Dirty New-York

Qui a dit que le linge sale se lavait uniquement en famille ?
 
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 Tu m'as l'air perdu (pv Travis)

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Katy L. Walker

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MessageSujet: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyMer 30 Mai 2018 - 19:28

Il y avait des jours, comme ça, où on avait l’impression que rien n’allait correctement. J’avais la désagréable impression qu’aujourd’hui, je ne serais pas du tout productive parce que je n’arrivais à rien. Assise face à mon chevalet et ma toile, je n’avais pas l’inspiration nécessaire pour continuer à peindre. J’avais bel et bien le pinceau en main, mais il semblerait que l’inspiration n’était pas au goût du jour, malgré la musique excessivement forte qui résonnait dans mes oreilles. J’avais pourtant activé la bonne playlist, mais quand on avait affaire à un jour sans…. et bien c’était un jour sans. Ni plus, ni moins. Je rangeais ma toile et en sortie une toute neuve afin de laisser parler ma spontanéité. J’attrapais de nouvelles peintures et je changeai de playlist avant de remettre mon portable dans la poche arrière de mon mini-short.

Plusieurs heures s’écoulèrent lorsque je me reculais de ma toile et posais mes mains sur mes hanches afin d’admirer un peu mon chef d’œuvre. Qui n’en était clairement pas un, mais ce n’était pas bien grave parce que ça m’avait fait du bien d’envisager autre chose et surtout ça m’avait décompressé. Travailler sur une seule et même toile, ce n’était pas toujours facile puisqu’il arrivait souvent qu’à un moment donné, l’inspiration s’en aille pour mieux revenir après. Je rangeais la salle d’art et une fois que le matériel utilisé fut rangé, je quittais la salle en prenant soin de fermer la porte derrière moi. Je passais une main dans mes cheveux et sentis quelques gouttes de peinture encore fraîches s’étaler. Super ! Un bon shampoing s’imposait apparemment. Sauf que la journée de cours n’était pas terminée. Il me restait encore un cours pour terminer cette journée et il n’allait pas tarder à commencer.

Ma sacoche sur l’épaule, je pris la direction de l’amphithéâtre lorsque je remarquais un jeune homme qui avait l’air complètement perdu. Je ralentis le pas et le regardais avec plusieurs feuilles de papier dans les mains. Il n’avait pas l’air que perdu, mais aussi désorienté. Je me mordillais la lèvre inférieure et replaçais une mèche de cheveux derrière mon oreille avant de prendre la décision d’aller le voir. Ce qu’il y avait de honteux c’est que certains passaient, tout en le regardant, mais aucun ne s’arrêtait pour lui proposer son aide. Les gens étaient beaucoup trop égoïstes !

- Excuses-moi, fis-je lorsque je fus assez proche de lui. Je peux t’aider ? Tu m’as l’air un peu perdu.

Je lui offris un sourire bienveillant, ne faisant pas cas du fait que je ne le connaissais ni d’Eve, ni d’Adam, mais que pourtant, je le tutoyais avec beaucoup de naturel. J’espérais simplement qu’il ne s’agissait pas d’un nouveau prof qui venait de débarquer parce qu’auquel cas… je l’avais tutoyé et il aurait toutes les raisons du monde de me remettre à ma place d’étudiante.
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Travis K. Ford

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MessageSujet: Re: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyJeu 19 Juil 2018 - 20:06

Mon réveil sonna à 6h30 et je me levais d’un bond. J’étais à la fois excité et stressé. J’allais enfin aller à l’école ! Je pensais alors à Sarah… Si seulement elle me voyait, prêt à réaliser mon rêve ! C’était grâce à elle… Une larme coula le long de ma joue. Elle était toujours dans mon cœur, dans mes pensées. Mon psychiatre m’avait dit que je devais me laisser aller à mes sentiments, ne pas les refouler sinon je pouvais être sujet à des crises de colères terribles. Donc, chaque fois que je sentais les larmes monter, je les laissais couler. Tout en pensant à elle, je me préparais pour aller en cours. En dehors d’elle, je ne connaissais personne. J’avais une famille, bien sûr… Mais je refusais de penser à eux, surtout pas en ce jour où je réalisais enfin mon rêve. Non, je ne voulais surtout pas arriver en cours plein d’animosité… J’étais assez stressé comme ça.

J’enfilais un t-shirl, un sweat-shirt à capuche et mon jean préféré… Celui à déchirures, le premier que je m’étais acheté après avoir touché mon premier salaire. J’enfilais mes boots. Voilà ! J’étais enfin prêt à être officiellement étudiant en développement informatique. Je ne ressemblais pas en rien aux geeks que les séries que Sarah me montrait dépeignaient. Non, je me considérais comme un mec plutôt normal… En dehors de mon passé étrange.

Je sortis de mon petit studio et me dirigeais vers l’université. L’un des avantages à vivre sur le campus était que j’avais plus de temps pour dormir. Je rajustais mon sac en bandoulière sur mon épaule tout en terminant ma banane. Je devais me rendre au secrétariat afin de recevoir des papiers, dont mon emploi du temps.

Une fois que j’eus récupéré tous les documents qu’il me fallait, je me dirigeais vers… Où ? Aucune idée, je ne savais absolument pas où j’étais. Je jetais un coup d’œil au plan que l’on m’avait fourni… Sauf que je n’y comprenais rien. Je regardais autour de moi sauf que… Je devais être invisible car personne ne semblait remarquer ma présence… Jusqu’à ce qu’une jeune femme vienne m’aider. Je tournais la tête et… Je perdis mes moyens. Elle était tellement belle… Je me mis à bégayer, rougir avant d’essayer de reprendre une certaine contenance.

« Excuse-moi… Je voulais dire, je cherche la bibliothèque. Et je n’ai aucune idée où aller. »

Etant donné que je n’avais pas cours, je voulais en profiter pour essayer de rattraper mon retard. Et puis, j’avais envie d’être au calme sans tout ce monde…
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Katy L. Walker

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MessageSujet: Re: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyVen 17 Aoû 2018 - 8:15

L’avantage quand on avançait dans ses études c’était qu’il y avait de moins en moins d’heure de cours et plus de temps libre. Pour travailler, bien sûr. Mais moi, travailler, ça ne faisait pas partie de mon temps libre. Je l’occupais autrement, et notamment en peinture. Quand on avait une passion, on la vivait jusqu’au bout. C’était ainsi. Je pourrais passer des heures et des heures à peindre sans m’arrêter, oubliant même de manger. Des fois, j’étais obligée de mettre des sonneries pour que je me rappelle l’heure. À l’époque, ça avait beaucoup énervé mes parents que j’oublie de manger, mais depuis que j’étais partie de chez eux pour m’installer dans mon petit studio, je n’étais plus obligée d’afficher un air coupable quand mon estomac me rappelait à l’ordre pour que j’avale un morceau.

