J'ai perdu mon Dadam ! (Sasha)

Depuis quelques semaines, Adam ne me donnait aucun signe de vie. Pas un message, pas un appel. Rien. J’avais essayé de le joindre mais je tombais souvent sur sa messagerie et dans le cas des messages, je restais sans réponse. Au départ, je n’y avais pas fait attention, moi aussi parfois, j’oubliais mon téléphone. Mais après une semaine sans nouvelle, j’avais commencé à avoir peur et surtout à me poser des questions. Et si finalement, cette idée de garçon test ne lui plaisait plut ? Et s’il était reparti voir Keringhton, la pouffiasse ? Et si ? Et si… Je me torturais l’esprit. Je n’en avais parlé à personne… Je me sentais trop honteuse, je n’étais même pas capable de garder un garçon test… Un test !

Je sortais de mon cours de danse classique. Depuis quelques jours, j’avais repris les cours. C’était très soudain mais finalement, je me sentais tellement bien lors des entraînements. Pour une fois, je me sentais douée pour quelque chose. Ma professeure m’encourageait chaque jour à continuer. Elle m’avait assuré que j’avais un énorme potentiel et que je pourrais faire de grands spectacles, si je continuais de travailler. Alors que je montais dans ma voiture, je décidais d’aller au garage où travaillait Adam. Je démarrais rapidement et m’insérais sur la voie.
La dernière fois que j’avais fais une visite surprise à Adam, c’était à cause d’un article sur lui. Il avait couché avec Keringhton, la pouffiasse. Bien que nous ne soyons pas ensemble, j’avais ressenti une vive jalousie. J’avais eu une envie de l’étriper… Ca ne me ressemblait absolument pas ! Mais pour le coup, je n’avais pas supporté d’apprendre ça. Je me demandais alors si Adam aurait été jaloux si j’avais couché avec un autre que lui…

Mes pensées et mes interrogations m’amenèrent jusqu’au lieu de travail d’Adam. Je garais ma voiture à quelques mètres du garage. Avant de sortir, je mis mon gilet par-dessus mon justaucorps. Même si avec mon chignon, je devais avoir un air bien sévère, je ne le détachais pas. Pour une fois, j’avais l’air un peu plus âgée.
L’odeur d’essence, de moteur et autres odeurs que je ne parvins pas à identifier m’atteignis en plein visage. Ce n’était pas désagréable mais c’était très nouveau pour moi qui ne mettait jamais ma tête sous le capot. Je m’avançais timidement en cherchant Adam, en vain. Alors que je perdais espoir, je vis une une jeune femme apparaître en roulant sur un… Skate ? Pour moi en tout cas, ça y ressemblait ! Elle se releva et je vis tout de suite qu’elle était mon exact opposé ! Elle faisait plutôt garçon manqué avec ses cheveux courts, ses tatouages et son bleu de travail.

« Bonjour, je cherche Adam Salvatore, vous ne sauriez pas où il se trouve par hasard ? »

Discrètement, je la jaugeais… Elle était plutôt jolie… Encore plus sans la saleté des moteurs… Et si Adam et elle couchaient ensemble ? Ou pire si c’était sa petite amie ?? Rien qu’à cette idée, je sentis comme une douleur dans ma poitrine. Adam allait me rendre folle !!

Journée banale au garage. Des gens allaient et venaient avec leurs différents soucis de voitures, de motos… Et quand j’voyais l’état de certaines, j’me demandais encore comment ils faisaient pour être aussi négligeant. Non parce que sérieux, voir des gens habillés en costars cravate et arriver avec des bagnoles dégueulasses… Ben franchement, ça me donnait envie de leur coller une droite ! Mais bon, j’me contenais parce que le but c’était pas de perdre de la clientèle. Fallait bien faire tourner la boîte. Puis fallait que j’paye aussi mon seul et unique employé : Adam. C’était le seul qui avait réussi à se vendre pour que je l’embauche parce que j’avais envie de faire tourner ce garage toute seule. Mais les demandes s’étaient faites tellement nombreuses que du coup, j’avais pas eu l’choix que de l’embaucher. Bon, Adam avait essayé de me charmer, mais quand il avait compris que lui et moi étions attirés par le même genre de personne, on s’était bien marré et puis finalement, il était cool comme gars.

D’ailleurs, il était parti genre une heure plus tôt pour une urgence auprès d’un client qui avait entendu un bruit bizarre dans sa voiture. Il était parti avec la dépanneuse au cas où il faudrait ramener le véhicule. Quant à moi, j’avais une voiture à finir. Le propriétaire devait venir ce soir pour la récupérer. Du coup, je m’y consacrais la plupart de mon temps, faisant une pause uniquement pour renseigner les gens qui venaient par là. Je m’étais glissée sous la voiture grâce à ma planche à roulette et c’était là que je me trouvais là-dessous quand j’entendis une voiture se garer. Signe que quelqu’un venait d’arriver. Décidemment, on avait décidé de ne pas me laisser bosser aujourd’hui ! Je fis rouler ma planche pour sortir de là-dessous. Je me redressais sur mes deux jambes pour découvrir une petite minette vêtue… Oh super ! Casse-noisette vient de faire son entrée ! Magnifique ! Reste polie, Sasha !

