'interactions sociales pour aller bien. Délicatement, elle pose sa main sur sa joue, et le jeune homme se laisse aller à cette caresse en frottant sa peau contre la sienne, un petit sourire ourlant ses lèvres. Il aime son contact. C’est bien pour cette raison qu’il lui tient la main dès qu’il en a l’occasion.

Il rouvre les yeux dès lorsqu’elle lui propose tout une série d'activités qu’il est possible de faire à Aspen. Tout le tente. Choisir c’est le plus difficile. Il a envie de rester là, avec Lana, enfermé dans ce salon, assis sur le canapé tout en la tenant dans ses bras pendant qu’ils regarderaient le feu de la cheminée. Et puis, il aussi envie d’aller découvrir la ville, de prendre l’air, et de ne pas craindre que sa mère surgisse à chaque coin de rue pour lui demander de rentrer à la maison.

— On peut tout faire ? demande-t-il. En fait, je sais pas, c’est comme tu veux. Mais peut-être qu’on devrait aller faire des courses ?

C’est la première fois que Leith part ainsi en vacances. Il ne sait pas ce qu’il faut faire en temps normal. Il ne connaît pas le déroulé de la situation. Mais ce châlet n’est pas occupé par les mêmes personnes tous les jours, donc les placards sont sûrement vides ? C’est peut-être un bon début. Rien ne les empêche de faire un peu de repérage en ville pour ensuite savoir ce qu’ils veulent faire ?

Sujet: Re: Aspen, nous voilà ! (Leith&Lana) Jeu 23 Nov 2023 - 13:00

Lana était euphorique. Passer quelques jours avec son meilleur ami sans la surveillance de la mère de ce dernier avait semblé impossible. Pourtant, ils avaient réussi. Avec l’aide de ses parents et du père de Leith, ils avaient réussi à échapper à la vigilance de Madame Leagan. Elle se doutait bien que la mère devait être inquiète mais aux yeux de la jeune femme, Leith n’était pas une bombe à retardement à traiter avec précautions. Il avait bien le droit de vivre sa vie de jeune homme sans avoir sans arrêt sa mère sur le dos. Et maintenant qu’ils avaient enfin le droit à un peu de liberté, Lana comptait bien en profiter.

« Bien sûr qu’on peut tout faire, lui dit-elle, un sourire éclairant son visage. Mais tu as raison, allons faire quelques courses, histoire de ne pas mourir de faim. Et on verra pour la suite. »

Rapidement, les deux jeunes gens s’étaient préparés puis étaient repartis dans la neige montagneux. La jeune femme avait alors mené les opérations d’une main de maître. Elle arrivait à trouver les articles les moins chers tout en se faisant plaisir. Elle ne lâchait pas Leith d’une semelle, le rassurant à chaque fois qu’il semblait douter ou s’inquiéter. Tout ce temps, elle ne lâchait sa main que très rarement : pour payer une fois arrivés à la caisse ou lorsqu’ils portèrent leurs sacs de provision. Une fois rentrés, ils rangèrent leurs courses en riant et se taquinant. Lana ne put s’empêcher de penser qu’ils se comportaient un peu comme un petit couple fraîchement formé. Pourtant, à aucun moment, ils n’avaient de gestes amoureux… ou du moins, pas aux yeux de Lana. Pour elle, se blottir dans ses bras, lui tenir la main était normal, comme une évidence. Alors à ses yeux, il n’y avait pas d’ambiguïté.

Ils passèrent la journée à se balader dans les rues enneigées, main dans la main. Lana ne cessant de s’extasier sur la blancheur poudreuse, des lumières des magasins qui lui rappelaient Noël. Elle ne cessait de lui montrer tout ce qui attirait son regard, son sourire ne disparaissait par de son visage, elle avait presque mal aux joues. Elle ne l’avouait pas à Leith, mais en réalité, c’était sa présence qui la mettait en joie. Pouvoir partager ces moments avec lui, avait une saveur particulière à ses yeux. Ce n’était pas la première fois qu’elle venait à Aspen, mais avec son ami auprès d’elle, Lana était aux anges. Elle aurait virevolter dans tous les sens, si ça ne l’avait pas obligé à lâcher la main de Leith. Pourtant à un moment, alors qu’ils arrivaient à leur chalet, le jeune homme la prit au dépourvu. Il s’était éloigné un peu d’elle et s’était penché et avant qu’elle ne comprenne ce qu’il faisait, elle reçu une boule glacée en plein visage. Elle eut un petit cri de surprise avant d’éclater de rire. Cette bataille avait duré un petit moment. Ils échangèrent des projectiles de neige en riant, insouciants. Et puis, Lana avait couru vers lui, bravant le terrain miné et avait sauté sur Leith, le déstabilisant. Ils tombèrent dans la neige, Leith la tenant fermement pour ne pas qu’elle se fasse mal. Lana riait aux éclats, sa peau métissée légèrement rougie par le froid. Elle se releva un peu pour pouvoir lui faire face et déclara d’une voix conquérante :

« On peut dire que j’ai gagné cette guerre ! Longue vie à la reine Lana ! »

Puis elle éclata de rire avant de plonger son regard dans le sien. À cet instant, plus rien ne comptait. Le temps était comme suspendu. Lana ne percevait plus que le silence et la respiration de son ami. Son cœur cognait contre sa poitrine. Elle se demandait si Leith ressentait la même chose à cet instant. Elle savait que les médicaments qu’il devait prendre l’endormait un peu. Il ne voyait pas le monde comme elle… était-ce pareil pour ces sentiments ? Sans réfléchir, Lana fit ce qu’elle pensait ne jamais faire. La jeune femme se pencha vers son visage et déposa sur ses lèvres un tendre baiser. C’était rapide, bref et pourtant, la vérité éclata à ses yeux… elle était amoureuse de Leith, et ce fait était là depuis le début simplement, elle ne voulait pas l’admettre. Après tout, Leith ne ressentait peut-être pas la même chose pour elle… et si elle faisait une erreur… précipitamment, la main gantée sur sa bouche, elle bredouilla :

« Désolée, je… »

Quoi ? Elle regrettait ? Pas du tout ! Elle n’aurait pas dû l’embrasser ? Peut-être mais le geste avait été fait, impossible de revenir en arrière. Et elle ne regrettait pas d’avoir senti la douceur des lèvres de Leith sur les siennes. Et si c’était à refaire, elle n’hésiterait pas !