En me rendant à mon seul et unique cours de la journée, après avoir passé des heures à peindre sans me soucier un seul instant de ce qui m’entourait, je me reconnectais à la réalité pour me rendre compte qu’il y avait devant moi un jeune homme qui semblait complètement perdu. Peut-être un nouveau ? L’Université était particulièrement grande et c’était un peu difficile quand on débarquait au beau milieu de l’année au lieu du début où les premières années et les nouveaux arrivés en cours de route avaient le droit à une visite complète dans les moindres détails. Une visite particulièrement ennuyante mais qui pouvait s’avérer fortement utile quand même. Machinalement, je me dirigeais vers lui et lui demandais s’il avait besoin d’aide parce qu’il me semblait réellement perdu. Aussi le tutoyais-je par automatisme, ne pensant pas un seul instant qu’il pouvait éventuellement s’agir d’un prof. Bon, il n’avait pas la tête du nouveau professeur et il me semblait « trop jeune » aussi, mais il fallait toujours se méfier des apparences et du coup, je croisais les doigts pour ne pas avoir fait une boulette.

Il ne m’en tint pas du tout rigueur, bien au contraire, il me demanda où était la bibliothèque. Je lui offris mon meilleur sourire. J’avais eu raison, il était nouveau et était complètement perdu. Je remis mon sac correctement sur mon épaule.

- Viens, je t’y emmène si tu veux. L’Université est pas mal grande, mais tu arriveras à te repérer assez rapidement par la suite. Je m’appelle Katy, par ailleurs. Et toi ?
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MessageSujet: Re: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyDim 23 Juin 2019 - 19:17

Depuis que j’étais arrivé New-York, je m’étais baladé dans la ville et j’avais découvert avec plaisir que la ville ressemblait à ce que j’avais vu dans toutes les séries que Sarah m’avait montrées. Durant chacune de mes promenades, j’avais eu un pincement au cœur, une douleur sourde dans la poitrine. Si Sarah avait été là, on aurait pu faire toutes ces balades… Elle m’aurait été à m’adapter, à me réinsérer… Au lieu de ça, mon père me l’avait arraché et aujourd’hui, je devais faire face à tous ces changements seul. Bien sûr, je me savais capable de réussir le plus grand défi de ma vie. Simplement, j’aurais voulu que Sarah soit présente physiquement. Chaque jour, j’espérais qu’elle soit avec moi, qu’elle veille sur moi et que je la rendais fière.
Alors lorsque je m’étais rendue à l’Université, j’avais pensé à elle. Ca m’avait aidé à ne pas rebrousser chemin face à tous ces couloirs imposants qui semblaient mener nulle part et partout à la fois. Alors que je tentais de comprendre comment me rendre à la bibliothèque, une jeune femme vint à ma rescousse. Si j’avais pu, je l’aurais serré dans mes bras pour la remercier. Je n’avais pas osé demander mon chemin, toutes les personnes que je croisais avaient l’air soit très pressées soit trop occupés. Mais la jolie brune avait eu pitié de moi. J’avais eu un peu de mal à aligner mes mots mais après quelques bégaiements, j’avais réussi à lui expliquer que je souhaitais me rendre à la bibliothèque. La jeune femme me confirma alors que l’université était grande, mais d’après elle, je finirais par m’y faire et elle se proposa même pour m’accompagner. Puis elle se présenta à moi, elle s’appelait Katy.

« Merci, c’est super sympa. Je t’avoue que je ne savais pas si j’allais finir par trouver mon chemin. Je m’appelle Travis. »
lui dis-je avec un sourire.

Puis, je la suivis dans les couloirs. J’essayais de me repérer également. Je devais sûrement ressembler à un touriste à regarder partout mais j’étais réellement émerveillé. J’étais étudiant à l’université ! J’avais encore du mal à croire que j’avais réellement pu y arriver. J’avais toujours pensé que je resterais avec ma famille à formater d’autres enfants, à les maltraiter et à leur faire croire que nous étions le peuple élu et qu’ils me devaient obéissance et soumission en ma qualité de commandant. Même lorsque j’avais rencontré Sarah, je ne pensais pas pouvoir vivre ma vie comme je l’entendais. Il avait fallu qu’un drame arrive pour que je sois libéré de l’emprise malsaine de mon père.

« Ça fait longtemps que tu es inscrite dans l’université ? »
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MessageSujet: Re: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyMer 23 Oct 2019 - 9:41

L’égoïsme des gens m’étonnerait toujours. Enfin, je crois… peut-être qu’à force d’en voir, plus rien ne m’étonnerait, mais le manque de civisme des uns et des autres m’énerverait toujours. Voir un étudiant perdu, comme ça, sans que personne ne s’en préoccupe, je ne peux décidément pas passer à côté sans m’en préoccuper. C’est donc naturellement que je me dirigeais vers lui pour lui proposer mon aide. Comme je l’avais deviné, il était complètement perdu et il accepta mon aide sans la moindre hésitation. Il cherchait la bibliothèque. Une pièce plutôt facile à trouver dans cette université, mais quand on ne connaissait pas, ça pouvait être compliqué au début. Je finis par me présenter et l’écoutais me remercier pour l’aide que je lui apportais.

Enchantée Travis, répondis-je avec un sourire.

Aussitôt, il me suivit à travers les couloirs universitaires. J’essayais de lui expliquer comment faire pour qu’il se repère au mieux. Il y avait quelques panneaux indicatifs, mais parfois ils étaient assez flous quant à la direction à emprunter. Du coup, je lui donnais quelques trucs et astuces que j’avais fini par développer pour repérer lors de mes premiers mois d’étude ici. D’ailleurs, c’est ce qui semble soudainement intéresser par le temps que j’avais déjà passé ici.

Ca fait cinq ans que j’étudie ici. Enfin, c’est ma cinquième année, et dernière j’espère !

J’espérais vraiment obtenir mon diplôme pour pouvoir quitter le monde scolaire, et surtout commencer vraiment quelque chose que j’aime. Quand je sortirais d’ici, j’aurais toutes les cartes en main pour ça. Je lui offris un sourire avant de lui demander :

Et toi ? Qu’est-ce qui t’a décidé à venir dans cette Université ? demandais-je. Tu te spécialises dans quoi ?