J’attrapais mon chiffon et m’essuyais les doigts. Fallait pas que je tâche le joli tutu de la demoiselle ! Elle me salua et m’annonça chercher Adam. J’arquais un sourcil et lui demandais :

- Et vous lui voulez quoi à Adam ?

C’était pas souvent qu’on me disait qu’on cherchait quelqu’un en particulier. Généralement c’était d’un garagiste que les gens avaient besoin.

Pourquoi je cherchais Adam ? Après tout, nous n’étions pas un couple et il n’avait aucun compte à me rendre. Sauf que depuis un bout de temps, je n’avais aucune nouvelle de lui… Et je devais avouer que je n’aimais pas cela. Surtout que la dernière fois que nous nous étions vus, j’avais pété les plombs à cause de son aventure et ensuite je l’avais un peu allumé pour le laisser sur sa faim. Je ne l’avais pas fait exprès bien entendu. Mais je me doutais qu’il devait être frustré. J’espérais simplement qu’il ne soit pas en colère contre moi. Sauf que je ne pouvais pas savoir ce qu’il en était, s’il ne me répondait pas quand je l’appelais ou lui envoyais des messages.
Donc, j’avais pris ma voiture et je m’étais dirigée au garage où il travaillait. Je ne savais pas si c’était une bonne idée, peut-être qu’il ne voulait surtout pas que l’on nous voit ensemble… A cette pensée, j’eus comme un pincement au cœur. Je ne savais pas comment il allait réagir mais il était trop tard pour faire demi-tour. J’étais dans le garage et me retrouvais face à une mécanicienne plutôt jolie. Et directement, je me demandais si Adam la trouvait attirante… Il fallait dire que même avec son bleu de travail, elle restait sacrément belle… Je lui demandais alors où je pouvais trouver Adam. Elle me demanda pourquoi du tac au tac. Je n’avais pas pensé à la réponse… J’aurais pu mentir mais ce n’était pas mon genre alors je lui répondis :

« Je suis une amie à lui et je me fais du souci. Il ne répond pas à mes appels depuis un moment et ce n’est pas son genre. »

Je n’avais pas vraiment menti, j’étais bien inquiète pour lui et il ne répondait pas à mes appels. Mais je n’étais pas son amie… Enfin, je ne savais pas trop ce que j’étais pour lui. Je n’avais pas parlé de notre histoire de garçon test. Daphné avait fait une tête un peu bizarre quand je lui en avais parlé et elle était ma meilleure amie. Je n’osais imaginer ce que cette femme penserait. Et puis, je ne savais pas s’ils étaient proches ou non. Il valait mieux que je reste vague, non ?

Casse-noisette venait de débarquer dans mon garage et cherchait Adam. C’était bien la première fois qu’on m’disait qu’on voulait quelqu’un en particulier. Tout en retirant le cambouis de mes doigts – enfin le surplus parce qu’une fois les doigts tâchés y’a que le savon noir qui le retire réellement – je lui demandais ce qu’elle lui voulait à mon employé. J’espérais seulement que cet abruti avait pas filé l’adresse du garage à une de ses minettes d’un soir avec qui il avait couché pour disparaître sans rien dire à personne. Non parce que là, il allait m’entendre gueuler. C’était mon garage, mon bébé à moi, c’était pas un point de rendez-vous amoureux. Aller, zen Sasha, t’sais pas ce qu’elle lui veut. S’il faut, y’a juste quelqu’un qui lui a parlé de lui en tant que mécano suite à une prestation faite ? Adam était doué pour se vendre, il arrivait que certains clients viennent de la part d’autres qui avaient eu la gentillesse de faire de la pub. On va pas s’énerver.

La p’tite avoua être amie de cette grosse tête et elle se faisait du souci parce qu’il donnait pas de nouvelles. Ah ! Ma fille… Si tu savais. Quoi qu’elle donnait pas trop l’impression d’être du genre à écarter les cuisses au premier venu celle-là. Surement une petite fille à papa attirée par les mauvais garçons et qui se rendrait rapidement compte que les p’tits gars en costume cravate sont surement plus indiqués pour une relation durable et sereine.

- Une amie hein ? Adam est pas trop du genre à avoir une amie. ‘Fin bref, l’est pas là comme vous pouvez l’voir. J’peux lui dire que vous êtes passée et éventuellement… j’sais pas, p’t’être qu’il vous rappellera. Z’êtes qui ma p’tite demoiselle ?

J’étais pas sûre que si j’informais Adam que Casse-Noisette avait débarqué au garage il sache de qui il s’agissait. Il prenait pas forcément l’temps de bien connaître les nanas qu’il tirait. Mais déjà, avant toute chose, j’allais lui rappeler que le garage c’était pas une adresse qu’on filait à son harem. Il faisait ce qu’il voulait de sa bite mais en dehors du taff. C’était ma règle numéro un. Est-ce que moi je serrais une nénette dans mon bureau ? Non. Donc c’était pareil pour tout le monde.

Décidément, je n’étais pas très à l’aise dans ce garage. Déjà parce que je n’avais pas pensé que ma tenue ne serait pas l’idéal. Je risquais de tacher mon joli tutu bleu pâle et je devais avoir l’air d’une petite fille égarée. Bon peut-être que mon chignon me rendait un peu plus adulte, du moins, je l’espérais ! Je n’obtiendrais rien si je ressemblais à une mineure donc je tentais de faire mon âge, ou plus. La jeune femme qui me faisait face était tout mon opposé ! Elle était du genre garçon manqué, les mains pleines de cambouis. Et puis, elle était très directe, je sentais bien que si je lui faisais perdre son temps, elle n’allait pas hésiter à me rembarrer. Du coup, je choisissais mes mots avec soin pour ne pas la déranger plus mais aussi pour ne pas avoir l’air trop... Gnangnan, comme dirait ma sœur.

