Rencontre hasardeuse et prometteuse [PV Blake]

Sujet: Rencontre hasardeuse et prometteuse [PV Blake] Lun 8 Oct 2018 - 14:11

Comme toute femme appartenant au show business, j’étais obligée de renouveler ma garde-robe. Enfin, si on pouvait dire que la lingerie que je portais lors de mes représentations faisait partie d’une garde-robe. De nouvelles collections étaient sorties et il me semblait être le bon moment pour renouveler mon stock, histoire que les habitués ne se disent pas qu’ils me voyaient toujours dans la même chose. Plus le temps passait, plus j’avais envie de mettre des sous-vêtements sexy et aguicheurs. J’ignorais pourquoi. Mais j’avais envie d’un peu de changement. J’avais exposé mon projet de racheter de la lingerie à mon manager qui n’y avait vu aucun inconvénient. Il n’était pas trop difficile à convaincre quand son membre se retrouvait perdu entre mes lèvres. Oui, je faisais tout ce qu’il fallait pour obtenir ce que je voulais. Mais ce n’était pas de la prostitution pour autant. Disons juste que je savais convaincre mon monde.

Je profitais d’une journée off pour aller faire du shopping dans mes boutiques préférées. J’avais dans mon sac la carte de crédit du Night Shine avec un budget d’achat plus que conséquent. Ce qu’il y avait de bien quand j’achetais mes propres tenues, c’était que je pouvais aussi les porter pour mon plaisir personnel. Ils étaient à moi. De la lingerie gratuite : qui pourrait dire non ? Surtout que je prenais énormément de plaisir à en acheter. Beaucoup plus que des vêtements. Dans mon jean slim, mes escarpins blancs et un débardeur qui me faisait un joli décolleté, j’avais relevé les mèches qui encadraient mon visage dans un chignon établi à la va-vite, laissant ainsi toute ma longueur tomber simplement dans mon dos.

J’arpentais tout un tas de boutique afin de trouver les ensembles qui me faisaient rêver et qui feraient rêver celles et ceux qui voulaient me voir danser. Oui parce que même les femmes me réclamaient. Je n’avais rien contre elles. Elles n’étaient juste par mon genre. Mais je savais rester professionnelle et offrir la prestation qu’elles réclamaient, mais ça s’arrêtait là. Les heures filèrent et l’après-midi touchait presque à sa fin quand je remarquais que je n’avais rien mangé de la journée depuis mon petit déjeuné. Mon ventre commença à réclamer sa dose de nourriture. Je fis donc une pause à ma séance de shopping et me dirigeais vers un bar à salade que j’avais vu au cours de la journée et qui offrais un concept plutôt intéressant. Je ne faisais pas partie des filles qui prenaient réellement soin de leur ligne : comme tout le monde, je pouvais manger gras. Ce bar à salade m’avait attiré un peu plus tôt dans la journée et je ne voyais aucune raison valable pour ne pas y mettre les pieds.

Je fis le tour afin de composer mon repas. Plaçant dans mon bucket tous les aliments qui me faisaient réellement envie. On ne pouvait pas dire qu’il y avait foule à cette heure de la journée, aussi une fois que j’eus payée, je me trouvais une table en « terrasse » (oui parce qu’une table en terrasse dans un centre commercial, ce n’était pas trop une terrasse) et m’installais pour déguster mon deuxième repas de la journée.

Pourquoi avais-je décidé d’aller dans un centre-commercial ? Dieu seul le savait. Ce n’était pas dans mes habitudes. J’étais plutôt le genre à acheter en ligne ou encore à faire venir les boutiques chez moi. Après tout, je n’achetais que des vêtements sur mesure. Donc je n’étais clairement pas venu pour acheter des vêtements ou des chaussures, d’ailleurs. Non, j’avais sûrement eu envie de me balader. Donc, me voilà à flâner dans les allées du centre. Je m’arrêtais à un Starbucks pour commander un Frappucino à la vanille.
Je m’étais installé dans un fauteuil confortable, du côté de la vitre. Mais plutôt que d’observer les passants, j’avais pris mon téléphone et commençais à consulter mes mails professionnels, je répondais à des messages ou des appels. Même si je ne le montrais pas, j’étais très impliqué dans la société de mon père. Je me donnais à 200% pour que mon père voit que j’étais digne de lui. Lui et ma mère avaient tout fait pour faire de moi leur digne héritier, donc je me devais de le faire. Et forcément, pensant à mon père, j’en vins à me rappeler de son don de sperme qui avait abouti à ma chère demi-sœur, Dylan. Même si on se chamaillait, je l’appréciais. En fait, elle avait un caractère bien trempé. Elle me ressemblait assez… En même temps, elle avait du sang Donovan. Je n’avais jamais parlé de cela à mon père. Je n’en voyais pas l’intérêt, le connaissant, il n’aurait aucune explication à me donner et balayerait le sujet sans tenir compte de ce que j’aurais à dire. De toute façon, qui étais-je pour lui demander des comptes ?

Je terminais mon Frappucino et quittais le Starbucks. J’avais dans l’idée de rentrer chez moi lorsque je tournais la tête et je la vis. Snow, la stripteaseuse que j’avais ramené une nuit chez moi. Nous avions passé une nuit ensemble… Une nuit incroyable. Depuis, nous ne nous étions pas revus. Il faut dire que nous n’avions pas cherché à nous laisser nos coordonnées. Et même si je savais où la jeune femme vivait, je refusais d’y retourner. Je n’étais pas un harceleur ou un mendiant. Certes, j’avais aimé cette partie de jambes en l’air mais je n’allais pas me conduire comme un petit puceau amoureux !
Mais Snow était devant moi, je pouvais bien la rejoindre, après tout, nous nous étions quittés en de bons termes… Rangeant mon téléphone dans la poche de ma veste en cuir, je m’approchais de la jolie stripteaseuse. Je posais la main sur la chaise qui lui faisait face avant d’ajouter :

« Bonjour, cette place est-elle prise ou je peux m’asseoir et discuter avec toi ? », un sourire charmeur aux lèvres.

Faire du shopping était une de mes activités favorites. Même si j’achetais majoritairement de la lingerie pour le Night Shine, j’aimais penser aux réactions que je pourrais susciter lorsqu’on me découvrirait vêtue dans les ensembles que j’achetais. Et à chaque fois c’était une belle récompense. Quand les hommes restaient stoïques face à moi, cela voulait dire qu’ils étaient gays ou bien qu’ils étaient profondément insensibles… Ca avait tendance à me refroidir lorsque je me retrouvais face à un homme qui n’en avait strictement rien à faire de mes charmes. Du coup, je faisais une prestation médiocre parce que je n’avais pas envie de tout donner pour quelqu’un qui s’en moquait totalement.