Simple curiosité de ma part, mais j’étais curieuse de savoir ce qui avait pu le pousser à venir dans cette université, ainsi que sa spécialisation. Il avait l’air d’avoir plus ou moins mon âge, alors ce n’était peut-être pas sa première année ici ; alors qu’est-ce qui avait pu le pousser à venir ici ? Tellement de questions dont j’étais curieuse de connaître les réponses.
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MessageSujet: Re: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyMar 9 Fév 2021 - 13:40

Je n’avais vraiment pas l’habitude d’être entouré d’autant d’inconnus. J’avais dû suivre une thérapie afin de pouvoir vivre à peu près normalement. Sauf que maintenant que j’y étais… je ne savais pas forcément comment me comporter. Je ne savais pas si je devais aborder les gens ou attendre que l’un deux daignent m’aider. Je repensais aux séries que nous regardions avec Sara… et généralement, le héros principal finissait toujours par s’en sortir grâce à la main tendue d’une personne assez sympa pour venir lui parler. Sauf que dans la vraie vie… Les gens ne s’arrêtaient, ils continuaient leur route, trop absorbés par leurs problèmes, leur téléphone… J’étais à deux doigts de capituler quand une jeune fille sentit ma détresse et vint à ma rencontre. Elle était vraiment belle. J’en étais subjugué sauf que je n’allais pas lui montrer ça, après tout, je ne voulais pas passer pour le mec bizarre.
Katy, c’était son prénom. Je le retins, je sentais qu’elle pourrait m’aider plus d’une fois dans le futur. J’avais clairement besoin d’aide et de compagnie, d’après ma thérapeute. Je le savais aussi même si au fond, j’avais envie de le faire seul. J’avais passé ma vie, entouré de personnes, dont certaines dépendaient de moi. Certes, la vie de famille que j’avais eu était malsaine, dangereuse mais c’était tout ce que j’avais connu. Aujourd’hui, j’avais davantage envie d’être seul ou entouré de peu de personnes que d’une foule. Mais parfois, il était nécessaire de demander de l’aide. Et Katy semblait être la personne idéale pour cela. J’acceptais de la suivre dans le dédale de couloirs et d’escaliers qui constituaient le campus. C’était impressionnant… j’aurais tellement voulu pouvoir le raconter à ma chère Sara…

« Je suis en première année de développement informatique… J’ai toujours été un peu geek. »

Je fis un sourire à la jeune femme. Bien que ma psychiatre m’ait dit de m’ouvrir aux autres, j’avais encore beaucoup de mal. Je tenais à garder certaines choses secrètes… Et j’avais peur de me lier de trop près à d’autres personnes. Après tout, la vie est éphémère et rien ne me disait qu’une nouvelle fois je perdrais un être aimé. On pouvait m’appeler pour me dire que ma mère était morte, je m’en foutais royalement. Je n’avais jamais vraiment ressenti d’amour pour elle. Mais depuis la mort de Sarah… et puis je refusais que quiconque ne tente de prendre sa place dans mon cœur. Alors je devais rester sur mes gardes pour ne pas laisser n’importe qui entrer dans mon cœur…

« Tu étudie quelle matière ? »

Même si je gardais mes distances pour ne pas à avoir à trop mentir sur mon passé, je m’intéressais quand même aux autres. Maintenant que je pouvais fréquenter librement d’autres personnes sans avoir à me cacher, j’en profitais. J’étais curieux de savoir ce qu’elle faisait à l’université, si elle travaillait… Et comment elle s’occupait le reste de son temps. Moi je restais dans ma chambre universitaire à dessiner. Je ne savais pas ce que je pouvais et comme je ne connaissais personne. Si Sara était là, nous aurions pu faire tellement de choses ensemble. Elle m’avait parlé d’aller cinéma regarder un film sur un écran immense ou d’aller se balader dans un parc en mangeant une glace. Mais aujourd’hui, je ne savais pas si c’était possible que je le fasse sans elle…
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MessageSujet: Re: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyVen 26 Aoû 2022 - 18:45

Nouer des liens n’a jamais été bien difficile. Sociale et avenante. Voilà comment n’importe quelle personne de mon entourage me qualifierait si on lui posait la question de comment elle me voyait. Ce n’est pas faux, dans un sens, mais aider quelqu’un dans le besoin ou qui cherche son chemin n’a jamais mangé de pain à personne et surtout, ce n’est pas comme s’il faisait la manche ou qu’il avait la peste et le choléra. Non, Travis est juste un nouveau qui a besoin d’aide pour qu’on l’oriente dans cette immense faculté où le campus est composé de plusieurs bâtiments différents et que n’importe qui pourrait être perdu à sa place. Un sourire avenant peint sur mes lippes légèrement carminées, j’entraîne Travis à ma suite. La bibliothèque est un des points centraux de cette université. Tout le monde sait où elle se trouve. Raison de plus pour que les autres n’aient aucune excuse quant au manque de civisme dont ils font preuve face à lui.

Pour nous éviter un chemin silencieux et malaisant, je lui pose des questions. Il est évident qu’il est nouveau. Faire la conversation n’a jamais été difficile non plus. Et puis, c’est une conversation purement innocente qui, surtout, n’engage absolument à rien. Peut-être qu’après cela, nos chemins vont définitivement se séparer, se soldant par un simplement hochement de tête en guise de salutation au croisement d’un couloir. Ce sont les choses de la vie. Parfois, certaines personnes entrent dans nos vies pour n’être qu’éphémère ou bien de passage. Tout le monde ne peut pas être là de manière pérenne. Ainsi va la vie. Mon sourire s’étire lorsqu’il me précise être dans l’informatique.

L’essentiel, c’est de trouver ce qui te plaît et te motive ! On m’a toujours dit que le jour de demain, ce sera toi qui te lèveras le matin pour aller bosser et le mieux, c’est de faire un travail pour lequel tu es heureux de te lever.

Il est évident que tout ne tombe pas forcément tout cuit dans la bouche du premier coup, et que pour arriver à ses objectifs finaux, il faut en passer par des jobs parfois ingrats ou moins fun. Commencer en bas de l’échelle pour aller au plus haut. Mon rêve, ce serait d’avoir ma propre galerie d’art pour y exposer mes peintures, ainsi que celles de grands peintres. C’est un projet ambitieux et je sais qu’une fois diplômée, ça se fera pas forcément de suite. Mais il ne faut pas perdre de vue pour autant ce pourquoi je bosse aussi fort mes cours.

L’art, je réponds. J’espère obtenir ma maîtrise cette année. J’adore peindre depuis que je sais tenir un pinceau entre mes doigts. Ça m’a semblé évident de tenter pour le tout et de vivre de ma passion.

Le chemin de la bibliothèque n’est plus très long. Et je ne sais pas si Travis est quelqu’un qui a le sens de l’orientation, mais j’espère de tout coeur qu’il arrivera à retrouver son chemin au fil des jours qu’il va passer ici.
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MessageSujet: Re: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyLun 11 Sep 2023 - 19:24

Katy avait vraiment l’air d’une personne sociable, qui parlait facilement aux autres. Moi, j’étais beaucoup plus réservé. J’étais du genre à rester en retrait, à observer de loin ce qui m’entoure. Mon passé devait être en partie responsable mais je pense que c’était aussi une partie de moi… Je n’étais pas timide, simplement, je n’étais pas du genre à aller vers les autres. Et puis, rester seul ne me dérangeait absolument pas ! J'ai vécu, pendant presque toute ma vie, entouré de personnes. Mes parents, mes nombreux frères et soeurs, les maîtresses de mon père… bref, beaucoup trop de monde. Suivre une thérapie m’aidait beaucoup, c’est ce qui m’avait poussé à avancer dans ma vie, malgré mon deuil et la vie assez… bizarre que j’avais vécu.

