Dirty New-York

Qui a dit que le linge sale se lavait uniquement en famille ?
 
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 Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa)

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Jason S. Rothschild

Jason S. Rothschild


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MessageSujet: Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa)   Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa) EmptyVen 24 Nov 2023 - 13:11

Il pleut des cordes. J’observe les gouttes couler à l’abri dans mon luxueux appartement. J’ai mis, un peu plus tôt, un peu de musique en fond sonore. Devant la baie vitrée, j’observe les passants se pressent pour aller se réfugier dans un magasin ou un hall d’immeuble. Mon verre de scotch à la main, je suis pensif et je dois certainement avoir l’air d’un cliché de film. Mais ce n’est pas ce qui me travaille. Voilà quelques mois que je suis marié à Éléa, une femme sublime avec un caractère de merde mais c’est aussi pour ce caractère que j’ai décidé de lui proposer ce mariage factice. J’ai fait le pari qu’elle finira par tomber amoureuse de moi. Je ne suis pas amoureux, pas encore. Mais je me sens attiré par elle. Depuis le premier jour où je l’ai vu, je ne veux plus qu’elle. Physiquement, Éléa a tout ce qu’il faut pour combler un homme. Des yeux d’un bleu magnifique, un corps à faire damner un saint. Son caractère est de feu. Elle est caractérielle, têtue, sarcastique avec une répartie qui rendrait fou n’importe quel homme. Mais j’adore ça. Elle dénote dans mon monde où j’ai l’habitude que l’on me fasse des courbettes, même quand je dis de la merde. J’ai essayé et c’est vraiment le cas. Les gens ont peur de me froisser. Rares sont les personnes qui n’hésitent pas à me dire le fond de leur pensée. Mes parents en tête de liste, Éléa les talonne de très près. Je bois d’un trait mon verre avant de me tourner pour aller m’installer dans le canapé.

Je repense à notre dernière relation charnelle. Nous avions clairement baisé comme des bêtes. Lassé de relations mécaniques, j’avais décidé de la torturer autant que je me torturais. Et quand enfin j’avais pu la pénétrer… ce fut l’apothéose ! Un déluge de plaisir et je savais qu’Elea avait autant apprécié ce moment que moi. Pourtant malgré ce moment de folie, Éléa a retrouvé sa froideur, replaçant de la distance entre nous… non, je ne suis pas honnête. J’ai remarqué qu’elle n’essaye plus de m’éviter. J’arrive même parfois à obtenir un baiser. Même si je lui vole plus qu’elle ne me l’offre. Mais au moins, elle ne me balance plus d’objet à la tête quand je le fais. À cette pensée, je souris. Elle a beau essayé de me repousser, ça ne fait que m’attirer un peu plus vers elle. Je veux savoir ce qui se cache derrière son masque impassible… une idée me traverse l’esprit. Je ne sais pas ce qu’en pensera Éléa mais tant pis. Je dois tenter le coup pendant qu’elle n’est pas dans le salon.

Je me lève en posant mon verre sur la table en verre. Je repousse le canapé contre un mur, laissant le centre de la pièce vide. Je fais de même avec la table basse. Ensuite, je me dirige vers la buanderie, j’attrape tous les coussins, oreillers et couvertures que je peux. Je les dispose au sol dans le salon, face au grand écran. Je retourne dans la buanderie et prends des plaids duveteux que j’ajoute aux couvertures. Je recule et regarde. Le résultat a l’air confortable et plutôt mignon, je trouve. Satisfait, je vais dans la cuisine. Je commence par prendre un seau, j’y mets une bouteille de vin et le remplit de glaçons. J’attrape deux verres et les pose par terre avant de retourner dans la cuisine. Rapidement, un saladier de pop-corn, des fruits coupés font leur apparition sur le plan de travail. Alors que je suis en train de déposer la dernière crêpe sur la pile chaude, Éléa entre dans la cuisine. Je vois à sa tête qu’elle ne comprend pas ce qui se passe.

Habituellement, quand je suis à la maison, je suis dans mon bureau, à travailler encore sur des plans marketing, préparant des réunions ou étudiant des chiffres. Alors me voir aux fourneaux, entouré dd chips, de bonbons et autres friandises, ça paraît surprenant. Je lui offre un sourire tout en déposant la poêle dans l’évier. Je m’approche alors d’elle et avant qu’elle ne comprenne, je lui colle un baiser sur ses lèvres boudeuses. Je ris doucement en voyant sa réaction avant de lui dire :

« Attrape les saladiers et suis-moi. »

Je ne lui donne aucune explication. Elle comprendra par elle-même. Je dépose au sol l’assiette de crêpes et l’un des saladiers que j’ai ramené. Je la laisse faire de même tandis que je retourne dans la cuisine pour ramener les dernières friandises. J’en ai peut-être trop pris mais je m’en fous. Je veux avoir du choix quand je grignote. Je dépose les saladiers avec les autres. Incapable de résister, je tape les fesses de ma femme en lui disant :

« Installe-toi et aide-moi à choisir le film, au lieu de poser des questions inutiles. »

J’ai compris une chose, si je lui laisse le choix, Éléa ne fera que fuir. Elle est décidée à ne pas me donner satisfaction. Nous sommes mariés mais sa fierté l’empêche d’établir une véritable relation entre nous. Et comme si ça ne suffisait pas, elle s’amuse à me résister dès qu’elle le peut. Un peu comme là… je l’observe. Les bras croisés, elle ressemble à une enfant boudant car on ne cède pas à son caprice. Je ne sais pas si elle le fait parce que l’idée d’un cinéma à la maison ne lui plaît pas ou si c’est ma fessée qui l’oblige à jouer la rebelle. Ou c’est peut-être par habitude. Je suis sûr que la fessée n’a rien à voir. L’autre jour, quand je lui avais asséné deux tapes pour la punir de son entêtement, elle avait eu l’air d’apprécier… et même plus, si je me fiais aux soupirs qu’elle avait lâché. Mais je repousse ces souvenirs. Sinon, je vais me remettre à bander et mon plan tombera à l’eau. D’autant plus que nous ne sommes pas dans la journée où elle m’autorise à la prendre… j’aurais dû négocier deux ou trois jours par semaine.

« Tu te rappelle, notre premier rendez-vous, je ne t’ai pas donné beaucoup d’infos sur moi. Je voudrais me rattraper en t’offrant un rendez-vous moins formel… »

Je suis à deux doigts de m’approcher d’elle et de la prendre dans mes bras. Mais je sais qu’elle ne me laissera pas faire. Alors je me contente de peu, je tends la main et lui prends la sienne pour l’amener à s’asseoir par terre avec moi.
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Éléa Lancaster

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MessageSujet: Re: Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa)   Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa) EmptyVen 1 Déc 2023 - 14:40

Même léger, le vent du changement a commencé son œuvre. Réfugiée dans ma chambre, je suis assise sur l’appuie de fenêtre et je regarde la pluie tomber à travers la fenêtre. Sur mes cuisses est posé un roman que j’ai commencé à lire avant que mon attention ne soit happée par le bruit des gouttes d’eau venant s’écraser contre la vitre surement triple vitrage. Aussi étrange que cela ne puisse paraître, je ne suis pas qu’une jolie poupée vénale. Loin d’être un rat de bibliothèque, je me plais à lire quelques bons livres de temps en temps. Et le temps maussade se prête totalement à ce genre d’activité. Si le ciel avait été bleu et le soleil radieux, j’aurais pu être en train de flâner dans les rues new-yorkaises avec des sacs de vêtements tout juste sortis des grands magasins. Mais ce n’est pas le cas. J’occupe mon temps comme je peux. Je n’ai pas envie de sortir.