La jeune femme m’indiqua alors que Adam n’était pas là... J’en aurais tapé du pied si je n’avais pas peur de passer pour une petite fille... Plus que je ne le faisais. Mais je ne manquais pas de remarquer qu’elle m’avait dit que mon garçon test n’était pas du genre à avoir des amies... Je ne savais pas si ça devait me rassurer ou si au contraire je devais plutôt m’en inquiéter. Je mis cette pensée de côté. J’aurais tout le temps d’y réfléchir plus tard ou même de poser la question à Adam si j’arrivais enfin à le trouver !
J’hésitais à lui révéler qui j’étais... Et s’il avait parlé de moi en se moquant de mon inexpérience hein ? Si j’apprenais qu’en fait, lui aussi se moquait de moi... Comme tous les garçons le faisait après que j’aie ouvert la bouche ? Il n’y avait qu’un moyen de le savoir. D’une voix hésitante, je lui répondis :

“Je suis Willow, Willow Duchannes...”

J’savais qu’on vivait dans un monde de fou, et surtout qu’on commençait à voir tout et n’importe quoi, mais de là à voir une « amie » d’Adam débarquer dans mon garage pour me demander à le voir parce que monsieur ne donnait plus de nouvelles… J’avais presque envie de dire que j’aurais tout vu. Mais suffisait que je pense ça pour qu’autre chose me tombe sur l’coin du nez alors… J’préférais pas l’dire. Au cas où quoi… Mais sérieux, avoir Casse-Noisette en personne dans mon garage où chaque millimètre présent était tâché par du cambouis… Bah ça relevait un peu du surnaturel ! Enfin bon, passons, passons !

La p’tite demoiselle cherchait la grosse tête et il était pas là. Bah ouais accessoirement il bossait le coco ! Fallait bien qu’il gagne sa croute parce que j’payais pas les feignants. Déjà que ça m’écorchait la tronche de prendre un employé dans mon garage que j’avais construit de mes mains, mais bon… Si je l’avais pas fait, les clients auraient dû attendre une éternité avant que je puisse m’occuper de leur voiture, puis il était hors de question que j’perde de la clientèle ! Alors bon, un p’tit gars n’était pas de trop, même si Adam s’avérait être un bon gars… Quand il me ramenait pas une nenette… A tous les coups c’était une minette qu’il avait tiré une ou deux fois avant de se barrer sans donner signe de vie, mais cet abruti lui avait aussi dit où il bossait et maintenant elle se lançait à sa recherche.

J’arrivais pas à être mauvaise avec cette fille, même si je ne pus m’empêcher de lui annoncer qu’Adam n’était pas du genre à avoir des amies. J’voulais pas qu’elle se fasse d’illusion, moi ! Hé, j’étais une femme moi aussi ! J’pouvais avoir un p’tit cœur d’artichaut de temps en temps ! Alors pour son propre bien, fallait peut-être qu’elle commence à accepter l’fait qu’elle reverrait p’t’être pas Adam de sitôt. Mais bon, encore une fois, par politesse, j’lui demandais son nom. J’dirais à la grosse tête qu’elle était passée et puis il se débrouillerait. Moi tout ce qui me chatouillais, c’était de lui dire qu’ici c’était pas un point de rendez-vous et qu’il était hors de question que je me retrouve avec toutes ses nenettes à faire la queue dehors pour demander après lui !

Sauf qu’en demandant son prénom à Casse-Noisette, je m’attendais pas du tout à la réponse : Willow. Attendez ! Deux minutes, stop ! J’avais bien entendu ?!

— Attend, attend ! C’est toi Willow ?!

J’éclatais de rire. J’avais un rire de charretier, mais franchement, je m’en foutais ! Là, c’était l’information du jour ! LE scoop de l’année !

— Putain de merde, tu es LA Willow !! lançais-je en continuant de rire. Sérieux p’tite, si j’pouvais je t’embrasserai ! Non mais sérieux ! T’es la seule qui a réussi à tenir Adam par les couilles, ah ouais !!!

Je continuais de rire et lançais mon chiffon sur l’établi le plus proche.

— Ah bordel… quand j’vais lui dire que t’es passée…

C’était plus fort que moi, je n’arrivais pas à m’arrêter de rire tellement la situation était drôle.

Je ne savais pas si c’était une bonne idée que je me rende sur son lieu de travail. Enfin, quand j’étais en route, je me disais que je devais le faire. Après tout, je pouvais croiser Adam et avoir une discussion avec lui. Je voulais avoir des réponses, après tout, il ne me donnait plus aucune nouvelle depuis quelques temps. J’étais en droit de lui demander des explications… Finalement, je m’y étais rendue.

