Dirty New-York

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 Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon)

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D. Jordynn Carter

D. Jordynn Carter


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MessageSujet: Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon)   Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon) EmptyJeu 11 Aoû 2022 - 22:59

Je marchais dans la rue en écoutant de la musique. Depuis quelques semaines, j’essayais de me sortir de la spirale infernale dans laquelle je m’étais enfermée. Le déclic ? Ma dernière cuite… Comme presque chaque fois, j’avais fini dans un état lamentable mais heureusement, j’avais fait la rencontre de Maxon. Et bizarrement, je m’étais confiée à lui, je lui avais raconté ce qui m’était arrivé… chose que je n’avais jamais fait. Il avait été très gentil avec moi, il m’avait écouté tout du long… Bien que ce moment eût été très douloureux, d’une certaine façon, ça m’avait fait du bien. J’avais pu me décharger, très légèrement, d’un poids.
Après que Maxon eu quitté mon appartement, je m’étais endormie en pleurant silencieusement. Le lendemain, oui, j’avais eu une migraine horrible. Le moindre bruit me faisait grimacer et le goût d’alcool remontait parfois. Et l’envie de vomir aussi mais malgré cela, je réfléchissais tout de même à ce qui s’était arrivé. Comment j’avais pu tomber aussi bas… J’avais un objectif, sauf que si je commençais à me noyer dans l’alcool, je finirais par oublier mon combat. Donc, j’avais commencé par cesser les nuits à bourrer la gueule en boîte. Ensuite, j’avais fini par me demander ce que je voulais réellement faire si je retrouvais mon ex. Une idée avait fini par germer dans mon esprit. Je n’étais pas vraiment sûre de moi mais c’était mieux que mon idée d’agir à la Deadpool !
Je levais la tête et retirais mes écouteurs. J’étais devant le commissariat. Je soupirais comme pour me redonner un peu de force. Je vis des agents sortir, certains me saluèrent poliment, salut que je le rendais. Je n’osais pas encore entrer. La dernière fois que j’avais mis les pieds dans ce commissariat, c’était quelques heures après le… le viol que j’avais vécu et disons que je n’en gardais pas un très bon souvenir. Mais je devais me ressaisir sinon, je ne pourrais jamais m’en sortir ! Je relevais la tête, bombais le torse et entrais dans le bâtiment. Pas de crise d’angoisse à l’horizon. Je m’avançais alors vers l’accueil et expliquais à l’agent ma demande : je voulais savoir où en était ma plainte déposée un an auparavant. L’agent me demanda d’attendre mais il me précisa que bien souvent les plaintes pour viol mettaient un temps monstre avant de passer devant un procureur. Il faut dire que New-York était une ville énorme avec un taux de criminalité élevé. Je hochais la tête avant d’aller m’asseoir en attendant qu’il revienne vers moi. Je me doutais bien que ça allait prendre du temps. C’est sûr que mon dossier devait passer au second plan face à des pédophiles et guerres de gang. Mais je ne pouvais m’empêcher de me sentir mal. Je sortis mon téléphone et regardais les différentes notifications que j’avais reçu. J’entendis alors une voix qui me semblait familière. Je levais la tête brusquement et le reconnus, Maxon ! Je me demandais comment j’avais fait pour me rappeler de son visage. Après tout, je ne l’avais vu qu’une seule fois et j’étais passablement éméchée. Il avait sûrement marqué mon esprit. J’hésitais le temps de quelques secondes avant de me lever et d’aller à sa rencontre. Plus je m’approchais de lui et plus je voyais ce que je n’avais pas vu dans mon ivresse. Il était vraiment bel homme mais pas ce n’était pas tout. Il avait une voix très calme, posée, apaisante. C’était incroyable… Et puis, son aura. Oui, j’étais une de ces personnes qui croyaient aux énergies, les auras… et celle de Maxon rayonnait. Je le sentais que c’était une personne vraiment protectrice. Bizarrement, je me sentais réellement en sécurité… alors que je ne le connaissais absolument pas !

« Maxon… Euh, salut, c’est Jordynn… On s’est rencontré il y a quelques semaines, je ne sais pas si tu te rappelles de moi… » lui dis-je timidement.