Jason est resté à la maison aujourd’hui. Il travaille de son bureau, aux dernières nouvelles. Et les dernières nouvelles remontent à plus de deux heures. La porte fermée de ma chambre ne laisse filtrer absolument aucun bruit. Il a peut-être quitté les lieux sans que je ne l’entende. Je ne sais pas si notre relation s’est améliorée, ou non. Nous sommes mariés depuis quelques mois. Je me suis enfin habituée à la présence de mon alliance à mon annulaire gauche. Je me sens même nue lorsque je la retire. Mais nos conversations restent cordiales et se basent sur le strict minimum : la pluie, le beau temps, comment s’est passé la journée, etc. Quelques jours se sont déroulés depuis notre dernière relation charnelle. Un peu plus d’une semaine. J’ai eu mes règles et j’ai été épargnée de devoir conjugal car elles ont recouvert le jour où nous aurions dû remettre le couvert. Donc le souvenir de cette nuit-là est inscrit au fer rouge dans ma mémoire. Jamais je n’ai ressenti autant de plaisir de toute ma vie. Jason ne m’a laissé absolument aucun répit… Je n’ai jamais été aussi satisfaite. Rien que d’y repenser, j’ai des réminiscences de frémissements. Si je ne prend pas garde, je pourrais me laisser envahir par l’envie de savourer à nouveau ce moment… C’est effrayant la manière dont mon mari a laissé une marque en moi. Alors je fais tout ce que je peux pour maintenir la distance qui ressemble davantage à un masque plutôt qu’à de la sincérité.

Mon attention est légèrement détournée de la pluie lorsque je sens une odeur de nourriture. Lentement, je me décolle de mon appui de fenêtre que j’ai aménagé comme si c’était un fauteuil, et j’ouvre la porte de ma chambre. Mes chaussettes sur le parquet rendent mes pas silencieux. Aujourd’hui, j’ai décidé de la jouer décontractée. J’ai enfilé un jogging gris (qui me fait un cul d’enfer, soit dit en passant) ainsi qu’un débardeur et un sweat à capuche rose pâle où est écrit “je suis attachiante” sur le devant. Mes cheveux bruns sont relevés en chignon informe sur le sommet de ma tête. J’enfonce mes mains dans la poche ventrale de mon sweat et entre dans la cuisine où je trouve Jason en train de déposer une crêpe sur le sommet d’une pile. Je le dévisage sans comprendre qu’est-ce que c’est que tout ce remue-ménage. L’îlot central de la cuisine est rempli de nourriture en tout genre, en passant par les fruits, le pop corn, les bonbons, et les crêpes.

« Tu as invité du monde ? »

Au lieu de me répondre, Jason me sourit et vient vers moi. Il se penche pour me voler un baiser. Je le laisse faire sans rien dire, sans rien faire. Depuis cette fameuse nuit, je sens bien qu’il a réussi à franchir une barrière que je maintenais érigée. Il arrive bien plus facilement à m’approcher, et pas uniquement en présence d’un public. En tout cas, ça l’amuse de me voler des baisers de temps en temps. Et moi, silencieusement, j’y prends bien plus de plaisir que je ne voudrais. Mais je refuse de faire à mon tour un pas dans sa direction. Ce serait lui donner beaucoup trop de satisfaction… même si je sais qu’il m’offrirait ses lèvres sans rien dire - ou presque. Mon mari reste mystérieux en m’ordonnant de prendre des saladiers et de le suivre. Je lève les yeux au ciel. Il pourrait au moins me dire qui il a invité. Je prends un saladier qui contient des fruits et un autre de chips. Il y en a pour un régiment… Je le suis dans notre salon et je remarque que toute la pièce à vivre a été remaniée. Le canapé a été déplacé contre un mur, au sol se trouve tout un tas de couvertures, d’oreillers, et de plaids. Je distingue même un seau à vin et deux verres. Ce petit détail me fait tiquer. Lentement, je m’approche de l’installation et je dépose les deux saladiers à côté de tout ce que Jason a déjà apporté. Tandis qu’il continue de faire ses allées et retours, je m’interroge sur ce qui a bien pu traverser son esprit. Sa main vient s’abattre légèrement sur mes fesses, me faisant sursauter. L’espace d’une demi-seconde, j’ai l’image d’une autre fessée donnée, dans un autre contexte. Non, Elea. Non !

Jason me contourne pour s’installer sur le monticule de couverture, la télécommande de l’écran plat à la main. Il continue de me donner des ordres, et ça m’agace. Il voit bien que je ne m’installe pas, comme il me l’a demandé. En fait, j'attends toujours son explication. Il semble enfin le comprendre quand il remarque que je suis toujours debout. Enfin il consent à ouvrir la bouche. Oui, je me souviens de cette rencontre. Comment l’oublier puisque c’est celle qui a marqué un énorme tournant dans ma vie. J’avise une réponse à lui donner quand je sens sa main chaude saisir mes doigts et m’inviter à le rejoindre.

« D’accord » je cède.

Je m’agenouille dans ce monticule de couverture. Je m’assois près de lui. Je ramène mes genoux sous mon menton et tourne la tête vers lui pour le détailler. Lui non plus n’a pas fait beaucoup d’effort vestimentaire aujourd’hui. Il avait sûrement déjà prévu de passer la journée à la maison, et il n’a probablement eu aucune réunion en visio ; sinon, il aurait fait un minimum d’effort, sans forcément sortir le costume trois pièces. Jason est beau. C’est indéniable. Et c’est de plus en plus dur de maintenir cette barrière lorsqu’il se comporte comme ça.

« Toujours pas d’amante cachée sous le lit ou d’enfant illégitime ? » je demande tranquillement en me souvenant de la liste de questions stupides que j’ai pu lui poser au restaurant.
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Jason S. Rothschild

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MessageSujet: Re: Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa)   Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa) EmptyVen 1 Déc 2023 - 20:02

J’ai la chance de pouvoir me permettre de ne pas travailler ou de travailler de la maison. Aujourd’hui, j’ai décidé de ne pas travailler. Et si au départ, je voulais surtout me reposer, mes motivations changent au fur et à mesure que la journée passe. L’idée germe dans mon esprit et aussitôt, je la mets à exécution. Je pousse le canapé, j’installe des plaids et des coussins pour donner à la pièce une ambiance plus cocooning, plus intime. L’idée, c’est qu’Éléa se sente bien et qu’elle ait envie de passer un moment en ma compagnie. Même si je dois avouer que ces derniers temps, notre cohabitation est de plus en plus agréable. Bien sûr, je n’ai pas encore atteint mon objectif : qu’Éléa tombe amoureuse de moi. Mais c’est en bonne voie. Déjà, je pense que nos relations intimes vont être, à l’avenir, plus chaleureuses. Le souvenir de ma main claquant ses fesses revient à la surface. Je revois sa croupe, sa fente humide… je me souviens de sa saveur, son miel coulant dans ma bouche, sur mes doigts. Je suis obligé de réajuster la position de mon chibre dans mon boxer. Ses souvenirs sont torrides, bien trop torrides pour me laisser de marbre. Et je suis un homme faible face à sa femme…

Tandis que je prépare ce petit moment, Éléa montre le bout de son nez. J’arrive à lui voler un baiser sans qu’elle ne bouge. On dirait bien qu’elle s’habitue à sentir mes lèvres sur les siennes. Bien sûr, intriguée, elle n’arrête pas de poser des questions. Mais je maintiens le mystère. Éléa adore me contredire, moi j’adore ne pas répondre à ses questions. Chacun son plaisir, et puis on fait la paire. Je la vois attraper des saladiers pour les apporter dans le salon. Je la laisse pendant que je ramène toute la nourriture. J’ai peut-être abusé sur la quantité, mais je n’oublie pas notre premier rencard. Éléa s’était plaint qu’il n’y avait pas assez de nourriture dans son assiette. Là, il y a de tout. Et si ce n’est pas assez, je peux toujours commander de la nourriture ou demander à Wilson de nous préparer un repas ou autre chose. Mais je pense que ça sera suffisant. En pensant une dernière fois derrière Éléa, je ne peux m’empêcher de lui donner une tape aux fesses. Son cul me rend dingue. Et dans ce jogging… je sais qu’elle est pleine période de règles. Je le sais parce que je ne vais pas pouvoir profiter de ce corps sublime. Je me demande si elle accepterait de me donner deux jours pour compenser… à voir… tandis que je lui explique ce que j’ai en tête, ou presque, je lui prends la main pour qu’elle s’installe. Ce qu’elle fait de bonne grâce. J’entends alors sa remarque, je tourne la tête en souriant :