Leith ne croit pas se souvenir d’une fois où il a été réellement en vacances. Il y a bien eu des occasions où ses parents et lui sont partis de la ville pour aller profiter d’un séjour à l’extérieur, mais il a toujours été sous constante surveillance. Pas une seule fois sa mère n’a lâché la bride pour éviter un quelconque problème. En vingt-quatre ans de vie, le jeune homme vit ses premières vraies vacances avec une amie. C’est triste de se dire que les autres ont eu l’occasion de faire déjà plein de choses et que lui, non. Sa maladie le prive de beaucoup d’expériences (si ce n’est pas sa mère). Leith est conscient qu’il devra toujours faire attention à bien prendre ses médicaments et à être attentif aux signes précurseurs de l’apparition d’Alfred. Il sait tout ça. Mais il n’a jamais eu l’occasion de tester ces responsabilités par lui-même. Comme s’il était attardé, ou quelque chose dans ce genre là. Et le fait qu’il soit assez en retrait au niveau de la communication n’aide pas. Selon les médecins cet état de fait peut être lié à sa maladie ou non. Il peut tout aussi bien s’agir de la personnalité de Leith, et de l’environnement dans lequel il a évolué. Toujours est-il que le jeune homme ne parle que lorsque c’est nécessaire. Il n’y a qu’avec Lana qu’il se montre davantage bavard. Même si on est loin de la définition de “bavard” tirée du dictionnaire.

Inexpérimenté, mais loin d’être idiot, il suggère qu’ils aillent faire des courses pour pouvoir manger durant leur séjour. Il doute que le frigo ait été rempli en vue de leur arrivée. C’est une location, après tout. Peut-être pourront-ils profiter de cette sortie pour repérer un peu ce qu’ils leur plairaient de faire ces prochains jours ? Étant donné le sourire magnifique qui éclaire le visage de Lana, Leith suppose qu’il a tapé juste dans son raisonnement. Et comme toujours lorsqu’elle lui sourit, il lui sourit en retour.

Sans perdre de temps, les deux jeunes gens se sont rhabillés pour affronter le froid extérieur et faire leurs courses. Le jeune homme a suivi la moindre des directives de son amie. Il n’a pas mis les pieds dans un supermarché depuis des lustres, sa mère considérant que le bruit environnant pouvait être une source de stress pour son fils, alors faire les courses est en dehors de son champ de compétence. Sa main nichée dans la sienne, Leith se sent évoluer dans un monde qui n’a pas beaucoup de sens pour lui à force d’en avoir été coupé. Il se sent comme un gamin qui apprend les choses triviales de la vie. Ca ne lui plaît pas ce sentiment d’inutilité qui gonfle en lui. Cela ne fait que quelques heures qu’il a quitté le domicile familial, et c’est suffisant pour qu’il se rende compte à quel point il a été emmuré.

Après les courses, ils se sont tout simplement promenés. Flâner dans les rues enneigées, main dans la main, leur permet de faire un peu de repérage et de visiter Aspen. Au début, Leith a peur que Lana s’ennuie puisqu’elle est déjà venue dans cette ville à quelques occasions, contrairement à lui, mais son regard pétillant d’émerveillement le rassure rapidement. Elle vit l’instant présent autant que lui. Sauf que si Lana s’évertue à lui montrer les différents paysages qui ravissent sa vue, c’est elle qui l'éblouit et qui capte toute son attention. Il s’en moque complètement des vitrines illuminées des magasins qui rappellent la magie de noël. Non pas que ce ne soit pas très beau. C’est juste qu’à côté de Lana et de son sourire, tout fait pâle figure.

La journée touche progressivement à sa fin, et ils décident de rentrer à leur châlet. De toute l’après-midi, Leith n’a pas lâché la main de son amie. Alors il la prend de court lorsqu’il détache ses doigts des siens pour s’éloigner du chemin qui mène à la porte d’entrée de leur châlet. Il s’accroupit et se saisit d’une boule de neige qu’il confectionne rapidement avant de la lancer tout droit dans la tête de Lana qui affiche une mine surprise. En voyant son expression, le jeune homme éclate de rire, et celui chantant de son amie ne tarde pas à se joindre à lui. La guerre est déclarée et comme deux gamins, ils se lancent dans une bataille de boules de neige. Le paysage initialement lisse devient un véritable capharnaüm. Aucun des deux ne semblent prêts à abandonner la bataille jusqu’à ce que Lana lui fonce dessus. Déstabilisé, Leith l’entraîne dans sa chute et atterrit lourdement sur le dos en riant.

— D’accord, d’accord, dit-il. J’admet ma défaite écrasante, ô reine Lana.

Elle se redresse légèrement. Allongé au sol, Leith la regarde en continuant de sourire. Jamais elle ne lui a semblé aussi belle qu’avec les joues et le bout du nez rougis par le froid. Quand elle plonge son regard dans le sien, il n’a plus conscience de la neige qui fond sous lui et trempe son jean. Il est captivé par elle, et petit à petit, leurs rires s’éteignent pour laisser planer le silence de la nature. Pris de cours, le jeune homme reçoit son premier baiser. Les lèvres de Lana sont douces contre les siennes. Son cœur se met soudainement à battre frénétiquement, battant la mesure dans son torse. Il n’a pas le temps de réaliser correctement que sa meilleure amie se redresse, choquée par son geste. Elle panique. Et il panique aussi.

— Non, c’est pas grave, bredouille-t-il en se redressant en position assise.