J’avais décidé de lui rappeler qui j’étais au cas où. Il faut dire que la nuit de notre rencontre, j’étais dans une robe moulante très courte, des talons vertigineux et un maquillage dégoulinant à force de pleurer. Étant à présent dans mon état normal, je pouvais être différente. J’avais attaché mes cheveux en chignon à la va-vite, j’étais très peu maquillée et je devais mesurer 10 cm en moins avec mes baskets. En fait, avec mon jogging plutôt large, mon débardeur et ma chemise oversize, je devais ressembler à n’importe quelle étudiante.
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Maxon J. Ravenwood

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MessageSujet: Re: Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon)   Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon) EmptyMar 19 Sep 2023 - 6:57

Le corps perclus de courbatures causées par la journée intensive qui vient de s’écouler, je n’ai qu’une seule hâte : rentrer chez moi et m’écrouler dans mon canapé pour le reste de la soirée. De retour au commissariat avec mes collègues de patrouilles, la bonne humeur règne malgré la fatigue. Je suis bien content d’être de repos demain, j’ai l’impression que la dernière fois que j’ai dormi remonte à des semaines. J’espère pouvoir me reposer de façon totalement décontractée, et sans personne pour me déranger. Dans les vestiaires, je quitte mon équipement ainsi que mon uniforme avant d’attraper la serviette propre pliée dans mon casier, et mon gel douche pour rejoindre les douches. Exactement comme on peut le croire, une patrouille de flics qui rentre au commissariat ressemble à une équipe de sportifs qui rentre du terrain. Je profite de l’eau bien chaude pour décontracter les muscles de mon dos, et surtout je traîne sans le moindre scrupule car avoir une douche au travail, ça me permet de faire quelques économies. Ce n’est pas non plus une somme astronomique, mais comme dirait ma mère, un sous est un sous.

Les blagues grivoises vont bon train entre nous. Ça ricane dans tous les sens. Parfois j’ai l’impression de faire un bond dans le temps à l’époque où j’étais joueur de foot au lycée. Ça fait toujours du bien de se sentir jeune l’espace de quelques instants. C’était la bonne époque où les problèmes qui nous semblaient insurmontables étaient en fait complètement dérisoires, où on ne se préoccupait pas des choses de grandes personnes, etc. J’adorerai retourner à cette époque-là pour profiter davantage à fond de ce que la vie m’offrait. Je n’ai pas de regret, mais si c’était à refaire, je referai encore mieux. Une fois sorti de la douche, j’enfile un jean et un t-shirt décontracté. Ces vêtements marquent la toute fin de mon service. J’attrape mon sac avec ma serviette humide et quelques fringues à laver et salue mes collègues. Dans les couloirs qui mènent à la porte de sortie, j’en salue d’autres en lançant des “bonne soirée” à qui veut bien m’entendre. Lorsque j’arrive dans le hall d’accueil - parce que, sans se mentir, on n’a pas trente-six sorties dans un commissariat -, je distingue mon prénom. Je relève la tête de mon portable et mon regard se pose sur une jeune femme qui s’est avancée vers moi. Un petit sourire sincère vient naître sur mes lèvres lorsque je la reconnais.

Jordynn, c’est ça ?

Elle a l’air en meilleure forme que le jour où je l’ai ramassée dans la rue, puis raccompagnée chez elle. L’autre soir aussi, j’avais terminé ma journée et je rentrais chez moi. Je n’aurais jamais pu la laisser derrière moi dans l’état où elle se trouvait. Ma conscience professionnelle ne m’aurait absolument pas laissé dormir. Je me souviens précisément de notre conversation, aussi… Je jette un coup d'œil vers l’accueil où s’est absentée ma collègue et le lien se fait assez rapidement.

Tu viens pour ton dépôt de plainte ? je demande alors.

Si c’est le cas, je suis content de savoir que malgré tout l’alcool qu’elle a ingurgitée cette nuit-là, elle se souvient de mon conseil. Ce n’est pas normal que les choses aient traîné comme ça, trop longtemps. On aurait dû la recontacter pour l’informer de la suite des événements. Si j’ai bonne mémoire, il s’agit de son ex compagnon qui l’a violenté. Ce n’est pas comme si c’était un inconnu… Il aurait dû être arrêté et interrogé, à minima. Je suis curieux de savoir jusqu’où mes collègues ont été dans la procédure. Tout à coup, je ne suis plus pressé de rentrer chez moi.