« Non, toujours pas. En même temps, pourquoi prendre une maîtresse, quand ma femme est aussi… »

Je ne termine pas ma phrase mais mon regard ardent se pose sur elle. Il parle pour moi. Même dans ce sweat et son jogging, elle reste sexy. J’ai envie de la déshabiller pour laisser ses formes nues. J’ai envie de la caresser encore, sentir sa fente se contracter autour de ma queue, entendre ses gémissements résonner dans l’appartement. Mais encore une fois, je me retiens. Mon jogging ne masque pas grand chose et je ne veux pas lui laisser croire que j’ai fait tout cela pour coucher avec elle. Non, aujourd’hui, je veux passer une autre étape. Je veux être plus proche d’elle, apprendre à la connaître, en savoir le plus possible d’elle. Mais surtout, je veux faire tomber son masque. Et j’ai l’impression d’être sur la bonne voie quand je la voie aussi douce, à côté de moi. J’ai envie de l’embrasser avec tendresse, la prendre dans mes bras et lui apporter un peu de réconfort. Je ne sais pas ce que c’est les règles, les douleurs que ça provoquent. Mais si je peux lui donner une forme de soutien… je suis là. Sauf que si je continue à rester en retrait, Éléa restera derrière ses barricades. Je dois profiter de ces petits moments de faiblesse pour pénétrer son esprit. Alors sans attendre, avant qu’elle n’érige à nouveau ses barrières, je m’installe à côté d’elle. Je pose ma main sur son tibia. Mon pouce la caresse, avec douceur. C’est la première fois que nous avons un moment comme celui-là. Nous ressemblons davantage à un couple marié normal. Pas de disputes, pas de piques. Juste Éléa et moi. Je vois presque son masque se fissurer petit à petit. C’est tout ce que je veux. Et plus encore.

Je finis par lui prendre la main pour l’amener un peu plus près de moi, espérant qu’elle se laisse faire. Et oh miracle, pas de mouvement de recul. Je l’installe devant moi, entre mes jambes. J’attrape alors la télécommande et lui demande :

« Tu veux regarder qui ? Je te préviens, la télé nous servira plus de bruit de fond. Je compte bien discuter avec toi… »
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Éléa Lancaster

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MessageSujet: Re: Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa)   Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa) EmptyJeu 21 Déc 2023 - 14:43

Le temps est maussade. Il ne fait pas bon mettre un pied dehors. C’est un temps à rester chez soi, au chaud, sous un plaid, avec pourquoi pas un chocolat chaud et un bon film. Ou un bon livre, comme celui qui trône sur mes cuisses et que je lisais avant que le bruit de la pluie ne retienne toute mon attention. Quelque part dans le loft, se trouve Jason qui est en télétravail. Tout du moins, s’il n’a pas quitté les lieux sans prévenir… La porte fermée de ma chambre est dissuasive. Une règle qui ne fait pas partie de notre contrat, mais une de mes exigences. J’ai voulu ma propre chambre pour pallier éventuellement à une dispute qui nous entraînerait à devoir faire chambre à part ou bien pour un simple moment d’intimité. Lorsque la porte est fermée, il m’a promis qu’il ne chercherait jamais à y entrer. Mais de là à partir sans me prévenir… Il n’aurait pas fait ça. Entre lui et moi, c’est devenu très étrange depuis la dernière fois que nous avons couché ensemble. C’est inscrit en moi comme au fer rouge. Ce souvenir est encore très fort puisqu’il ne s’est pas passé une quinzaine de jours. Mes règles sont survenus quelques jours plus tard et ont recouvert notre jour de devoir conjugal. Lorsque j’y repense, mon corps se souvient très précisément du plaisir que j’ai ressenti. Les réminiscences sont puissantes. Ca m’effraie quelque part. Jason a laissé sa marque en moi et je ne sais pas du tout quoi penser de tous les changements qui se sont opérés depuis.

L’odeur de nourriture filtre légèrement et c’est ce qui me convainc de sortir de ma chambre. Je marche silencieusement jusqu’à la cuisine où je trouve Jason en train de s’avérer dans la préparation d’un énorme tas de crêpes. Je regarde tout le tas de nourriture qui se retrouve éparpillé sur l’îlot central. Je ne comprends pas ce qui se trame et je lui demande s’il a invité du monde. Mais il ne me répond pas. Au lieu de quoi, il vole un baiser à mes lèvres. Je le laisse faire sans rien dire. Depuis notre dernière fois, Jason a réussi à franchir une barrière que je maintenais érigée entre nous. Ça l’amuse de me voler des baisers lorsque je m’y attend le moins. C’est toujours lui qui amorce ces gestes tendres. Je me refuse encore à faire un pas dans sa direction. J’ai bien trop peur de savoir ce qui m’attendra à l’arrivée. Jason refuse de me répondre. Il maintient le mystère en restant silencieux. Sauf lorsqu’il m’ordonne de prendre quelques saladiers et de le suivre dans le salon. Toute la pièce a été chamboulée et remaniée. Au centre de la pièce, il y a tout un tas de couvertures, oreillers et plaids qui sont disposés pour offrir un coin molletonné. Je ne comprends absolument pas ce qu’il se passe. Il y a de la nourriture pour sustenter tout l’immeuble si on veut. Lorsque Jason termine son dernier voyage de la cuisine au salon, sa main s’abat sur mes fesses. Je sursaute tandis que je suis envahie d'images où il exécute le même geste, mais dans un contexte différent. Je lutte pour les refouler pendant que mon mari s’installe sur le tas de couvertures avec la télécommande à la main. Il continue de me donner des ordres, et ça m’agace parce que je ne comprends pas ce qu’il attend de moi. Il semble le réaliser et enfin, il m’explique ce qu’il a en tête. Ses doigts chauds s’enroulent autour des miens pour m’inviter à la rejoindre et je cède à sa demande en m’installant à mon tour.

Je ramène mes genoux sous mon menton et tourne la tête dans sa direction. Je le détaille pendant quelques instants. J’observe son profil, la ligne de sa mâchoire ciselée, son nez droit, ses lèvres pleines… Jason est beau. Et j’ai peur de ce qui nous attend. Je brise le silence en lui demandant s’il ne cache toujours pas une autre femme ou bien un enfant quelque part. Ces deux points ont été abordés le jour où nous nous sommes rencontrés. En même temps que ses capacités sexuelles que j’avais pris plaisir à remettre en question. La façon dont il me sourit fait accélérer les battements de mon cœur et lorsqu’il pose sur moi son regard ardent, je me sens rougir. Automatiquement, je me détourne et enfouis mon visage dans mes bras qui entourent mes genoux pour les maintenir sous mon menton. Sa main posée sur mon tibia me fait tressaillir et je reporte mon attention sur lui. Mes joues sont probablement encore roses, mais tant pis. Il m’a vu dans un état bien pire d’abandon… Cette même main vient se poser sur la mienne et délicatement, je me laisse emmener plus près de lui jusqu’à m’installer entre ses cuisses. Le dos calé contre son torse, sa chaleur et les effluves de son odeur m’enveloppent comme un cocon rassurant.Je m’autorise à me laisser timidement aller tandis que Jason allume l’immense écran plat qui nous fait face.

