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 Faisons connaissance (PV Jason)

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Jason S. Rothschild

Jason S. Rothschild


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MessageSujet: Re: Faisons connaissance (PV Jason)   Faisons connaissance (PV Jason) - Page 2 EmptyMar 31 Oct 2023 - 20:25

Évidemment qu’Éléa sauta sur l’occasion de rebondir sur mon ironie. Je ne pus m’empêcher de sourire un peu plus. Avait-elle conscience que plus elle m’envoyait bouler, plus elle m’attirait. L’adage “Fuis-moi, je te suis”, prenait tout son sens. J’avais été habitué aux béni- oui-oui. Ces personnes qui s’aplatissais, acquiesçant à chacune de mes paroles, n’osant jamais me dire “non”. La plupart des femmes, même dans mon milieu fortuné, ne me refusaient rien. Après tout, j’étais un Rothschild, si j’épousais l’une de ces dames, elle était sûre de mourir riche, laissant une fortune colossale à sa descendance. Les seules personnes me tenant tête étaient mes parents et certains membres de ma famille. Il était étonnant que je ne sois pas devenu un enfant capricieux ! Même si mes parents avaient tout fait pour que j’apprenne la valeur de l’argent et le goût du salaire mérité, j’avais eu des professeurs particuliers, des gouvernantes qui cédaient à chacun de mes caprices. Mes envies étaient toujours comblées. Jusqu’à ce que je décide que la jeune femme à ma table devait être à moi. Elle était la seule à me tenir autant tête. Son sens de la répartie était rafraîchissant. Je me fis la promesse de la faire craquer, elle finirait par succomber à mon charme. Je savais d’avance que ce ne serait pas facile et que même amoureuse, elle garderait ce caractère bien trempé. Et c’était ce que je voulais. Une femme qui m’aimerait assez pour me poser des limites et m’arrêter quand j’allais trop loin.

“Pour l’instant, Éléa, pour l’instant…” lui dis-je avant de terminer mon verre, un air suffisant sur le visage.

Contrairement à ce que l’on pouvait penser, j’étais un homme patient. Je savais que les meilleures choses prenaient du temps à venir. Et pour obtenir ce que j’attendais d’Éléa, j’allais ramer longtemps, très longtemps. Mais j’étais prêt à prendre le pari. Trois ans, c’était rapide… ou très lent selon le point de vue. Pour moi, c’était plus qu’il n’en fallait pour toucher le coeur de cette tête de mule. Ici, l’argent n’était qu’un prétexte. L’avantage d’être aussi riche que je l’étais, c’est que je pouvais dépenser mon argent dans toutes les lubies qui me traversaient l’esprit. Je n’étais pas du genre à le faire… Sauf pour une voiture ou dans l’immobilier. Mais Éléa en valait la peine.
Éléa semblait piquée au vif. Elle n’avait pas appris ce qu’elle voulait de moi. Oui, j’étais prêt à céder à ses caprices, mais par moment, je savais que j’allais devoir la faire languir. Je devais titiller sa curiosité, lui donner mes informations au compte-goutte. Si je lui en disais trop, elle finirait par se lasser bien trop vite. Si je ne gardais pas une petite partie de mystère, elle ne chercherait pas à en savoir plus. Et tout partait de la curiosité. Si je n’avais pas cherché à savoir qui était cette jeune femme qui demandait à me voir régulièrement, je ne l’aurais jamais connu.

“Absolument pas ! Et si tu me parlais de toi. Après tout, je dois aussi te connaître. Ce serait bizarre que je me marie à une femme dont je ne connais que des informations aussi légères que son prénom ou son nom.”

Nos assiettes arrivèrent comme par magie grâce à la rapidité du service. Je remerciais le serveur d’un sourire poli tandis qu’il s’en allait, nous laissant avec cette magnifique vaisselle quasiment vide. J’avais pensé, à tort, que commander un repas à base de pommes de terre et de veau m’aurait calé… Je ne mangeais pas souvent au restaurant, je n’aimais pas rester sur ma faim. Mais je ne pouvais pas emmener Éléa n’importe où, c’était quasiment notre premier rendez-vous et je refusais de l’emmener dans un restaurant bas de gamme… sauf qu’au moins, dans un fast-food, j’en aurais eu pour mon argent !

“Et nous savons tous les deux quelle peine immense ça te ferait que je te quitte avant d’avoir pu goûter ces lèvres boudeuses…” lui dis-je en souriant.

Cette bouche avait ce pouvoir ensorcelant, elle attirait mon regard, me plongeait dans mon imagination. Je me voyais l’embrasser avec tendresse, avec passion et avec bien d’autres sentiments pas très catholiques. Je me demandais à quoi elle pouvait bien ressembler lorsqu’elle souriait. Depuis le début de ce rendez-vous, Éléa restait obstinément fermée, refusant de sourire, comme pour me montrer son désaccord avec mes décisions passées. Je ne lui en voulais pas, je comprenais qu’elle puisse ne pas m’apprécier pour le moment. J’aurais aimé voir un sourire étirer ses jolies lèvres charnues, même bref. Mais la reine des glaces en avait décidé autrement. Alors que je commençais à couper mon minuscule morceau de viande, que j’aurais pu avaler en une bouchée, je vis ma future compagne porter sa fourchette à sa bouche. Elle mâcha avec lenteur, comme si elle analysait ce que contenait sa bouche. Elle semblait concentrée dans sa mastication, c’était presque attendrissant. Je la trouvais sublime, même dans un moment aussi banal que lorsqu’elle mangeait. Mais je gardais mes compliments pour un moment plus opportun. Trop de compliments risquait de la rendre méfiante ou pire, lui faire croire que j’étais comme tous les hommes qui devaient lui courir après. Je décidais de continuer de jouer la carte de la taquinerie.

“Tu sais, à force d’analyser ta nourriture comme tu le fais, tu vas finir par disséquer ton plat plutôt que le manger.”

Je lui avais dis cela sur un ton très sérieux, même si mon sourire en coin trahissait mon amusement. Honnêtement, je m’amusais comme un gosse dans un magasin de jouets.
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Éléa Lancaster

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MessageSujet: Re: Faisons connaissance (PV Jason)   Faisons connaissance (PV Jason) - Page 2 EmptyJeu 16 Nov 2023 - 13:26

Je n’arrive pas encore à déterminer si Jason fait exprès de me tendre tous ces bâtons pour se faire battre, ou bien s’il n’en a pas conscience… Je pencherai pour la solution n°1. Il n’a pas l’air d’être idiot, ni né lors de la dernière pluie. Il s’amuse. A mes dépends. Et ça m’agace profondément. On ne peut pas dire que notre relation commence sur des bases très saines - même si la toute première est un contrat. Disons qu’on pourrait aisément commencer mieux, mais je tiens à ce qu’il imprime bien dans sa tête que si je me lie à lui, ce n’est pas par gaieté, ni par plaisir. J’entends bien le sous-entendu de la proposition - une manière pour lui de se racheter - mais tout n’est pas pardonnable dans la vie, ni sauvable. Il arrive un moment où il faut savoir faire face à ses conneries et les assumer jusqu’au bout. Je ne suis pas la seule fille d’employé qu’il a mis dans la merde. A elles aussi, il a proposé un contrat ? Et si c’est pas de mariage, c’est quoi ? Maîtresse n°1, n°2, … ? Définitivement, le jour où il aura une quelconque romance entre nous, il tombera des billets verts du ciel !

« L’espoir fait vivre, à ce qu’il paraît. »

Je me dois de lui retirer ce petit air suffisant qu’il a de collé sur le visage. Il m’énerve ! Très franchement, s’il pense une seule seconde avoir la moindre chance que je tombe amoureuse de lui, il se trompe très lourdement. Ce n’est pas comme ça qu’il y arrivera, en tout cas. Je prends néanmoins sur moi et tente d’en savoir un peu plus sur lui. Si on doit essayer de duper tout le monde, il faut bien que je sache quelques points importants sur mon futur mari. J’essaie de questionner Jason, mais hormis deux ou trois informations que je juge complètement futile, il préfère ne pas m’en dire plus. Si je suis seule à mettre de la bonne volonté, trois ans, ça va être très long. Je prends un léger temps de réflexion avant de répondre à Jason pour éviter de me montrer trop mordante.

« Très bien. J’adore le shopping. Et je sais dire “bonjour” et “merci” en français. »

Et je m’arrête là. Ce n’est pas comme s’il m’avait partagé des informations bien plus croustillantes. Je sais de lui qu’il parle plusieurs langues et qu’il sait jouer d’instruments de musique. Il est bien normal que je lui offre des informations à la hauteur des siennes, non ? S’il veut en savoir plus, et bien tout comme pour moi, il patientera une prochaine fois. Je sais que je peux me montrer très bête quand je veux, et je n’ai absolument aucun scrupule à ce niveau-là. Je suis même championne dans ma catégorie.