Ma collègue t’a reçue ou pas encore ?
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D. Jordynn Carter

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MessageSujet: Re: Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon)   Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon) EmptyJeu 2 Nov 2023 - 20:50

Je ne me sentais pas du tout à l’aise dans ce commissariat de police. Je sentais que mon estomac faisait de gros efforts pour garder en lui ce que j’avais mangé quelques heures plus tôt. Ce n’était pas tellement le lieu où je me trouvais, ni même la proximité avec les agents de police qui me rendaient nerveuse. Non, en réalité, j’aurais pu me sentir en sécurité ici. C’était plutôt la raison de ma visite. Je me revoyais quelques années plus auparavant. Dévastée, les larmes ruisselant sur mes joues. J’avais dut revivre l’épisode le plus traumatisant de ma vie. Je me souvenais du regard désole de l’agent. Sa voix pleine d’empathie qui m’assurait qu’elle ferait le nécessaire mais que je devais me préparer à une longue, très longue bataille. J’avais hoche la tête en pensant que ça ne prendrait que quelques mois… me revoilà, un an plus tard. Rien n’avait avancé. Je ne savais si l’on avait retrouvé mon ex petit ami. Ils avaient son ADN. Ils l’avait recueilli sur moi après… ce qui s’était passé. Mais il suffisait d’allumer la télé pour comprendre que mon affaire ne serait pas prioritaire. Chaque jour des vols, des viols, des kidnapping et des meurtres étaient commis. Je ne serais qu’un numéro d’affaires noyé dans la masse des délits et des crimes dont la ville de New-York regorgeait. Je ne pensais pas revenir aussi tard et pour simplement avoir plus de renseignements sur l’avancée. Je pensais que le jour où je reviendrais, ce serait pour être confrontée à mon agresseur…

Mais une nuit où j’avais décidé de me mettre la tête à l’envers, et j’avais réussi, je rencontrais Maxon. Il avait alors décidé de m’aider à rentrer. Dans l’état où je me trouvais… J’aurais fini par m’endormir sur le trottoir, ou un banc publique. Heureusement que j’avais croisé sa route. Cette nuit restait assez floue dans mon esprit. J’avais tellement bu… Mais je savais que je lui avais raconté la raison de mon ébriété. Habituellement, j’étais plutôt raisonnable comme fille. J’estimais avoir la tête sur les épaules. Cependant, plus j’enchainais les shots, plus je devenais incontrôlable. Je me rappelais aussi avoir pleuré. Qui n’aurait pas pleuré en racontant son agression ? Maxon m’avait écouté avec une patience incroyable, il m’avait aussi rassuré et conseillé. Bizarrement, ses conseils n’avaient pas disparu de ma tête, une fois la brume d’ivresse disparue. Alors quand j’entendis sa voix, après quelques secondes d’hésitation, j’étais allée à sa rencontre.

« Oui, c’est ça ! » lui dis-je un sourire aux lèvres qui dévoila mes fossettes.

Je ne saurais expliquer pourquoi mais le fait qu’il se rappelle de moi me fit plaisir. Bon, ce ne devait pas être difficile de se rappeler d’une fille complètement ivre qui s’était rattrapé à son cou pour éviter de se retrouver le derrière au sol. A ce souvenir, je me sentais honteuse. Je m’étais mise minable et j’avais fini par vomir mes tripes dans une poubelle. Si Maxon se rappelait de mon état, il n’en fit pas cas. En fait, il se préoccupait davantage de mon dépôt de plainte que de mon ivresse passagère et je l’en remerciais silencieusement.