« Hmmm… Je ne sais pas » dis-je en réfléchissant à sa question. « S’il ne doit être qu’un bruit de fond, pourquoi pas un film déjà vu ? Il doit bien y avoir de vieux films sur Netflix ou Amazon Prime. Ou alors, le premier film proposé ? »

Je suis légèrement perturbée par la situation. Il y a un million de films que j’aime bien et qui pourront servir de bruit de fond, je ne sais pas lequel choisir. Peut-être Jason pourrait tout simplement laisser le hasard décider pour nous, puisqu’il veut qu’on discute.
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Jason S. Rothschild

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MessageSujet: Re: Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa)   Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa) EmptyJeu 28 Déc 2023 - 12:03

J’aurais très bien pu rester dans ma chambre ou dans mon bureau, sans accorder la moindre attention à ma femme. Après tout, elle n’a de cesse que de me rappeler que ce mariage n’est qu’une mascarade auquel elle a consenti dans le seul but de pouvoir toucher une somme d’argent afin de pouvoir vivre à nouveau dans le faste et le luxe. Rien dans le contrat que nous avions signé, après moult modifications, ne l’oblige à y mettre de la bonne volonté. Seul le devoir conjugal est un plaisir… quoi que depuis notre dernière relation… Éléa a beau me repousser et m’en faire baver, je n’abandonne pas. Je suis tout obstiné qu’elle, je l’aurais à l’usure. Je veux qu’elle tombe amoureuse de moi, que nous puissions avoir une véritable vie de couple. Je n’étais pas encore amoureux d’elle, et malgré sa langue acerbe, Éléa m’attire. Et plus que ça, je ressens de l’attachement à son endroit. Malgré ses airs coriaces de femme froide et insensible, j’ai pu apercevoir de rares moments où elle se montre douce, aimante. Ces moments arrivent quand son père qu’elle affectionne plus que tout est dans les parages. En même temps, son père est un homme formidable qui a tout fait pour rendre sa fille heureuse. Ils partagent un lien fort que rien ne peut briser. L’amour qu’elle lui porte est presque tangible, palpable. Dans ces instants, je peux voir un sourire sincère, plein d’amour. Et… ce regard pourrait vraiment me faire tomber d’amour pour elle. Sauf qu’il est si rare que je reste encore sur mes gardes, attendant mon tour. Mais j’ai fait de nombreux progrès. J’arrive à lui voler des baisers, de temps à autre, sans qu’elle ne s’offusque ou n’essaye de me lancer un truc à la figure. Je suis devenu bon à l’esquive d’objets volants. Ça m’amuse même ! Parfois, je vois sa carapace se fissurer quelques secondes et dans ces moments, je peux obtenir un sourire fugace ou la caresser légèrement. Mais Éléa se reprend vite pour s’affubler de son masque de reine des glaces. Je sais que je suis sur la bonne voie.

Alors, plutôt que de me reposer sur mes lauriers, je continue mes assauts pour aller à la conquête du cœur de la magnifique brune qui me sert d’épouse. Un peu comme aujourd’hui, quand l’idée me prend soudainement de créer un moment doux à passer avec elle. Je profite de son absence pour tout mettre en place mais elle fait son apparition quand je dépose la dernière crêpe sur le joli tas que j’ai fait. Je ne réponds pas à ses questions, titillant son curiosité autant qu’en l’agaçant. Eh oui, elle n’est pas la seule à se montrer taquine. J’arrive même à lui donner une tape sur les fesses, me rappelant de la dernière fois où j’ai effectué ce geste. Un pur moment sexuel brutal qui nous a laissé en sueur, totalement essoufflés mais comblés après qu’on se soit torturés l’un comme l’autre. Je chasse ces pensées avant de me retrouver au garde-à-vous. Déjà qu’Éléa est bandante, même dans son jogging et ses cheveux attachés dans un savant chignon à l’aspect négligé, alors si je me mets à penser à ce moment… Après que je consens enfin à lui expliquer pourquoi j’ai décidé de réaménager notre salon, Éléa accepte de s’assoir avec moi. Elle me taquine, me rappelant l’une des questions qu’elle m’avait posé lors de ce jour où je lui avais parlé de notre contrat de mariage. Mais pour avoir une maîtresse, ma femme est plus que magnifique. Son cul moulé dans ce jogging me donne un tas d’idées toutes plus indécentes les unes que les autres. Sa répartie me fait rire aux éclats. Je n’aime pas être séparé trop longtemps d’elle… peut-être que je suis bel et bien en train de tomber amoureux. Je n’en ai pas honte mais j’attendrais un peu avant de lui avouer mes sentiments. Éléa se cache dans ses bras mais je pose ma main sur son tibia, la caressant avec douceur. Quand elle relève la tête, ses joues ont pris une jolie teinte rose. Et je la trouve adorable… si je m’écoutais, je lui sauterais dessus pour l’embrasser jusqu’à perdre mon souffle. Mais je me retiens, je ne sais pas comment pour réagir l’imprévisible Madame Rothschild. À la place, je l’amène à se placer entre mes cuisses, dos à moi. Elle ne résiste pas et prend place. Je lui demande si elle a un truc en tête mais elle n’en a pas. Je suis alors son conseil en mettant le premier film que Netflix nous propose : Crazy, Stupid, Love. Parfait, d’après le synopsis, j’en conclus que c’est un film suffisamment léger pour ne pas tomber dans un cliché. Je pose la télécommande et je m’autorise à enrouler mes bras autour d’elle, lui créant un petit cocon et un oreiller si elle s’endormait. Malgré l’étrangeté de notre mariage, l’avoir comme ça dans mes bras me procure un sentiment rassurant. Je ressens chaque petit mouvement, chaque respiration. Je me surprends à observer les expressions sur son visage à la lumière de l’écran, capturant les moments où un sourire se dessine sur ses lèvres ou où ses yeux pétillent d’amusement. J’apprécie le film, mais c’est sa présence qui me fascine le plus. Son rire, ses commentaires sarcastiques sur les personnages ou les situations qu’ils vivent. Et c’est incroyable mais je ne voudrais être nulle part ailleurs en ce moment.
Je décide alors de lancer la conversation.

« Tu sais, je me demandais… Si tu pouvais aller n’importe où dans le monde, sans te soucier de l’argent ou des obligations, où irais-tu ? »

Il y a quelque chose de particulièrement intime dans ce moment. Je me mets à jouer avec une mèche de ses cheveux qui s’est échappé de son chignon, la faisant glisser entre mes doigts. J’ai l’impression de découvrir mon épouse sous un jour nouveau. Chaque geste, chaque parole, chaque sourire me donne envie de creuser plus profond, découvrir la femme qui se cache derrière ce masque de froideur qu’elle arbore habituellement. Je me rends compte que je suis bien plus détendu que je ne l’ai été depuis longtemps. Éléa, avec ses réparties piquantes et son charme indéniable, me fait oublier le fardeau de la solitude et du doute. Je sens que quelque chose change en moi, une transformation subtile dans ma manière de la voir, de la percevoir.
La proximité de son corps, sa chaleur contre mon corps sans que ça ne soit sexuel… tout cela fait naître en moi une envie de la protéger, de l’aimer… je ne pensais pas ressentir tout ça aussi intensément, mais c’était là. Je lâchais sa mèche et je posais mon menton sur son épaule, tout près de sa joue, me retenant de déposer des baisers sur sa peau qui m’attirait tant.
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Éléa Lancaster

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MessageSujet: Re: Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa)   Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa) EmptyMar 23 Jan 2024 - 11:21

Je ne sais pas trop ce que Jason a en tête. Il faut dire aussi que depuis l’autre soir, les choses ont changé entre lui et moi. Je m’attends à tout venant de sa part. Et ça m’effraie bien plus que je ne le montre. C’est bien plus simple de survivre à ce mariage en le détestant de toutes mes forces. Quand il n’y a pas d’affect, c’est plus simple de maintenir des distances entre nous. Seulement, je ne sais pas pourquoi je le regarde d’un œil nouveau lorsqu’il se trouve dans les parages. Je l’observe parfois avec méfiance car venant de lui, je m’attends absolument à tout. Il m’a prouvé qu’il était capable d’obtenir ce qu’il voulait, et j’ai de plus en plus peur de ce qu’il peut bien exiger de moi. Le lendemain de notre dernière nuit d’ébat a été extrêmement gênant. Surtout au petit déjeuner. J’ai eu envie de me cacher dans un trou de souris pour ne plus en ressortir. Jason a fait comme si de rien était, mais j’ai bien senti le changement qui s’est opéré. Et je suis sûre et certaine qu’il en est autant conscient que moi. Sinon, il ne se risquerait pas à me voler des baisers sans que je ne puisse dire ou faire quoi que ce soit.