Suivant un conseil de ma thérapeute, je me recentrais sur le moment présent pour ne pas me perdre dans le passé. J’écoutais Katy me répondre que l’essentiel était de travailler dans un domaine qui me plaît. Elle me disait ce que ma thérapeute m’avait dit pour que je reprenne mes études. Pour vivre, j’avais besoin d’un  travail qui me permettrait d’avoir un revenu. J’avais pensé faire le premier job venu mais elle m’avait conseillé de trouver quelque chose qui me plaisait vraiment. Il me fallait une raison de me lever et d’aller travailler… Alors, j’avais réfléchi longuement à ce qui me plaisait. Et puis, le développement web m'est apparu comme une évidence. Avec cet emploi, je pourrais travailler à mon compte, seul, sans avoir à côtoyer trop de monde.

“ C’est vrai, tu as bien raison ! Je pense avoir trouvé ma voie, alors je la parcours, en espérant que ça paye un jour.”

Katy m’expliqua être en maîtrise d’Arts. Je l’observais d’un air intéressé. Je savais qu’on pouvait suivre des études en arts ou dans des domaines tout aussi créatifs. Mais je me demandais comment se déroulait un cours… Enfin, je veux dire, une fois que les bases étaient apprises, qu’est-ce qu’on apprenait d’autre ? Dans les films que j’avais vu avec Sarah, il n’y avait pas d’étudiants dans les branches artistiques. Généralement, les étudiants étaient dans des domaines assez classiques : médecine, droit ou encore économie. Du coup, lorsque les partiels arrivaient, ils devaient réviser des notions bien précises comme des formules mathématiques, des citations ou encore des définitions… Peut-être qu’il y avait des définitions à retenir en art.
Intrigué, je ne résistais pas à l’envie de poser mes questions. Et puis, ça évitait qu’elle ne me pose trop de questions.

“ En arts, ça doit être intéressant ! Mais qu’est-ce que tu apprends, une fois que tu as les bases en dessin ou en peinture ? Il y a des définitions ou ce genre de choses ? Et est-ce que…”

Je m'interromps, un peu gêné. Je sentis mes joues rougir légèrement. Je devais passer pour un idiot ignorant… Ou pour un mec un peu bizarre… Et dans le fond, c’était un peu la vérité. Si je lui racontais mon histoire, elle se dirait que j’étais bizarre. Après tout, j’avais commencé à aller à l’école après mes 10 ans. Je ne voulais pas sortir parce que je ne voulais pas trahir le souvenir d’une personne partie bien trop tôt.

“ Désolé, je suis un peu trop curieux avec toutes mes questions.”

Je me passais la main dans les cheveux, ne sachant pas comment me comporter. J’étais tellement heureux et enthousiaste de pouvoir enfin vivre comme tout le monde. Mais, je me rendais bien compte que parfois, je ne savais pas toujours comment agir. Poser ou non des questions. Est-ce que je devais sourire à tel ou tel moment ? A moins que je ne doive faire la grimace… Au moins, avec mes lignes de code et mes tests, je savais quoi faire !
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MessageSujet: Re: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyJeu 19 Oct 2023 - 14:30

Créer des liens n’a jamais été difficile. J’ai un naturel avenant et sociable qui inspire confiance la plupart du temps. D’ailleurs, jamais personne n’a vraiment compris pourquoi je me suis tournée vers l’art et non le social pour préparer mon avenir… Mais personne n’a jamais compris non plus à quel point l’art me fait du bien. A mon sens, il n’y a rien de plus grisant que cette bulle dans laquelle mon mental se plonge lorsque je suis en pleine séance de créativité, cette manière dont mon esprit se coupe complètement du monde pour ne plus penser à rien, ni à personne. Et puis, il y a le point de retour à la réalité, lorsque l’environnement qui m’entoure reprend progressivement ses droits pour de nouveau m’entourer, et cette sensation de plénitude qui m’habite. Ces sensations, j’en raffole. C’est comme une drogue à laquelle je suis devenue petit à petit accro. On ne peut pas la comprendre tant qu’on ne l’a pas vécu au moins une fois dans sa vie. C’est pour cette raison que j’insiste sur le fait qu’il faut s’engager sur quelque chose qui nous plaît, et non pas quelque chose qui semble entrer en adéquation avec ce qu’on attend de nous. Je suis rassurée d’entendre de la bouche de Travis que c’est exactement ce qu’il envisage. Non pas que je veuille me montrer intrusive, mais je préfère entendre ça plutôt que d’apprendre qu’il suit tout simplement les pas d’un parent ou les désirs de celui-ci…

Ça paiera si tu y crois, j’affirme d’un ton volontaire. Un métier qu’on fait par passion est toujours mieux qu’un travail fait par la contrainte des choses, même si je suis bien consciente qu’on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie…

Certains n’ont pas l’opportunité de choisir le métier qu’ils veulent faire. Le besoin d’argent prime sur le choix, et ils sont prêts à tout pour subvenir à leur besoin et à ceux de leur famille. C’est amplement admirable. Mais lorsqu’on a le choix, il faut pouvoir le saisir avant de ne plus pouvoir l’avoir. Certaines personnes ont sans aucun doute loupé cette opportunité et se retrouvent à devoir travailler par défaut. Les plus marginaux diront que travailler, c’est uniquement se conformer à la société, rentrer dans le moule et suivre le mouvement tel un mouton dans une bergerie. Ce qui n’est pas totalement faux non plus, mais la réalité est bien plus dure que l’anti-conformisme.

Je parle bien volontiers de mon domaine d’étude avec Travis, essayant d’éviter de trop rentrer dans les détails. Les trois-quart du temps, les gens n’en demandent pas tant, et je les perds au fil de mon blabla. Alors pour une fois que je me montre concise au possible, je me retrouve face à un camarade qui se demande ce que je peux bien apprendre une fois les bases du dessin de maîtriser. Un sourire ravi vient fleurir sur mes lèvres tandis que je remonte la hanse de mon sac sur mon épaule et replace mes longues boucles derrière.

On ne fait pas que dessiner ou peindre. On étudie des œuvres, on effectue aussi différents stages. On perfectionne aussi notre technique et on en découvre d’autres. Ça reste bien plus riche et plus vaste que de simples bases en dessin. On apprend également comment mettre en place une exposition, tous les composant qui y sont liés, et crois-moi, ils sont hyper nombreux, on fait aussi du droit ! Il faut avoir toutes les clés en main et bien connaître tout ce qui est relatif à la jurisprudence artistique, le droit à l’image, à la propriété, etc… C’est bien plus vaste qu’on ne le pense ! L’air de rien, dit comme ça, on a l’impression qu’on passe tout notre temps à peindre, mais en réalité, il n’en est rien. C’est très polyvalent comme formation et…

Je marque une pause et mordille ma lèvre inférieure avant d’offrir un sourire désolé à Travis.