« Oui, j’ai suivi ton conseil. J’ai vu avec ta collègue qui m’a dit d’attendre, le temps qu’elle en sache plus. »

Je réajustais mon sac sur mon épaule. Entrer dans un commissariat de police, c’était comme aller aux urgences. Une longue attente, un peu d’angoisse ou parfois beaucoup, de la peur, des doutes… L’espoir que les choses s’arrangent. Je ne m’attendais pas à ce que l’on me dise que mon agresseur avait été arrêté, jugé et mit en prison à perpétuité mais qu’on avait oublié de me prévenir. C’était trop beau et les choses ne se passaient pas comme ça. Je m’étais un peu renseignée et je savais que j’allais devoir me retrouver de nouveau face à lui pour confirmer qu’il était mon agresseur. Ensuite, s’ensuivrait un procès plus ou moins long. J’allais devoir revivre ce que j’avais vécu, subir un contre interrogatoire où l’on mettrait en doute mon vécu. Je serais peut être traitée comme une moins que rien, une menteuse cherchant à nuire à un pauvre homme. Et si je gagnais le procès, il finirait en prison… Ah non, j’oubliais qu’il aurait une chance de faire appel de la décision… En bref, un long processus qui me laisserait lessivée.

« Je ne me fais pas d’illusions, tu sais… Vous avez tellement plus grave comme affaires, la mienne passera au second plan. Mais, ce n’est pas grave !, m’empressais-je de dire. Je sais que certaines personnes sont en danger de mort, moi je peux encore attendre. »

Je me sentais si nerveuse que je devenais un véritable moule à paroles. Même si j’avais dit que je pouvais attendre, ce qui était vrai, je ne pouvais m’empêcher de me sentir mal. Je savais que les choses n’allaient pas s’arranger comme par magie. Pourtant, cette attente me torturait. Elle me bouffait les entrailles, martelait mon cerveau tel un marteau-piqueur.
Alors pour essayer de penser à autre chose, je me concentrais sur l’homme qui me faisait face. Quand je m’étais approchée, j’avais remarqué des choses que, dans mon ivresse, je n’avais pas vu… Ou alors que mon cerveau n’avait pas vraiment assimilé. Maxon avait cette aura protectrice qui semblait émaner de lui par tous les pores de sa peau. Sa voix si calme, si posée m’apaisait. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais en sécurité avec lui. Je savais qu’il ne faisait que son travail mais je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’il faisait avec une réelle inquiétude, que j’avais peut-être quelque chose de spécial.
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Maxon J. Ravenwood

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MessageSujet: Re: Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon)   Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon) EmptyMer 22 Nov 2023 - 11:18

Je n’ai qu’une hâte, c’est de rentrer chez moi pour aller retrouver mon lit et dormir jusqu’au lendemain ! La journée a été particulièrement mouvementée et je suis plutôt content d’avoir ma journée de repos qui suit. Je vois d’ici le programme qui va rythmer ma journée de demain : rien ! Traîner en jogging dans mon canapé à dormir, manger et mater la télévision. Alors que je salue mes collègues pour leur souhaiter une bonne soirée et bon courage pour demain, je me dirige vers la sortie du commissariat avant de tomber sur un visage familier. Il ne me faut pas plus de deux ou trois secondes pour remettre un nom sur la jeune femme qui s’approche de moi. Elle a l’air d’être en bien meilleure forme que la première et dernière fois que je l’ai vu. Malgré la fatigue et l’étrangeté de la situation, j’ai un souvenir assez précis de notre rencontre et des quelques mots que nous avons échangés. Par contre, je suis étonné qu’elle se souvienne de mon prénom, mais ravi de la retrouver là parce que cela veut dire que mon conseil n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Étant donné tout l’alcool qu’elle a dû avaler au cours de sa soirée, elle aurait très bien pu l’occulter.

Son histoire a réveillé le flic en moi, et m’a rappelé pourquoi je me suis engagé dans cette voie. Le système est très loin d’être parfait. Il est même bancal et souvent complètement à l’opposé des valeurs qu’on souhaite donner aux autres, mais je ne désespère pas que justice soit faite pour tous ceux qui rencontrent des pourris dans leurs vies. Jordynn a été abusée sexuellement, et je ne comprends absolument pas pourquoi sa plainte est restée en silence radio tout ce temps. Comment peut-on laisser quelqu’un sombrer sans jamais faire le nécessaire ? Ou alors, mes collègues ont essayé et ça n’a jamais rien donné ? Une possibilité. Mais ils auraient au moins pu lui donner des nouvelles. Son cas n’est pas isolé. Des femmes comme elle, on en reçoit tous les jours. Et pas que des femmes d’ailleurs. Des enfants. Et des hommes. Parce que ça existe aussi. J’ai déjà pris quelques dépositions, même si bien souvent, les hommes abusés préfèrent parler avec des femmes. A croire qu’elles sont forcément plus à même de comprendre ce qu’ils ont vécu. Il paraît qu’en règle générale, l’être humain fait davantage confiance aux femmes. Selon les experts en psychologie, ça renverrait tout simplement à la mère qui a toujours été un berceau de sécurité et de réconfort.