Nos plats ne tardent pas à arriver et à l’image des restaurants chics complètement clichés, le contenu des assiettes est ridicule. Je ne comprends pas le but de ce type de gastronomie. Hormis laisser mourir de faim les clients, quel est le but ? Tout ça pour, à la fin, avoir une note salée composée d’au moins trois chiffres avant la virgule. J’ai peut-être des goûts assez luxueux en matière de vêtements, mais pour ce qui est de la nourriture, je préfère aller dans un restaurant lambda mais avoir dans mon assiette de quoi remplir mon ventre et une addition on ne peut plus correct. Je n’ai aucun doute quant au fait que je vais sûrement me diriger vers le fast food en bas de ma rue quand ce rendez-vous sera terminé. Une pique s’échappe de mes lèvres avant que je ne puisse la retenir, mais pour le coup, celle-ci n’est pas forcément dirigée vers Jason qui n’est pas vraiment responsable du contenu de nos assiettes ; sauf qu’il la prend pour lui et ça a le don de m’amuser.

« Je serais surtout peinée que ça arrive avant notre mariage… »

Et oui ! Et l’héritage ? Ce serait franchement dommage de passer à côté. Surtout que ça n'arrangerait absolument pas mon problème !
J’attrape mes couverts et commence à manger mon plat. Je ne peux pas désavouer la qualité de la nourriture qui se trouve dans ma bouche. Mais la quantité serait double, ce serait encore bien mieux. Alors, je prends le temps de savourer un peu parce que si je commence à manger trop vite, en un rien de temps, mon assiette sera vide, et nous pourrons presque passer aussitôt au dessert. Jason remarque que je prends mon temps. Évidemment qu’il le voit puisqu’il passe son temps à me fixer. A force, il va finir par m’user du regard.

« Je savoure, gros malin. Ça me donnera peut-être l’impression d’avoir mangé mon content. »

Je jette un œil à mon assiette, vraiment peu convaincue de ce que je viens de dire. Je lâche un soupir.

« J’espère qu’ils se rattraperont avec les desserts » dis-je avec une légère moue.
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Jason S. Rothschild

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MessageSujet: Re: Faisons connaissance (PV Jason)   Faisons connaissance (PV Jason) - Page 2 EmptySam 18 Nov 2023 - 20:31

Cette conversation avec Éléa avait quelque chose de rafraîchissant.Elle n’avait pas sa langue dans sa poche. Elle avait de la répartie et n’avait pas peur de m’envoyer sur les roses. Une autre personne se serait peut-être montrée mielleuse, aurait à toutes mes exigences, sans aucune condition. En réalité, dans ce contrat, c’était moi qui était en position de force. Ce n’était pas moi qui avait besoin d’argent. Si elle avait refusé notre arrangement, j’aurais repris le cours de ma vie, avec ma fortune, tandis qu’elle serait contrainte de devoir trouver un boulot pour subvenir à ses besoins. Je serais déçu de ne pas avoir obtenu ce que je voulais, mais ce n’était pas la première fois. Je m’en serais remis et Éléa ne serait devenue qu’une anecdote que je raconterais en rigolant. Mais elle n’en fit rien. La jeune femme me faisait comprendre qu’elle n’en avait rien à faire que je sois riche, elle me ferait payer le renvoi de son père. Elle ne faisait aucun effort pour paraître agréable ou facile à vivre. Et quand je lui demandais de me parler d’elle, la jolie peste se servit de la même technique que j’avais employé plus tôt. Je ne pus retenir le rire qui s’élevait de ma gorge.

« Ok, j’ai compris. Qu’est-ce que tu veux savoir de moi ? »

Je n’avais rien à lui cacher. Simplement, j’avais compris une chose. Comme moi Éléa n’aimait pas la facilité. Je le voyais bien, si je lui donnais tout trop facilement, je n’obtiendrais pas ce que je voulais de base. Nous passerions trois années à nous éviter, sauf pour le devoir conjugal prévu et basta. Mais ce n’était pas ce que je voulais. Je n’en donnais peut-être pas l’impression mais je réfléchissais avant de lui donner des informations sur moi. Il est fort possible que j’ai un problème avec le contrôle mais la femme qui me faisait face semblait être encore pire que moi sur ce point.

Le contenu de mon assiette, bien que d’apparence savoureuse, laissait à désirer niveau portion. J’avais l’impression qu’il me suffirait de quelques bouchées pour la vider. J’étais bien déçu. Si j’avais été seul, je me serais dépêché de l’avaler pour filer dans le premier fast-food que je trouverais. Mais j’étais accompagné, je ne pouvais pas brusquer Éléa.

« Je vois que tu ne perds pas le nord… »

Je m’abstins de lui préciser que si je mourrais durant notre contrat, elle n’obtiendrait rien de plus que ce qu’il y avait dans le dit-contrat. Si elle voulait obtenir plus, il lui faudrait rester bien plus que trois ans… Et que je sois sur de pouvoir changer mon testament sans avoir peur qu’elle ne m’égorge dans mon sommeil. L’être humain était avide, et des gens se faisaient tuer pour bien moins que ma fortune colossale. Je ne pouvais pas me permettre de prendre le moindre risque concernant l’héritage de ma famille. Je pouvais donc passer l’arme à gauche en paix.

Je commençais à manger avec de petites bouchées pour éviter d’engloutir mon repas trop rapidement. Je n’avais pas manqué l’analyse presque chirurgicale que faisait Éléa en mangeant. Évidemment, n’en ratant pas une, je décidais de m’en amuser. Je la taquinais sur cette attention particulière qu’elle mettait à manger. Sa remarque m’arracha un sourire mais je pris également conscience que pour ma future épouse la quantité de nourriture mise à notre disposition n’était pas suffisante. Je terminais la bouchée que je mâchais. Je m’essuyais la bouche de ma serviette avant de lui proposer :

« Si tu veux, je t’emmène chez moi, où tu pourras manger un peu plus. Et ça sera l’occasion pour toi de voir ton futur lieu de vie. »

Et puis, à la maison, un cuisinier serait là pour lui faire le repas qu’elle voudrait. Bon ok, si j’étais honnête, je voulais prolonger ce moment passé en sa compagnie. Je ne voulais pas voir ce moment se terminer aussi rapidement. De plus, chez moi, nous aurions l’occasion de discuter un peu plus tranquillement sans être entouré d’inconnus. Je nourrissais un minuscule espoir de la voir se dérider un peu. Peut-être pourrais-je enfin voir un sourire se dessiner sur cette bouche si jolie dessinée… Cette bouche que je mourrais d’envie d’embrasser, de laisser gonfler par la force de mes baisers. Mais je n’y croyais pas réellement. Éléa n’était pas du genre facile. Je voyais bien que la distance qu’elle affichait n’était pas feinte. Il ne suffirait pas d’un seul repas et deux ou trois belles paroles pour la faire craquer. Elle était déterminée à me faire ramer, encore et encore !
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Éléa Lancaster

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MessageSujet: Re: Faisons connaissance (PV Jason)   Faisons connaissance (PV Jason) - Page 2 EmptyJeu 30 Nov 2023 - 11:03

Selon mes proches, je suis une experte dans la maîtrise du “à con, con et demi”. Je sais faire chier mon monde comme personne, et tant que je n’ai pas envie de devenir sympa, je peux être très exaspérante. Quant aux réactions de ceux qui sont en face de moi, elles ne me font ni chaud, ni froid. Si Jason se levait de sa chaise pour me planter là, je le regarderai partir sans rien dire, ni faire. Bon, ça me ferait chier de payer la note, mais je trouverai sûrement un moyen pour lui faire envoyer la facture. Seulement voilà, mon potentiel futur époux s’accroche et accepte mon mauvais caractère presque sans rien dire. J’ai la langue affutée, il le découvre malgré lui. Après tout, il faut bien qu’on apprenne à se connaître pour pouvoir être crédible auprès de nos proches. Surtout si on doit se marier dans les jours qui viennent. Déjà que je vais devoir leur présenter un fiancé sorti de nulle part, alors si en plus de ça je ne connais rien sur lui, à qui ferons-nous illusion ? Personne. Seulement voilà, Jason a l’air très peu décidé à m’en dire plus sur lui. Je reconnais que si je dois en apprendre plus sur lui, il faut que je lui rende la pareille. Alors je dévoile à mon tour autant de choses qu’il a souhaité m’en offrir, et je ne peux pas empêcher un petit rictus mauvais ourler le coin de mes lèvres. J’aurais préféré le voir s’énerver ou s’agacer. Mais non, il rit. Parce qu’il a bien compris ce que je suis en train de faire. Il capitule. J’ai gagné.