J’observe le hamas de couvertures et de plaid en tout genre qui constituent un nid dans notre salon. Il s’est donné à fond pour créer quelque chose de sympathique en apparence. La quantité de nourriture me donne l’impression que nous nous apprêtons à recevoir tous les habitants du building, mais c’est uniquement pour nous deux. Je sais que j’ai bon appétit, mais de là à manger tout ce qu’il a préparé dans son coin en espérant me faire une surprise, il y a un monde. Il a vu les choses en très grand. Lorsqu’il consent enfin à m’expliquer ce qu’il a en tête, j’accepte de m’asseoir à côté de lui. Un rendez-vous au beau milieu du salon, c’est pour le moins inédit. Mais notre relation n’est pas des plus classiques. On a fait bien plus bizarre, comme se marier sans s’aimer. A côté, cette petite organisation de dernière minute est sans doute la chose la plus normale que nous allons vivre. Je me lance avec une légère pointe d’humour sur la possibilité qu’il ait une maîtresse, ou bien un enfant caché dans un placard quelconque. Je ne m’attends cependant pas à ce que sa réplique me fasse rougir et que mon coeur se mette à palpiter davantage dans ma poitrine. Comme réflexe de protection, je détourne la tête, et aussitôt, je sens sa main se poser sur mon tibia. Sa caresse est délicate, sans la moindre arrière pensée. Pourtant, je ne peux pas m’empêcher de tressaillir à son contact. Cela me fait bien plus d’effet que je ne le voudrais…

Délicatement, Jason m’amène à m’installer entre ses jambes, dos collé contre son torse. Il m’enveloppe de sa présence, et de son odeur, comme le ferait un cocon pour protéger un être fragile. C’est étrange comme sensation, mais pas aussi désagréable que je ne le voudrais. Sans oublier le but principal de toute cette organisation, il me demande ce que je souhaite regarder. Si nous devons discuter, autant mettre un film que nous avons déjà vu pour éviter d’être trop distrait. Personnellement, si je me retrouve happée par un film que je n’ai jamais vu, il y a moyen que je devienne totalement hermétique à la moindre conversation. Je ne suis pas bavarde pendant le visionnage d’un film, et je ne supporte pas ceux qui parlent. Jason ne dit rien et recherche un film  avant de sélectionner Crazy, Stupide, Love. Je l’ai vu au moins mille fois, ce film. En même temps, Ryan Gosling est à lui seul un scénario très intéressant à regarder. Alors que le film démarre, les bras de mon mari m’enveloppent. J’essaie de ne pas être trop crispée, même si je me laisse faire. Cette démonstration d’affection est loin d’être habituelle. Comme il ne dit rien, je concentre mon attention sur le film dont je connais les répliques presque par cœur. Ce film a alimenté de nombreuses de mes soirées en solo, avec pour seule compagnie une délicieuse mousse au chocolat. La dernière en date était la Saint Valentin. Dire que maintenant je suis mariée… Qui l’eut cru ?

Jason me ramène dans le présent en engageant la conversation qu’il souhaitait que nous ayons. Je détache progressivement mes yeux du film quand il me prend de court quand il se saisit d’une mèche de mes cheveux et s’amuse à la faire glisser entre ses doigts. Soudainement, j’ai les lèvres sèches. Je les humidifie légèrement avant de lever les yeux vers Jason qui attend ma réponse. Qu’est-ce qu’il a demandé, déjà ? Ah oui ! Une destination de voyage.

« Cuba » je réponds sans émettre le moindre doute.

Un pays qui m’a toujours beaucoup attiré, aussi bien par son histoire que pour sa culture et ses paysages. Il y a pourtant d'autres pays que j'adorerais visiter, comme la France, l’Italie, le Kenya aussi pour faire des safaris. Mais Cuba est ma réponse première.

« Et… Et toi ? » je demande en essayant de faire abstraction de l’intensité dans le regard que Jason porte sur moi. « Je sais que tu as déjà beaucoup voyagé, mais est-ce qu’il y a encore un pays que tu aimerais découvrir ? »

Les voyages d'affaires n’ont jamais la même saveur qu’un voyage fait pour le plaisir et pour la détente, mais malgré tout, je suis sûre que Jason en a aussi profité pour faire un peu de tourisme. Ses yeux bleus posés sur moi me déstabilisent tellement que je n’arrive pas à les soutenir davantage. Je détourne la tête et aussitôt, Jason pose son menton sur mon épaule. Sa joue contre la mienne fait accélérer les battements de mon cœur. Je déglutis et tente de garder contenance.
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Jason S. Rothschild

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MessageSujet: Re: Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa)   Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa) EmptyMar 30 Jan 2024 - 15:57

Depuis qu’Éléa est entrée dans ma vie, beaucoup de choses ont changé. Déjà, j’ai une raison de rentrer chez moi. Je passe bien plus de temps dans mon appartement qu’avant. Wilson me l’a fait remarqué il y a quelques jours. Je m’accorde davantage de jours de repos et parfois, je fais plutôt du télétravail. Alors, certes, les moments que je passe avec ma femme sont loin d’être romantiques mais au moins, je ne m’ennuie jamais avec elle. Il y a autre chose qui a changé : le penthouse. Avant son arrivée, il était assez froid, comme si personne n’y vivait. Éléa y a ajouté sa touche de féminité. Je lui avais laissé carte blanche pour qu’elle décore les lieux comme bon lui semblait. Bien qu’elle ait gardé de nombreux meubles, certains avaient été remplacés. À présent, des photos de notre mariage ont trouvé leur place à certains endroits. J’avais même fini par lui donner des photos de ma famille, de moi étant enfant afin qu’elle les place où elle jugerait bon qu’elles soient. J’aurais pu le faire moi-même mais je préférais la laisser faire, par peur de commettre un impair en posant un cadre à un endroit où il ne faudrait pas. Dans mon dressing, il n’y avait plus seulement mes vêtements et mes chaussures, il y avait ceux de ma femme. D’ailleurs, elle semblait y avoir prit goût car je pouvais noter que le dressing se remplissait peu à peu. Les changements sont aussi visible dans notre relation. Éléa est moins hostile, moins hargneuse avec moi à présent. En fait, ce changement je l’ai remarqué peu après notre rendez-vous hebdomadaire dans notre chambre. Il faut dire que pour une fois, le sexe n’a pas été mécanique. Je lui avais lancé un défi, j’avais obtenu ce que je voulais et je l’avais récompensé autant que je l’avais pu pour sa ténacité. Depuis, j’arrivais à obtenir un baiser fugace sans qu’elle ne me frappe ou ne me lance un regard assassin. Et même si cette situation m’a toujours fait rire, je suis bien content de voir Éléa se laisser aller un peu à mes côtés. J’entrevois la femme aimante et douce qui se cache derrière le masque impénétrable qu’elle arborait le premier jour de notre rencontre.

Pour tenter de forcer un peu plus ses défenses, je décide de nous organiser un moment cinéma à la maison. J’ai préparé à manger. Je sais bien qu’il y en a sûrement beaucoup trop mais je tenais à ce qu’Éléa ait le choix. Quand elle me rejoint, ma femme est surprise. Elle ne comprend pas vraiment ce qu’il se passe. Je mets un petit moment avant de lui répondre. Même si notre relation s’améliore, il y a toujours ce petit jeu de qui aura le dernier mot. C’est moins fort qu’avant mais c’est toujours là. Et ça ne me dérange pas, sans ça, on s’ennuierait à mourir. Au bout de quelques minutes, Éléa est dans mes bras, à regarder un film que j’ai choisi. Je l’observe tandis qu’elle semble happée par les images que la télé projette. J’attends un peu avant de la sortir de l’intrigue du film. Je savoure ce moment intime, cette proximité que j’ai avec elle. Moi, le film m’intéresse pas vraiment, Éléa a tout mon attention. Je finis tout de même par la ramener vers moi en lui demandant sa destination de rêve. Sa réponse est sans appel : Cuba. Je note mentalement la réponse. Notre premier voyage en amoureux sera sûrement là-bas. Une idée me traverse alors l’esprit. Je réfléchirais plus tard aux détails pratiques mais je sais que mon idée est géniale et lui fera certainement plaisir. Je joue avec une mèche de ses cheveux. Ce geste me semble si naturel qu’il ne me surprend pas tellement.