La jeune femme semble ravie que je la reconnaisse. Un sourire vient creuser deux fossettes sur ses joues. Ne souhaitant pas mettre la charrue avant les bœufs, je lui demande quand même si elle est ici pour son dépôt de plainte. Peut-être qu’autre chose a motivé sa venue, et j’espère bien que non… Mais j’ai bien mis le doigt sur le bon argument. Je l’accompagne naturellement vers l’accueil où ma collègue semble s’être absentée. Apparemment, celle-ci est partie se renseigner pour savoir ce qu’il en est de la plainte de Jordynn. Je pourrais la laisser là et lui souhaiter bon courage pour rentrer chez moi, mais je ne le fais pas. A croire qu’elle est destinée à m’apparaître à chaque fois que je débauche. J’attends avec elle, parce que je me doute que si elle a fait le choix de venir, c’est aussi au prix d’un gros effort. Sinon, elle serait déjà revenue depuis bien longtemps pour exiger qu’il y ait une avancée même minime dans son affaire de viol… Ça me peine qu’elle puisse songer que son cas ait moins d’importance que d’autres. Ce n’est pas comme ça que moi je vois les choses. Bien sûr, entre celui qui se plaint de son voisin et celui qui vient nous signaler la disparition de quelqu’un, il y a un ordre d’importance. Mais les abus sexuels font partie de ceux qu’on place en haut de la liste au même titre que d’autres cas qui méritent toute notre attention.

Si tu en viens à penser ça, c’est qu’on fait sérieusement mal notre boulot, dis-je en passant une main derrière ma nuque. Ton affaire aurait déjà dû être solutionnée ou en cours de résolution… On est suffisamment nombreux pour gérer ceux qui meurent et ceux qui subissent des agressions…

J’avoue que je prends aussi un peu trop à coeur son histoire. Je suis le fruit d’un viol. Ma mère est tombée enceinte après une agression. Elle a fait le choix de me garder, de m’aimer et de m’élever. Je n’ai appris les circonstances de ma naissance que bien plus tard, et ça a été un choc. Maman ne me reprochait rien, mais je sais que je lui ai demandé comment elle pouvait bien faire pour m’aimer malgré tout. Avec l’âge, j’ai fini par comprendre, mais depuis que je suis dans la police, j’ai un penchant pour ces cas-là, et je sais que je ne suis pas du tout impartial. Une victime n’a pas le droit d’être mise de côté.

Quelques minutes passent avant que ma collègue, Cassie, ne revienne avec un dossier entre les mains. Elle a le nez plongé dedans et si j’en juge la taille peu épaisse, je sais déjà ce qu’elle va dire. Et ça m’énerve d’avance. Cassie relève les yeux vers Jordynn et semble surprise de me voir à côté d’elle.

Max ? Tu n’as pas fini ta journée ?

Si, mais j’accompagne Jordynn pour savoir où en est son affaire.

Je vois bien à sa tête que je la coince dans ce qu’elle va pouvoir servir comme discours à la victime. Mais je la fixe de mon air le plus neutre. Qu’elle ne se gêne pas pour moi dans ce qu’elle va dire, il y a très peu de chance que Cassie ait été là lorsque Jordynn est venue un an plus tôt pour faire son dépôt de plainte, puisqu’elle vient d’un autre district et n’est chez nous que depuis six mois. Si je dois en vouloir à quelqu’un, ce n’est pas elle.