« Tout. Mais je suppose que c’est utopique, surtout au cours d’un seul repas. Disons les choses un peu plus triviales que les instruments et les langues » je réponds. « Ta date d’anniversaire ? Où es-tu né ? Peut-être aussi le prénom de tes parents. Des frères, des sœurs ? Une fiancée cachée ? Un enfant caché ? Une maladie incurable ? Ton incapacité à satisfaire les femmes ? Bref, l’avouable et l’inavouable. »

La liste peut être très longue. Je préfère connaître les éléments fondamentaux en premier et laisser le secondaire pour plus tard. Nous aurons bien l’occasion de nous revoir d’ici à ce que notre mariage ait lieu - et puis, il faudrait fixer une date, à l’occasion - et je pourrais apprendre les petits détails lors de ces moments-là. Dans tous les cas, s’il y a bien des choses que Jason peut commencer à noter me concernant c’est que je suis extrêmement têtue et que ce que je souhaite, je l’obtiens. La preuve étant, il est bien obligé de me céder.

Nos assiettes finissent par arriver et je dois bien avouer être totalement déçue par la quantité présente. S’il faut faire payer aussi cher aux clients le contenu d’un plat, autant y mettre la quantité, non ? Non. Pas ici. Pas dans ce type de restaurant. Parce que je ne sais pas m’en empêcher, je lance une vacherie à Jason, qui soit dit en passant, n’a rien demandé, mais qui est celui qui a choisi le restaurant en lui souhaitant de ne pas s’étouffer avec la nourriture. Bien sûr, c’est purement ironique. Je ne me fais aucune illusion lorsque je mentionne une mort possible après le mariage. Je me doute très bien que Jason va faire en sorte de protéger ses biens pour ne pas que la première opportuniste qui passe hérite de son portefeuille. Et je ne suis pas vénale à ce point. Certes, je veux retrouver mon rythme de vie, mais je veux surtout lui faire payer la manière inconsciente dans laquelle il a agi en licenciant mon père.

« Jamais ! » je réplique néanmoins.

La nourriture en bouche est excellente, mais malheureusement, cela ne suffira pas à satisfaire mon estomac. Je prends le temps de savourer, sûrement en mâchant de manière totalement irraisonnée chacune de mes bouchées. Cet état de fait n’échappe absolument pas à Jason qu s’avère aussi incapable que moi de lancer une petite pique. Encore une fois, je prouve à quel point je ne manque pas de répondant. Quant à mes espérances qu’ils se rattrapent sur le dessert sont probablement aussi utopiques que le reste. Mes petites remarques semblent faire leur chemin dans son esprit car il me propose de nous rendre chez lui afin de manger de manière un peu plus conséquente. Je reconnais que c’est tentant. Mais en même temps, est-ce que j’ai envie d’aller chez lui ? Là est la question. À nouveau, je prends le temps de la réflexion. Il n’a pas totalement tort, je pourrais visiter mon futur chez moi, mais d’un autre côté, ça rend aussi toute situation de plus en plus tangible. Suis-je vraiment prête à tous ces changements dans ma vie ? Clairement, non. Je suis alimentée uniquement par un désir de vengeance. C’est surtout pour cette raison que j’accepte ce contrat.

« Pourquoi pas ? » finis-je par dire en prenant mon courage à deux mains. « Je suis assez partante du moment que la nourriture baigne dans le gras. »

Je ne sais pas ce qu’il a l’habitude de manger en temps normal, et j’espère qu’il ne fait pas partie de ces hommes qui mangent uniquement de la viande blanche et des légumes vapeurs pour pouvoir se défoncer à la salle de sport. Après, il peut bien manger ce qu’il veut, du moment qu’il me commande ce que je veux manger.
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Jason S. Rothschild

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MessageSujet: Re: Faisons connaissance (PV Jason)   Faisons connaissance (PV Jason) - Page 2 EmptyVen 1 Déc 2023 - 11:56

J’avais lancé la machine. Éléa avait gagné cette bataille, j’acceptais de répondre à ses questions. Bien sûr, elle se doutait bien que je ne pourrais pas lui dire absolument tout en une soirée. Sinon on y passerait des années, j’avais 32 ans. Impossible de lui résumer 32 ans de vie en quelques heures. Donc, j’attendais d’elle qu’elle me pose des questions plus précises afin que je puisse satisfaire sa curiosité. Et je ne fus pas surpris qu’elle me pose énormément de questions, et des questions bien précises. Je me reculais dans ma chaise et croisais les mains sur la table. Ses questions pouvaient paraître intrusives mais étant donné la nature de notre future relation, il valait mieux qu’elle sache tout rapidement.

« Je suis le 5 mars 1984 à Paris. Mes parents s’appellent Josué et Nathalie. Je suis enfant unique. Je n’ai pas de fiancée cachée et je n’ai jamais été marié. Je n’ai pas d’enfant. Je ne suis pas malade, je suis en parfaite santé et concernant mes performances sexuelles. »

Je me rapprochais d’elle et lui dis doucement, de manière à ce qu’elle soit la seule à l’entendre :

« Je te laisserais découvrir le jour de notre lune de miel si je suis à la hauteur de tes attentes… »

Je pouvais lui dire que j’avais toujours comblé chacune de mes partenaires, qu’elles ne s’étaient jamais plaintes, au contraire. Mais sur ce plan là, ma future femme était la seule à pouvoir juger de mes talents. Après tout chaque femme était différente et ce qui plaisait à l’une pouvait être un calvaire à subir pour une autre. J’avais par exemple rencontré une femme qui avait horreur du cunnilingus et une autre qui ne jurait que par cette pratique. Je lui fis un sourire.

Nos assiettes arrivèrent rapidement mais ma déception fut grande en découvrant le peu de nourriture qu’elle contenait. Cependant, je mangeais tout de même. C’était excellent mais je savais que je resterais sur ma faim. Je ne pus m’empêcher d’observer Éléa qui décortiquait avec soin sa nourriture. Un petit rire me prenait alors que j’avalais une bouchée. Bien sûr, je lui lançais une petite pique à laquelle la jolie brune se fit un plaisir de répondre. Je sentais que notre relation ne serait pas de tout repos. J’avais de la répartie et j’aimais envoyer des piques mais Éléa n’était pas en reste. Chaque fois que je lui envoyais une remarque, elle répliquait avec rapidité. J’allais me marier à une langue acérée. Et comme si mon cerveau était masochiste, j’aimais savoir que jamais ma femme ne s’aplatirait devant moi. Je savais que mon argent ne la ferait pas taire. Elle avait sa fierté et il n’était pas question pour elle de la ravaler sous prétexte que je venais étaler sous son nez la fortune colossale de ma famille.

En l’entendant se plaindre du peu de nourriture que le restaurant nous proposait, je lui demandais si elle voudrait venir chez moi manger. Je la vis réfléchir, les rouages de son cerveau tournèrent à plein régime. Elle devait sûrement peser le pour et le contre. Son ventre et sa faim eurent gain de cause (et moi aussi) quand elle finit par accepter… non sans préciser qu’elle voulait de la nourriture bien grasse. Un rire s’échappa de la gorge. Je pris mon téléphone et appela chez moi. Le majordome répondit très rapidement :

« Bonsoir Wilson, je ne vais pas tarder à rentrer et je serais accompagné d’Éléa. Vous pourrez préparer à diner, je voudrais des côtelettes d’agneau grillée saignantes, des pommes de terre au four et un moelleux au chocolat pour le dessert. Pour Éléa, ce sera… »

Je lançais un regard à la principale intéressée. Quand elle me donna ses envies, je les transmettais à Wilson qui les nota avant de m’assurer que tout serait préparé comme je lui avais demandé. Wilson était l’un des meilleurs dans son domaine. Il gérait mon appartement d’une main de maître. Je savais que je pouvais partir tranquille en voyage d’affaires, je savais que l’appartement serait bien tenu. Mais il n’était pas seulement mon majordome. Il cuisinait également pour moi. Et, je devais être un cliché mais, Wilson était également un ami et un confident. Il était le seul à être au courant de mon projet de mariage avec Éléa. Il n’était pas très d’accord mais il avait compris mon point de vue… non sans me rappeler que j’avais vraiment de l’argent à perdre et que les gens riches comme Crésus devaient vraiment s’ennuyer pour offrir de l’argent pour un mariage. Il n’avait pas totalement tort. J’avais simplement haussé les épaules en souriant. Nous étions devenus assez familiers. Quand il y avait du monde, Wilson restait en retrait, aussi discret qu’une ombre, mais quand nous étions seuls, nous discutions comme deux personnes normales. Plus d’une fois, je lui avais proposé de s’installer avec moi et de boire un verre ou de manger avec moi. Je n’étais pas certains riches qui maintenant une distante abyssale entre eux et leurs employés. Wilson faisait partie de ma famille, point barre. Et puis, il avait l’âge d’être mon père donc il n’hésitait pas à me conseiller et à me donner son avis sur certains sujets.

Je regardais mon assiette quasiment vide. Il avait suffit de quelques bouchées pour la vider. J’attrapais ma serviette et m’essuyais la bouche avant de la déposer dans l’assiette. Puis, je reportais mon attention sur la femme qui m’accompagnait. Depuis qu’elle avalait la nourriture, je notais qu’elle était moins acerbe. Peut-être que la nourriture était la solution pour atteindre son cœur. Je devais l’engraisser comme une oie ! Mais je devais prendre garde à ce qu’elle ne tombe pas amoureuse de Wilson plutôt que de moi. J’avais confiance en moi et mon charme mais face a la nourriture, je n’avais aucune chance ! J’en étais conscient. Mais j’étais déterminé à obtenir son amour. Et j’étais prêt à utiliser tous les moyens possibles et imaginables pour parvenir à mes fins !