Son visage est pile à la hauteur de celui de Lana qui ne semble plus savoir où se mettre pour dissiper la gêne qui l’envahit. Leith n’était pas préparé à un tel geste de sa part. Entre elle et lui, ça n’a jamais été comme ça. Lana a toujours été sa seule et unique amie. Jamais il n’a pensé qu’elle pourrait un jour devenir bien plus que ça. Et si ? Et pourquoi pas ? Le peut-il ? Il pose ses doigts glacés par les nombreuses boules de neige lancées sur sa joue. Il fixe cette bouche qui était posée sur la sienne il y a quelques instants. Et il se rend compte qu’il a encore envie de sentir sa caresse. Lentement, hésitant, il se penche vers elle et pose ses lèvres sur les siennes. Leith n’a jamais embrassé personne auparavant. Il a déjà embrassé la joue de Lana, mais ce n’est pas pareil. En réalité, il ne s’attend pas du tout à tout ce déferlement d’émotions, mais il a l’impression que c’est dans l’ordre des choses…

Lana avait l’habitude de partir en vacances avec ses parents ou des amies. Ce n’était donc pas nouveau pour elle de se retrouver seule, sans ses parents. Mais se retrouver enfin seule avec son meilleur ami…Ça, c’était une première. La mère de son ami passait tellement de temps à le pister, surveiller chacun de ses mouvements, qu’elle en devenait étouffante. Plus d’une foi, Lana s’était demandée comment Leith faisait pour le supporter au quotidien. Lana n’aurait jamais pu vivre ainsi. Ses parents étaient protecteurs à son égard, mais ils ne l’empêchaient pas de vivre. La preuve : ils avaient manigancé avec elle pour que Leith puisse avoir un moment en autonomie totale. Avec Lana à ses côtés, Leith serait libre de faire ce qu’il voulait. C’était un adulte, pas un enfant, elle ne faisait pas du baby-sitting.

La jeune femme avait entraîné son meilleur ami en courses. Sans jamais lui lâcher la main, ils avaient arpenté les rues et les rayons du supermarché. Elle regrettait presque d’avoir mit des gants car elle ne pouvait ps sentir la chaleur de sa main dans la sienne mai le froid l’avait freiné.
Sur le chemin du retour vers leur chalet, Leith l’avait surprit en démarrant une bataille de boules de neige. D’ordinaire si calme, le jeune garçon semblait reprendre vie loin des contraintes et interdictions en tout genre que lui imposaient sa mère. Lana adorait voir son sourire espiègle fendre son visage. Elle savoura chaque instant, consciente que ce moment n’était pas éternel. Dès qu’ils entameraient le chemin inverse pour retrouver New-York, ce Leith insouciant et joyeux ne serait plus aussi présent. Elle ne le verrait qu’en de rares occasions.
La bataille prit fin lorsque, bravant les tirs, Lana fonça sur Leith et les firent chuter dans la neige en riant. Elle annonça alors fièrement avoir remporté la bataille, Leith abdiqua, reconnaissant sa défaite. Le temps de quelques secondes, Lana eut un geste qu’elle ne pensait pas qu’elle aurait eu un jour : elle l’embrassa. Le baiser avait été bref pourtant, c’était comme s’il avait duré des heures, lui révélant ce qu’elle n’avait pas voulu voir. Ce n’était pas seulement l’amitié qui la poussait vers son ami, c’était l’amour. L’amour qu’une jeune femme pouvait ressentir pour un homme après avoir passé tant de temps en sa compagnie. Puis, elle recula, gênée d’avoir peut-être brisé leur si belle amitié qui comptait tellement à ses yeux. Elle s’excusa précipitamment mais était incapable de regretter son geste. Même si elle n’avait pas réellement controlé ce geste, elle l’avait voulu. Lana ne savait plus quoi faire. Elle se sentait désemparée et effrayée à l’idée d’avoir peut-être troublé le jeune homme. Elle le laissa se relever tandis qu’il lui disait que ce n’était pas grave. Il semblait aussi surpris qu’elle. Lana ressentit tout de même un petit pincement… C’était mieux qu’il ne la repousse pas ou lui dise qu’elle n’était pas assez attirante… Mais, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe amère de déception. Elle hocha la tête, silencieuse.

Soudain face à face, leurs regards se croisèrent à nouveau. Et avant même qu’elle n’ait pu esquisser le moindre geste, les doigts de Leith étaient sur sa joue.

Le temps est suspendu, Lana retient sa respiration. Peut-être que finalement… Oui, elle voit Leith se pencher vers elle et quand leurs lèvres refroidies par le froid se rencontrent, elle ferme les yeux. Lana le laisse faire, elle le laisse découvrir la sensation que procure un baiser. Elle ne sait pas ce qu’il ressent Leith mais de son côté, des papillons s’envolent dans son ventre. Elle n’arrive pas à croire ce qu’il se passe. Elle est à Aspen, loin de sa famille, avec son meilleur ami qui l’embrasse. Son coeur s’emballe dans sa poitrine, il cogne à tout rompre. Et plutôt que de se poser mille et une question, elle décide de profiter de l’instant présent. Le temps reprend alors son cours normal.

Lana pressa un peu plus ses lèvres contre celles de Leith avant de passer ses bras autour de son cou. Mais leur équilibre dans la neige étant précaire, ils se retrouvèrent à nouveau allongés par terre. Une pensée passa alors dans son esprit : Leith allait finir trempé et frigorifié car après tout, elle était sur lui. Écartant lentement ses lèvres de Leith, elle colla son front contre le sien puis son visage recula lentement. Un sourire éblouissant sur les lèvres, elle regarda le jeune homme. C’était comme si, elle le redécouvrait pour la première fois. Ses yeux sombres la happaient et l’hypnotisaient. Son sourire faisait battre son coeur… Et elle le reconnaissait enfin, Leith était incroyablement beau. Elle avait beaucoup de mal à détacher son regard de celui de son ami… Si l’on pouvait dire qu’il l’était encore. Tout lui semblait plus intense, plus réel. Le froid de la neige ne pouvait plus l’atteindre, la chaleur qu’elle ressentait était plus forte que le froid. Elle sentait une connexion profonde, comme si quelque chose avait changé dans l’air même qui les entourait. Pour la première fois, Leith n’était plus seulement son meilleur ami mais un homme qui faisait battre son coeur d’une manière qu’elle n’avait encore jamais expérimentée.