Et bien… il semblerait que le précédent collègue a fait chou blanc… Des noms que Mademoiselle Carter a donné, je peux facilement en déduire que l’un des deux est le fils d’un gros bonnet…

Elle relève la tête et me regarde. Je comprends ce que ça veut dire : papa a payé pour sauver les fesses de son connard de fils et du copain. Silencieusement, je tends la main en direction du dossier et Cassie me le donne. Je m’en saisis et me décale légèrement sur le comptoir afin de ne pas obstruer l’accueil au cas où d’autres personnes viendraient. J’ouvre le dossier et plonge mon nez dedans pour prendre connaissance des faits. Je lis en diagonale le témoignage de Jordynn et feuillette les quelques feuilles que mon collègue a placées là pour composer un pseudo dossier. Je cherche le nom du collègue qui s’est occupé de ça et forcément, il n’est plus là. Partie en retraite. Pas étonnant qu’il n’ait pas cherché beaucoup plus loin…

Cassie, prend le numéro de la plainte et rouvre le dossier. Je veux que tu me l'affecte d’office, s’il te plaît.
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D. Jordynn Carter

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MessageSujet: Re: Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon)   Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon) EmptyMer 22 Nov 2023 - 16:30

Dire que je ne pensais pas voir Maxon ici serait un mensonge. J’avais même espéré le croiser. Après tout, je venais sur son lieu de travail, je pouvais le croiser. Pourtant, je ne savais pas ce que je lui dirais une fois face à lui. La dernière fois qu’il m’avait vu, j’étais dans un sale état. Je vomissais mes tripes tout en tenant des propos incohérents. Je ne me rappelais pas précisément de ce que j’avais dis, mais je savais que Maxon avait dû se demander si je n’avais que bu… mais maintenant que j’étais devant lui, je ne pouvais plus reculer, mais la discussion se fit naturellement. Qu’il se rappelle de mon prénom fit apparaître mes fossettes. Pourtant, il n’y avait pas de quoi sourire ! Je ne voulais pas qu’il se souvienne de moi comme de l’ivrogne gerbant dans la rue ! Mais si c’était le cas, Maxon ne me le montra pas. Et je lui en fus extrêmement reconnaissante. Je lui expliquais avoir suivi son conseil. Il avait raison, si je voulais voir les choses avancer, je devais les prendre en main. Je devais attraper le taureau par les cornes. Malgré tout, je lui assurais que je comprenais que des affaires plus urgentes que la mienne avaient forcément la priorité. Si l’on me demandait mon avis, je leur dirais de tout mettre en œuvre pour retrouver les enfants disparus ou de concentrer leurs recherches sur des meurtriers plutôt que sur mon affaire. C’était tout moi, je me faisais passer au second plan, pensant toujours aux autres avant moi.

« Oh non pas du tout ! Simplement, pour moi… c’est un peu trop tard. Je me suis mise dans la merde et j’en paye les conséquences alors qu’un enfant kidnappé n’a rien demandé… et puis vous ne pouvez pas vous dédoubler pour tous nous aider. »

Je ne voulais pas remettre en cause ses compétences, loin de moi cette idée. J’étais persuadée que l’homme en face de moi était très impliqué dans son travail. La preuve, rien ne l’obligeait à m’aider. Il n’avait pas l’air d’être en service, comme la première fois que je l’avais rencontré. Et pourtant, il était là, prêt à voler à mon secours. Une voix vient interrompre le cours de mes pensées. La femme qui m’avait accueilli un peu plus tôt était revenu. Une brève discussion s’ensuivit. La policière m’expliqua que l’un de mes agresseurs étaient le fils d’un gros bonnet. Je compris rapidement que de l’argent avait changé de main pour que le fils à son papa n’ait jamais à répondre de ses actes. Une boule glacée tomba dans mon estomac. Mon cœur s’emballa. Jamais je n’obtiendrais justice dans cette affaire. Les larmes commencèrent à remplir mes orbes marrons. Et alors que je pensais que tout était fini, la voix de Maxon s’éleva, exigeant que mon dossier soit réouvert. Il voulait être mis sur l’affaire. Je me tournais brusquement vers lui, les yeux écarquillés.

« Merci… Merci, Maxon. » bredouillais-je, l’émotion s’emparant de moi.