J’appelais un serveur pour lui demander l’addition. Il repartit et revint avec un boîtier afin que je puisse payer. Une fois que ce fut, je me relevais et reboutonnais les boutons de ma veste. Je tendis ma main à Éléa pour l’aider à se relever.

« Tu es prête ? »
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Éléa Lancaster

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MessageSujet: Re: Faisons connaissance (PV Jason)   Faisons connaissance (PV Jason) - Page 2 EmptyVen 1 Déc 2023 - 16:15

Je suis on ne peut plus satisfaite d’avoir gagné cette première bataille. Et j’espère bien que ce ne sera pas la dernière. Autant que Jason sache tout de suite je suis têtue et déterminée quand je veux. Ma liste de choses à savoir peut sembler tirer par les cheveux, mais s’il y a un loup dans la bergerie, je tiens à le savoir. Je n’ai aucune envie de me retrouver contrainte et forcée pendant trois ans à traîner un boulet ou une honte. Après, c’est moi qui vais en pâtir et il en est hors de question. Si je dois encore prendre la décision de reculer, c’est maintenant. Une fois que j’aurais apposé ma signature en bas de page et paraphé toutes les feuilles du contrat, il sera trop tard. Peut-être devrais-je envisager de rajouter la clause “rupture du contrat en cas de vice cachée” ? Ca ne serait pas idiot. Jason consent à répondre à mes questions. A chacune de mes questions. Ou presque, puisqu’il laisse de côté ses performances sexuelles pour le jour où nous serons mariés. Un petit rictus vient ourler mes lèvres.

« Oui, attendons notre lune de miel. Ce serait dommage que je me rende compte que tu es loin d’être bon avant notre mariage. Ça pourrait me contraindre à fuir en courant. »

Je me moque ouvertement de lui. Certains hommes sont des canons de beauté qui font baver l’ensemble des femmes qui croisent leur route, mais une fois au lit, ils se révèlent moins satisfaisants qu’un sex-toy. C’est plutôt moche. En revanche, j’ai la désagréable impression dans le creux de mes entrailles que Jason ne ment pas sur ses performances.

Le repas n’est pas du tout à la hauteur de nos attentes. Pas en termes de goût. Ca, là dessus, il n’y a rien à dire. Mais c’est en terme de quantité qu’il y a un vrai souci. C’est le problème des restaurants de luxe. L’addition est salée pour une maigre portion. Personnellement, je ne comprends absolument pas comment les patrons de ces endroits réfléchissent à leur tarification. Je n’y connais rien en marketing, mais je suis certaine que les plats ne valent pas les prix affichés sur les menus. La marge doit être hyper importante, surtout. Mon futur mari et moi partageons un même avis à ce propos. D’ailleurs, lorsqu’il me propose d’aller chez lui pour manger un vrai repas, j’hésite. Dans d’autres circonstances, je l’aurais suivi avec plaisir. Mais aller chez lui, c’est aussi me faire visiter l’endroit où je vivrais une fois qu’il m’aura passé la bague au doigt… Finalement, j’accepte. J’irais sans doute un peu à reculons et avec de l’appréhension, mais étant donné la situation, très franchement, je ne suis plus à ça prêt.

Jason sort son téléphone portable de sa poche pour appeler un certain Wilson. Et le dit Wilson semble totalement savoir qui je suis… Dois-je m’en inquiéter ? Il semble fomenter son plan depuis bien plus longtemps que je ne le crois. Suffisamment en tout cas pour en parler à quelqu’un, même si le dit quelqu’un est sans doute le prédisposé à la cuisine. Lorsqu’il m’interroge sur ce que je veux manger, je ne sais pas quoi lui répondre d’autre que : “la même chose”. C’est loin de la nourriture bien grasse à laquelle je faisais allusion, mais ce sera tout aussi nourrissant. Je laisse mon rendez-vous du jour interpeller le serveur pour réclamer l’addition pendant que je termine mon verre d’eau. Le règlement est extrêmement rapide et une fois chose faite, Jason m’invite à le suivre. Il tend une main vers moi. Je fixe cette main pendant quelques secondes avant de l’ignorer et de me relever comme la grande fille que je suis.

« Nous pouvons y aller » dis-je en attrapant ma veste accrochée sur l’assise de la chaise.

Sans plus attendre, je passe devant lui et me dirige vers la sortie, pressée de quitter cet endroit trop guindé.
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Jason S. Rothschild

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MessageSujet: Re: Faisons connaissance (PV Jason)   Faisons connaissance (PV Jason) - Page 2 EmptyVen 1 Déc 2023 - 20:01

Je dois l’avouer, je prends un peu trop de plaisir à jouer avec ses nerfs. La voir trépigner d’impatience et réellement jouissif pour moi. Je ne peux résister à l’envie de la faire encore patienter un peu. J’ai pleinement confiance en mes compétences dans un pieu. Je sais que je peux la faire hurler de plaisir mais pourquoi m’en vanter quand il me suffit de lui en faire la démonstration ? Une action vaut mille mots, dit-on. Alors je ne perdit pas mon temps à lui raconter mes exploits sexuelles. Évidemment, Éléa ne manqua pas de me faire une petite remarque.

« On verra si tu diras toujours la même chose quand tu seras passée à la casserole… »

J’étais réellement déçu par le restaurant. La qualité de la nourriture était excellente, je n’avais rien à dire. Mais la quantité restait mon principal souci. Il n’y en avait pas assez pour moi. Mais c’était également le cas de ma partenaire qui attendait de voir si le dessert serait un peu plus consistant, mais j’en doutais fortement. J’étais persuadé que ce serait exactement pareil que pour le plat. J’allais payer une fortune pour trois bouchées sucrées. Une idée me vint alors : emmener Éléa chez moi. Au moins, elle ne pourrait pas dire qu’elle n’avait pas assez mangé. J’appelais Wilson, mon majordome et lui indiquais ce que je désirais mangé. Je pensais qu’Éléa allait me donner une liste de plats et d’aliments à rallonge mais non. Elle décida de manger la même chose que moi. Décidément, elle ne cessait de me surprendre. J’indiquais donc à Wilson qu’Éléa prendrait la même chose que moi. Une fois que mon coup de fil fut terminé, je hélais un serveur afin de payer l’addition. Quand ce fut chose faite, je me levais et tendis la main vers Éléa pour l’aider à se relever. Je vis l’hésitation dans son regard mais elle se leva toute seule. Je la regardais passer devant, à moitié amusé, à moitié agacé. Je comprenais qu’elle veuille absolument me montrer qu’elle n’avait pas décoléré mais tout de même… C’était une simple main tendue, je n’allais pas la manger ! Mais je gardais le silence, me contentant de la suivre. Dehors, je vis Éléa regarder à droite, puis à gauche, sans savoir où se diriger. Un petit sourire taquin apparut sur mon visage. Ma voiture arriva devant nous, conduite par mon chauffeur. Je pris l’initiative de poser ma main au creux de ses reins pour l’inciter à avancer. Le chauffeur sortit de la voiture et nous ouvrit la portière. Je laissais Éléa entrer avant de la suivre.

La portière se referma derrière moi. Quelques secondes plus tard, la voiture se mit en route. Je regrettais soudain d’avoir choisi une voiture avec autant d’espace. Éléa, elle, semblait en profiter pour rester le plus éloignée de moi. Si nous étions plus proches, j’aurais pu tenté une approche. Mais si je le faisais, je savais qu’elle me repousserait froidement. Je ne cherchais donc pas à briser le silence, ni à réduire la distance qu’il y avait entre nous. A la place, je sortis mon téléphone et consultais mes mails. Je répondis à certains, contactais d’autres personnes. Bref, je reprenais brièvement le travail le temps du trajet. Une fois la voiture arrêtée, le chauffeur se dépêcha de sortir pour nous ouvrir. Je sortis le premier, j’attendis à côté qu’Éléa sorte mais je ne refis pas la même erreur deux fois. Je ne lui offris pas mon aide. Je n’allais pas me faire avoir deux fois ! Quand elle fut à mes côtés, je marchais, toujours en gardant le silence. Je marchais avec assurance, je le savais. Mais j’avais à présent une nouvelle raison de le faire : j’avais à mes côtés une femme sublime. Et dans très peu de temps, elle serait ma femme !