Je suis désolée, je me suis laissée emporter par mon discours… Je suis pas sûre que tu t’attendais à une réponse aussi longue, mais dès que j’ai l’opportunité d’en parler, je reconnais ne plus savoir où et comment m’arrêter.
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MessageSujet: Re: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyMar 7 Nov 2023 - 15:49

Pour la première fois depuis un bon bout de temps, ça me faisait du bien de discuter avec une personne. Une personne qui ne soit pas ma thérapeute. En fait, cette conversation me donnait l’impression d’être une personne normale, pas le rescapé d’une secte remplie de fous qui pensaient être les élus d’un Dieu qui les avait investi d’une mission… et cette sensation était agréable, même grisante. Je voyais enfin une lueur d’espoir. Peut-être que grâce à ce genre d’expériences, j’allais pouvoir honorer la mémoire de Sarah. Elle m’avait toujours dit qu’elle voulait me voir vivre ma vie comme n’importe qui. Si elle n’avait pas été là, peut-être que je serais resté dans ce monde d’ignorance, à vénérer mon tordu de père. Peut-être que j’aurais fini par devenir comme lui… c’était son objectif, faire de moi son digne successeur. Il avait essayé de me faire prendre du plaisir à soumettre les plus faibles. Mais, une chose m’avait retenu : la morale. À l’époque, je ne savais pas ce que c’était. Ayant grandi dans un monde où seule la volonté de mon père prédominait, je n’avais pas conscience que ce qu’il faisait était mal, répréhensible et même sévèrement puni par la loi ! Mais ma conscience me disait que quelque chose clochait, ce n’était pas normal ! Bien souvent, je m’étais demandé ce qui avait poussé ma mère à le suivre dans sa folie démentielle. Elle avait connu le monde, elle savait que ce qu’il faisait était immorale. Mais elle avait fermé les yeux pour croire à tous ses mensonges. De tous leurs enfants, j’étais le seul, à ma connaissance à ne pas avoir accepté ce mode de vie. Mes frères et sœurs étaient résignés ou ils croyaient à leurs doctrines. Je n’en n’avais aucune idée.
Mais heureusement, avec l’aide de Sarah, je m’en étais sorti. J’étais à présent libre de vivre ma vie comme je l’entendais. Et même si j’avais encore parfois des signes de traumatismes évidents, j’estimais que je m’en sortais vraiment bien. J’étais étudiant, j’avais un petit boulot dans un magasin de réparations de téléphones et d’ordinateurs. Et j’avais réussi à tenir une conversation intéressante avec une personne qui ne savait rien de mon passé !

« Tu as raison. Et puis, je suis motivé à réussir. Quitte à travailler, autant que ça soit dans un domaine que j’aime. »

Je venais de lui dire ce que m’avait dit Sarah quand je lui avais demandé pourquoi elle voulait travailler. Mes parents ne travaillaient pas, profitant du système. À l’époque, je ne comprenais rien à ce qu’ils faisaient mais j’avais compris qu’ils avaient réussi, avec des magouilles, à contourner le système pour percevoir des allocations pour divers motifs. Je pensais qu’il suffisait de demander pour avoir un peu d’argent. Sarah, qui rêvait d’être réalisatrice de films, m’avait alors expliqué le concept de travail, de salaire. Et surtout l’importance de faire un métier qui me plaisait. À présent, je comprenais mieux le sens de ses paroles à présent.
Étant intrigué par la nature de ses études, je lui demandais plus d’infos. Je voulais réellement comprendre ce qu’elle faisait. Mais je m’étais interrompu, gêné d’étaler mon ignorance. J’avais peur de passer pour un ignare. Je ne savais pas si les autres étudiants savaient ce genre de choses. Moi, je l’ignorais totalement. Mais Katy ne sembla pas remarquer ma gêne car elle m’éclaira sur le sujet avec enthousiasme. Je l’écoutais attentivement pour en apprendre davantage. Et soudain, comme moi auparavant, elle s’arrêta. Elle s’excusa de s’être emportée, heureuse de pouvoir parler de ce qui la passionne tant. Devant son sourire d’excuse, je ne pus m’empêcher de rire doucement avant de lui dire :

« Ce n’est rien ! Je ne t’aurais pas posé la question si la réponse ne m’intéressait pas ! Je ne pensais pas que le droit était étudié en art. Je pensais vraiment qu’il n’y avait que le côté artistique qui était mis en avant. »

D’une certaine façon, Katy me rappelait Sarah. Elles avaient en commun la passion qui les animait. Quand Sarah lui parlait de cinéma, de création, de réalisation, elle se laissait emporter par sa passion. Elle se perdait alors dans différentes explications, exemples et autre. J’adorais l’écouter en parler. Je buvais ses paroles, l’écoutant comme si ma vie en dépendait. J’avais soif d’apprendre et Sarah m’offrait ce savoir. Aujourd’hui, Katy avait fait la même chose.
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MessageSujet: Re: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyMar 28 Nov 2023 - 8:05

Je ne sais pas d’où me vient cette soudaine philosophie dans mes paroles, mais il semblerait que Travis ait besoin de l’entendre. Je suis aussi curieuse de savoir pourquoi il commence les cours à cette période-là de l’année, mais je m’abstiens pour le moment de lui poser la question pour ne pas le mettre davantage mal à l’aise. Je le sens déterminé à se créer une place parmi les étudiants de cette université, peu importe son cursus. J’apprécie cette facette de sa personne. Peut-être que lui et moi nous pourrions devenir de bonnes connaissances, et pourquoi pas, par la suite, des amis ? Je sens comme un voile de mystère peser sur sa personne, et il me tarde d’en découvrir plus sur lui. Avec finesse, bien sûr ! Je n’ai pas envie de le braquer avec mes questions. Mais avec le temps, j’espère vraiment savoir d’où il vient. Je lui offre mon plus beau sourire face à ses paroles.

Ça, ce sont des paroles que j’aime entendre !

Et tout le monde n’est pas d’accord avec ça. Ce qui est assez étrange, d’ailleurs. Quand on nous demande ce qu’on veut faire plus tard, on exprime toujours ses désirs : “je voudrais être coiffeuse” - “je voudrais être maîtresse” - “je voudrais être policier” - “astronaute” - “médecin” - “vétérinaire”... et lorsqu’on s’engage dans les études, c’est pour faire ce qu’on a envie de faire, non ? Alors comment fait-on pour en arriver à “j’exerce un métier qui ne me plaît pas” ou “qui ne me passionne pas” ? À quel moment la flamme s'éteint-elle ? Je me pose la question… Et puis, il y a tellement de métiers différents à faire. Pourquoi est-ce qu’un artiste ne pourrait-il pas uniquement gagner sa vie à peindre ? Pourquoi est-ce qu’une passionnée de maquillage ne pourrait pas vivre de sa passion en maquillant les autres ? Pourquoi certains métiers sont dénaturés alors qu’il n’y a pas de sous-métier ? Le monde est bien trop compliqué. Personnellement, j’ai arrêté de me prendre la tête et de tenter de gagner ma vie en faisant ce que j’aime : peindre. Et ensuite, si je n’y arrive vraiment pas, et bien… il sera toujours temps pour moi de me rabattre sur autre chose, mais hors de question de faire quoi que ce soit qui ne me plaira pas, dans tous les cas.