Après mes emplettes, je m’installais sur la terrasse d’un bar à salade où j’avais décidé de me sustenter. C’était la première fois que je mettais les pieds dans ce restaurant, mais le concept de confectionner soi-même sa salade était fortement intéressant. Mes sacs tout autour de moi, je commençais à savourer tranquillement mon plat, ne faisant pas plus attention que ça à mon entourage. Le centre commercial n’était pas blindé, pour une fois, alors j’aurais presque pu avoir le temps de dévisager chaque personne passant devant moi. Mais faire du commérage ou me préoccuper de ceux qui m’entouraient n’était pas spécialement une de mes particularités. C’était pour cette raison que lorsqu’une silhouette apparut devant moi, mon cerveau mit du temps à comprendre que quelqu’un se tenait devant moi.

Je levais les yeux jusqu’à arriver au visage de cette personne et celui de Blake apparut, souriant, ses yeux bleus pétillant de malice. Je retirais la fourchette de ma bouche. Qu’est-ce qu’il faisait là ?! Lorsqu’il ouvrit la bouche, un frisson me parcourut et mon bas-ventre se contracta aux souvenirs de cette nuit torride que j’avais passé à ses côtés. Le son de sa voix me rappela les sons virils qui s’échappaient de ses lèvres lorsqu’il était profondément enfoncé en moi. Une bouffée de chaleur m’envahit, mais je ne perdis pas la face. J’avalais ma bouchée de salade.

— Quelle bonne surprise, lançais-je. Qui aurait cru que le grand Blake Donovan faisait du shopping ? Ma voix était légèrement sarcastique, mais je ne continuais pas plus en avant sur le fait de l’embêter parce qu’il avait de l’argent et qu’il pouvait surement engager quelqu’un pour acheter ses vêtements. Installe-toi, je t’en prie.

Manger seule ne me dérangeait pas, contrairement à d’autres personnes qui refusaient de s’installer dans un restaurant s’ils l’étaient. Mais avoir une compagnie ne se refusait pas pour autant.

— Tu as déjà manger ? demandais-je. Si t’as faim, tu peux aller composer toi-même ta salade.

Je n’étais absolument pas du genre à flâner dans les centre-commerciaux. Non, moi j’étais plutôt le genre à faire venir des stylistes chez moi qui me proposeraient de nouvelles collections. A la limite, je pouvais commander sur Internet quand vraiment je trouvais une pièce intéressante mais acheter dans un magasin comme le commun des mortels… Jamais de la vie ! Par contre, pour manger des cochonneries, c’était l’endroit idéal. Pour le coup, je m’étais contenté d’un Frappuccino mais je commençais à songer à une glace ou une crêpe au Nutella et au Kinder Bueno. J’aimais bien ces trucs hypers sucrés. Pas tous les jours mais de temps en temps, c’était une envie qui me prenait.
J’avais fini par m’installer à une table où je pus déguster ma boisson tranquillement. J’avais fini par me concentrer sur certaines affaires que mon père m’avait confiées. J’étais tellement impliqué qu’il m’arrivait de travailler en dehors de mes heures de travail ou pendant mes cours à la fac. Mon objectif était de prouver à mon père que j’étais digne d’être son successeur dans l’entreprise. Pour cela, j’étais prêt à bosser dur, très dur. Je savais bien que je donnais l’image d’un playboy qui passait son temps à s’amuser. Mais ça, ce n’était que l’image que je donnais au monde. En réalité, j’étais du genre à travailler dur pour obtenir ce que je voulais. Il m’arrivait parfois de ne dormir que trois heures par nuit pour pouvoir finir de boucler des dossiers. Alors que je pensais rentrer chez moi, je vis une personne qui m’étais familière. C’était Snow… Nous avions passé une nuit ensemble et je devais l’avouer, elle m’avait marqué. Si je pouvais recommencer… Je n’aurais refusé cela pour rien au monde ! Je m’étais donc approché et lui avais demandé si je pouvais m’installer avec elle.

« Je suis un homme plein de surprises, tu sais ? dis-je en m’installant face à elle. »

Une fois installé, je ne pu m’empêcher de la détailler discrètement. La première fois que j’avais rencontré Snow, elle était à moitié nue et j’avais remarqué sa beauté. Mais à la lumière du jour et, surtout, à la vue de tous, Snow restait tout aussi belle maintenant qu’elle était habillée. Elle avait relevé ses cheveux en un chignon qui mettait en valeur la finesse de son visage. J’avais presque envie de l’embrasser dans le cou. Allez savoir pourquoi cette envie était venue, ce n’était pourtant pas mon genre de faire ça ! En tout cas, Snow n’en demeurait pas moins belle…

« Non, j’ai déjà mangé merci. Alors, comment te portes-tu depuis la dernière fois ? »

J’avais un sourire charmeur aux lèvres mais mes yeux pétillaient de malice. Nous savions très bien de quelle dernière fois je parlais. Il n’y en avait qu’une et c’était cette fois où nous avions couché ensemble.

J’entame à peine ma salade que j’ai composé moi-même que j’ai la bonne surprise d’être interrompue par Blake Donovan. Le son de sa voix a des effets imprévus sur mon corps, surtout dans le creux de mon ventre. Il faut dire aussi que j’ai passé une agréable nuit en sa compagnie. Ça faisait longtemps qu’un homme ne m’avait pas autant satisfait que lui. Cependant, je ne m’attendais pas vraiment à le recroiser. New York est une grande ville. Quelle est le pourcentage de chance qu’on se croise au même endroit et au même moment ? Je l’invite cependant à s’asseoir, ne voulant pas être impolie. Et puis, je ne vois pas non plus pourquoi je le repousserai.

— Je vois ça, je réponds.

Alors que j’enfourne ma première bouchée de salade, je le détaille avec attention. C’est vrai qu’il est plutôt bel homme. Et un homme qui enchaîne les conquêtes. Avec une belle gueule comme la sienne, ce n’est pas étonnant. Qui n’en profiterait pas ? Je lui signale que s’il a faim, il peut toujours aller se chercher une salade pour me tenir compagnie, mais son estomac est apparemment déjà plein. Je hoche la tête et continue de manger tranquillement tandis qu’il me demande comment je vais.

— Très bien, j’affirme. Et toi ? Comment vont les affaires de papa ?