Une fois chez moi, je retirais ma veste. J’avais vraiment envie de me sentir à l’aise donc tout en desserrant ma cravate, je me tournais vers elle et lui dit :

« Fais comme chez toi, j’ai besoin de me changer. Je fais vite. »

Puis, je me tournais pour aller dans ma chambre. Je revins quelques minutes dans le salon pour découvrir qu’Éléa m’avait prit au mot. Elle s’était installée. J’eus un petit sourire. Dans mon t-shirt moulant et mon jogging, je me sentis bien plus à l’aise. Je commençais par aller voir Wilson en cuisine pour savoir comment se passait notre dîner. Les effluves des côtelettes d’agneau et des pommes de terre me mirent l’eau à la bouche. J’en salivais d’avance. Wilson m’assura que tout se déroulait bien. Puis, je retournais dans le salon pour rejoindre Éléa. Je m’asseyais sur le canapé et lui demandais :

« Tu veux faire un tour ? Voir les pièces ? »
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Éléa Lancaster

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MessageSujet: Re: Faisons connaissance (PV Jason)   Faisons connaissance (PV Jason) - Page 2 EmptyJeu 21 Déc 2023 - 11:13

Je prends un malin plaisir à faire ressortir mon côté teigne et à le laisser se déployer face à Jason. J’ai envie qu’il comprenne qu’il ne va pas épousé une Marie couche toi là ou une femme bien docile et bien née. Quoi que j’ose espérer qu’après tout le foin que j’ai fait dans le hall d’accueil de la société, il a bien compris que je ne suis pas du style à fermer ma grande bouche tant que je ne suis pas satisfaite. Nos petites joutes verbales sont aussi grisantes que agaçantes. Il me donne envie d’avoir réponse à tout, alors je saisis le moindre bâton tendu pour le battre, mais mon futur fiancé semble avoir une facilité déconcertante à garder la réplique. Même lorsque je l’attaque sur des sujets qui pourraient mettre à mal sa fierté masculine, il réussit à garder la main. Je finirais bien par trouver une faille. Je n’ai aucun doute là-dessus. Je suis plutôt déterminée et bonne joueuse.

« Tu sais, à force de me donner des espérances, je finirai forcément par être déçue. »

Je suis presque intimement persuadée que Jason ne fait pas partie de ces hommes qui ont une belle gueule mais qui sont des incapables au lit. Mais ce ne serait pas drôle d’aborder dans son sens. A quoi bon engager cette joute verbale si c’est pour au final courber l’échine et répondre qu’il a raison ? Au pire, comme il le dit si bien : je saurais dans quelle catégorie il se place lors de notre Lune de Miel. La consommation de ce mariage me rend nerveuse. Coucher pour du sexe, je l’ai déjà fait. Mais le lendemain matin, ou même juste après la partie de baise terminée, chacun reprend sa route comme si de rien était. Mariée, je n’aurais pas l’occasion de prendre la poudre d’escampette. Je l’imagine même assez bien me sortir une phrase à la con du genre : “Alors ? Heureuse ?”... S’il fait ça, je lui ferais bouffer l’oreiller jusqu’à ce qu’il s’étouffe avec !

Jason n’attend que ma réponse pour se lever de sa chaise et régler l’addition de notre piètre repas pour m’emmener chez lui. La perspective de mettre les pieds dans mon futur lieu de vie me rend extrêmement nerveuse et donne une toute autre dimension à tout ce qui se prépare et qui va fatalement arriver. Je vais me marier avec cet homme et pendant trois ans, je serais liée à lui sans avoir la possibilité de m’en séparer avant la date butoir… au risque sans doute de devoir payer des indemnités exorbitantes ! Je ne suis définitivement pas prête pour ça. Et pourtant, j’accepte de le suivre chez lui. J’ignore la main qu’il me tend pour m’aider à me relever. Je sais qu’il a voulu faire preuve de gentillesse, ou au mieux de galanterie, mais je ne suis toujours pas disposée à lui rendre la vie trop facile. J’enfile ma veste et sans plus attendre, je prends la direction de la sortie.

Une fois dehors, c’est une toute autre histoire. Je ne sais pas où il est garé. Moi, j’ai pris le métro pour arriver jusqu’ici, donc je ne peux même pas me diriger vers mon propre moyen de locomotion puisque je n’en ai plus. J’ai revendu ma voiture pour une somme plus que modeste afin de pouvoir assurer quelques avances pour le loyer de l’appartement où mon père et moi vivons. Une voiture surgit de nulle part et se gare devant nous. Une main se pose dans le creux de mes reins et je sursaute légèrement. La chaleur de la paume de Jason s’inscrit sur ma peau à travers le tissu des vêtements que je porte. Silencieusement, j’obéis à son invitation à avancer. Le chauffeur ouvre la portière arrière et je m’engouffre à l’intérieur. Je glisse sur la banquette arrière jusqu’à la fenêtre opposée où je prends place. Et je ressens une pointe de soulagement en constatant que Jason reste de l’autre côté de l’habitacle.

Le trajet jusqu’à chez lui se fait silencieusement. S’il est absorbé par l’écran de son téléphone, moi, je me contente de regarder le paysage, la tête posée sur le carreau de la fenêtre teintée. J’observe un peu ce qui sera mon nouveau quartier de vie jusqu’à ce que la voiture se gare et que le chauffeur n’ouvre à nouveau la portière. Je suis Jason à l’extérieur jusqu’à chez lui. Le silence est toujours d’or. C’est la preuve évidente que nous sommes deux étrangers qui ne connaissent rien l’un de l’autre. Et il veut quand même me passer la bague au doigt… Honnêtement, si je ne le vivais pas, j’aurais juré que ce type de situation ne pouvait pas arriver. Dans l’ascenseur, je note l’étage dans un coin de ma tête. Mes mains sont ramenées sur mon giron tout le long. La petite sonnerie annonçant l’arrivée à notre étage sonne et les portes s’ouvrent. Nous pénétrons directement à l’intérieur du penthouse. Mes yeux sont aussitôt attirés par ce nouveau décor. Je reporte brièvement mon attention sur Jason qui m’intime de me mettre à l’aise tandis qu’il en fait visiblement de même. Je retire ma veste pendant qu’il me plante dans son entrée pour se diriger je ne sais où. Je prends les devants et pénètre un peu plus à l’intérieur des lieux et découvre le salon. La pièce est moderne, décorée à la fois avec goût et sobriété. Absolument rien ne traduit une présence féminine quelconque. Et en même temps, à quoi est-ce que je m’attendais ? A la présence d’une femme ? Une amante, peut-être ? Et dans la salle de bain, combien de brosses à dents s’y trouveraient ? Arrête de te faire des films, Elea… Sagement, je m’installe sur le sofa. Que puis-je faire d’autre ? Je ne suis pas chez moi. Tout du moins, pas encore.

J’apprécie les quelques instants de silence qui me permettent de réfléchir un peu à la situation. Elle est complètement folle. Si on m’avait dit que je vivrais ça dans ma vie, j’aurais ri à gorge déployée, et je n’y aurais pas cru une seule seconde. Soudain, Jason réapparaît. Il s’est changé. Vêtu d’un jogging et d’un t-shirt plus simple, il a quitté son costume de PDG pour devenir un mec lambda. Si je le croisais dans la rue vêtu de cette façon, je n’aurais jamais cru qu’il puisse occuper une fonction aussi haut placée dans une entreprise quelconque. A croire qu’on oublie que les patrons sont aussi des gens comme les autres qui ont besoin de manger et de dormir. Même s’il s'assoit à côté de moi, il me propose une visite des lieux. J’aurais tendance à vouloir réfléchir à la proposition, mais maintenant que je suis là, ce serait idiot de refuser…

« Pourquoi pas ? Sauf si Wilson attend. »

L’odeur de nourriture qui embaume l’air ne laisse aucun doute quant à ce qui se déroule dans la cuisine. Je n’ai pas osé aller jeter un œil dans cette direction, par crainte de me faire littéralement chasser. Les cuisiniers n’aiment généralement pas avoir quelqu’un dans leurs pattes pendant qu’ils œuvrent.
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Jason S. Rothschild

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MessageSujet: Re: Faisons connaissance (PV Jason)   Faisons connaissance (PV Jason) - Page 2 EmptyMar 2 Jan 2024 - 15:57

Éléa n’avait clairement pas sa langue dans sa poche. Elle ne cessait de me surprendre avec ses répliques piquantes. À aucun moment je n’en tiens rigueur. Pas même quand elle mit en doute mes capacités sexuelles. Un homme qui douterait de sa virilité aurait été piqué au vif. Mais pas moi, j’avais confiance en moi et je savais que j’étais tout à fait capable de la faire hurler de plaisir. Mais je préférais la laisser le découvrir par elle-même. Alors à sa réponse, je me contentais d’esquisser un sourire énigmatique. On me disait souvent que je donnais l’apparence d’une personne très calme, posée et réfléchie. Mais comme tout le monde, j’avais ma part d’ombre. Et puis, bien souvent, cette apparence était trompeuse. J’étais un faux calme. En public, je revêtais l’image d’un homme d’affaires confiant, discret et observateur. Mais en privé, j’étais plutôt du genre en emmerder mon monde, avec des blagues à l’humour douteux. J’étais capable de mettre de la musique à fond à me lancer dans une danse ridicule juste pour amuser la galerie. Mes parents et Wilson étaient les seuls à avoir vu ces aspects de ma personnalité. Même si je devais avouer que du haut de mes 32 ans, je m’étais un peu calmé sur les danses incongrues. Par contre pour les blagues… Et en ce qui concernait le sexe… disons que je pouvais avoir une imagination débordante.