Je me retrouvais face à une jolie jeune femme… Elle avait l’air d’un garçon manqué. Je remarquais qu’elle avait vraiment confiance en elle, elle dégageait une assurance qui ébranlait un peu la mienne. Je me sentais un peu bête. Après tout, j’aurais pu aussi aller chez lui, pourquoi aller là où il travaillait. J’avais tout de même expliqué à la jeune femme qui j’étais. Et sa réponse me fit l’effet d’une douche froide. En fait, elle explosa de rire mais ce n’était pas tout… Apparemment, j’étais connue puisqu’elle me désigna comme étant « la Willow ». Je devins aussi rouge qu’une tomate. Qu’est qui m’avait pris de me rendre dans ce garage ? J’aurais mieux fait d’aller chez lui.

« Oui, c’est moi… Qu’est qu’il y a de si drôle dans tout ça ? »

Je ne voyais pas du tout ce qu’il y avait de drôle. Surtout qu’elle me disait que j’étais la seule à tenir Adam par les couilles… Qu’est qu’elle voulait dire par là ? Je ne les avais jamais touchés ses couilles donc comment pouvais-je le tenir ? Je fronçais les sourcils tant l’incompréhension était grande.


« Je tiens Adam par les couilles… Comment ça ? Tu peux m’expliquer parce que je t’avoue que je n’y comprends rien. »

Je croisais les bras sous ma poitrine. J’essayais de ne pas trop dire le fond de ma pensée, je ne voulais surtout pas que me ridiculiser face à la collègue d’Adam. Si déjà elle riait parce que j’étais venue, je n’allais pas lui donner une autre raison de me rire au nez.
J’étais arrivée légèrement inquiète mais là, je n’étais absolument pas sereine... Et la jeune femme hilare n’arrangeait pas la situation ! Je voulais juste rétrécir et me cacher dans un trou !

Forcément, entendre le prénom de cette petite fille de bonne famille me fait rire comme une oie. Si elle savait à quel point l’autre crétin me soule avec sa Willow par-ci et Willow par-là. Tout ce que je peux lui souhaiter c’est de la sauter une bonne fois pour toute mais apparemment, elle ne se laisse pas faire aussi facilement… Pire ! Elle est vierge la p’tite. Et j’peux pas m’empêcher de la regarder d’un peu plus près. Mes yeux détaillent ses hanches et sa poitrine, et j’comprend pourquoi Adam a juste envie de se la faire. Une p’tite vierge c’est l’idéal pour obtenir quelqu’un qui répond à ses envies parce que comme elle n’y connaît rien, elle ne pourra que se laisser guider.

— Nan rien ! Y’a rien de drôle ! T’inquiète ma poule ! J’suis contente de faire enfin ta connaissance !

J’peux qu’être contente de l’être merde ! Elle le tient par les couilles cet abruti ! Littéralement ! Et je me souviens aussi au passage qu’Adam m’avait prévenu qu’elle était un peu spéciale dans ses questions, la p’tite. Elle n’a pas l’air de comprendre quelle façon elle pouvait bien le tenir. Un p’tit rictus se dessine sur mes lèvres alors que je me cale contre mon établi et croise les bras sous ma poitrine.

— Ma p’tite, quand j’te dis que tu tiens Adam par les couilles, c’est que c’est vrai, je réponds. Depuis qu’il a croisé ta route, cet imbécile n’arrête pas de causer d’toi. Askip t’es une perle rare, ou j’sais pas trop quelle connerie il a sorti.

Ouais, une perle rare. Mais j’peux pas lui dire que c’est une perle rare dans le sens où elle est une des rares dernières filles vraiment vierges dans ce monde de fou !

— Il fait la gueule depuis quelques temps, j’suppose que tu dois pas être étrangère à tout ça… Si tu veux mon avis, ça fait un moment qu’il s’est pas vider, et ça joue sur ses humeurs. Pire qu’une meuf qui a ses règles.

Je cherchais Adam partout, je ne savais pas où il se trouvait et personne ne pouvait m’aider. J’avais fini par me décider à aller jusqu’à son lieu de travail. J’avais espéré qu’il s’y trouverait mais ce n’était pas le cas. Finalement, je m’étais retrouvée face à sa patronne qui se marrait. Je ne comprenais pas pourquoi, qu’est qu’il y avait de si drôle à ce que je le cherche… Bon d’après ce qu’elle me disait, je n’avais pas à m’en faire. Mais j’avais bien sûr du mal à la croire.

« Enchantée… enfin, je crois… »

J’étais hésitante, je ne savais pas si je devais me réjouir de la rencontrer ou si je devais avoir peur. Après tout, elle me riait au nez et apparemment, je ne lui étais pas totalement inconnue. Adam avait parlé de moi à cette jeune femme. Mais qu’est-ce qu’il avait pu bien lui raconter pour qu’elle devienne hilare à la mention de mon prénom. Sasha m’expliqua en quoi je tenais Adam par les couilles. Apparemment, il parlait de moi et il aurait dit que j’étais la perle de rare. La surprise se dessina sur mon visage, j’avais la main sur ma bouche. J’étais une perle rare… Mais alors dans ce cas, pourquoi me fuir ?? Je ne comprenais plus rien à la situation.

« Mais, si je suis une perle rare, pourquoi il se cache ? »

J’étais là à me demander où il pouvait être… J’étais allée chez lui mais personne ne m’avait ouvert. Maintenant, j’étais à son lieu de son travail et encore une fois, j’avais fait chou blanc. Sasha m’expliqua que mon cher Adam faisait la tête et que j’en étais sûrement la cause. Moi, mais qu’est-ce que j’avais bien pu faire pour qu’il m’en veuille au point de disparaître dans la nature ?