« Leith, commença-t-elle doucement, cherchant les mots justes, je ne sais pas ce que ça veut dire tout ça… Enfin si… j’ai peut-être une idée… Mais je suis contente que ce soit arrivé… Avec toi. »

La jeune femme avait toujours aimé son meilleur ami, mais elle n’avait jamais admit qu’il y avait bien plus derrière toutes les attentions qu’elle avait pour lui. Elle se revoyait lui embrassant la joue. C’était à la fois innocent et en même temps, avec des arrières pensées. Ce baiser avait révélé à la jolie métisse ce qu’elle essayait de nier, pour une raison obscure. C’était à la fois effrayant et exaltant.
Se relevant avec précaution, elle tendit la main à Leith pour l’aider à se relever.

« Tu vas attraper froid et ce serait bête que tu sois coincé au lit alors qu’on est en vacances ! » dit-elle en riant légèrement.

Il n’a plus l’habitude de vivre pleinement sa vie comme quelqu’un de normal. Ces quelques heures passées loin de New York et loin de l’influence de sa mère sont à elles seules, une véritable bouffée d’oxygène. Elles lui ont déjà fait le plus grand bien. Et ça, il le doit à Lana qui n’a pas failli à sa promesse faite sur la plage. Il réapprend à vivre dans ce décor hivernal, petit à petit. Il fait preuve d’initiative en lançant une partie de bataille de boules de neige avec sa meilleure amie. D’ordinaire si calme, c’est un immense sourire qui a pourfendu son visage tout le long de cette guerre de poudreuse. C’est un moment que Leith n’a plus vécu depuis qu’il a quitté l’enfance, et qu’il n’a ensuite pu regarder qu’à travers un écran télévisé. Du haut de ses vingt-quatre ans, à cet instant, à cette heure, il se sent capable de rattraper tout ce temps perdu à cause des hospitalisations qui ont rythmé sa vie afin de pouvoir entraver Alfred qui ruine son quotidien et sa liberté. Lana est entrée dans sa guerre sans la moindre hésitation, lui rendant boule de neige après boule de neige sans jamais l’épargner. C’est une des choses qui font qu’il apprécie son amitié avec elle : elle ne le traite pas comme un pauvre être fragile, mais comme n’importe quelle personne existant dans ce monde.

La bataille prend fin dès lors qu’elle fonce sur lui pour les propulser dans la neige qui amortit leur chute. Autour d’eux, le paysage lisse et enneigé a laissé place à un véritable capharnaüm. Il faudra plusieurs jours de neige pour rattraper les dégâts qu’ils ont fait avec leur bataille. Les doigts de Leith sont rougis par le froid mordant de la neige, mais cela ne l’empêche pas de s’agripper au manteau de Lana qui le surplombe tout en déclarant avoir gagné leur bataille. Avec un rire, il accepte sa défaite écrasante. Il détache ses doigts de son blouson lorsqu’elle se redresse. Jamais auparavant, Leith ne l’a trouvée aussi belle qu’à cet instant, avec son sourire éblouissant, son nez et ses joues rougis par le froid. Leurs rires se tarissent petit à petit pour laisser planer le silence. La logique aurait souhaité qu’ils se relèvent pour aller se mettre au chaud à l’intérieur de leur châlet, mais Lana le prend de cours en l’embrassant. Le jeune homme reçoit son premier baiser. Bien qu’il soit fugace et éphémère, Leith a le temps de se rendre compte à quel point les lèvres de sa meilleure amie sont douces sous ses caresses et que ce baiser a la capacité de faire accélérer les battements de son cœur et de créer des sensations qui jusqu'alors lui sont inconnues.

Et puis soudain, elle s’excuse. Sa panique le fait paniquer aussi. Ses paroles sont des bredouillements. Il se redresse pour se mettre à sa hauteur. Leurs visages sont proches. Leith n’aime pas la voir aussi désemparée et effrayée de son geste. Leurs regards se croisent à nouveau. Poussé par une force invisible, il pose ses doigts froids sa joue et il fixe ces lèvres qui étaient sur les siennes quelques instants plus tôt. Ce qu’il ressent est confus, mais il a encore envie de les sentir. Lentement, il penche son visage vers elle et pose sa bouche sur la sienne. C’est différent de toutes les embrassades qu’il a pu avoir auparavant avec Lana. Les baisers déposés sur sa joue n’ont absolument rien à voir. Leith a comme l’impression de vivre une véritable révélation. Au-delà du fait que ce soit une grande première pour lui, faire ça avec Lana, c’est comme vivre une évidence. La bouche de son amie se presse un peu plus contre les siennes et il y répond. Tandis que ses bras entourent sa nuque et qu’il enroule les siens autour de sa taille, leur équilibre est de nouveau mis à mal et ils chutent à nouveau dans la neige. Cependant, ça ne les empêche pas de continuer de profiter de leur baiser jusqu’à ce que Lana rompe le contact. Leurs front posés l’un contre l’autre, Leith prend le temps de reprendre ses esprits. Lana s’écarte de lui, mais lui offre encore un de ces sourires dont elle a le secret et qui le fait sourire également. Le temps semble s’être complètement arrêté. Il est plongé dans une bulle qui n’appartient qu’à eux. Le froid et la neige ne l’atteignent plus. Il n’y a plus que Lana qui existe. Et heureusement qu’elle est là parce que d’eux deux, il est le moins à même de réfléchir en cet instant.

— Moi aussi, je suis heureux que ce soit arrivé avec toi, dit-il sans être réellement certain que c’est bien la chose à dire en réponse.