Une fois notre frugal repas fini et l’addition payée, j’entraînais Éléa dehors. Elle avait refusé ma main tendue. J’étais partagé entre l’amusement et la frustration. Elle était décidée à me rendre chèvre mais j’étais obstiné. Je la voulais, je la désirais, rien ne m’aurait arrêté ! Et puis, c’était l’occasion pour moi d’admirer sa formidable chute de reins. J’avais hâte de lui passer l’anneau nuptial au doigt. Je voulais consommer rapidement ce mariage car je savais que ce corps sensuel dans des vêtements, devait être une véritable merveille une fois débarrassé de tout ce tissu superflu !

Dans la voiture, le silence régnait entre nous. Une distance s’était installée mais je ne tentais pas de le combler. Je n’étais pas du genre bavard en voiture donc je me concentrais sur les messages et les mails professionnels que je recevais. En tant que PDG, je n’avais réellement de moment de repos. Officiellement, j’avais des jours de congés et des horaires fixes. Officieusement, je ne m’arrêtais pas réellement. Dès que j’avais l’occasion de vérifier une statistique ou de répondre à un appel, je le faisais. Ma mère me disait qu’il me fallait de véritables coupures, des vacances où j’oublierais mon boulot. Mais honnêtement, j’adorais mon travail, alors faire des heures supplémentaires ne me dérangeait absolument pas !

Une fois arrivé chez moi, j’abandonnais quelques instant Éléa pour me changer. J’aimais me sentir à l’aise une fois que j’étais dans mon cocon. Donc, généralement, j’étais en jogging ou en short chez moi. Quand je revins au salon, je la trouvais assise sur le canapé. Je m’étais attendu à ce qu’elle se mise un peu plus à l’aise mais je constatais que non. Elle ne semblait pas non plus mal à l’aise, mais il y avait une certaine retenu. Je lui proposais alors de faire le tour du penthouse, qu’elle découvre son futur lieu de vie.

« Non ne t’en fais pas. Le temps que nous fassions le tour, il aura fini et tout sera à table. »

Je me levais et lorsqu’elle me suivit, je l’emmenais voir les autres pièces. Je la laissais regarder chaque recoin des pièces visitées. Parfois, je souriais car j’avais la conviction qu’elle cherchait quelque chose à redire. Peut-être un indice sur la présence d’une femme ou une preuve de mon impuissance sexuelle… à moins qu’elle ne pense que j’étais en réalité un de ces riches dont l’argent lui était monté à la tête et avait des vices sexuels tordus et inappropriés. Mais je n’étais rien de tout cela. Pour un homme à la tête d’une fortune colossale, j’étais ennuyeux à mourir. Je n’avais pas de squelette caché dans mes placards. Et si c’était le cas, je ne lui aurais pas caché… j’aurais omis d’en parler, surtout si ça concernait ma famille.
La dernière pièce à visiter était ma chambre, qui serait bientôt la nôtre. Je l’y emmenais. En la voyant pénétrer la pièce, une image de nos futurs ébats traversa mon esprit. Mais je la chassais. Bien que notre accord ait été accepté, il restait verbal. Éléa pouvait à tout moment changer d’avis. Bien sûr, je tenterais de l’en empêcher. Mais je gardais la tête froide, je ne pouvais pas la forcer à quoi que ce soit. Ce n’était pas dans mes habitudes de forcer une femme et j’étais persuadé qu’Élé n’était pas le genre de femme à qui l’on pouvait imposer une quelconque volonté ! Je finirais avec une migraine et des côtes brisées si je tentais le coup. Et je tenais à mes côtes !
Comme pour chaque pièce, je la laissais fureter, à l’écart contre le mur de la porte. Bras croisés contre mon torse, adossé au mur, je l’observais avant de lui demander :

« Alors, mon appartement te plaît ? »

J’avais beau tenté de rester neutre en chassant avec force les pensées obscènes de mon esprit… je ne pouvais m’empêcher d’imaginer des scénarios torrides où j’empalais Éléa de ma queue.
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Éléa Lancaster

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MessageSujet: Re: Faisons connaissance (PV Jason)   Faisons connaissance (PV Jason) - Page 2 EmptyMar 23 Jan 2024 - 10:09

Je n’avais pas prévu que ma rencontre avec Jason aille plus loin qu’un simple repas échangé dans un restaurant trop pompeux. Mais il faut bien avouer que la quantité de nourriture servie dans cet établissement laisse franchement à désirer, surtout pour le prix qu’on paye. Je ne serais pas contre un vrai repas. Moi qui me voyais me rendre dans le premier fast-food qui croiserait ma route lorsque je rentrerai chez moi, me voilà dans la voiture de mon futur mari en direction de chez lui où, apparemment, un cuisinier personnel nous attend pour nous préparer un repas digne de ce nom. Le trajet jusqu’à mon futur domicile est silencieux. Je me suis installée à l’autre bout de la banquette arrière, et Jason est resté de son côté, sans chercher à m’approcher. Il ne fait pas non plus l’effort d’essayer de discuter, il a le nez plongé dans son téléphone. Ça me va très bien comme ça. Pourquoi essayer de nous donner un aspect poli et courtois lorsque nous sommes deux parfaits étrangers l’un pour l’autre ? Je regarde tranquillement le trajet, essayant de deviner devant quel building le chauffeur va finir par s’arrêter. Je fais choux blanc à chaque fois, jusqu’au dernier.

Jason finit par ouvrir de nouveau la bouche une fois que nous sommes arrivés chez lui pour m’intimer de faire comme chez moi. Alors qu’il me plante dans son entrée pour se rendre je ne sais où, je prends les devants en pénétrant un peu plus à l’intérieur du penthouse. Je trouve sans trop de difficulté le salon et je prends le temps d’observer un peu la décoration. Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais en découvrant les lieux, mais je constate que si la pièce a été décorée avec goût et sobriété, je ne remarque absolument aucune touche personnelle, ou bien même féminine. J’évite d’aller trop loin dans mon cheminement de réflexion car je crains de me faire des films, et je m’installe tranquillement sur le sofa. Même s’il m’a dit que je pouvais faire comme chez moi, je ne le suis pas encore et je m’imagine assez mal fouiller les lieux à la recherche de je ne sais quoi qui n’existe peut-être pas.

Lorsqu’enfin le maître des lieux réapparaît, je constate qu’il s’est changé pour se vêtir d’une tenue décontractée. Il me propose de me faire visiter les lieux et je ne vois pas de réelles raisons de refuser. Etant donné que je suis là, autant découvrir ce qui sera ma maison pour les trois prochaines années. J’ai néanmoins une petite pensée pour Wilson qui est en train de faire à manger. L’odeur de nourriture commence à se faire sentir et je ne sais pas quand est-ce que nous devrions passer à table. Jason me rassure à ce niveau-là et je ne tarde pas à le suivre lorsqu’il m’invite à procéder. Je l’écoute me présenter chaque pièce qui compose les lieux. De son bureau aux chambres d’amis, à la salle d’eau pour les invités, j’observe les lieux comme si j’étais une future acheteuse ou un agent immobilier. Tout est très sobre, un peu à l’image du salon que j’ai découvert par moi-même. Cela me change drastiquement du petit appartement que je partage avec mon père où mille photos décorent les murs.

Pour terminer, Jason m’emmène dans sa chambre. Plus grande que les autres, elle possède sa propre salle de bain. Je jette un coup d'œil à l’endroit où repose sa brosse à dents et je constate qu’il n’y en a qu’une seule. Elea, on avait dit qu'il ne fallait pas penser à ça. Puis je reporte mon attention sur la chambre en elle-même. Le lit est immense, bien plus grand que le mien. Je n’arrive pas à me dire que bientôt ce sera aussi mon lit, que Jason le partagera avec moi. D’ailleurs, y songer fait naître un léger poids dans mon estomac. Je ne suis définitivement pas prête à tous les changements que va prendre ma vie d’ici quelques temps. Pendant trois ans, je vais vivre ici, dormir dans ce lit, à ses côtés. Le seul avantage que je vois à l’immensité de ce lit, c’est que chacun peut faire sa vie de son côté sans se toucher.

Le son de sa voix me tire de mes pensées et je reporte mon attention sur Jason. Il m’observe faire le tour du propriétaire, adossé contre un des murs. Ça n'a pas l’air de le gêner que j’empiète sur son espace personnel. Personnellement, je me sentirais mal à l’aise si quelqu’un venait scruter mon chez moi comme ça. Mais je suppose qu’être celui à l’initiative de ce mariage aide à peser dans la balance de la nonchalance.