« Quoi ? Mais je n’ai rien fait… et puis, il n’y a pas si longtemps, il s’est bien tapé l’autre là, Keringhton… »

Bon d’accord, c’était peut-être un peu long pour un homme. Daphné m’avait expliqué le sexe et tout ça. Je comprenais un peu mieux ce domaine… bon je n’étais pas non plus une experte mais je n’étais plus aussi inculte et… je ne risquais plus de me ridiculiser… comme le jour où j’avais senti mon tanga se mouiller sous le feu de l’excitation qu’avait causé Adam… Rien que d’y penser, je me sentais encore honteuse. Ma sœur avait sûrement raison. J’étais parfois stupide…

Y’a qu’Adam qui peut être assez con pour se lancer comme défi de dépuceler une p’tite prude. J’adore l’entendre râler parce qu’il n’a pas réussi son coup et m’annoncer qu’il a les couilles tellement pleines qu’elles vont finir par devenir bleues ! C’est bien un problème de mec ça ! Bon okay, nous aussi les meufs quand on a envie, on a envie, mais on a quand même pas ce problème de vidange à faire au risque d’exploser. Cette histoire me fait bien marrer et j’avoue, j’aime bien la suivre de loin. Quelle sera la prochaine péripétie du glandu ? En tout cas, je suis certaine qu’il va pouvoir la culbuter sous peu. Et que ce ne sera pas que l’histoire d’un soir comme il en a l’habitude. S’il n’était pas accroché à elle, Adam n’aurait pas fait tous ces efforts pour elle ! Je le connais et s’il n’y avait pas un intérêt…

— Ah ça ! C’est pas à moi qu’il faut poser la question ma p’tite. Mais j’suis sûre que t’as la réponse à ta question.

Elle doit bien avoir deux brins de jugeote, donc il lui suffit de réfléchir un peu à la question et elle aura la réponse. Enfin, là, Adam, il est pas caché, il est parti chez un client pour faire de la mécanique pour un dépannage. J’pense pas qu’il revienne avec le véhicule cette fois. D’après ce que j’ai compris, c’est trois fois rien mais suffisamment emmerdant pour pas que la bagnole démarre quand on lui demande. On en a plein de cas comme ça. Heureusement parce que si on avait que des bagnoles à stocker au garage, faudrait que j’achète les terrains d’en face pour pouvoir garer tous ces tas de ferrailles. Bref, j’lui explique pourquoi j’pense qu’elle le tient par les couilles, mais elle a pas l’air de trop me croire. Je fais mine de réfléchir à ses paroles et je réponds :

— Naaaaan ! La Keri-machin-truc c’était avant toi ! La veille ou l’avant veille ou un truc comme ça. J’te dis, depuis qu’il a croisé ta route, il a les couilles qui virent bleues ! Bientôt elles vont exploser, je continue en ricanant - loin d’imaginer que la miss en face de moi prend tout au premier degré.

Je balance le chiffon plein de camboui à travers mon épaule, ne me préoccupant pas de me tâcher ou bien de tâcher mon débardeur kaki. Toute façon, toutes les fringues que je porte ici sont foutues. Rien ne part à la machine à laver hormis la sueur et la poussière.

— Enfin en tout cas, il est pas ici. Et j’sais pas à quelle heure il va arriver, alors si jamais tu veux le voir, j’te conseille de lui envoyer un message bien acidulé et tu vas le voir rappliquer avec la queue entre les jambes. T’en as fait ton toutou.

Je ne savais pas trop quoi penser de la patronne d’Adam. Je ne savais pas si elle se moquait de moi ou si elle était sérieuse. Ok, je suis naïve mais j’en avais parfois marre d’être vue comme la nunuche de service. Sauf que même si je m’énervais, je n’aurais pas beaucoup de crédibilité… En plus, je ne savais pas me battre. Même hurler n’était pas dans mes habitudes. Même si j’avais fini par m’y faire, par moments, c’était difficile.
Mais bref ! Je cherchais mon Adam, enfin Adam, mon garçon-test. Sauf qu’il était introuvable, fiou, envolé, disparu dans la nature ! Et quand j’essayais d’en savoir plus auprès de sa patronne… bah, je faisais chou blanc ! Elle ne m’aidait pas vraiment, du moins, pas dans ma recherche. Par contre, elle m’apprenait des choses que je ne savais pas ! J’étais une perle rare pour Adam… J’essayais de comprendre pourquoi mais je ne voyais pas. Surtout que si j’étais cette fameuse perle, il ne m’éviterait pas autant. Tout en réfléchissant, je croisais les bras sur ma poitrine, les sourcils froncés. Il fallait que je parle à Daphné, elle pourrait m’aider à comprendre. Après tout, c’est elle qui m’avait expliqué que je ne m’étais pas fait pipi dessus… et tout le reste.