Travis a le malheur de me questionner à propos de mes études, et comme à chaque fois que je me lance dans une explication sur mon cursus, je me perds dans mes paroles et m’étend au point de rentrer ça parfois trop barbant. Les gens apprécient quand j’offre une réponse simple et concise, facile à comprendre dans sa globalité. Sauf que c’est tellement plus que ça. On étudie des choses qu’on n’aurait jamais cru devoir apprendre : comme les lois par exemple ! On n’apprend pas toutes les lois, mais au moins celles qui concernent la propriété intellectuelle d’un artiste. Et rien que pour ça, il y en a tout un paquet avec les déviances et les exceptions. Lorsque je me rends compte que je suis en train de débiter bien plus que je ne l’ai souhaité au départ, je m’excuse auprès de Travis.

Et bien ce n’est pas totalement faux non plus. Les trois-quart de nos cours sont surtout ciblés sur le côté artistique. Mais en tant que futurs potentiels artistes, c’est bien aussi de connaître ses droits.

Je suis soulagée qu’il n’ait pas été gêné par mon long discours. Il a l’air vraiment gentil, et conciliant.

Et toi, alors ? je demande. Une passion quelconque ? Un sport ? Un loisir ?
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Travis K. Ford

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MessageSujet: Re: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyMar 5 Déc 2023 - 9:26

En entendant Katy approuver mes paroles, je ne pus m’empêcher de sourire. Je n’étais pas toujours sûr de dire les bonnes choses au moment approprié. J’avais parfois l’air décalé, comme si j’étais à côté de mes pompes. Alors savoir que j’avais vu juste avec mes quelques phrases, je me sentis fier de moi.
En écoutant la jeune étudiante m’expliquer les spécificités de ses cours, je voyais à quel point elle était passionnée. Et moi, je l’écoutais sans bruit, attentif à ce qu’elle me disait. J’avais pris l’habitude de noter mentalement ce que l’on me disait. Chaque information pouvait me servir, j’étais ouvert à l’apprentissage.

« Et il y a beaucoup de lois à retenir ? »

J’écoutais attentivement Katy, ébloui par sa passion pour l’art. Je buvais ses paroles, gravant chacun de ses mots dans mon esprit. Je trouvais ça fascinant de voir à quel point sa passion transparaissait dans chacun de ses mots. Son visage semblait rayonner tandis qu’elle m’expliquait les subtilités de ses études. J’aurais aimé avoir cette facilité à communiquer mais je n’étais pas un grand bavard… cependant, je ne savais pas si je devais mettre ça sur le compte de mon caractère ou de ma peur de paraître inculte. Il y avait encore beaucoup de choses qui semblaient acquises pour les gens « normaux » qui ne l’étaient pas pour moi. Je n’avais découvert la télévision que dans mon adolescence. Grâce à Sarah… et maintenant, je me demandais si j’avais moi aussi une passion, quelque chose qui me mettrait dans un état d’euphorie rien qu’en parlant de cette activité. À sa question, je me mis alors à réfléchir avant de dire :

« Je… je ne sais pas si c’est une passion mais j’aime bien dessiner. Quand je suis à la maison, je dessine des portraits… mais je ne suis pas très doué. » terminai-je en me passant la main derrière la tête, un peu gêné.

J’avais commencé à dessiner à mon arrivée à New-York, sur les conseils de ma thérapeute. En fait, elle m’avait conseillé de trouver une activité qui me permettrait de me libérer de certaines pensées, pour pouvoir oublier de temps en temps les images terrifiantes qui polluaient mon esprit. La mort de Sarah, tuée par son père, m’avait traumatisé. Depuis, je ne supportais plus d’être en forêt. Et j’avais trop de pensées à sortir. J’avais essayé d’écrire mais la page refusait de se couvrir d’encre, les mots ne venaient pas. Je m’étais mis à gribouiller et en un rien de temps, je m’étais mis à noircir ma feuille. Des visages étaient soudainement apparus… alors peut-être que personne ne reconnaître qui étaient ces gens que je dessinais mais moi, je savais et c’était amplement suffisant. Je ne me destinais pas à devenir un artiste reconnu.

Je n’avais pas l’habitude de parler de moi, sauf à ma thérapeute. J’étais plutôt réservé, je ne voulais pas que les gens sachent que j’étais le fils du fou furieux, dirigeant une secte, qui avait tué une jeune femme. J’évitais de trop me lier aux gens, n’hésitant pas à mentir pour éviter de trop en dire. Mais avec Katy, lui parler de moi semblait presque naturel, si simple. J’oubliais presque qui j’étais réellement. Sans s’en rendre compte, je me sentais à l’aise avec elle… et c’était incroyable à mes yeux car je n’étais pas à l’aise en société. Je préférais rester seul chez moi, sur mon ordinateur à regarder des films pour essayer de rattraper mon retard culturel.

« Je ne fais pas de sport… ce n’est pas vraiment mon truc… enfin je crois. Et toi ? Tu fais du sport ? »

Je ne savais pas si j’aimais le sport. Je savais que j’aimais bien en regarder de temps en temps mais je n’avais pas essayé d’en faire. Je songeais que je devrais peut-être essayer. Mais il y avait tant de choses que je devais essayer. Je ne me connaissais pas, je ne savais pas vraiment ce que j’aimais ou non. Mais j’avais découvert quelques petits trucs. Comme la malbouffe et les bonbons ! J’aimais beaucoup Harry Potter, Mission Impossible et Shrek. J’adorais les jeux vidéo, surtout les jeux d’aventures et de simulation. Mais pour le reste, c’était encore un mystère à élucider.
Mais pratiquer un sport… je voyais bien que les mecs de mon âge aimaient le football, le baseball ou encore le basketball… je ne savais pas si j’aimerais courir après une balle ou même si je préférais jouer seul ou en équipe. J’étais tellement habitué à être entouré de monde que maintenant, je savourais chacun instant où je pouvais être seul !
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MessageSujet: Re: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyVen 22 Déc 2023 - 16:33

Dès lors qu’il s’agit de parler de mes études, que je fais par passion, je deviens un véritable moulin à paroles. J’ai tendance à m’égarer dans mes explications et à entrer dans des détails qui n’intéressent pas forcément mes interlocuteurs. Mais il y a tellement de choses à dire, et c’est un sujet bien plus intéressant et vaste qu’il n’y paraît ! Tout ne se limite pas du tout à dessiner ou à peindre. Loin de là. L’art, ça peut être n’importe quoi. Allant du simple croquis à tout simplement faire de la décoration. Tout dépend de l'œil artistique et de sa capacité à reproduire ce que l’imagination fait naître. Et ne parlons même pas des lois ! Comme pour beaucoup de choses, il y en a toute une tripotée. De la plus importante à la plus superflue. Ce n’est pas ma partie favorite dans mes études, mais ça me semble trivial de les connaître et surtout ses droits. Le plagiat est l’élément le plus récurrent contre lequel un artiste doit lutter. C’est facile de s’inspirer un peu trop de quelqu’un. Bien évidemment, aucun artiste de nos jours n’a le monopole d’une création, il y a forcément des inspirations qui viennent de bien plus grands, mais un copier-coller reste malgré tout, très vite arrivé.