« Où est-ce que j’aimerais aller…»

Je me mets à réfléchir. Avant d’entrer sur le marché du travail, je voyageais avec mes parents. Nous visitions des lieux incroyables à chacune de nos destinations. Le Canada, la France, l’Italie, la Grèce… Et puis, une fois que j’avais endossé le rôle de PDG, je ne voyageais plus que pour le travail. Je n’avais pas le temps de visiter les pays où je me rendais… Après quelques secondes, je lui réponds :

« Le Japon… Quand je dois voyager, je n’ai jamais le temps de visiter les pays. J’atterris, je rencontre des PDG, des hommes d’affaires. Une fois que tout est réglé, je reprends l’avion pour faire le chemin inverse. Pour une fois, j’aimerais y aller pour vraiment découvrir le pays. Visiter les petits villages où la modernité se mêle à la tradition, les temples, les paysages… »

Jusqu’à présent, je n’avais pas conscience de la place qu’a prit mon travail dans ma vie. Il m’absorbe totalement. Je n’accorde plus vraiment mon temps à des activités simples. Les seuls moments où je fais autre chose, c’est quand mes parents m’invitent chez eux. En dehors de ces moments, je ne définis que par mon travail… Enfin, ça c’était avant qu’une petite tornade brune ne vienne bousculer mon mode de vie. Enfin, c’est moi qui lui ai donné les clés pour qu’elle le fasse. Et je ne m’en plains pas. Au contraire, j’en redemande. Je finis par céder à l’impulsion et dépose un baiser sur sa tempe. J’en mourrais d’envie alors pourquoi me retenir ? Puis, je continue mon petit jeu de questions-réponses.

« Quel est ton animal favori ? »

Suis-je capable de lui offrir l’animal qu’elle me désignera ? Absolument ! Si elle me dit qu’elle adore les éléphants, je serais capable de trouver le moyen de lui obtenir un. Quitte à déménager pour qu’elle puisse passer tout son temps avec !
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MessageSujet: Re: Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa)   Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa) EmptyJeu 8 Fév 2024 - 15:05

Je suis confuse et à la fois gênée par tout ce qui se déroule si subitement. L’entente cordiale qui subsiste entre Jason et moi semble s’être transformée en quelque chose d’autre ; quelque chose qui m’échappe et que je n’arrive pas à comprendre. Je sais quelle en est l’origine. Ça a eu lieu deux semaines plus tôt lorsqu’il est revenu du Japon. Cette nuit-là a marqué le tournant de notre mariage, j’en suis intimement convaincue. Il s’octroie des droits sur moi qu’il n’aurait jamais osé prendre auparavant sous risque d’attiser mon énervement. Aujourd’hui, je reste assez placide face à tout ça, ne marquant que brièvement mon agacement. C’est plutôt envers moi que je suis fâchée. D’un tour de main habile, Jason a réussi à fissurer l’armure de granite que je me suis forgée afin qu’aucun attachement ne naisse entre nous - ou plutôt de mon côté. Je me fustige à l’idée qu’une simple partie de sexe, aussi mémorable soit-elle, ait réussi à changer la donne. Je savais déjà qu’il était doué. Depuis notre nuit de noces, il m’a prouvé qu’il était capable de mener une femme à l’orgasme, même si ce n’était que du sexe mécanique et sans saveur particulière. Mais ce que nous avons vécu il y a deux semaines est indescriptible. J’en rougis encore en y pensant et mon estomac se tord des réminiscences du plaisir que j’ai ressenti.

Installée tout contre lui, comme si nous étions un couple tout à fait normal et amoureux, je ne sais pas comment me comporter. Il ne s’agit que d’une étreinte douce, sans la moindre arrière pensée. Jason veut m’offrir ce moment qu’il m’avait promis avant de me passer la bague au doigt, et je le laisse faire sans trop rechigner. Je lui cède bien trop facilement, et j’ai peur qu’il prenne ça pour acquis… J’aurais toujours l’occasion de lui rappeler qu’il n’en est rien, mais pour le moment, je me laisse porter par l’instant de sérénité ; un peu comme si on avait signé une trêve pour les prochaines heures. Le film qu’il a lancé, je l’ai déjà vu mille fois. Je le connais par coeur. Le scénario : Ryan Gosling, on ne va pas se mentir ! Il apporte avec lui les plus beaux rebondissements du film. Malgré le fait que je me retrouve à regarder Crazy, Stupide, Love comme si c’était la première fois, je ne peux pas m’empêcher d’avoir conscience du torse de Jason contre lequel mon dos est appuyé, ainsi que ses bras qui m’entourent pour m’offrir un cocon protecteur, et son odeur qui m’enveloppe comme la plus douce des senteurs… Même si je ne montre rien, mon cœur bat à mille à l’heure dans la poitrine et je crains que Jason ne les entende s’il y prête attention.

Lorsqu’il me questionne sur ma destination de rêve, je lui réponds sans la moindre hésitation qu’il s’agit de Cuba. J’adorerai y aller un jour. Je ne sais pas pourquoi, mais ce petit pays me fascine tant par son histoire que ses paysages enchanteurs. Il y a d’autres pays qu’il me plairait de visiter, mais celui-ci se dresse tout en haut de la liste. J’essaie de faire abstraction de ses doigts qui jouent avec une de mes mèches de cheveux, ainsi que son regard perçant qui semble observer mon être dans les moindres recoins. Je tente de lui retourner la question. Même si je sais qu’il voyage beaucoup et qu’il a sûrement un peu de temps libre pour voir le principal, peut-être a-t-il envie de retourner quelque part pour passer de vraies vacances ? Il réfléchit sérieusement à ma question. J’attends, sans trop oser porter mon attention sur le film qui continue d’avancer sans que nous lui prêtions intérêt. Puis, enfin, la réponse arrive. Le Japon. C’est là-bas qu’il était il y a deux semaines. Je ne sais pas pourquoi, mon cœur loupe un battement. Est-ce que cette réponse est faite exprès ? Quand il m’explique pourquoi, je révise automatiquement ce que je croyais des voyages d’affaires. Non, il ne visite pas au moins un peu…

« Il paraît que c’est très joli et bien plus grand qu’il n’y paraît » dis-je. « J’ai entendu dire qu’il fallait y aller au printemps lorsque les sakura sont en fleurs. »

Moi je dis ça, mais je ne suis pas une grande connaisseuse du pays. Je ne fais que répéter ce que j’ai lu, ou entendu dire, je ne sais plus. Soudain, je suis prise au dépourvu lorsqu’il dépose un baiser sur ma tempe. Mon corps frissonne, et dans mon ventre, j’ai ces foutus papillons à la con qui s’envolent. Franchement, ils n’ont pas pu trouver moins cucul comme comparatif que ça aux réactions alchimiques de l’humain ? Je sens mes joues s’échauffer un peu, et j’essaie de ne rien laisser paraître, de faire comme si ça ne me faisait absolument rien. Jason embraye avec une autre question. Un petit sourire mélancolique se peint sur mon visage lorsque la réponse m’apparaît tout aussi évidente que ma destination de rêve.

« Les chevaux » j’affirme. « Quand j’étais gamine, mon père me payait des cours d’équitation. J’en ai fait jusqu’à mes seize ans. J’adorais ça. Ça me manque aujourd’hui, j’ai dû arrêter quand c’est devenu de plus en plus difficile de m’emmener en concours à gauche et à droite. Et puis, il y avait les cours, aussi… »

J’ai un petit pincement au cœur quand je repense à cette époque. Tout était très simple.