Le jour de notre rencontre, ce cher Blake a eu l’excellente idée de me donner son nom de famille, comme si ça avait une quelconque importance à mes yeux. Donovan est un nom bien connu ici-bas. Mais est-ce que j’en ai quelque chose à faire ? Absolument pas. Des gosses de riche, j’en vois tous les jours. Ils sont sensiblement les mêmes : sans la fortune de leurs parents, ils ne sont rien, ni personne. C’est bien pour cette raison que j’ai un peu plus de respect pour ceux qui se lèvent tôt le matin pour aller bosser et gagner leur propre blé. Ceci dit, ça ne retire rien au fait que Blake a laissé un souvenir plutôt marquant…

Sujet: Re: Rencontre hasardeuse et prometteuse [PV Blake] Jeu 3 Mar 2022 - 22:27

Snow m’avait proposé de m’installer, ce que je fis avec plaisir. Si elle avait été une autre, je ne me serais pas déplacé pour venir la voir. Au contraire, je me serais dépêché de filer avant qu’elle ne me voie. Pour moi une aventure d’un soir ne durait qu’un soir. Pas besoin de remettre le couvert, sinon, certaines femmes s’attachaient et s’imaginaient une relation stable avec moi… mais je ne pouvais être l’homme d’une seule femme, il y avait tant de femmes à satisfaire. Pourtant, avec Snow s’était différent. Sûrement parce que je savais qu’elle ne cherchait pas à avoir un petit ami. Et puis le souvenir de nos ébats m’avait marqué. Rien qu’à cette pensée, je sentais que mini-moi se réveillait. Mais ce n’était ni le moment, ni le lieu donc je lui ordonnais mentalement de retourner à sa sieste tandis que je répondais à la question de Snow :

« Eh bien, je dois encore régler quelques affaires. Je pense que je vais y passer un petit moment, d’autant plus que je dois encore réviser pour mes partiels. »

Une chose que mon père m’avait appris était que je ne devais jamais révéler mon véritable visage. Pour le monde, j’étais un fils à papa, fêtard et que je ne pouvais pas passer une nuit seule. La vérité était tout autre. Bien sûr que j’aimais m’amuser et draguer, mais mon avenir était bien plus important. Il m’était arrivé de faire croire que j’étais en compagnie d’une femme alors qu’en réalité, je révisais ou je travaillais sur un projet d’entreprise. Et puis, plus je passais de temps hors de chez mes parents, plus je réfléchissais à l’éventualité de créer ma propre entreprise… Après tout, même si mes parents m’avaient eu pour faire de moi leur parfait héritier, rien ne m’empêchait de les envoyer balader pour devenir ce que je voulais… Je devais avouer qu’après avoir accordé l’asile à ma chère demi-sœur, j’avais commencé à réfléchir à cette possibilité. Je ne voulais pas juste être la marionnette de mon père et puis… ce n’était pas comme si je le portais dans mon cœur… Je n’avais pas réellement d’attache avec mes parents. Voilà ce qui y arrive quand on ne s’occupe pas de son enfant…

« Et toi ? Comment se passe tes soirées ? »

Bon, je me doutais qu’elle devait être bien occupée avec des clients habituels et les occasionnels. Et une partie de moi ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la jalousie. Pas une jalousie maladive ou excessive, juste un peu de jalousie. Après tout, elle pouvait coucher avec un autre homme… bien sûr, il ne serait jamais aussi doué que moi mais tout de même. Je n’aimais pas trop cette idée. Mais je ne le montrais pas et je reléguais cette pseudo jalousie à sa place : le fin fond de mon esprit.

Sujet: Re: Rencontre hasardeuse et prometteuse [PV Blake] Mar 4 Oct 2022 - 8:20

Ce n’est pas dans mes habitudes d’être aussi chaleureuse avec quelqu’un qui fut un de mes clients. J’ai plutôt pour habitude de me tirer silencieusement, escarpins en main, et de reprendre ma vie là où elle s’est arrêtée. Des clients, j’en ai recroisé. Certains à qui j’ai offert des sourires polis, signifiant clairement que les choses se sont terminées à peine avaient-elles commencé, et d’autres, j’ai fait comme si je ne les voyais pas. Surtout quand certains n’ont pas de scrupule à vouloir me saluer en compagnie de leur copine/femme. Ceux-là me dégoûtent totalement. S’ils pensent que je ne vois pas la marque d’alliance à leur doigt, ils se fourrent le doigt dans l'œil. A moins de vivre dans le noir et de ne jamais sortir de chez soi, on porte toujours un bronzage. Aussi minime soit-il. Personnellement, je n’ai pas, ou peu, de scrupule à avoir une quelconque liaison avec un homme casé. Ce n’est pas de ma faute s’ils ne savent pas être fidèles. Je ne suis pas la cause de cette déviance. Ils la portent déjà en eux.

Blake fait sans doute partie de ceux qui assument cette déviance. Il n’est pas l’homme d’une seule femme et il assume ce fait. Sûrement est-ce pour cette raison qu’il n’est engagé dans aucune relation dite “stable”. C’est pas plus mal, au final. Au moins, il n’a à mentir à personne. Je sais à quoi m’en tenir avec ce type de personne. Et c’est très bien comme ça. Aucune illusion, aucune désillusion. Picorant ma salade, je lui demande comment vont les affaires de son paternel. Non pas que cela m’intéresse réellement. Je ne peux, cependant, pas m’empêcher d’être sarcastique à ce propos. Je l’entend encore me clamer qu’il est LE Blake Donovan, brandissant ainsi richesse et pouvoir en même temps juste sous mon nez. Espérant sûrement m’impressionner ou je ne sais quoi. Sauf que ça ne marche pas. Ça ne marche jamais, à vrai dire.

— Je vois. Un emploi du temps de ministre.

Je ne peux pas empêcher un petit rictus de venir ourler mes lèvres carmins quand je songe que ce grand dadet, à son âge, est encore dans ses études. Sans aucun doute pour prendre la suite de papa lorsque celui-ci passera l’arme à gauche. De bons gros diplômes inutiles puisque je suis intimement convaincue qu’il pourrait déjà faire office de big boss, s’il en avait envie. Je ne doute pas qu’il faut pouvoir justifier sa place dans son monde.Ce qu’il y a de bien dans le mien, c’est qu’un diplôme n’est pas synonyme de valeur. Et je préfère largement cela.

J’enfourne un petit morceau de poulet froid entre mes lèvres lorsque Blake vient s’enquérir de mon travail. Je relève vers lui mes ciels et cherche brièvement à savoir si c’est une question intéressée ou non. Son visage est aussi hermétique que s’il m’avait demandé si j’avais bien dormi. En même temps, à quoi d’autre est-ce que je me serais attendue de sa part ? Rien de plus, et rien de moins.

— Très bien, je réponds. Le boulot,quoi.