Cette fois-ci les larmes coulèrent. Peut-être qu’avec Maxon les choses avanceraient enfin. Il avait tellement l’air de prendre mon histoire à cœur ! J’avais envie d’y croire. Mais avais-je le droit ? Et si tout ceci n’aboutissait pas ? Tandis que Maxon réglait les dernières formalités, je me surpris à trembler. Je regardais mes mains. J’avais du mal à y croire. Quelqu’un allait enfin m’aider. Je n’étais plus seule dans cette galère… peut-être que j’allais enfin avoir une vie normale ? J’envisageais presque de pouvoir reprendre mes études en esthétisme normalement, avec un emploi normal ! Je détestais être escort. Je ne couchais pas avec mes clients mais je jouais le rôle de leur petite amie le temps d’une soirée… et je faisais tout ça dans l’unique but de retrouver mes agresseurs. Mais si Maxon prenait les choses en main… je pourrais trouver un vrai boulot… ce mince espoir fit battre mon cœur. Quand enfin Maxon termina, je lui dis :

« Est-ce que je peux t’offrir un café ? Ou un repas ? Je ne sais pas, mais je te suis tellement reconnaissante. Je ne peux pas juste accepter ton aide sans te donner quelque chose même si ça n’atteindra jamais la hauteur de ce que tu fais pour moi. »

J’étais presque implorante, j’en avais conscience. Mais Maxon n’avait pas idée de ce que ca représentait pour moi. J’aurais pu le remercier mille fois que ce ne serait pas suffisant pour lui exprimer ma gratitude. Je me retenais même de lui sauter au cou. Malgré tout, je n’oubliais pas que rien n’était fait. Même si Maxon reprenait mon affaire, rien ne disait qu’il pourrait retrouver mon ex et son ami. Et s’il les trouvait, l’un des deux, il était possible que le gentil papa riche protège au moins l’un des deux. Et puis, au tribunal… je pouvais aussi perdre le procès. On mettrait l’accent sur mon activité d’escort-girl… mais je voulais croire en une justice. Ils ne pouvaient pas s’en sortir ! La loi était de mon côté. La police avait leurs ADN grâce au kit de viol qu’ils avaient utilisé. Mon dossier médical stipulait bien que j’avais subi des violences. Mon corps en avait porté les traces durant plusieurs jours. Je revoyais les marques de leurs mains et des coups qu’ils m’avaient donné quand je me débattais un peu trop… ma peau métissée avait été marquée. Je me rappelais avoir pleuré durant des jours en voyant les marques de strangulation autour de mon cou…
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Maxon J. Ravenwood

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MessageSujet: Re: Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon)   Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon) EmptyLun 11 Déc 2023 - 16:52

Je suis chagriné qu'elle pense sincèrement que sa plainte a moins de valeur que celle d’un autre. C’est à cause de nous si elle en est venue à penser ça, et ça me met en colère. Aucune victime ne devrait avoir à penser qu’il n’est pas prioritaire. Surtout à cause d’un viol. La moindre des choses que je puisse faire, c’est de l’accompagner à l’accueil le temps que ma collègue retrouve sa plainte et son dossier. Je sens d’avance que ce que je vais découvrir ne va pas me plaire, mais j’essaie de rester calme et de mettre en confiance la jeune femme. Sauf qu’au final, quelle confiance peut-elle avoir en nous si on ne lui accorde même pas l’attention qu’elle mérite ? Certains diraient que j’ai le syndrôme du héros. Et c’est peut-être le cas. Mais qu’on ne vienne pas me reprocher de bien faire mon boulot alors que d’autres sont flics et on ne sait pas pourquoi.

Détrompes-toi, il n’est jamais trop tard, dis-je. Et tu n’as pas demandé à être violée, peu importe dans quelle merde tu t’es fourrée il y a un an.

Jordynn réfléchit comme toutes les victimes qui ne voient pas leur cas pris en considération. Elles finissent toutes par se dire que c’est la fatalité et qu’elles n’avaient pas à faire ça, quoique le “ça” puisse être. Je n’aime vraiment pas quand elles en arrivent là. J’aimerai lui faire entendre raison, lui faire accepter que non, ce n’est pas normal qu’elle ait été forcée à avoir un acte sexuel… mais je ne suis pas psychologue. Peut-être faudra-t-il qu’elle aille un jour en voir un, pour guérir de ses insécurités et de ses croyances.