Beaucoup plus qu’on ne le pense, dis-je en soupirant. C’est ce qui me plaît le moins dans le cursus, mais bon… elles sont nécessaires, donc je les apprends. Ne me demande pas de te les réciter, tu finirais par t’endormir, crois-moi !

Je suis soulagée qu’il ne m’ait pas trouvé barbante. Nous les artistes sommes des grands incompris. Lorsque nous exerçons notre art, nous sommes souvent perdus dans un monde qui n’appartient qu’à nous ; en dehors du temps et de la réalité. C’est comme ça. Parfois, revenir dans le monde réel est difficile. Je n’estime pas encore en être à ce stade, et j’espère ne jamais l’atteindre car j’aime être consciente de ce qu’il se passe aussi autour de moi.

Afin de ne pas monopoliser l’attention sur moi, je m’intéresse à Travis et à ses passions. Il doit forcément en avoir. Tout le monde en a au moins une. Même une insignifiante. Certains sont même assez originaux dans ce domaine là. Mais du coup, je suis curieuse. Il semble réfléchir à ma question. Elle n’a pas l’air évidente étant donné la mine soucieuse qu’il affiche, mais je prends mon mal en patience tandis que nous continuons de marcher côte à côte jusqu’à la bibliothèque. Le chemin n’est plus très long, et j’espère bien que nous aurons l’occasion de nous recroiser pour papoter. Un immense sourire pourfend mon visage lorsqu’il m’avoue bien aimer dessiner.

Mais c’est que ça nous fait un point commun ! je lance, ravie de l’apprendre. Ne te sous-estime pas, je suis sûre que tu te débrouilles très bien. Il faudra que tu me montres à l’occasion, je pourrais peut-être t’aider à te perfectionner ?

Ou peut-être pas ! J’ai déjà entendu ce type de remarque. Le manque de confiance en soi est la plus cruelle des punitions pour un artiste car c’est un véritable frein. Beaucoup cachent leurs productions parce qu’ils les jugent mauvaises alors qu’elles sont pleines de potentielles. Et puis, rien n’est jamais parfait ! Cela se saurait sinon ! Aussi étrange que cela soit, je suis contente d’avoir ce point commun avec Travis. Ça nous offre une occasion de se revoir.

Du sport ? Ah non ! Je suis beaucoup trop fainéante pour ça, je réponds en riant. Je préfère passer mon après-midi à manger des gâteaux plutôt qu’à courir. Je pense que si un jour on me voit courir, il vaut mieux se mettre à courir aussi, parce que cela voudrait dire qu’il y a un danger.
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MessageSujet: Re: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyMar 23 Jan 2024 - 17:21

Je me sentais bien avec Katy. Elle ne se moquait pas de moi et de mes questions, bien au contraire. Elle satisfaisait ma curiosité, répondant à mes interrogations avec gentillesse et patience. Elle ne savait pas qu’elle me permettait d’acquérir un savoir et des connaissances que les gens accumulaient dans leur enfance ou leur adolescence. Moi, j’avais tout ça à rattraper tout en dissimulant ces lacunes que j’avais. Je savais que je n’étais en rien coupable, mes parents auraient dû m’apprendre toutes ces choses. Ils auraient dû me laisser aller à l’école, rencontrer d’autres personnes. Mais ils avaient fait le choix de faire de moi un paria, un inculte. À présent, je rattrapais mon retard tout en faisant un énorme travail sur moi et mon esprit. Je devais surmonter un traumatisme… Je me reconcentrais sur la conversation que j’avais avec la jeune femme.

“Bon, dans ce cas, on va éviter, je ne voudrais pas rater mon premier jour parce que je me serais endormi.” dis-je en riant.

Je n’aimais pas parler de moi. Parler de moi, c’était prendre le risque de dévoiler que je n’ai pas eu une vie normale. Je ne voulais pas que l’on sache qui était mon père et ce qu’il m’avait fait vivre. Je ne voulais pas de la pitié des gens ou de leurs préjugés. Alors, je préférais laisser les autres parler, les écouter pour en apprendre le plus possible. Je n’hésitais pas à poser des questions et, généralement, les gens finissaient par oublier de s’intéresser à moi et ils parlaient d’eux tout au long de la conversation. Katy ne le fit pas. Avec elle, c’était un véritable échange. Elle s’intéressait à moi, à mes passions, mes études. J’essayais de rester en surface pour ne pas attirer l’attention sur ce que je cachais. J’étais plutôt doué dans cet exercice, à force de le faire encore et encore. Pourtant, avec Katy, les choses ne se passaient pas de la même façon. Je lui parlais de moi et je me sentais bien, il n’y avait pas de malaise entre nous.

“Oui, bien sûr, ça serait super d’avoir l’avis d’une véritable artiste.”

Je lui fis un sourire chaleureux et sincère, ma thérapeute serait fière de moi. J’étais en train de nouer un nouveau lien avec une personne que je ne connaissais pas. J’espérais dans le fond que tout se passe pour le mieux, que rien ne viendrait gâcher ce début de relation. En fait, j’espérais que Katy devienne une amie. Ma thérapeute m’avait dit que me faire des amis ne voulait pas dire oublier Sarah. Je pouvais avoir tout un tas d’amis et continuer d’aimer Sarah. Mais je ne devais pas laisser le souvenir de mon amie disparue m’empêcher de nouer des amitiés réelles.

“Je prends note, si tu cours, je dois courir aussi !”

Je riais en lui disant cela. Rire avec Katy était une expérience nouvelle et rafraîchissante. J'avais passé tant de temps enfermé dans mon propre monde, un endroit sombre et solitaire, que je n'avais pas réalisé à quel point il pouvait être libérateur de partager un moment simple avec quelqu'un. Katy ne jugeait pas, elle ne sondait pas avec insistance les profondeurs de mon âme pour en extraire mes secrets les plus sombres. Elle était juste là, présente, offrant une compagnie agréable et une oreille attentive. C'était étrangement confortable, même si une partie de moi restait sur ses gardes, craignant que cette bulle de normalité n'éclate à tout moment. Je remarquais que notre conversation avait été si intéressante que nous étions arrivés devant la bibliothèque sans que je ne m’en aperçoive.