Que puis-je dire d’autre ? J’adore mon job, je ne vais pas mentir là-dessus. Chaque jour est un plaisir d’aller travailler. Ça n'a jamais été un calvaire, même avec les clients les plus pénibles car au final, on est en sécurité. Il y a toujours un agent qui s’assure que nous sommes tous bien traités. Bien sûr, j’en ai déjà vu certains dont les pieds ont décollé du sol avant d’être lourdement mis à la porte, mais au final, aucun d’entre nous n’a jamais subi de sévice. Et ce qu’on fait à l’extérieur, en fin de compte, ne regarde que nous. Prendre du plaisir avec Blake était un bonus. Un excellent bonus, je ne le nierai pas. Mais ça ne se passe pas à chaque fois, et surtout, je choisis minutieusement mes partenaires. Je ne me jette pas aux pieds de n’importe qui. Je ne suis pas désespérée à ce point. En plus d’être beau et désirable, Blake m’a donné un sentiment de confiance. On était là pour la même chose - même si on ne va pas dans une boîte de strip-tease pour tirer un coup, en général. Si je n’avais pas l’esprit aussi libéré, il aurait probablement dû aller chercher satisfaction ailleurs une fois ma représentation terminée. Disons que nous nous sommes mutuellement donnés ce dont l’autre avait besoin à l’instant T.

— Actuellement, je travaille sur une nouvelle chorégraphie, si tu veux tout savoir. J’essaie d’innover tous les mois, histoire de ne pas offrir trop de redondance. Et ça élargit mon panel d'offres.

On ne fait pas que se trémousser. Tout du moins, je ne fais pas que me trémousser. Initialement, je désirais être danseuse professionnelle. J’étais bien partie pour aller loin dans ma carrière : intégrer les meilleures écoles, faire des représentations mondiales. J’étais une des meilleures dans mon domaine. Je pensais avoir fait le tour de mon expertise lorsque j’ai découvert le pôle-danse. J’étais loin du compte. Alors, aujourd’hui, je n’ai pas la vie sous les projecteurs que je me serais imaginée à l’âge de quinze ans, mais je prends mon travail au sérieux. Je n’invente pas une chorégraphie sur l’instant T. Je la travaille pendant des semaines avant de la proposer. Je suis bien plus impliquée que ce qu’aucun autre ne le serait à ma place.

Je n’avais absolument pas prévu cette rencontre. Sur un coup de tête, j’avais décidé de me rendre au centre-commercial et c’est ainsi que j’avais croisé Snow, une strip-teaseuse m’ayant tapé dans l’oeil une nuit où j’avais décidé de passé un agréable moment. Et après une danse qui m’avait laissé sur ma faim, je lui avais proposé de venir chez moi. Elle avait accepté… Nous avions passé une nuit à nous envoyer en l’air comme des bêtes. Après cette nuit, Snow était partie et je ne l’avais plus revu. Par moment, j’avais envie de retourner sur son lieu de travail. Je voulais la regarder danser et l’emmener à nouveau chez moi. J’avais envie de l’avoir à nouveau sous moi, la sentir frissonner, l’entendre gémir…

Mais, je m’étais empêché de le faire. J’étais Blake Donovan, un séducteur enchaînant les femmes. Pas un jeune puceau qui s’amourachait de la première femme qui acceptait de coucher avec lui. Pourtant, la belle blonde était restée dans mon esprit. Je ne saurais dire pourquoi mais elle avait réussi à capter mon attention. Maintenant que j’étais face à elle, je saisissais ma chance pour en savoir un peu plus sur elle. Je remarquais néanmoins la pointe d’ironie quand elle me répondit. Avec son métier, Snow devait avoir l’habitude d’entendre des hommes se vanter de leurs métiers, de l’argent qu’ils gagnaient, de la marque de leur voiture et compagnie. Mais, suivant le conseil de mon père, je me refusais de donner de potentielles armes pour m’abattre. Je devais paraître bien plus fort que je ne l’étais. Oui, je travaillais pour mon père mais ce que je ne disais pas, c’est que je n’étais pas un haut placé. En réalité, j’étais manager d’une équipe, un emploi qui correspondait à mon niveau d’études actuel. Bien sûr que je pouvais avoir un meilleur poste, arrêter mes études. Mais, je ne voulais pas être plus redevable envers mon père que je ne l’étais déjà. Ma simple naissance faisait que je le devais beaucoup trop. Et si au départ, je n’étais pas trop gêné par cet état de fait, j’étais de plus en plus réticent à n’être que le fils Donovan.

« Te moque pas, tu n’as idée du mal que je me donne. Être moi est bien plus compliqué qu’il n’y paraît ! » lui dis-je en riant.

Je savais rire de moi-même. Et puis, Snow ne serait jamais aussi piquante et acerbe que ma jeune soeur, Dylan. Cette petite naine avait une langue aussi acérée qu’une épée à double tranchant. A côté, Snow était un chaton face un tigre blanc !

J’avais demandé à Snow des nouvelles concernant son métier. Elle m’expliqua qu’elle voulait s’essayer à une nouvelles chorégraphie afin de ne pas lasser les habitués, blablabla… Je m’en foutais de savoir quel enfoiré allait pouvoir bander en la matant et en bavant sur sa table ! Au fond, j’étais un peu jaloux… Juste un peu… Mais je gardais un visage neutre et impassible. Je portais mon gobelet à ma bouche et bus un peu de ma boisson. Je n’avais pas le droit de jouer les hommes jaloux, après tout, Snow n’était qu’une aventure d’un soir. Nous n’avions pas de relation… Aucun de nous ne cherchait à avoir une relation stable. Alors pourquoi je ressentais cette jalousie ??

« Une nouvelle chorégraphie ? Intéressant… Je viendrais voir ça un de ces soirs. »

Je lui lançais un regard lourd de sens. Si je venais, il y avait des chances pour que je veuille à nouveau la ramener chez moi. Et une fois chez moi…

Le sarcasme, c’est parfois tout ce qu’il nous reste dans la vie. Cela évite les situations compromettantes, ou bien celles qui mènent aux peines de cœur. Être une strip-teaseuse ne fait pas de moi une pute. Je ne couche pas avec tous mes clients, et je ne suis pas payée pour ça. Je suis payée pour danser et satisfaire visuellement. Pour faire le show, ni plus, ni moins. Je m’accorde certains extras, de temps en temps. Parfois, mon flaire me fait défaut et je suis vite déçue. Parfois, je tombe sur un homme aux capacités mémorables, et c’est tant mieux pour moi. Au moins, je passe un bon moment. L’homme qui se tient devant moi fait partie de cette seconde catégorie. Une nuit de baise mémorable, et un retour à la réalité le lendemain matin sans espoir d’un plus. Je suis certaine que Blake a mis dans son lit bien plus d’une femme qui espérait une relation à long terme. N’importe quelle fille serait folle de joie de pouvoir parader à son bras tout en se ventant d’avoir pêché un gros poisson. En plus d’être beau, il est riche. Il a tout pour lui, et il a raison d’en profiter. J’en ferais autant, à sa place. Et c’est peut-être parce que j’arrive à me mettre à cette place que je sais précisément à quoi m’attendre avec lui. Je ne me fais pas d’illusion. Il a pris son coup, j’ai pris le mien. Bisous, au revoir.