« Quel est le tien ? »

Bizarrement, j’ai l’impression que la réponse de Jason sera plus classique que la mienne. Peut-être un chien ou un chat. Ou un poisson, qui sait ? Mais je peux tout aussi bien me tromper et être surprise par la réponse. Je me sens soudainement inspirée à mon tour, et je demande :

« Quelle est ta plus grande peur ? »

Je sais bien que c’est un brin moins joyeux que toutes les questions mignonnes que Jason me pose, mais j’ai l’impression que ça me semble important pour moi de le savoir.
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Jason S. Rothschild

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MessageSujet: Re: Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa)   Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa) EmptyMar 19 Mar 2024 - 17:00

J’ai laissé Éléa profiter du film sans trop l’embêter. La raison est simple : je veux voir ses réactions naturelles. Notre dernière étreinte m’a laissé entrevoir la femme qu’elle me cache depuis le début. Mais ce n’est pas suffisant. Je veux tout savoir d’elle, tout voir et tout entendre. Alors, je la laisse se laisser aller devant un film… ses yeux pétillent devant les scènes. Parfois, je surprends un petit sourire en coin comme si elle s’imagine à la place des personnages. Je voudrais être dans sa tête pour savoir ce qu’elle pense. Peut-être partagera-t-elle un jour les pensées qui lui traversent l’esprit avec moi. Je me plais à croire à ce doux espoir. Pour le moment, je me contente de lui offrir un cocon douillet, rempli de tendresse. Et sans même m’en apercevoir, mes gestes sont ceux d’un homme amoureux, partageant un moment d’amour avec la femme qu’il aime. Je joue avec une mèche de ses cheveux qui a réussi à s’échapper de son chignon. Je caresse sa peau de mon pouce. Parfois, je pose mon menton sur son épaule ou une main sur sa cuisse. Il n’y a rien de sexuel. Juste de la tendresse. Et de mon côté, il y a peut-être des sentiments que je ne peux pas encore lui avouer.

Je décide alors de lancer une conversation. Éléa va enfin avoir les réponses qu’elle m’avait demandé lors de notre premier rendez-vous. Si la première fois j’avais volontairement gardé des informations pour moi, aujourd’hui, je réponds volontiers à ses questions. Le cadre se prête bien plus qu’un restaurant bondé d’inconnus servant des portions de nourriture ridiculement minuscules. Je commence par lui demander où elle irait s’il n’existait ni contrainte, ni responsabilité. Sa réponse : Cuba. Je me note donc mentalement de l’y emmener un jour. Puis, elle me retourne la question. Je lui réponds le Japon. Mon travail, je l’adore mais parfois, il me prend tant de temps que je n’ai pas l’occasion de voyager pour le simple plaisir de découvrir de nouveaux paysages. J’ai à peine le temps de finir une réunion que je suis déjà dans l’avion pour revenir à New-York ou pour partir dans un autre pays. Parfois, je voudrais me poser et profiter juste quelques instants du spectacle que m’offre mère Nature.

« Oui, il y a de magnifiques jardins qui exposent l’éclosion des sakuras. Le Japon est un pays incroyable où la tradition et la modernité se mélangent. Tu peux passer d’une ville à la pointe de la technologie comme Tokyo et te retrouver ensuite dans un village reculé, entouré de rizières… Et puis, je t’avoue que j’aimerais bien manger des sushis réellement japonais. » dis-je en riant doucement.

Oui, la gastronomie d’un pays est aussi une raison suffisante pour me donner envie de le découvrir. Si l’idée de bien manger se présente, mon ventre prendra immédiatement le dessus sur la raison.
Je continue alors en lui demandant quel est son animal préféré. Sans hésitation, elle me répond les chevaux. Et voilà, la Éléa douce refait son apparition. Elle m’explique alors avoir pratiqué l’équitation mais les aléas de la vie ont eu raison de sa passion. Là encore, mon cerveau tourne à plein régime. Je suis son mari donc mon devoir est de la rendre heureuse. Je l’ai juré à son père. Et si Éléa pense que je prends tout ceci à la légère, elle se rendra vite compte que ce n’est absolument pas le cas. J’ai grandi avec un modèle : mes parents. Mon père n’a jamais hésité à mettre le monde aux pieds de ma mère. Si elle le lui demandait, il irait véritablement lui décrocher la lune. Leur amour a su transcender les années, les problèmes. Et je rêve de connaître cette connexion avec ma femme.

« Mon animal préféré…, » Je réfléchis quelques secondes avant de répondre « Je dirais le loup. Il est loyal envers sa meute. Quelque chose que je comprends. »

Je suis moi-même de nature loyale. Le peu de véritables amis que j’ai peuvent en témoigner. Une fois que l’on gagne ma confiance, on gagne un véritable allié pour la vie. Et puis, je suis du genre à protéger ceux que j’aime envers et contre tous. Éléa n’a pas eu l’occasion de voir ces traits de ma personnalité mais j’espère au fond de moi qu’un jour prochain, ça sera chose faite.
Éléa me surprends alors en me demandant qu’elle est ma plus grande peur. Mon regard se perd un peu. Ma plus grande peur est si basique, un manque cruel d’originalité. Mais elle est pourtant bien présente. Je ne vais pas lui mentir en tentant de lui dire un truc qui pourrait l’attendrir. Mon but est que l’on apprenne à se connaître. Et puis, ce serait injuste qu’elle s’ouvre à moi mais qu’en retour, je lui donne des informations erronées.

« Je vais te sembler ennuyeux à mourir mais ma plus grande peur est celle de perdre mes proches… Je sais bien qu’un jour, nous allons tous mourir. Mais je ne peux pas m’empêcher de redouter ce jour. Me dire qu’un jour, je devrais dire au revoir à mes parents me tétanise d’effroi… Nous avons beau faire partie des plus grandes fortunes mondiales, nous sommes tous égaux face à la mort…»

Ma voix se tarie dans un ton bien plus dramatique que je ne l’aurais voulu. Dans mon monde, mes parents sont les personnes qui me sont le plus chers. Je les aime d’un amour puissant et profond. Je sais bien qu’ils ne sont pas immortels, qu’un jour, ils quitteront cette Terre. Mais je n’arrive pas à m’y résoudre alors je vis dans un déni permanent où mes parents vivront pour toujours. Je ne crains pas de mourir mais voir mes parents partir…

« Et toi ? Quelle est ta plus grande peur ? »

Je caresse alors sa joue tout en lui posant cette question. Je me demande si comme moi la peur de perdre ses proches est une peur tout aussi puissante... Ce que je m'abstiens de lui dire, c'est qu'elle fait partie de ces proches que j'ai peur de perdre. J'ai peur qu'il ne lui arrive quelque chose car je me suis attaché à elle, bien plus que je ne l'aurais cru. Je sens bien que mes sentiments à son égard se sont transformés en quelque chose de plus profond que la simple attirance physique. Je sais que je l'aime mais pour le moment, je préfère taire cette information qui pourrait l'effrayer.
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Éléa Lancaster

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MessageSujet: Re: Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa)   Et si on se comportait comme un couple normal ? (Éléa) EmptyMar 14 Mai 2024 - 14:41

Ce film, je le connais par coeur. Plus aucune scène n’a de secret pour moi. Les plus populaires, je pourrais refaire les dialogues toute seule, sans le moindre problème. En revanche, ce qui est nouveau, c’est la manière dont je le regarde. Dans les bras de Jason, comme n’importe quel couple savourant d’un moment à deux, loin du quotidien rythmé par ses heures de travail. Je ne sais pas quoi penser de cet instant, je suis dans la confusion la plus totale. A la fois gênée et à mon aise. Pourtant, je ne me dérobe pas. Je laisse mon mari jouer avec les mèches de mes cheveux échappés de mon chignon informe, je laisse ses doigts me parcourir, faire naître des frissons sur ma peau. Sa proximité affole les battements de mon cœur, si bien que par moment, j’ai du mal à me concentrer sur le film. Je ne sais pas s’il fait exprès pour susciter mes réactions ou bien si ses gestes sont inconscients, mais moi, je ne peux pas nier les effets que cela me procure.