À dire vrai, ils ont toujours été amis. Et il ne sait pas du tout comment appréhender ce changement qui s’opère. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Une bonne, dirait-il. Mais est-ce que cela ne ruinerait pas leur amitié qui lui est si chère ? Pas forcément, si c’est pour vivre quelque chose de mieux. Son lien avec Lana a toujours été fort. Est-ce l’ordre logique des choses qu’ils en viennent à s’embrasser ? Lana se relève et sa main l’invite à en faire de même. Leith s’en saisit, mais il n’a guère besoin de son aide pour se remettre sur ses pieds. C’est surtout pour le contact de sa peau contre la sienne qu’il enroule ses doigts autour des siens. Une fois debout, il se rend compte que son pantalon est trempé par la neige qui a fondu sous la chaleur de son corps.

— Ma mère te tuera si je reviens avec le nez qui coule, répond-t-il en plaisantant. Ou essaiera, parce que je ne la laisserai pas faire.

S’il devait choisir entre Lana et sa mère, Leith est persuadé qu’il prendra position pour sa meilleure amie. Pourtant, il aime sa mère, malgré son comportement à son égard. Son père lui a dit plus d’une fois que si elle se montrait aussi envahissante, c’était parce qu’elle avait peur qu’il lui arrive quoi que ce soit. Mais avec Lana, il vit exactement ce dont il a besoin : la liberté d’être lui-même et de profiter de la vie. Leith entrelace ses doigts avec les siens et il se met en route en direction de leur châlet. A l’intérieur, la température est douce. Après avoir retiré son manteau, il frissonne et dénoue ses doigts de ceux de Lana pour lui rendre momentanément sa liberté.

— Je vais me changer, annonce-t-il.

Avant de disparaître, il ose s’approcher de Lana et dépose un tendre baiser sur son front avant de prendre la direction de la chambre où elle a déposé toutes leurs affaires lorsqu’ils sont arrivés. Il marque un temps d’arrêt lorsqu’il se rend compte qu’il n’y a qu’un seul lit. Le chalet n’est pas très grand et n’offre qu’une seule chambre, mais Leith croyait qu’elle aurait pris une location avec deux lits séparés… Mais ce baiser n’a-t-il pas tout changé ? Sûrement que si, mais Lana ne pouvait pas prévoir que ça arriverait, n’est-ce pas ? Il attrape son sac et sort un jean sec. Il se débarrasse de son pantalon trempé et le jette dans un coin avant d’enfiler le nouveau. Cela ne lui prend pas plus de deux minutes et il retrouve rapidement Lana.

— Il n’y a qu’un lit, dit-il en guise de préambule, tout en ressentant une certaine gêne après avoir évoqué ce fait.

Sujet: Re: Aspen, nous voilà ! (Leith&Lana) Jeu 4 Jan 2024 - 9:53

Lana était heureuse d’être à Aspen avec son meilleur ami, sans la surveillance permanente de Mme Leagan. Mais en réalité, le lieu importait peu, tant qu’elle était avec lui, le reste lui importait peu. Ils auraient pu se trouver dans un lieu désert et abandonné, Lana serait heureuse avec Leith. C’était comme ça depuis le début de leur amitié. Leith la complétait, là où elle était dynamique et bougeait dans tous les sens, Leith était plus calme et posé. Il était réservé, elle était extravertie. Alors oui, ils se complétaient à la perfection. Cette connexion qu’il y avait entre eux était si forte, si intense que Lana ne se voyait plus vivre sans Leith à ses côtés. Quand elle imaginait son avenir, le jeune homme avait toujours une place importante dans ses rêves. Rien n’aurait pu la séparer lui… pas même ce baiser échangé sans qu’elle n’y réfléchisse. Elle l’avait fait d’instinct, comme si c’était naturel pour elle de l’embrasser. Mais une fois le charme rompu, Lana prit peur. Et si Leith n’était pas attiré par elle ? S’il la repoussait ? Est-ce que leur amitié si précieuse en prendrait un coup ? Ses questions trouvèrent une réponse lorsque Leith pressa à nouveau ses lèvres contre les siennes. Heureuse de constater qu’il lui rendait son baiser, elle les fit basculer dans la neige, les bras autour de son cou. Quand elle s’écartait de lui, Lana lui fit part de son bonheur d’être avec lui, que ce moment arrive avec lui. Il n’y avait qu’avec lui que ce moment aurait pu arriver et avec personne d’autre. En entendant sa réponse, son sourire s’élargit un peu plus. Leith avait le don d’apporter un peu plus de chaleur à sa vie. Elle se retint de les amener à nouveau dans la neige. À ce rythme, ils allaient finir enrhumés pour leurs vacances et ce n’était pas l’objectif. Lana finit alors par se relever puis elle tendit la main vers Leith pour l’aider, bien qu’elle sache qu’il n’avait nullement besoin d’elle. Il arrivait à la porter comme s’il ne pesait rien.

« Oh, ta mère ne me fait pas peur… sauf quand elle me regarde avec des yeux de démon en colère. Là, je t’avoue que j’ai juste envie de me cacher derrière toi ! » dit-elle en riant.

Leurs mains se retrouvèrent à nous entrelacées et les deux jeunes gens se remirent en route pour rentrer à leur chalet. Une fois à l’intérieur, la chaleur enveloppa lentement la jeune femme. Elle n’était pas frileuse mais les températures extérieures n’étaient pas les plus chaudes ! Leith lui lâcha la main pour retirer son manteau avant d’annoncer qu’il allait se changer. Lana hocha la tête tandis qu’elle retira son propre manteau. Contrairement au jeune homme, la jolie métisse n’était pas trempée. En même temps, c’était elle qui s’était retrouvée sur Leith, c’était lui qui s’était retrouvé dans la neige.
En attendant Leith, Lana se pelota dans le canapé, profitant du calme du chalet. Parfois, un bruit brisait légèrement le silence mais ce n’était pas dérangeant. Elle vivait à New-York qui était une ville extrêmement bruyante alors être à Aspen avait un effet apaisant sur elle. Leith réapparu assez rapidement et sans aucun détour, il annonça qu’il n’y avait qu’un lit. Lana fronça les sourcils, d’abord perplexe. Elle ne voyait pas où était… Oh, un lit pour deux ! Son esprit se mit à tourner à plein régime ! Comment ça un lit ?! Elle était persuadée d’avoir prit une location avec deux lits séparés !