“Peut-être qu’un de ces jours, on pourrait aller boire un café, je te ramènerais mes dessins. Enfin, si ça te tente…” terminais-je en me passant la main dans les cheveux.

En prononçant ces mots, je sentais une légère anxiété. Je ne savais pas si ma proposition était appropriée. Peut-être que c’était trop tôt, après tout, elle ne me connaissait que depuis… quoi, une vingtaine de minutes ?

Mais je voulais vraiment la revoir. Ce qui me surprenait, c'était mon désir de partager ces expériences avec Katy. C'était comme si, inconsciemment, je cherchais à me rapprocher d'elle, à tisser un lien qui me semblait à la fois effrayant et essentiel. J'étais conscient des risques, de l'exposition que cela impliquait. Pourtant, quelque part en moi, je savais que si je voulais vraiment avancer, je devais m'ouvrir aux autres, même si cela signifiait affronter mes peurs les plus profondes.
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MessageSujet: Re: Tu m'as l'air perdu (pv Travis)   Tu m'as l'air perdu (pv Travis) EmptyMer 31 Jan 2024 - 12:00

Tout ne peut pas être toujours intéressant dans les études ou dans le travail qu’on fait. Il y a toujours une partie ennuyeuse qu’on est obligé de subir parce que ça fait malgré tout partie de l’ensemble. Personnellement, je me serais bien passée des cours de droit sur les propriétés intellectuelles et artistiques, mais s’ils sont dispensés, c’est aussi pour préserver notre art. Il n’y a rien d’inutile à connaître ses droits. Néanmoins, je préfère préserver Travis de cette partie barbante de mon cursus. Il finirait sûrement par s’endormir en m’écoutant, et je ne pourrais même pas le blâmer pour ça parce qu’à sa place, j’aurais fini par piquer du nez. C’est d’ailleurs assez régulièrement que ça manque de m’arriver en cours lorsque j’ai eu le malheur de me coucher trop tard, ou bien parce que je laisse mon esprit vagabonder et qu’ensuite, j’ai du mal à me raccrocher au wagon.

Non, tu as raison ! Et puis, je m’en voudrais à mort si ça arrivait. Je crois que tu m’entendrais m’excuser des jours entiers.

Moi, dans l’excès ? Non. Juste un peu ! Mais je viens de rencontrer Travis, donc je ne peux pas me permettre de le mettre en porte à faux alors qu’on se connaît à peine. S’il avait été un ami de longue date, je me serais sûrement mise à pouffer de rire lorsqu’il m’aurait annoncé avoir loupé sa journée à cause de mon discours soporifique ; mais ce n’est pas le cas alors… Mais peut-être un jour ? J’ai plutôt un bon pressentiment le concernant alors avec un peu de temps, il finira peut-être par devenir un ami, et là, je pourrais jouer la fille soporifique qui lui fera tomber le nez dans son assiette. Pas avant.

Apprendre qu’il dessine me met en joie, parce que ça veut dire que lui et moi nous avons un point commun. Je ne sais pas pourquoi je suis aussi heureuse d’apprendre ça. Des gens qui dessinent et qui se débrouillent pas trop mal, il y en a des tas - libre à eux d’exploiter leurs talents ou non - mais en ce qui le concerne, je vois une occasion pour de nouveau passer un peu de temps avec lui sans avoir la limite d’un trajet qui l’accompagne à un endroit précis du campus. L’accompagner jusqu’à la bibliothèque n’est pas une corvée en soit, et le trajet a été suffisamment long pour que nous puissions bien sympathiser ensemble, mais ce n’est rien comparé à tout ce qu’on pourrait se dire assis autour d’une table, à regarder ses dessins, et à lui donner des petites astuces pour qu’il s’améliore. Ou alors, je pourrais être totalement surprise car Travis aurait un don hors du commun qui ne mérite absolument aucun conseil ! Je connais quelques personnes qui ont tellement peur du regard des autres et du jugement qu’ils préfèrent cacher leurs talents alors qu’ils sont incroyablement doués. Néanmoins, je rougis légèrement de plaisir lorsqu’il me qualifie de véritable artiste.

Oh, je suis pas encore à ce stade… dis-je un brin gênée. Mais je serais ravie de t’aider.

Dans le paysage, le bâtiment qui abrite la bibliothèque finit par apparaître. Petit à petit, je m’approche de sa destination et nos chemins vont devoir se séparer pour la journée. J’ai cours dans une demi-heure, pas très loin, et ensuite j’enchaîne avec mes cours magistraux. Je ne sais pas si j’aurais l’occasion de le croiser à nouveau. Comme Travis ne sait pas du tout où est-ce qu’on se trouve sur le campus étant donné qu’il est nouveau, il ne se rend absolument pas compte que nous sommes proches d’arrivée, et il enchaîne en me questionnant sur mes aptitudes sportives qui frisent le zéro voire même l’inexistant ! Je ne suis pas du tout une adepte du sport. En revanche, je sais totalement comment me tourner en dérision. Je n’ai pas honte de ma feignantise. Je ne vais pas m’inventer des capacités pour satisfaire tout le monde et entrer dans le moule de ces femmes qui passent leurs journées dans la salle de sport et qui regardent combien de calories elles mangent pour en prendre le moins possible… autant manger de l’air et boire de l’eau si c’est pour réduire drastiquement les apports et se créer des carences. Je préfère encore manger des cookies de manière obscène !

Finalement, lorsque nous arrivons devant la bibliothèque, j’indique à Travis qu’il est arrivé à bon port. Il semble légèrement dérouté d’être déjà arrivé, et je lui offre un petit sourire conciliant. C’est vrai que lorsqu’on discute joyeusement avec quelqu’un, le temps passe tout de suite beaucoup plus vite. Je trouve touchante la manière dont il demande à ce qu’on puisse se revoir, et je ne sais pas pourquoi, mais les battements de mon cœur s’accélèrent à cette idée.

Bien sûr que ça me tente ! je réponds. Tu as un téléphone ? J’attends qu’il le sorte de sa poche et aussitôt, je lui dicte mon numéro. Envoie moi un message pour que je puisse aussi avoir le tiens, j’ajoute ensuite. Et si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas à m’appeler, je réponds toujours. Sauf si je suis sous la douche. Ou aux toilettes… Enfin… Tu vois ce que je veux dire.

Mon dieu, mais pourquoi j’ai dit ça ?! Il va me prendre pour une abrutie, maintenant, c’est sûr.

Enfin, j’attends ton texto. A plus, Travis !

Je m’éloigne déjà lorsque je lui adresse un signe de la main avant de me retourner pour prendre la direction de mon cours d’art moderne.
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