Je ne peux pas m’empêcher de me moquer un peu de lui lorsqu’il me fait la liste des choses qui occupent tout son temps. Je sais qu’il passe sous silence les coucheries. Pas par pudeur, mais parce que Blake n’en fait pas une affaire d'État. Pour lui, cela va de soi. Des hommes comme lui, j’en connais des tas. Il est loin d’être exceptionnel, ni unique. Sauf que chacun d’entre eux se le croit. C’est le plus triste, en fin de compte, dans cette histoire. Alors les petits discours dans ce genre, j’en entends un grand nombre. En règle générale, je ne m’en mêle pas des masses, mais parce que je ne suis pas forcément amenée à croiser de nouveau ces hommes. Ou alors, une fois de temps en temps. Mais pour Blake, je peux bien faire une exception. Ce genre de situation est rare.

— Tu as raison : je ne sais pas ce que c’est que d’être toi. Et pour rien au monde je ne souhaite l’être.

Chacun a son lot de complication selon son rythme de vie. Ce n’est pas parce qu’on est un fils à papa qu’on a des problèmes plus importants que ceux qui se trouvent en bas de l’échelle de la société. Ce sont des problèmes à différents niveaux, avec certains plus existentiels que d’autres. Personnellement, faisant partie du bas peuple, les problèmes des riches me semblent à mille kilomètres des vrais problèmes. Mais qui suis-je pour juger ? Rien que la comparaison de mon travail avec le sien suffit à lui-même. Parce que Blake me rend la politesse de s'intéresser à mon travail - ou plutôt à mes soirées, pour reprendre ses termes. Je ne sais pas s’il cherche à savoir si j’ai couché avec d’autres clients depuis nos étreintes charnelles, mais dans tous les cas, j’estime que cela ne le regarde pas. Je fais abstraction de ce petit point pour l’informer que je travaille sur des nouvelles chorégraphies afin de renouveler un peu mon show. J’aime bien trouver de nouvelles idées, et avoir de nouveaux défis. Ça pimente un peu le jeu. Et puis, la monotonie, ce n’est pas pour moi.

— Tu sais qu’à partir du moment où tu payes, tu peux venir quand tu veux.

Je me place volontairement en marchandise. A ce jour, Blake n’est qu’un client avec qui j’ai eu plusieurs orgasmes. S’il souhaite découvrir ma nouvelle chorégraphie, il sait précisément ce qu’il doit faire. Peut-être qu’un jour il entrera dans la case de mes habitués. Pour le moment, il n’a qu’une seule visite à son actif, on ne peut pas vraiment dire que ce soit le cas. Même si, je dois bien avouer que Blake ne ressemble absolument pas aux autres. Lui, il ose venir me trouver en plein centre commercial pour discuter avec moi. D’autres clients auraient tout simplement changé d’endroit ou fait semblant de ne pas me connaître alors qu’ils ont bandé face à moi deux nuits plus tôt. Ce genre de comportement ne me touche pas des masses, on ne va pas se mentir. Mais au moins, Blake cherche un tant soi peu à se distinguer.

La nuit où j’étais entré dans ce club de strip-tease, je n’avais pas pensé que je désirerais une des danseuses avec autant de force. Repartir avec l’une d’entre elles, pourquoi pas. Mais l’effet que la jolie blonde avait eu sur moi était tout simplement dévastateur. J’avais adoré chaque minute passée avec elle. Notre nuit de galipettes s’était terminée au petit matin, quand Snow m’avait expliqué qu’elle devait s’en aller. Bien que j’aurais voulu qu’elle reste encore, je ne l’avais pas retenu. Après tout, en dehors de moi et de son emploi, elle avait une vie. Peut-être un petit ami ou un enfant à s’occuper. Peut-être même qu’elle dansait autour d’une barre d’acier pour subvenir à des fins de mois difficiles ou même pour pouvoir démarrer une nouvelle vie, ailleurs, loin de moi et de mes putains de pulsions sexuelles ! Ok, je devenais légèrement hystérique. Mais il valait mieux ça qu’être jaloux, non ?

Snow continua à se moquer de moi, et je ne pus m’empêcher de rire doucement, baissant la tête. Décidément, toutes les femmes entrant dans ma vie ne peuvent s’empêcher de me faire tourner en bourrique. A croire qu’elles se sont passées le mot ! Pourtant, venant de Snow, je le prends à la légère. Contrairement à Dylan qui lançait des piques venimeuses ou le ton passif-agressif de ma chère mère, Snow ne le faisait sûrement pas avec de mauvaises intentions. Du moins, c’est ce que je me disais pour me rassurer. Snow n’était pas comme les femmes que j’avais rencontré avant elle. D’habitude, je n’avais pas beaucoup à faire pour les ramener dans mon lit. Et je savais qu’à tout moment, je pouvais en appeler une, voire plusieurs, pour partager un nouveau moment d’intimité. Mais Snow avait l’air si indifférente, si détachée… je douterais presque de la nuit passée avec elle, si je n’étais pas sûr de mes capacités sexuelles ! Ça en devenait presque frustrant… Et en même temps, c’était potentiellement ce qui me fascinait chez elle. Je sentais bien qu’à ses yeux, je n’étais qu’un client de plus. Un homme de passage avec qui elle avait prit du très bon temps. Mais mon ego de mâle alpha voulait plus, tellement plus que ce qu’elle me donnait actuellement !

« Ce conseil n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, je vais finir par devenir un de tes habitués, tu sais… »

Je n’avais pas honte de l’avouer. J’avais adoré la voir danser. Sur la scène, elle avait eu un petit quelque chose en plus que les autres filles, un truc qui m’hypnotisait. Quand je voyais son corps remuer avec sensualité, je ne pouvais détacher mon regard de ses courbes, de ses cheveux volant au rythme de ses mouvements. Son regard avait emprisonné le mien. Alors oui, j’étais prêt à payer une fortune pour la voir danser à nouveau, surtout si c’était l’unique façon pour moi de m’envoyer en l’air à nouveau avec elle. Mais n’étant pas non plus un adolescent en rut face à elle, je tentais tout de même une approche, en espérant qu’elle fonctionne.