« Tu en es sûre ? » demanda-t-elle avant de se rendre compte que sa question était un peu bête.

S’il y avait deux lits, Leith l’aurait remarqué ! Un lit ne passait pas inaperçu. Elle se leva d’un bond et alla dans la chambre pour constater que oui, dans la pièce trônait un lit double. Lana se retrouva dans une tornade de questions. Ça ne la dérangeait pas de dormir avec Leith mais ce n’était jamais arrivé ! Enfin si, il lui arrivait de veiller si tard avec lui qu’elle s’endormait dans son lit ou dans un fauteuil. Mais Leith lui laissait toujours tout l’espace qu’il lui fallait. Ou elle finissait par se réveiller en sursaut et rentrait chez elle. Mais jamais elle n’avait partagé un LIT avec lui… ou avec un homme ! Lana se tournait alors vers Leith et comme à chaque fois qu’elle paniquait, elle se mit à parler sans s’arrêter. Heureusement qu’elle avait la peau mate, sinon, elle aurait tournée rouge tomate !

« J’ai dû faire une erreur en réservant le chalet ! Ou ils se sont trompés ! Mais si tu veux, on peut essayer de voir pour avoir un autre chalet ou je peux dormir sur le canapé… enfin c’est comme tu veux, moi ça ne me dérange pas de dormir avec toi. C’est pas comme si tu étais un inconnu, enfin, on se connaît depuis toujours. Et puis, ce n’est rien, on va juste dormir. Enfin, on peut discuter avant de dormir, tu sais. Mais… »

Les mots s’enchaînèrent sans qu’elle n’arrive à stopper le flot incessant. Leur baiser avait peut-être changé quelque chose entre eux car à présent, elle se demandait si à présent elle devait obligatoirement passer la nuit avec lui ! Et d’ailleurs, maintenant qu’ils s’étaient embrassés, étaient-ils plus que des amis ? Tout en parlant, elle se mit à jouer avec une de ses mèches de cheveux. Ses doigts se mirent à confectionner une petite natte sans qu’elle n’en eut conscience. En réalité, Lana aurait adoré s’endormir dans les bras de Leith, blottit dans la chaleur de son corps. Mais elle n’osait pas lui avouer, ne sachant pas comment le dire…

Sujet: Re: Aspen, nous voilà ! (Leith&Lana) Mar 23 Jan 2024 - 16:08

Lana a toujours eu une place particulière dans la vie de Leith. Elle est une constante dans le chaos de son quotidien et de sa maladie. Malgré les années, elle a toujours été présente autant que possible. Lorsqu’il a été diagnostiqué schizophrène, elle n’a pas pris la fuite. Elle est restée et a tenté d’être l’amie que beaucoup de monde souhaiterait avoir. Leith sait combien sa mère a été un obstacle à leur amitié à cause de ses nombreuses craintes. En période de crise, le jeune homme peut être un danger pour lui et pour les autres. Pourtant, à aucun moment il ne se croit capable de lui faire du mal. C’est inconcevable pour lui. Lana est bien trop importante pour qu’il s’en prenne à elle. Elle est sa lueur dans l’obscurité. Elle a toujours été bien plus qu’une simple amie, et aujourd’hui, il s’en rend compte. Ses sentiments allaient probablement déjà bien au-delà, mais aucun baiser n’est jamais venu faire pencher définitivement la balance de l’autre côté de la frontière ; jusqu’à ce jour. L’embrasser lui a semblé soudainement naturelle, une fois passée la gêne engendrée par la situation. A vingt-quatre ans, Leith vient d’offrir son premier baiser à sa meilleure amie et il ne le regrette pour rien au monde. Cela peut bien vouloir tous les rhumes du monde, le jeune homme s’en moque. Il recommencerait en Antarctique s’il le fallait. C’est sa mère qui risque de faire un infarctus si jamais il revient avec le nez qui coule ou la moindre température excédant les 37,5°.

— Ma mère fait peur à tout le monde, de toute façon.

Avant qu’ils ne terminent congelés dans la neige qui se trouve devant leur chalet, ils se dépêchent de retourner se réchauffer à l’intérieur. Lorsqu’il retire mon manteau, il doit bien se rendre à l’évidence : il doit aller se changer. Son pantalon est trempé à cause de la poudreuse qui a fondu sous ses fesses. Il abandonne Lana quelques instants pendant qu’il se rend dans la chambre pour enfiler un vêtement sec. C’est en pénétrant dans la pièce qu’il constate qu’il n’y a qu’un seul grand lit. De mémoire, elle lui avait dit avoir pu réserver un chalet avec deux lits séparés, mais peut-être s’est-il trompé ? Ou peut-être lui a-t-elle dit qu’il n’y en avait plus de disponible ? Parfois, à cause des médicaments, la mémoire de Leith lui fait un peu défaut. Mais ces derniers jours, tout allait très bien à ce niveau-là, donc il a un léger doute sur cette possibilité.

Finalement, il retrouve Lana pelotée dans le canapé et lui fait part de sa découverte. A en juger sa mine, elle semble perplexe. Lorsqu’elle lui demande s’il est sûr de ce qu’il avance, il hoche la tête. Il revient de la chambre, après tout. Et il n’a pas l’impression qu’un deuxième lit se cache dans l’armoire à vêtements. Soudainement, Lana saute sur ses deux pieds et quitte le salon à la vitesse de l’éclair. Tranquillement, il la suit jusqu’à la chambre où elle reste plantée dans l’entrée. Lorsqu’elle se tourne vers lui, il devine la panique qui l’envahit. Il peut lire en elle comme dans un livre ouvert. Et quand elle se met à déblatérer tout un flot de paroles, cela se confirme : elle panique. Leith trouve cette facette de sa personnalité attendrissante. Un petit sourire vient dévoiler les deux fossettes que cachent ses joues.