« C’est très grand » dis-je. Mes yeux font encore une fois le tour de la pièce avant de le regarder à nouveau : « Et un poil impersonnel… »

A croire qu’il n’a aucune famille, ou qu’il n’y a pas de photos de souvenirs suffisamment importants pour être accroché au mur ou tout simplement disposé sur un meuble. Mais peut-être que les hommes ne portent pas d’importance à ce genre de détails.

« Mais c’est pas grave, c’est très bien » je termine.

Surtout quand on n’a pas les moyens de vivre dans un endroit pareil. Dès qu’on met les pieds dans le standing du dessus, on a déjà l’impression de baigner dans le grand luxe. Je ne peux pas me permettre de faire la fine gueule. Et puis, même si ça ne me convenait pas, j’imagine mal Jason décider subitement de déménager pour trouver un endroit qui satisferait mes caprices. Surtout si notre mariage n’est bon que pour durer trois ans.

« J’aurais cependant une requête » annoncé-je en repoussant une mèche de cheveux derrière mon oreille. « Si ce n’est pas trop demander, j’aimerai pouvoir avoir ma propre chambre. » Je sais que ma demande est un peu surprenante, surtout qu’il semble aller de soi qu’on va devoir partager le lit. « Je m’explique : rien ne dit qu’on se supportera et qu’on ne passera pas notre temps à s’engueuler. Et peut-être que la présence de l’autre sera trop insupportable pour être tolérée, c’est pourquoi je voudrais avoir un endroit à moi. Vois ça comme un sauf conduit . »

Tout le penthouse lui appartient, alors je ne pense pas que me céder une chambre au moins le temps de notre mariage, lui demande un effort considérable. Ce serait simplement un endroit où je peux me réfugier, être seule si le besoin se fait sentir, un endroit où il accepterait de ne pas mettre les pieds si jamais je m’y enferme.
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Jason S. Rothschild

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MessageSujet: Re: Faisons connaissance (PV Jason)   Faisons connaissance (PV Jason) - Page 2 EmptyMar 30 Jan 2024 - 13:50

L’idée que j’avais eu était complètement farfelue. Proposer de l’argent contre un mariage. Oui, je devais faire partie de ces riches avec une fortune tellement immense qu’ils ne savent pas quoi en faire. Avec un nom comme le mien, je savais que je serais mort avant de pouvoir dilapider tout cet argent. Habituellement, je n’étais pas du genre à faire des folies avec cette fortune. Je n’avais pas vu mes parents le faire, bien au contraire. Nous avions eu une vie plutôt tranquille comparée à certaines personnes. Mes parents n’achetaient pas de maison valant plusieurs millions de dollars, ils n’avaient pas l’habitude d’acheter des bijoux ou des vêtements tous 4 matins. Bien sûr, j’avais beaucoup voyagé car mon père était persuadé que c’était ainsi que l’on obtenait une plus grande ouverture d’esprit. En grandissant, j’avais pris conscience du nom de famille que mon père m’avait transmis. Il avait de la valeur et une histoire importante. Ce nom m’ouvrait des portes qui seraient sûrement restées closes si je n’étais pas un Rothschild. Les opportunités professionnelles pleuvaient et je n’avais pas à me soucier du lendemain. Contrairement à mes parents, j’avais cédé quatre de mes caprices : acheter un penthouse, avoir une limousine avec un chauffeur, acheter un jet privé et Éléa. Je voulais cette femme à mes côtés et j’étais prêt à y mettre le prix s’il le fallait.

Une fois chez moi, j’avais abandonné ma fiancée quelques minutes seule, le temps de me changer et d’enfiler une tenue plus confortable. J’avais une règle : être à l’aise une fois à la maison. C’était un peu une façon pour moi de couper avec le travail. Sinon, je risquais de continuer à bosser sur mon ordinateur jusqu’à tomber de fatigue. Quand je revins au salon, je proposais à Éléa de découvrir les lieux. Après tout, elle allait finir par y vivre, autant qu’elle puisse dès maintenant à s’approprier l’endroit. Bien qu’elle semblait hésiter, elle finit par accepter. Je l’entraînais alors à travers différentes pièces de cet immense appartement. Tandis qu’elle était plongée dans ses observations et la découverte de ce qui serait bientôt son lieu de vie, moi je l’observais elle. Je prêtais attention à ses réactions, où son regard se posait, ce qu’elle touchait, ce qui semblait lui plaire… Ou pas. Enfin, je l’emmenais dans la dernière pièce : ma chambre. Qui serait bientôt notre chambre conjugale. Je la laisse observer avant de lui demander ce qu’elle en pensait. J’étais resté à l’écart, adossé au chambranle de la porte, bras croisés sur ma poitrine. Éléa me fit part de ses impressions. Et elle avait raison, mon appartement était impersonnel, à se demander s’il ne servait pas d’appartement témoin pour les visites d’agents immobiliers. La raison était simple, je n’étais pas souvent chez moi. Je n’avais pas de raison de décorer puisque je passais plus de temps à mon bureau ou entre deux avions. Et quand je n’étais pas en voyage ou au travail, je préférais passer du temps chez mes parents… Et puis, je n’étais pas doué pour la décoration, j’étais plus doué pour les chiffres que pour l’art et le design.

« Si tu veux le redorer, je te laisserais ma carte. Tu pourras demander à Wilson de t’aider. Il doit connaître de bonnes boutiques où acheter… tout ce qu’il faut pour meubler un appartement. Je ne suis pas doué pour ce genre de trucs. » terminai-je en haussant les épaules.

Je reconnaissais avoir une faiblesse de ce côté. Quand j’avais acheté l’appartement, je ne l’avais pas meublé. J’avais fait appel à une professionnelle qui, en fonction de mes goûts simples et quasiment inexistants dans ce domaine, avait fait au mieux. Tant que j’avais un lit et une télé, j’étais content. J’entrais dans la chambre quand Éléa m’expliqua avoir une requête, je la regardais haussant un sourcil interrogateur. Elle voulait avoir une chambre pour elle, même si je la voulais, il y avait un risque non négligeable qu’en vivant avec elle, je me rende compte que je ne la supportais pas. Mais si cela devait arriver, je n’aurais aucun mal à rompre notre contrat et à la dédommager pour retrouver ma liberté. Mais mon instinct ne me trompait que rarement, je savais que ce serait pas le cas. Je m’approchais d’elle tout en réfléchissant à la question. Je ne voulais pas qu’elle ait sa chambre, je voulais qu’elle dorme avec moi… Entre autre, car mon esprit devenait bien trop obscène en sa présence. Mais, je savais aussi qu’elle avait besoin d’avoir quelque chose à elle. Je lui demandais de quitter son monde et ses biens pour venir vivre dans le mien… Et j’avais la nette impression que si je lui refusais cette requête, elle me le ferait payer d’une manière ou d’une autre. Après ce moment de réflexion, je lui répondis :

« C’est d’accord, je te laisserais une chambre. Je te laisserais choisir celle qu’il te plaît. Mais à une condition… Celle que tu partages mon lit quand je suis là, à moins bien sûr que nous soyons en froid. Auquel cas, je comprendrais que tu ne dormes pas avec moi. »

Oui, je cédais à la plupart de ses demandes mais j’avais un objectif, celui qu’elle tombe amoureuse de moi. Et je n’arriverais pas à mes fins si je lui accordais trop de liberté. Il fallait bien que je sois présent dans sa vie ! Sinon, elle aurait tôt fait de m’oublier !
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Éléa Lancaster

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MessageSujet: Re: Faisons connaissance (PV Jason)   Faisons connaissance (PV Jason) - Page 2 EmptyJeu 8 Fév 2024 - 15:00

Je suis Jason dans les différentes pièces de son penthouse pour une petite visite guidée en attendant que Wilson termine de préparer le repas. La vie qui m’attend dans ces lieux est mille fois plus luxueuse que tout ce que j’ai jamais pu vivre, même si mon père a toujours eu un salaire confortable avant d’être remercié avec un coup de pied au cul et un solde de misère qui n’englobe même pas la totalité de ce qu’il aurait gagné s’il avait travaillé jusqu’à la retraite. J’ai même l’impression d’être une roturière prête à épouser un membre de la royauté. Un peu comme Kate Middleton qui a épousé le Prince William… Mais dans une version bien moins romantique. On ne peut pas toutes vivre un véritable conte de fées. Pourtant pas ingrate, cette Kate n’a aucune idée de la chance qu’elle a. J’aurais bien aimé la voir à ma place avec un contrat sous les yeux et un stylo dans la main pour apposer sa signature en bas de page. Sa réaction aurait été intéressante à voir. Mais je m’égare. Rien ne me force à dire oui, si ce n’est m’assurer que mon père récupère le confort dont il a été démuni. Pour une fois dans ma vie, je ne fais pas preuve d’égoïsme. Je pense à lui, avant de penser à moi. Ca ne changera rien à mon passé de petite fille gâtée, et parfois capricieuse, mais au moins, mon père ne sera plus la victime d’une profonde injustice.