Alors que la jeune femme m’explique que je tiens Adam… par les couilles comme elle disait, je lui rétorquais que ça n’avait pas empêché Adam d’aller coucher avec l’autre là, Keringhton. Mais sans le savoir, elle me rassure. Il avait couché avec elle avant moi !! Alors, il ne m’avait pas menti !! Bon, je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir, nous n’étions pas un couple mais quand même… Je ne pouvais m’empêcher d’être jalouse à en mourir ! Sauf que la suite me fit manquer un battement de coeur ! Les… couilles d’Adam devenaient bleues, elles étaient sur le point d’exploser !!! Mais c’était très grave ! Une illumination me frappa ! Adam devait être à l’hôpital pour se faire soigner ! C’était évident, un membre du corps qui risque d’exploser, c’est une urgence ! Peut-être même qu’il était dans le coma ou sur la table d’opération ! Et dire que j’avais commencé à m’énerver alors qu’il était peut-être entre la vie et la mort !
Je sentis des larmes monter doucement. Je fermais les yeux, refusant de pleurer devant la brune. Elle risquait de se moquer encore de moi alors que je m’inquiétais pour Adam…

“ Je pensais pas que c’était aussi grave… il faut que je le trouve…” dis-je d’une voix chevrotante, brisée par l’émotion.

Sauf que ce que me dit la patronne du garage commençait à me faire douter. Si je lui envoyais un message, il allait rappliquer. Adam était mon toutou ?? Mais, non, il était mon garçon-test, pas un toutou !! Je fronçais à nouveau les sourcils, confuse par la tournure de notre conversation. S’il avait un problème aussi grave que… ses… bijoux de famille sur le point d’exploser, il ne pouvait pas venir me voir. Il fallait qu’il voit un médecin ! Si je lui envoyais un message et qu’il venait, il ne risquerait pas sa vie pour venir me voir… A moins qu’elle se moque de moi !
J’avais envie de hurler. Je ne comprenais plus rien et Adam était toujours porté disparu ! En plus, sa patronne ne savait pas quand il allait revenir ! Attendez, donc il n’était pas à l’hôpital ! Il fallait que je le retrouve et que je m’assure que lui et ses… bijoux de famille allaient bien ! Mais comment le faire venir… Une nouvelle idée ! Mais, je n’étais pas sûre. Je me mordis la lèvre inférieure avant de demander à la jeune femme, hésitante :

“ Je ne pense pas qu’un nouveau message le fera sortir de sa cachette… mais peut-être qu’une photo oui… pas vrai ? “

Une fois, j’avais entendu ma grande soeur raconter que les hommes adoraient les photos sexy. Et j’aimais croire qu’aux yeux d’Adam, je l’étais… Du moins, je l’espérais.

Adam était le premier et le seul garçon qui s’intéressait à moi. D’habitude quand je lui envoyais des messages, il me répondait. J’avais l’impression de ne jamais l’embêter avec mes questions, mes pensées. Petit à petit je m’étais habituée à nos conversations, nos rendez-vous… et puis à chaque fois, on s’embrassait, du coup je rentrais chez moi avec pleins de papillons dans le ventre. C’était agréable. Parfois, nous allions plus loin… il me touchait plus bas que la poitrine, entre mes cuisses. J’avais découvert un plaisir inconnu. Une nuit, nous avions essayé quelque chose de totalement inédit pour moi, pendant qu’il me parlait, je me touchais là où il l’aurait fait. J’avais découvert que je pouvais m’offrir du plaisir toute seule. À cette pensée, je sentis mes joues rougir. L’une de mes mains se posa sur mes lèvres, sans même que je la contrôle. Je ne pouvais pas laisser disparaître Adam !

« Tu es sure ? Je ne veux pas le perdre, moi ! Il doit me répondre ! »

Je me surpris à entendre ma voix prendre cette autorité qui n’était pas dans ma nature. J’étais d’une nature calme et douce. Pas autoritaire et exigeante. Mais je ne voulais pas qu’il m’abandonne pour une fille plus expérimentée ! Ou mieux foutue ! Je baissais mes yeux vers ma poitrine. Elle était petite, pas très développée. J’avais regardé le compte Instagram de la Keri-bidule-truc. Elle était belle, sensuelle… et elle avait de jolies formes. Je comprenais qu’il soit attiré par elle mais moi… et puis cette histoire de couilles bleues m’effrayait ! Il fallait que je le retrouve, que je l’aide. Je ne savais pas comment faire mais j’allais trouver une solution.
À ce que Sasha me disait, je fronçais les yeux. Une photo serait plus aguicheuse… mais, je ne savais pas si j’allais pouvoir le faire. Peut-être que je n’avais pas assez confiance en moi… Sasha avait l’air confiante. Je l’observais… elle était jolie même si elle ressemblait un peu à un garçon. Mais elle avait un joli visage. Peut-être que je devais être comme elle…

« Mais si il n’aime pas ma photo… j’ai pas beaucoup de seins, regarde ! »

Je lui désignais ma poitrine, baissant un peu le décolleté de mon justaucorps. Je n’avais pas grand chose à dévoiler. Puis je laissais mes bras retomber le long de mon corps. Je ne voyais pas ce qu’Adam voyait chez moi. Je ne comprenais pas pourquoi Sasha me disait tout cela. Elle semblait voir ce qu’Adam voyait. Et si elle avait raison, pourquoi m’évitait-il ? Qu’est-ce que j’avais fait de mal ? Toutes ces questions me donnaient mal à la tête ! Et puis… j’avais envie qu’Adam me parle, me touche. Je voulais sentir ses mains sur ma peau… Sasha me demanda alors ce que je voulais d’Adam. Je fronçais à nouveau les sourcils en réfléchissant. Je ne m’étais jamais posée la question. Pour moi, il était mon garçon test. J’allais essayer pleins de trucs avec lui, il s’était proposé pour l’être. Mais si j’écoutais sa patronne, je pouvais lui demander ce que je voulais… ou du moins, je pouvais l’obtenir sans trop d’efforts. Il fallait que je clarifie mon esprit… je repensais alors à tous ces moments passés avec lui… ce premier baiser… la première fois qu’il avait vu et touché mon corps… j’en voulais plus.
D’une petite voix timide, je répondis :