— Respire, dit-il en la coupant dans sa diatribe. C’est pas grave s’ils se sont trompés ou si tu t’es trompée. Ça ne me dérange pas non plus.

C’est déjà arrivé qu’ils partagent un lit. Ils étaient plus jeunes, mais c’est supposé entrer en ligne de compte, non ? Mais peut-être que maintenant qu’ils se sont embrassés, dormir ensemble n’a plus du tout le même état d’esprit ? Leith n’en sait strictement rien. Puceau, mais pas idiot au point de ne rien connaître de la vie, il se doute qu’être en couple amène à des rapprochements physiques, mais est-ce que ça doit forcément se produire dès le premier soir ? Le jeune homme préfère mettre de côté toutes ces questions et se concentrer sur le moment présent. Il remarque qu’elle a commencé à natter ses cheveux, comme à chaque fois qu’elle est nerveuse et qu’elle ressent le besoin d’occuper ses mains. Il attrape ses mains dans les siennes avant de déclarer :

— Je prendrai le côté droit.

Il l’attire à lui et recule tranquillement jusqu’au salon. Il jette un coup d’oeil à la cheminée éteinte avant de reporter son attention sur Lana et il lui demande :

— Tu sais faire un feu de cheminée ?

Leith n’a absolument aucune idée de comment il faut procéder, et il espère que la jeune femme possède cette compétence. Ou peut-être pas, et auquel cas, Google sera sans doute leur meilleur ami dans ce moment de solitude.

Lana n’a jamais supporté de voir son ami enfermé chez lui, à composer avec une mère bien trop protectrice. Il a beau ne rien dire, la jeune femme sent bien que ce n’est pas une situation facile. Si sa mère l’empêchait de vivre en l’étouffant avec autant d’acharnement, Lana serait devenu folle. Elle n’aurait pas pu supporter de rester cloîtrée chez elle, à devoir respecter tout un tas de règles toutes plus stupides les unes que les autres. Alors dès qu’elle peut, Lana offre quelques instants de liberté à son ami de toujours. Elle ose affronter la colère de Madame Leagan car elle est sûre que ce n’est pas en enfermant Leith que celui-ci ira mieux. Au contraire, elle l’isole et lui donne l’impression d’être anormal, un marginal. Et il ne l’est pas. Leith est un homme tout ce qu’il y a de plus normal aux yeux de la jolie métisse. D’où cette escapade enneigée, ici, il pourra profiter pour avoir quelques jours tranquilles, sans avoir sa mère sur le dos.

« Elle peut se montrer effrayante quand elle s’y met ! » confirme-t-elle avec un hochement de tête.

Leith la quitte alors un instant pour aller se changer. Ses vêtements sont trempés à force d’avoir pataugé dans la neige. Pendant qu’il est dans l’unique chambre, la jeune femme s’est installée dans le canapé. Les jambes sous ses fesses, elle savoure le calme que l’environnement lui offre. Quand on vit à New-York, on finit par s’habituer au bruit de portières qui claquent, de klaxons retentissants, des voix s’élevant dans les appartements voisins. Ici, tout est calme et silencieux. Elle peut réfléchir calmement face à un magnifique paysage. Rapidement, Leith la rejoint mais ce qu’il lui annonce la déstabilise. Elle finit par se lever pour vérifier ce qui se passe. Elle sait que Leith ne s’est pas trompé quand il déclare qu’il n’y a qu’un lit. Mais elle ne peut s’empêcher d’aller voir. En constatant qu’il n’y a qu’un seul lit, Lana panique un peu. Elle est pourtant sûre d’avoir demandé une chambre avec des lits jumeaux. Pourtant, il n’y en a qu’un seul. Bon, au moins, c’est un lit deux places. Quand elle ouvre enfin la bouche, un flot de paroles s’échappe sans qu’elle n’arrive à le contrôler. D’un sourire doux et d’une parole, le jeune homme la calme. Son cœur ralentit jusqu’à retrouver un rythme normal. Dans son regard, Lana puise la paix dont elle a besoin. Ils sont jeunes mais ils sont adultes, ils peuvent bien dormir ensemble sans que ça ne devienne bizarre entre eux, non ? Leith annonce qu’il dormira du côté droit en prenant ses mains. Lana esquisse un petit sourire.

« D’accord… »

Puis elle laisse Leith l’attirer dans le salon, toujours en lui tenant les mains. Elle penche la tête sur le côté en souriant timidement. C’est la première fois qu’elle se retrouve seule avec un homme. Si elle ne l’avait pas embrassé avant, Lana ne ressentirait pas cette gêne. Elle se comporterait normalement avec lui. Mais maintenant qu’ils se sont embrassés… elle sent que quelque chose est différent. Quand elle le regarde, elle se sent bien plus attirée par ses lèvres. Lana a envie de l’embrasser, de se blottir dans ses bras. Son cœur bat un peu plus fort. Oui, ce n’est plus pareil mais ce n’est pas pour lui déplaire. Ses sentiments sont nouveaux…

« Oui bien sûr. »

Lana a toujours vu son père allumer le feu quand ils venaient au chalet. À force, elle a fini par apprendre. Elle s’approche alors de l’âtre et se met à procéder aux différentes étapes pour allumer le feu. Elle a un peu de mal, elle manque de pratique mais bientôt, un joli feu vient réchauffer la pièce. Lana se tourne avec un sourire et lui dit avec fierté :

« Ta-daaa ! Le feu est prêt ! »