La visite se termine avec la chambre à coucher. Celle de Jason. Celle que je suppose que nous allons partager, lui et moi, lorsque nous serons mariés. Comme toutes les autres pièces, j’en observe les moindres détails. De toutes, c’est celle qui arbore le plus de vie. Et pour cause, puisque c’est sa chambre. Mais on est loin de la chaleur d’un véritable foyer. Alors qu’il me demande si ça me plaît, je ne peux m’empêcher d’être honnête. Question design, je n’ai absolument rien à redire parce que tout est fait avec goût et sobriété. Mais le manque de touche personnelle est flagrant. J’ai l’impression d’être dans un appartement témoin qui sert pour les visites afin de montrer aux futurs acheteurs ce que l’agence peut leur proposer. Malgré l’honnêteté de mes propos, j’ajoute une petite touche nuancée pour éviter qu’il pense que je déteste. Très franchement, qui ne serait pas heureux de vivre dans un endroit pareil ?! C’est le grand luxe et en plus de ça, il y a du personnel à disposition. Il faudrait être barjo pour faire encore la fine bouche après tout ça. Néanmoins, ma remarque n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Jason me donne carte blanche - en plus de sa carte de crédit - pour refaire toute la décoration si ça me chante. Je n’irais peut-être pas jusque là… Les meubles sont loin d’être laids…

« Wilson est multi-tâche ? » je demande alors en arquant un fin sourcil. Je secoue la tête avant de reprendre : « Je n’ai rien contre les meubles. Ils sont très beaux. On n’a pas l’impression d’être chez toi, c’est tout. »

Il sera toujours temps de revenir là-dessus… A voir, par la suite, si Jason accepterait de me confier des photos personnelles pour éventuellement donner un peu de gaieté à ce penthouse ? Je garde l’idée pour plus tard. Pour le moment, je lui fais part de ma requête. Celle-ci m’a traversé l’esprit pendant que nous visitions. Ce logement abrite des chambres dont je ne suis pas certaine de l’utilité. Peut-être que je me trompe, et peut-être que Jason reçoit plus de monde qu’il n’en donne l’air… Mais j’apprécierai d’avoir ma propre chambre, un endroit à moi au cas où les choses se passeraient mal, ou tout simplement pour apprécier ma propre et unique compagnie. Je ne demande pas la lune, mais il pourrait très bien refuser. Dans cette optique, je suis prête à argumenter encore et à alimenter le débat. Je l’observe réfléchir à ma demande. J’ai l’impression d’être une gamine qui demande la permission de minuit pour la première fois… C’est pathétique. Mais même lorsque nous serons mariés, cet endroit ne m’appartiendra pas vraiment.

Une boule se forme dans mon ventre lorsqu’il s’approche de moi. Je force mes jambes à rester immobile et à ne surtout pas reculer. Ce serait lui offrir un aveu de faiblesse. Je ne sais pas pourquoi, je n’aime pas qu’il soit trop proche de moi. J’ai l’impression qu’il pourrait pourfendre ma carapace en deux temps, trois mouvements. Finalement, il m’accorde ce que je souhaite à l’unique condition que nous partagions la même couche. Je retiens le soupir de soulagement qui manque de s’échapper de mes lèvres.

« D’accord. A moins d’être en froid, je te promets de passer chacune de mes nuits dans ce lit en ta compagnie. »

J’ai déjà dormi avec d’autres personnes. Je sais que je ne suis pas du genre pénible pendant la nuit : je ne gigote pas dans tous les sens, je ne ronfle pas, et je ne vole pas la couverture sans le moindre état d’âme. Mais j’appréhende mes nuits avec Jason. Je sais qu’il ne pourra me forcer en rien les autres jours qui ne seront pas ceux que nous déterminerons pour nos devoirs conjugaux, mais j’ignore pourquoi, cette perspective de passer toutes mes nuits à ses côtés m’effraient bien plus que je ne veux bien l’avouer.

« Peut-être… Peut-être n’est-il pas utile d'ajouter cette clause dans le contrat ? Je veux dire, nous sommes adultes. Nous pouvons aussi respecter quelques points par accord mutuel ? »

Je n’ignore pas que Jason va devoir appeler son avocat pour modifier les termes du contrat conformément à ce dont nous avons discuté au restaurant, mais il est peut-être inutile d'ajouter que je vais pouvoir disposer de ma propre chambre au cas où les choses se passent mal ? Libre à lui de décider s’il souhaite rajouter quand même cette clause ou non. Peut-être voudra-t-il assurer ses arrières ? Être sûr que je respecterai ma parole ? Il n’a absolument aucune raison de me faire confiance, puisqu’on ne se connaît pas. Moi-même j’ai une confiance très limitée en lui, je ne vois pas pourquoi il n’en serait pas de même de son côté.
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Jason S. Rothschild

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MessageSujet: Re: Faisons connaissance (PV Jason)   Faisons connaissance (PV Jason) - Page 2 EmptyMar 19 Mar 2024 - 16:55

Le tour de mon penthouse se fait dans un quasi-silence, coupé par quelques explications que je donne ou par les questions de ma future femme. Je vois bien que ses yeux observent chaque recoin des pièces que nous visitons. Peut-être cherche-t-elle le moindre indice sur une présence féminine. Je n’essaye pas de la rassurer car je sais que quoi que je dise, elle ne me croira pas. Elle doit voir de ses propres yeux que je ne lui ai pas menti. Je ne cache pas une amante sous mon lit ou dans mon dressing. Elle finira par se faire à l’idée qu’elle sera la seule femme à faire partie de ma vie, en plus de ma mère.

« Wilson s’occupe de la maison. Et il le fait bien mieux que moi. La décoration a été faite par une professionnelle parce que ce n’est pas mon truc. Je dois être un cliché mais tant que j’ai un lit, une télé et un frigo rempli, ça me va… C’est ma mère qui voulait que ce soit décoré. » dis-je un sourire alors que le souvenir de ma mère me reprochant mon manque de style remonte à la surface.

Ma mère avait un air effaré en voyant le penthouse quasiment vide. Même après des mois après mon emménagement, je n’avais pas pris le temps de choisir des meubles, la couleur des murs ou encore le style de chaque pièce. Je lui avais rétorqué que je n’avais pas le temps avec mon planning de folie. Mais mes explications étaient restées vaines. Dans son dos, mon père m’avait fait des signes pour me faire comprendre que je ne pourrais pas lui faire entendre raison. J’avais donc trouvé un compromis en employant une décoratrice d’intérieur. Pourtant, ma mère n’était pas encore satisfaite. Elle trouvait qu’il manquait cette petite touche chaleureuse qui rendrait le penthouse bien plus accueillant. Et apparemment, Éléa pense la même chose… je vais commencer à vraiment me demander si je n’ai pas de la merde dans les yeux. Je suis capable repérer des erreurs dans les chiffres de mon business, les erreurs dans une stratégie commerciale ou dans un communiqué de presse. Mais voir que mon appartement ne répond pas aux exigences de ces deux femmes, non, mes yeux refusent de voir où se trouve le problème.

Éléa me demande alors sa requête. Après réflexion, je décide de lui donner ce qu’elle veut : avoir sa propre chambre. Je n’oublie pas cependant d’y inclure une petite clause personnelle. Je la veux dans mon lit chaque fois que je serais présent à la maison sauf dans le cas où nous serions en froid. Dans ce cas, j’accepte que nous ne dormions pas ensemble. La jolie brune accepte cet accord. Alors que je hoche la tête, elle me propose que cette clause n’apparaisse pas dans le contrat. Pourquoi ne veut-elle pas que cette clause soit sur le contrat ? Mes yeux se ferment légèrement sous l’effet de ma suspicion. Est-ce une manière pour elle de pouvoir contourner cet accord ? Mais j’y vois une occasion… Celle de se faire mutuellement confiance. L’un comme l’autre, nous allons pouvoir constater si nous tenons nos promesses, même sans engagement écrit. Je soupire alors et finis par lui dire :

« Je suis d’accord, gardons certains détails pour nous… »

Je lui tends alors la main afin de sceller cet accord verbal. Quand sa petite main se retrouve dans la mienne, je la serre délicatement… Avant de la tirer brusquement contre moi. Quand Éléa se retrouve contre mon torse, ma main entre ses reins, je plonge mon regard dans le sien. Ses yeux bleus, plus foncés que les miens, capturent alors mon esprit. Je me retrouve alors à sa merci, sous son emprise. Son regard me consume de désir. Je le sens, le désir qui m’envahit et me dévore de l’intérieur. Je la veux pour moi, nue, offerte à moi. Je me sens durcir douloureusement. Mais je refuse de céder à la pulsion qui me dicte de l’allonger sur mon lit et plonger entre ses cuisses. Je ne veux pas qu’elle pense que tout ce que je lui propose n’est qu’une envie sexuelle à satisfaire. C’est bien plus profond. Cependant, je m’autorise tout de même une chose… Je me penche vers elle et embrasse sa joue. Mes nos lèvres se touchent presque. Il ne suffirait que d’un léger mouvement pour qu’elles se retrouvent scellées…
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