« Je veux plus qu’il soit mon garçon test… je veux qu’il soit mon petit ami… »

Je voulais qu’il me fasse des câlins, pouvoir raconter à Daphné que moi aussi j’étais amoureuse d’un garçon qui me faisait rêver. Je voulais sourire en pensant à lui. Et plus encore, je voulais qu’il pense à moi de la même façon ! Je voulais lui manquer, qu’il veuille me voir tous les jours… je voulais qu’il m’aime. Et je savais que c’était possible. D’accord, je n’étais pas aussi plantureuse qu’une Keri-machin-chose mais j’avais des qualités ! Alors je dis :

« Je suis sûre qu’Adam serait content avec moi ! Je suis gentille, je sais faire des cookies ! Et ils sont délicieux mes cookies ! Et puis y’a pleins d’autres trucs ! »

Je pris alors mon téléphone que je sortis de mon soutien-gorge, c’était pratique des fois de ne pas avoir beaucoup de poitrine, je pouvais cacher des choses dans mes soutiens-gorges. J’allais dans mes notes et lui montrais la liste que j’avais faite de mes qualités et de tout ce qu’Adam avait fait qui, selon moi, était le signe qu’il m’aimait bien. Ça allait de « il m’a sourit » à « il m’a caressé plus longtemps que la dernière fois ». La liste de mes qualités n’était peut-être pas aussi étoffée que celle d’Adam mais elle n’était pas exhaustive. Sasha pouvait y lire mon don pour les pâtisserie, mon humour à tomber par terre et ma souplesse. Oui, je pouvais mettre ma jambe derrière ma tête. Et si elle ne me croyait pas, j’étais prête à lui montrer !!

J’avais du mal à comprendre comment nous en étions arrivés là. Un jour, on se voyait régulièrement, on s’envoyait des messages. Et du jour au lendemain, pouf ! Plus aucune nouvelle. Au début, je pensais qu’il était simplement occupé et qu’il me répondrait un peu plus tard. Pourtant, après plusieurs jours, Adam était toujours porté aux abonnés absents. D’où ma venue sur son lieu de travail. Mais voilà, il ne s’y trouvait pas. À croire qu’il savait que j’allais venir !! Et face à Sasha, je me sentais désemparée, complètement perdue. J’aurais aimé avoir la confiance qu’elle dégageait et sa perspicacité aussi… Moi, j’avais toujours été la fille nunuche, à côté de ses pompes. Une fois, on m’avait même dit que j’avais été bercé trop près du mur ! Je n’avais pas compris immédiatement mais quand Daphné m’avait expliqué, mes yeux s’étaient rougis, baignés de larmes. Non, je n’étais pas bête. Ce n’était pas de ma faute si mes parents, malgré leurs moqueries, m’avaient surprotégée, m’évitant les épreuves de la vie qui rendent plus malin. J’avais grandi dans un cocon, une bulle où chacun de mes pas était guidé, chaque décision était prise pour moi. Mes parents auraient voulu que je sois aussi ambitieuse et forte que ma soeur aînée mais moi, je voulais juste profiter de la vie. Jouer de la guitare, dessiner des personnages de Mangas ou juste m’allonger dans l’herbe pour regarder la forme des nuages. Oui, j’étais insouciante, mais est-ce que pour autant j’étais une fille bête ? Non ! Daphné disait que je voyais le monde d’une façon différente et j’étais fière de ça. J’aimais voir le monde à travers des lunettes roses, croire au meilleur chez les gens. C’était peut-être naïf, mais c’était ma nature, ma façon d’être. Et Adam, je pensais qu’il était différent. Il était gentil avec moi, il ne se moquait pas quand je posais des questions qui paraissaient bêtes. Il y répondait simplement. Il me faisait rire des fois, quand il me disait des blagues ou qu’il me taquinait gentiment. Et puis, il avait fini par disparaître… J’en arrivais à me demander si je ne m’étais pas trompée… Mais Sasha m’assura qu’il me répondrait. Ça sonnait comme une promesse. Est-ce que je pouvais la croire ? De toute façon, je n’avais pas d’autres choix. Je hochais la tête en me mordant la lèvre inférieure.