« Mais, je t’avoue que j’aimerais te revoir autrement que sur la scène. Peut-être à un dîner ou un café, un de ces jours, si ça te dit… »

Des hommes comme Blake, j’en côtoie tous les jours. Ils se vantent sans vergogne de leurs statuts dans la société, brandissent leurs cartes de crédit sans la moindre hésitation, et pensent très sincèrement avoir tout pouvoir sur les autres. Ce qu’ils oublient, pour les gens comme moi, c’est qu’on est payés pour la prestation qu’on leur offre, et non parce que leur présence nous l’impose. Je n’ai pas de scrupule à me montrer moqueuse auprès de mon coup d’un soir. La seule chose qui différencie Blake des autres, c’est qu’il s’est montré assez mémorable. Il y avait longtemps que je n’avais pas autant pris mon pied. La nuit a été longue, constituée de galipettes à n’en plus finir. J’ai été culbutée comme jamais, je dois bien l’avouer. Aussi bien en long, en large et en travers. Cependant, est-ce que ça doit changer quoi que ce soit ? Ou bien est-ce que ça fait de lui quelqu’un de privilégié ? J’ose bien espérer que non. Même si je ne dirais pas non à une nouvelle séance de sexe avec lui, il reste avant tout un client. Il peut bien venir autant de fois qu’il le souhaite au Sugar Town, du moment qu’il paye, il aura le droit d' avoir accès à mes services.

— Alors dépêche-toi vite de prendre rendez-vous, je suis très demandée, tu sais ? dis-je avec un petit air mutin.

Sans fausse modestie, c’est vrai. Je ne suis pas la seule strip-teaseuse du Sugar. Je ne suis pas non plus la seule à avoir des tas d’habitués. Je ne suis pas exceptionnelle dans cette entreprise, car les clients ont des préférences physiques que je ne présente pas forcément comme par exemple la couleur des cheveux ou le genre, mais j’ai une bonne petite liste. Je pense que tant qu’on ne travaille pas dans le milieu, on n’a pas idée d’à quel point on est sollicités quotidiennement. De prestation VIP à une simple séance d’effeuillage pour un anniversaire, un enterrement de vie, ou juste pour une soirée entre potes, il y a de quoi occuper un planning hebdomadaire. Et ce, toutes les semaines de l’année. J’ai un métier à plein temps, un salaire honorable, une bonne couverture santé, et des vacances. Que puis-je demander de plus ?

Je termine mon repas que je fais passer avec une gorgée d’eau lorsque Blake me prend de court en me faisant part de son désir de me connaître autrement que sur une scène. Je prends le temps de reposer ma bouteille d’eau vide sur mon plateau avant de le détailler. Ca, ce n’était pas prévu au programme… Je suis bien embêtée maintenant. Ce n’est pas le premier à me vouer une “obsession”... Certains ont dû être blacklisté pour ma propre sécurité. Blake est différent des autres en bien des points, mais ça m’embêterait de devoir demander des mesures de sécurité à l’avenir…

— Ecoute, je suis flattée mais entendons-nous bien : ce qu’il s’est passé l’autre soir n’était que du sexe. Rien de plus, rien de moins. Je ne veux pas sous-entendre que tu cherches autre chose, je ne suis pas présomptueuse à ce point, mais j’évite les attaches pour des raisons évidentes. Je marque une légère pause avant de reprendre : J’aime mon travail et si je n’ai personne dans ma vie c’est pour éviter une quelconque scène de jalousie à cause d’une danse un peu trop lascive sur un parfait inconnu. Donc je ne pourrais jamais t’offrir plus.

J’ai vu trop de mes collègues aussi bien masculins que féminines se retrouver larguer par leur compagne et compagnon à cause de crise de jalousie. Malgré la fidélité, la jalousie a toujours fini par prendre le dessus à un moment ou à un autre.

Snow m’attirait plus que les autres femmes qui étaient passées dans mon lit. Avant elle, j’avais connu de très belles femmes, tout aussi sexy et attirantes. Mais Snow avait quelque chose de plus que ces femmes. Elle me résistait et, comme un papillon face à une flamme, je fonçais droit sur elle. Je risquais très certainement de me brûler les ailes mais j’étais un peu con. Je ne pouvais résister face à un challenge. Plus elle me fuyait, plus je la désirais. Peut-être que si elle avait été à mes pieds comme toutes les autres, je me serais dépêché de m’éloigner d’elle, la fuyant comme la peste. Et pourtant, malgré la nuit incroyable que nous avions passé, j’en demandais plus encore. Bien plus qu’être un coup d’un soir ou un client parmi les autres. Je voulais marquer son esprit, lui laisser une trace indélébile…

« J’espère que tu me feras une petite fleur en ne me faisant pas attendre trop longtemps. »

Je lui fis un sourire. Je n’allais pas jusqu’à lui demander de passer en premier sur sa liste de clients. Je savais qu’elle ne m’accorderait pas cette faveur. Mais par contre, peut-être que j’avais une chance d’être bien placé sur sa liste. Après tout, je pensais pouvoir affirmer qu’elle avait passé une excellente nuit à mes côtés. Ce souvenir la conduirait peut-être à vouloir recommencer rapidement. J’avais bon espoir, il faut dire que j’avais veillé à ce qu’elle sorte de chez moi en étant pleinement satisfaite et comblée. Mais Snow était une travailleuse du sexe. Et en plus de cela, c’était une femme sublime qui pouvait mettre à ses pieds n’importe lequel de ses clients. Je ne savais pas quel genre de clientèle elle avait. Je ne savais pas si elle avait des clients variés allant du petit vieux incapable de faire dresser le cobra au jeune puceau cherchant du frisson. Ou si elle avait une liste restreinte selon des critères. Et plus encore, je ne savais pas si c’était une habitude chez elle de se taper un client. Snow était une strip-teaseuse, pas une prostituée. Ce qui s’était passé chez moi était un extra qui ne rentrait pas dans sa prestation… je n’étais peut-être pas le seul à avoir bénéficier de ce bonus… deux sentiments se disputaient la première place : la jalousie et la fierté. Même si la fierté était une cousine de la jalousie… l’idée qu’un autre homme puisse la toucher me donnait des envies de meurtre mais en même temps… si ce n’était pas le cas, je me sentais comme privilégié d’avoir eu l’occasion de passer une nuit plus que torride avec la jolie blonde. Je regardais ses lèvres pulpeuses et une image d’elle à genoux devant moi, ses lèvres enserrant mon chibre s’imposa. Et je savais à quel point elle était douée… une douce chaleur s’installa dans mon bas ventre. Si je continuais à fantasmer comme ça, j’allais finir avec un chapiteau ! Ce n’était pas le meilleur moment pour ça, surtout dans un lieu public où des enfants étaient présents !! Je chassais alors toutes les images obscènes de mes pensées pour me concentrer sur Snow.