Comme promis, Jason me pose des questions afin que nous puissions échanger sur ce que j’appelle : les choses à savoir sur l’autre. Des questions banales, mais qui permettent d’apprendre à se connaître un peu. Depuis que nous sommes mariés, nous n’avons pas pris ce temps. Hormis parler de la pluie et du beau temps, nous n’avons jamais réellement échangé. Nous faisons les choses complètement à l’envers de tout autre personne normale. A croire que la normalité et les standing ne sont pas faits pour nous, comme si nous étions deux marginaux alors qu’il n’en est rien. Trouver ma destination de rêve n’est pas bien difficile. J’ai toujours rêvé d’aller à Cuba. En revanche, je ne m’attendais pas à ce que Jason me réponde un pays où il se trouvait deux semaines plus tôt. J’aurais tendance à croire qu’il peut profiter de ses déplacements pour faire quelques visites, mais apparemment, il n’en est rien. Je trouve ça assez étonnant que les entreprises ne prennent pas en compte l’exotisme des lieux et ne prévoient pas un temps de tourisme, même sur une journée. A croire que les gros bonnets des sociétés ne vivent que pour le travail, et rien d’autre.

« J’ai cru comprendre que nos sushis à nous ressemblent surtout à de grosses boulettes de riz collant. »

Les japonais doivent bien rire de nous lorsqu’ils viennent ici. Comme les français. On essaie de les imiter, mais on n’arrivera jamais au niveau de leur gastronomie. Jason est inspiré pour les questions, car il n’a pas trop de mal à enchaîner alors que j’ai l’impression d’être complètement nulle à ce jeu là parce qu’aucune question ne me vient. Hormis mes questions ironiques et sarcastiques sur une amante ou un enfant caché dans un placard sombre. On voit tellement de trucs tordus aujourd’hui qu’une situation identique avec un autre homme aurait très bien pu cacher quelque chose de louche. Mon animal préféré : les chevaux. Un sourire nostalgique vient se peindre sur mon visage tandis que je lui explique avoir pratiqué l’équitation jusqu’à mes seize ans. Ca fait douze ans que je ne suis pas remontée à cheval, sauf à quelques occasions pour des balades à cheval pendant les vacances, et ça me manque bien plus que je ne voudrais bien l’avouer. Avant de me laisser envahir par la nostalgie, je lui retourne sa question. Et si j’ai vu juste sur le côté classique, je ne peux pas non plus être surprise. Un petit sourire vient ourler mes lippes. Je me demande de plus en plus à quel moment Jason va vriller et me montrer qu’il n’est pas aussi parfait qu’il ne veut bien me le faire croire. Je sais qu’il a du caractère et qu’il n’a absolument aucun mal à me tenir tête, mais il doit bien avoir d’autres défauts… On en a tous. Pourtant, il n’a été que prévenance, depuis le départ, cédant à mes moindres lubies et caprices qui n’avaient que pour but de le faire craquer et rétracter.

Soudain, une question s'insuffle dans mon esprit et le son de ma voix la prononce : sa plus grande peur. C’est bien moins joyeux que celles qu’il m’a posées juste là, mais je reconnais être curieuse. En effet, sa réponse n’a rien d’original, mais elle se tient. Je ne connais pas beaucoup les parents de Jason, mais ils ont toujours eu l’air d’être soudés face à n’importe quelle adversité. Au début, je me suis dit que c’était uniquement une façade, pour faire croire que tout va toujours bien dans la famille Rothschild, mais à force, j’en viens à me demander s’ils ne sont pas naturellement comme ça : bienveillant envers les autres, sans forcément sombrer dans la niaiserie et la naïveté. Je crois même que la mère de Jason a compris que nous sommes loin du couple amoureux qu’on veut bien faire croire, mais elle ne dit rien. Elle me sourit toujours avec douceur, elle se montre gentille, surtout quand je fais une bourde parce que je répond à côté de la plaque à une question dont elle connaît parfaitement la réponse. A croire que c’est finalement ça, avoir une maman… La mienne s’est tirée lorsque j’avais treize ans et depuis lors, je n’ai plus jamais eu la moindre nouvelle. Entre la réponse de Jason et le fil de mes pensées, je sens une boule d’émotions grossir dans ma gorge. Hors de question que je me mette à chialer juste parce que ma mère nous a abandonné sans dire un mot… Elle ne le mérite pas.

« L’abandon. » j’avoue néanmoins d’une voix bien moins assurée que je ne l’aurais souhaité. Je prends quelques secondes pour ne pas craquer, mes yeux résolument fixés sur l’écran de la télévision pour me protéger du regard de Jason. « Ma mère s’est un jour barrée sans prévenir. La veille au soir, elle était là, et le lendemain matin, elle a disparu. Elle nous a laissés seuls, avec mon père. Je l’ai très mal vécu, à l’époque. Je me suis souvent demandée ce qu’on avait fait pour mériter d’être ainsi abandonnés ; surtout moi. J’ai cru que je n’avais pas été assez gentille, ou assez obéissante. Ou alors, peut-être qu’elle a cru que je ne l’aimais pas parce que j’étais toujours fourrée avec mon père, et peut-être qu’elle s’est dit que finalement, sa présence n’apportait rien… Une maman, c’est censée être celle qui soigne tous les bobos, pas être celle qui en fait. »

Je sers un peu plus mes genoux sous mon menton et reprends légèrement mon souffle. Ce n’est pas pour rien que j’ai exigé lors de notre rencontre que si nous venions à avoir un enfant, je voulais en avoir la garde. Je ne conçois pas un seul instant pouvoir m’en détourner comme l’a fait ma mère avec moi. On n’en est pas là, Jason et moi, même si nous avons des rapports réguliers, et dans l’idéal, j’aimerai ne pas avoir à impliquer un enfant dans un mariage censé durer trois ans, mais on ne choisit pas quand Mère Nature décide qu’il est temps. Ma peur de l’abandon vient de là, et je garde malgré moi cette peur de voir partir les personnes qui me sont chères. C’est pour cette raison que je me protège comme je peux, que je m’attache difficilement. Si c’est pour les voir me tourner le dos, ce n’est pas la peine… Quelque part, je protège encore cette gamine de treize ans que j’étais à l’époque.

« Mon père a été génial de bout en bout. Il a fait ce qu’il a pu pour me rendre heureuse, et essayer de me faire oublier que ma mère ne rentrerait jamais. Je crois qu’il s’en est un peu oublié… J’ai pas toujours été simple, je le sais. Il ne savait plus quoi faire pour me faire plaisir et me faire sourire et j’en ai un peu, beaucoup, abusé. Ce que je voulais, je l’avais. C’était la vie facile. J’avais jamais travaillé de ma vie avant que tu ne débarques dans la société où il travaillait et que tu le licencies. J’ai fait une piètre serveuse, mais sans diplôme, je pouvais pas vraiment prétendre à autre chose. Et mon père mérite mieux qu’une gamine qui passe sa vie à faire du shopping et qui connaît toutes les meilleures adresses pour passer une nuit de folie. »

Je ne sais pas pourquoi je suis soudainement prise de diatribe au point de me livrer comme ça alors que Jason n’a strictement rien demandé. Au fond de moi, j’ai envie de croire que je ne suis pas qu’une gamine superficielle, bonne qu’à boire des shots de tequila les mains dans le dos tout en portant une robe de grand couturier.

« Aujourd’hui mariée à un mec qui a mille fois plus d’argent que mon père n’en a jamais possédé, je me rend compte que j’ai toute l’allure de la femme entretenue. » Je jette un coup d'œil à Jason et je ne comprends même pas pourquoi il ne me regarde pas avec dégoût ou déception. « Sérieusement, Jason… Je sais pas à quoi tu as pensé en ayant cette idée de mariage, mais je crois que je suis loin de l’image de la femme avec qui tu aurais souhaité te marier. »

Il finira par se lasser, et puis, dans trois ans, il signera notre divorce et me tournera le dos à son tour parce qu’il mérite mieux que moi.
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