La mère de Leith a toujours été un problème depuis que le jeune homme a développé sa maladie. Elle était déjà très protectrice lorsqu’ils se sont rendus compte qu’il n’était pas un petit garçon comme les autres, c’est devenu pire lorsque le diagnostic est tombé. Et les hospitalisations n’ont absolument pas aidé Leith à pouvoir essayer de s’intégrer dans la société. C’était déjà prévu que ce soit difficile pour lui étant donné son caractère renfermé, mais c’est devenu pire ensuite. Le couper du monde n’est pas une solution car il a besoin d’apprendre à interagir avec l’extérieur. Mais lorsqu’on n’a qu’une seule amie pour vie sociale et qu’en plus de cela on l’empêche de la voir… Pourtant, lorsqu’il s’ouvre un peu, Leith est loin d’être aussi étrange qu’il n’y paraît. Il lui faut juste un peu de temps pour se lancer, pour laisser les autres entrer dans son cercle. A cause de son quotidien imposé par sa mère, il doit à chaque fois réapprendre tout cela et ça l’enferme dans un cycle sans fin. Ce voyage à Aspen est une opportunité pour lui de pouvoir agir sans subir l’influence maternelle aussi pesante qu’étouffante. Et il compte bien en profiter autant que possible. Surtout qu’il a passé l’âge qu’on veille à ce qu’il prenne bien ses médicaments quotidiens. Il est capable de se gérer, à défaut de bien d’autres choses…

La surprise du jour, en plus de découvrir une ville digne de celle du Père Noël, c’est de se rendre compte qu’il n’y a qu’un seul lit double dans la chambre. A moins que Leith ne se trompe, il n’y a qu’une seule chambre dans le chalet que Lana a réservé, et un seul lit signifie qu’ils vont devoir dormir ensemble. Ce ne sera pas la première fois étant donné qu’enfants, il arrivait à la demoiselle de dormir chez les Leagan. Mais ce n’est pas arrivé depuis l’adolescence et avec les baisers échangés dans la neige… Et bien, ça donne une toute autre perspective à tout cela. Le jeune homme ne sait finalement pas si c’est lui le plus angoissé ou bien si c’est Lana qui semble réellement paniquer face à ce constat car elle est persuadée d’avoir réservé une chambre avec deux lits séparés. Il la coupe finalement dans son flot verbal et tente le mieux possible de la rassurer. Ça ne le dérange pas, si ça ne la dérange pas non plus. Au pire, il pourra prendre le canapé si la perspective de dormir ensemble est trop affreuse. Si Lana ne dit plus rien, elle continue cependant de tresser ses mèches de cheveux. Elle est nerveuse. Il la connaît trop bien. Sa tentative d’humour sur le côté choisi pour dormir est cependant fructueuse car un joli sourire vient ourler les lèvres de Lana qui se laisse convaincre.

Sa main dans la sienne, toujours comme une nécessité pour pouvoir évoluer dans un monde qui lui est inconnu, Leith l’entraîne jusqu’au salon. Le calme environnant est perturbant. Il n’y a pas tous ces bruits parasites qui viennent meubler le silence. Ils ne sont que tous les deux. Ils vont devoir réapprendre à l’être sans qu’il n’y ait quelqu’un pour les surveiller au cas où Leith se laisserait submerger par Alfred. Il avise la cheminée éteinte et sans attendre, il demande à Lana si elle sait allumer le feu. La réponse positive le met en joie car il va pouvoir mettre son idée à exécution. Alors pendant qu’elle s’échine à mettre du bois dans l’âtre, le jeune homme la regarde faire avec patience, et le silence qui le détermine. Leith a toujours été avare en paroles, et Lana est la seule qui sache réellement interpréter ce qu’il dit silencieusement. Mais il fait aussi des efforts de son côté pour s’exprimer un peu plus afin qu’elle n’ait pas l’impression qu’il s’ennuie de sa présence parce que c’est faux. Chaque seconde passée à ses côtés est une bouffée d’oxygène qu’il chérit de toute son âme. Après quelques minutes, les flammes s’élèvent dans la cheminée et le regard brillant de fierté de Lana gonfle son cœur de joie.

— Super ! Je vais nous préparer un chocolat chaud.

Avec les courses qu’ils viennent de faire, Leith a tout prévu. Il n’est pas un spécialiste culinaire. Il est même plutôt nul quand on y pense, mais faire un vrai chocolat chaud, ça, il sait faire. Dans la cuisine, il cherche les casseroles et dès qu’il en trouve une, il la place sur la gazinière et verse un peu de lait. Pendant que celui-ci chauffe, il avise une tablette de chocolat achetée pour l’occasion et la casse en plusieurs morceaux avant de les incorporer dans la casserole pour les faire fondre. Pour faire un vrai chocolat chaud, le mieux est de ne pas se laisser déconcentrer, mais la présence de Lana près de lui est un appel à la distraction. Surtout maintenant que quelque chose à changer. Alors, pendant que le chocolat fond lentement dans le lait qui commence à tiédir, il avise le carré de chocolat qu’il a volontairement laissé de côté. Il s’en saisit avant de se tourner vers Lana et au lieu de lui tendre pour qu’elle le mange comme il en aurait eu l’habitude, Leith se sent poussé par un instinct qui ne lui est pas familier. Il présente le carré de chocolat aux lèvres de la jolie demoiselle et il attend qu’elle s’en saisisse. Ses yeux bruns sont posés sur sa bouche qui s’ouvre délicatement et vient capturer la sucrerie. Il a l’impression que le temps s’est arrêté pendant quelques secondes. Surtout que la pulpe de son pouce vient caresser le charnu de sa lèvre inférieure, et quand il s’en rend compte, son cœur vient battre puissamment contre son torse. Lorsque le temps reprend ses droits sur le monde qui les entoure, Leith détourne le regard et reporte son attention sur le contenu de sa casserole. Il attrape une spatule et se met aussitôt à remuer le mélange pour éviter que le lait boue et que le chocolat brûle.

» Nous avons la maison pour nous seuls...
» nous sommes destinés à nous aimer (louise)
» “Laissez sortir le fou pour battre le roi” (pv Lana)
» Nous sommes de retour, pour vous jouer un mauvais tour !