« Et je ne te demande rien de plus qu’un agréable moment à passer ensemble, Snow. Je ne te demande pas en mariage, ni même une relation stable. Je suis le dernier homme à vouloir une petite amie ! » lui dis-je en rigolant.

J’avais une réputation de playboy à tenir. Ma jeune sœur adorée, Dylan, n’avait eu de cesse de me rappeler que j’avais une vie de débauchard, incapable de garder sa bite dans son caleçon. Et j’étais d’accord avec elle. Je n’avais pas envie d’une relation de couple stable… je finirais par m’ennuyer. Mais j’avais envie de revoir Snow, pour une raison qui m’échappait totalement, cette femme avait quelque chose en plus. Elle était sexy à en tomber par terre mais cette conversation rapide m’avait montré que Snow était pleine d’esprit et de répartie. Et pour une fois, j’avais aimé discuter avec une femme que j’avais mis dans mon lit. Les seules femmes avec qui je discutais, si on pouvait appeler ça comme ça, faisaient partie de ma famille : ma mère et Dylanou. Sauf que ma mère, je l’évitais parce qu’elle me rendait fou avec ses remarques à la con. Et avec Dylan… disons que j’aimais l’énerver. Elle n’acceptait pas notre lien du sang qui en faisait ma demi-sœur. Moi, en réalité, je m’en foutais mais c’était tordant de la faire bisquer quand je lui rappelais ce vilain secret de famille. Plus elle refusait d’admettre cette vérité, plus j’insistais sur ce point. Dylan était aussi têtue que moi ce qui donnait lieu à des discussions lunaires.
Snow aussi avait la répartie facile et j’avais bien senti ses piques. Mais elle n’était pas aussi redoutable que Dylan. Et puis, avec elle, je ne cherchais pas à la faire enrager. Et de son côté, elle n’essayait pas de faire de la vie un enfer. C’était agréable, en fin de compte. J’y prenais goût, d’où ma volonté de la revoir. Et si je devais être honnête, j’avais envie de me la faire encore. Désolé, je ne suis qu’un homme et face à une femme aussi sublime, j’étais faible. Je mettais mon cerveau en veille et laissais la partie sud de mon anatomie prendre le dessus…

Sujet: Re: Rencontre hasardeuse et prometteuse [PV Blake] Ven 5 Jan 2024 - 11:19

S’il y a bien une chose que je ne peux pas retirer à Blake, c’est d’avoir su combler la moindre de mes attentes et le moindre de mes désirs pendant notre seule et unique nuit. Ils sont rares ceux qui peuvent réellement se vanter de leurs prouesses sexuelles. Vous savez, ceux qui arrivent à faire chialer une fille pendant l’orgasme ? Non pas que je me sois mise à pleurer à chaudes larmes, n’abusons pas, mais son expertise est suffisante pour avoir un goût de reviens-y à la moindre occasion. Si j’avais été n’importe qui, il lui aurait presque suffit de siffler pour que j’accours. Mais je sais me maîtriser. Blake a simplement eu le droit à un traitement de faveur. Il n’a pas payé pour me sauter, il a payé pour avoir une danse VIP. Je l’ai autorisé à me toucher. Ce n’est pas dit qu’il puisse la prochaine fois. Je ne lui suis pas acquise. Et j’aime cette idée. Je ne veux pas être un magnifique trophée dans son tableau de chasse. Je ne veux rien de particulier venant de lui, pour être exact. Juste être deux personnes ayant vécu un moment hors du temps à se faire mutuellement du bien.

— Tu te doutes bien que ce n’est pas moi qui gère mon emploi du temps, je ricane. Appelle l’établissement, ils te diront ma prochaine dispo.

Je ne suis qu’une simple danseuse dans un établissement professionnel. Je fais aussi des prestations à l’extérieur lorsque c’est nécessaire mais je ne suis pas maître de mon agenda qui est géré par le service de réservation. C’est rare que mon planning soit vide, je l’avoue. Je suis plutôt demandée. Et bien loin d’être la seule dans ce cas. Je n’ai pas la prétention d’être unique ou bien la meilleure. J’aime ce que je fais, je danse pour le plaisir. Le reste, c’est que du bonus. Mais ça peut aussi être sujet à mauvaise interprétation. Certains pensent que je me prostitue en faisant cela alors que pas du tout. Combien de relations se mettent en place par le biais du boulot ? Deux membres d’une même boîte qui se mettent en couple ? Un client avec sa banquière ? Ce ne sont pas des cas isolés. Il y en a énormément. Pour ma part, j’évite toute relation sérieuse pour le moment. Les partenaires sont tous les mêmes : ils nous vénèrent, nous adulent, nous affirment que ça ne les dérange pas qu’on continue d’exercer notre métier, mais la jalousie finit toujours par se frayer un chemin. Et fatalement, cela mène à une rupture difficile. J’ai vu trop de mes collègues au fond du trou pour avoir envie de vivre la même chose. C’est ce que j’explique brièvement à Blake lorsqu’il me fait part de son souhait d’apprendre à se connaître autour d’un dîner ou d’un café. Je préfère mettre les choses à plat même si je suis persuadée qu’il n’est pas homme à vouloir se caser. Il fait définitivement partie de ceux qui veulent baiser le plus de femmes possibles.

— Dans ce cas, si nous sommes bien d’accord sur ces points-là, un café ou un dîner peuvent être envisageables…

Je fais exprès de bien préciser. Je n’ai pas envie qu’il pense que si j’accepte cette proposition, c’est pour qu’on couche forcément ensemble. Ce ne sera jamais forcément l’issue de prochaines rencontres. J’aime prendre du bon temps avec les hommes, mais ce n’est pas pour cette raison que je couche avec eux à la moindre occasion. Je profite de la vie, je ne suis pas un garage à bites. J’ai un minimum de respect pour moi-même. Blake a eu la chance d’être ma dernière prestation ce jour-là. S’il ne l’avait pas été, rien n’aurait pu prévoir qu’on couche ensemble. Il serait rentré chez lui, et en route aurait trouvé une autre femme à sauter pour le faire débander. Ou peut-être pas. Ma prestation aurait eu moins de contact physique et plus de contact visuel. Comme quoi, chaque événement ne tient qu’à un pas grand-chose.