Comme si ce n’était pas suffisant de douter de mon intelligence, je doutais aussi concernant mon potentiel de séduction. Avant de rencontrer Adam, je n’avais jamais pensé à ce genre de choses. Je vivais dans mon petit monde de licornes et de personnages kawaii. Je me foutais bien de plaire ou non. Mais depuis qu’Adam avait fait irruption dans ma vie, je me comparais. J’avais commencé en regardant la plastique de ma grande soeur. Elle était bien plus plantureuse et elle savait jouer de sa sensualité. Puis, je m’étais mise à faire des comparaisons entre moi et toutes les femmes croisant mon regard… Même ma meilleure amie, Daphné, était passée au radar. Mais j’avais noté une chose. Si je comparais Daphné à ma soeur… Elle n’avait pas autant de formes qu’elle. Mais contrairement à moi, Daphné n’avait jamais eu l’air de s’en plaindre ou de complexer. Elle avait l’air si bien dans sa peau. Et Jackson, son petit ami, n’avait rien à voir là-dedans. Daphné avait toujours été aussi confiante !
J’avais baissé mon décolleté assez légèrement pour montrer que ma poitrine manquait de volume… Bon, je me consolais en me disant qu’au moins, elle n’était pas prête de tomber ! Je laissais mes bras retomber, désespérée. Je songeais à passer sous le bistouri. Je savais que mes parents ne me diraient pas non. Au contraire, ils m’emmèneraient chez leur chirurgien, celui qui s’était occupé du nez de chaque membre de ma famille, du bonnet C de maman et du D de ma soeur. Mais Sasha souleva un point. Est-ce qu’Adam avait déjà dit quelque chose au sujet de mes seins ? Non, jamais… En fait, il passait beaucoup de temps dessus… A les lécher, les embrasser et… Au souvenir de tout ce que Adam faisait, je sentis mes joues s’embraser. Je fis non de la tête.

« Non, non, il n’a jamais rien dit… »

Il a même l’air de les apprécier. La fin de ma phrase, je la gardais pour moi. Pas comme ma liste des qualités d’Adam et de pourquoi j’étais la petite amie idéale ! J’étais sûre que je pouvais l’être. Et j’avais ma liste pour le prouver. Sauf que Sasha avait raison, ce n’était pas elle que je devais convaincre mais Adam. Mais pour ça, je devais l’amener à sortir de sa cachette. Et grâce à sa patronne, j’avais enfin le moyen de le faire venir à moi. Et s’il ne venait pas, Sasha me promit qu’elle l’amènerait elle-même. Redressant mes épaules, je dis alors :

« Oui, tu as raison ! Je vais l’obliger à venir me voir. »

Un peu comme la fois où j’avais débarqué en furie chez lui, je récupérais un peu d’assurance. Et même si ce n’était que passager, je devais profiter de ce moment de courage pour faire ce qu’il fallait pour attirer Adam dans mes filets. Pour la première fois, j’allais prendre exemple sur ma grande soeur.

Je ne savais pas trop quoi en penser. D’un côté, je voulais être plus confiante et plus déterminée. Je voulais qu’Adam me regarde comme une vraie femme. Mais de l’autre… Je ne voulais pas me perdre. Moi, j’aimais ma personnalité et j’étais fière de qui j’étais. Je n’avais pas honte de ma personnalité. J’aimais mon côté atypique et bizarre. Je le vivais très bien. Je ne voulais pas renier qui j’étais simplement pour plaire à Adam. D’autant plus que j’avais l’impression qu’Adam n’était pas dérangé par ma personnalité… Il ne m’avait jamais fait de remarques désagréables ou humiliantes… Peut-être que je pouvais rester moi-même et le séduire… Et puis, Sasha ne m’avait jamais dit que je devais devenir une autre. Elle avait dit que je pouvais obtenir de lui ce que je voulais, si je m’y prenais bien. Je hochais la tête en signe d’assentiment. Sasha avait raison, je devais reprendre confiance en moi. Ce n’était pas en me rabaissant que j’obtiendrais ce que je voulais de mon garçon test. Il fallait que je me ressaisisse !

« Oui, tu as sûrement raison. »

Je prenais exemple sur elle, j’essayais d’avoir la même confiance en elle. Je ne voulais plus avoir l’air d’une petite fille apeurée et perdue qui ne savait pas quoi faire de ses deux bras. Je voulais avoir l’air sûre de moi. Et pour commencer, il fallait que j’arrête de douter de moi. Je devais bien avoir un pouvoir de séduction, sinon, jamais Adam ne serait resté dans ma vie. Il aurait disparu après avoir comprit que je voulais attendre de rencontrer un homme qui me voudrait comme petite amie… Malgré mes réticences, il était resté. Donc, oui, je devais avoir ce pouvoir de séduction. Je devais juste découvrir comment l’utiliser… Et Sasha confirmait ce que je pensais : je devais trouver ce qui mettrait Adam à genoux. À nouveau, je hochais la tête.

« D’accord. Je vais trouver comment le mettre à mes pieds. »

J’avais air déterminé sur le visage. J’étais prête à conquérir le monde… En espérant que cette assurance n’allait pas disparaître une fois devant Adam ! Je plantais mon regard dans celui de Sasha. Je tenais mes mains devant la poitrine, les serrant l’une contre l’autre. Je voulais serrer Sasha dans mes bras, pour la remercier pour tout ce qu’elle venait de faire pour moi. Mais elle était pleine de cambouis et je ne voulais pas tâcher mon justaucorps. Et puis… Je ne savais pas si elle appréciait les câlins. Moi, j’adorais ça ! Alors, je me contentais de lui dire :

« Merci pour tes conseils, je vais les suivre. J’espère que ça va marcher ! Bon, je rentre mettre mon plan en marche ! Souhaite-moi bonne chance.»

Je lui offris un sourire plus confiant. Et sur ces bonnes paroles, je tournais les talons après les derniers encouragements de Sasha. Je partais pleine de détermination, prête à ramener Adam dans mes filets !