Je ne peux m’empêcher d’observer Snow. Tout en l’air respire l’élégance, la grâce. C’est presque surprenant qu’elle soit strip-teaseuse. Je l’imaginerais plutôt sur une scène, à danser dans une tenue sublime. Je la verrais sur des affiches mettant en valeur sa beauté… Je ne dénigre pas son métier, je suis le premier à l’apprécier pourtant… j’ai du mal à comprendre ce qui l’a amené à se dénuder pour des types comme moi… Mais bon, ce n’est pas mon problème. Mon objectif actuel est de savoir si je pourrais avoir un moment privilégié avec Snow. Je la veux pour moi tout seul et je suis prêt à payer pour l’avoir. Snow joue la carte de la distance, de l’indifférence. J’ai du mal à y croire après la nuit que nous avons passée. Elle y a pris autant de plaisir que moi… Mais, je ne dis rien, j’accepte ses conditions. Après tout, je ne peux rien faire d’autre.

« J’appellerais alors… »

Je dois ronger mon frein. Pas le choix, même si j’aimerais l’avoir juste pour moi. Je ne suis d’autre qu’un client de passage pour la jeune femme. Un client et un plan d’un soir avec qui elle avait pris son pied. Contrairement à mes précédentes aventures, Snow n’a pas cherché à me revoir, ni même à m’appeler. Elle ne m’a pas couru après en espérant pouvoir passer une nouvelle nuit avec moi. Et même maintenant que je lui propose que l’on se revoie, elle ne me donne pas l’impression de voir plus. Elle me repousse, me fait comprendre que jamais nous ne formerons un couple. Mais je ne veux pas me poser. Non, je veux juste passer du temps avec elle, sans aucune prise de tête. Je ne peux pas être l’homme d’une seule femme, j’aime bien trop m’amuser pour ça. Donc je me dépêche de rassurer cette femme qui me donne des idées obscènes. Chaque fois que je pose les yeux sur ses lèvres charnues, j’ai envie d’y glisser mon chibre… Je veux le voir disparaître dans sa bouche jusqu’à ce que j’atteigne le paroxysme du plaisir. Mais Snow a été claire. Un dîner ou un café ne veut pas dire que nous finirons forcément par baiser ensemble. Je hoche la tête, acceptant qu’elle me tienne tête chaque fois qu’elle ne sera pas d’accord avec moi. Je ne sais pas si sa capacité à me résister m’attire encore plus ou m’agace. J’y penserais plus tard. Avec un sourire, je lui demande :

« C’est d’accord, alors puisque tu acceptes ma proposition, nous pouvons échanger nos numéros ? »

Je prends mes distances avec Blake. Il me semble que c’est un mal nécessaire pour que chacun reprenne le cours de sa vie le plus rapidement et le plus sereinement possible. Après une nuit passée avec lui à être prise dans toutes les positions possibles, je comprends qu’il puisse se vanter d’être un excellent coup - parce qu’il en est un - mais est-ce une raison valable pour lui offrir un passe droit sur tous les autres hommes qui aiment me voir danser pour eux ? Non. Je n’ai pas le loisir de mêler le plaisir avec le professionnel. Et je ne suis pas totalement certaine que Blake l’entende. C’est facile pour lui d’avoir tout ce qu’il veut. Il fait partie des biens nés de la société qui peuvent avoir ce qu’ils souhaitent d’un claquement de doigts. Mes origines à moi sont bien plus modestes, et on ne peut pas dire que mes parents soient franchement ravis que j’offre des danses sexy alors que j’aurais pu devenir danseuse professionnelle et voyager dans le monde entier. J’insiste donc sur le fait que s’il désire me revoir, il devra prendre rendez-vous comme tout le monde et réserver ma prochaine disponibilité. J’ignore quand elle aura lieu, je ne gère absolument pas mon planning. Sa perception du monde m’amuse autant qu’elle m’exaspère, mais il finit par capituler, et c’est tout ce que je cherchais.

Être en couple ou bien avoir une relation stable avec quelqu’un n’est pas dans mes priorités de vie. Je ne fais pas vraiment un métier engageant. Et puis, j’ai déjà vu à travers l’expérience de mes collègues ce que la jalousie peut détruire et très sincèrement je n’ai pas envie de vivre ça à mon tour. Je préfère préserver mon coeur plutôt que de voir l’amour se transformer en haine et en manque de confiance. A mon sens, ce sentiment doit être beau et pur. Le monde est suffisamment laid pour qu’il ait besoin, lui aussi, d’être impacté. Je ne suis pourtant pas contre, un jour. Mais pour le moment, je préfère profiter de ma passion. Je suis encore jeune pour songer à la stabilité d’une relation à long terme. J’ai encore de belles années pour moi. Pourquoi les sacrifierais-je pour quelque chose qui peut se terminer dans six mois ou un an ? Si j’ai des envies sexuelles, je suis totalement en mesure de trouver des hommes pour me satisfaire et reprendre ma vie là où elle se trouve.

Je sais au plus profond de moi que je suis une femme bien différente de celles que Blake a l’habitude de cotoyer. Il doit en avoir une foule qui attend impatiemment qu’il rappelle, ou alors il a un nombre incalculable de numéros de téléphone bloqués parce que fatalement, elles ont dû essayer de le rappeler. Ce n’est pas mon cas. Je n’ai pas cherché à le revoir non plus. J’aurais pu dénicher son numéro en allant voir le registre des clients, mais je ne l’ai pas fait. Ça ne m’intéresse pas. D’un autre côté, je ne peux pas non plus nier que je pourrais possiblement recommencer à coucher avec lui si l’occasion se présentait, mais je ne suis pas suffisamment désespérée pour en arriver à l’extrême de la supplication. Je ne désire aucune attache de sa part, et je préfère être claire là-dessus avant que nous sombrions dans une relation malsaine. Et même s’il m’assure qu’il ne recherche pas davantage de ma part que ce que je suis prête à offrir, je n’arrive pas à être totalement rassurée. Mon instinct me souffle que ce n’est pas forcément une bonne idée, mais qu’est-ce que j’encours à lui accorder un peu de temps pour un café ou un repas ? Il faut que je fasse preuve d’un peu plus de confiance.

— Décrocheras-tu si je t’appelle ou vas-tu me laisser languissante comme nombreuses de tes conquêtes ? je demande avec une pointe d’ironie dans le son de ma voix. J’espère ne pas faire trop de jalouses, je lance après lui avoir dicté mon numéro. J’aime pouvoir me promener dans les rues de New-York sans avoir à regarder constamment derrière moi pour prévenir d’un quelconque danger.

» Give me everything to night [pv Blake]
» Te fais pas de film ! [Blake]
» Are you kidding me ? I haven't family ! [pv Blake]