Cassie réapparaît avec un dossier qui me semble vide. Rien qu’à l’aspect visuel, je sais qu’on n’a pas traité son cas comme il le faudrait. La pointe d’agacement se fait plus grande. Gênée, ma collègue explique ce que raconte le compte rendu laissé par le collègue qui était chargé de l’affaire. C’est la douche glacée pour Jordynn. Même si elle essaie de ne rien montrer, je vois bien dans son regard et dans son attitude que ce qu’elle entend détruit toutes les convictions que j’ai réussi à lui insuffler l’autre soir. Un rien a suffit à balayer toute sa volonté. Je m'empare du dossier et m’écarte légèrement pour pouvoir le consulter. Ça ne me prend pas bien longtemps étant donné le peu d’éléments qu’il contient. Mais c’est suffisant pour moi de savoir qu’il a été bâclé et que le collègue n’a pas voulu se faire chier avant de partir en retraite. D’un ton ferme, je demande à Cassie de rouvrir l’affaire et de me l’attribuer. Je relève les yeux vers ma collègue qui s’exécute. Je m’y mets dès mon retour. Cassie reprend le dossier pour me le déposer sur mon bureau dès qu’elle en aura l’occasion. Je reporte mon attention sur Jordynn qui me remercie, les yeux plein de larmes. Décidément, elle pleure un peu trop à mon goût à chaque fois qu’on se rencontre…

Ne me remercie pas encore, je lui dis en essuyant les larmes de ses joues. Mais je vais faire mon maximum, c’est promis.

Le syndrôme du héros. On y est. Je reporte mon attention sur Cassie qui me pose des questions et je prends le temps de tout mettre en ordre pour mon départ. Je vais enfin pouvoir rentrer chez moi, mais l’état de Jordynn me laisse un peu dubitatif à ce propos. Son corps est parcouru de tremblements. Il ne fait pourtant pas froid. Mais c’est le choc qui prend place. Je m’apprête à lui demander si elle va bien, mais elle me devance en me proposant une invitation à boire un café ou un repas, à ma convenance.

Je ne fais pas ça pour que tu me remercies, tu sais… Je fais juste mon boulot.

Ne voyant pas davantage de raison de rester à l’intérieur du commissariat, j’entraîne Jordynn à l’extérieur, souhaitant une nouvelle fois une bonne soirée à mes collègues. L’air frais me fait du bien et j’ai l’impression de laisser enfin mon uniforme de flic pour redevenir un civil. Et puis, pour discuter avec Jordynn, c’est plus simple. On risquerait de m’empêcher de prendre son affaire en main si on me voit trop proche d’elle. Même si je ne la connais pas plus que ça, on pourrait décréter qu’il y a conflit d’intérêt et faire tout foirer.

Ça te dit de marcher un peu ? Ce sera plus simple pour discuter.

Côte à côte, nous nous mettons en marche sans destination bien précise. Je n’ai pas oublié sa proposition de m’inviter à prendre un café ou bien dîner. J’avoue que je ne dirais pas non à un repas parce que je commence à avoir la dalle, mais je n’ai pas envie qu’elle se sente redevable. Rien n’est joué. Je sais que pour elle, c’est une avancée énorme…

On va sûrement être amenés à se revoir régulièrement pour l’avancée de l’enquête, lui dis-je. Je sais pas comment sont tes disponibilités, mais attends-toi quand même à devoir répondre présente le plus facilement possible.
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D. Jordynn Carter

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MessageSujet: Re: Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon)   Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon) EmptyLun 18 Déc 2023 - 21:34

Dans l’opinion publique, lorsqu’une personne subissait une agression, sexuelle ou autre, les gens pensaient qu’il suffisait de porter plainte et que tout serait réglé. Mais non… la justice était lente, beaucoup trop lente. Il y avait tellement d’affaires, plus ou moins importantes. Et puis, il fallait tomber sur l’agent qui aimait son métier et avait à cœur de rendre justice aux victimes. Il fallait aussi aussi que l’affaire ne soit pas étouffer car un gros bonnet ne voulait pas voir l’affaire s’ébruiter, pour une raison ou pour une autre. J’avais fait partie de cette opinion publique. Jusqu’à ce que je me retrouve de l’autre côté. Une fois que j’étais devenue une victime, une statistique de plus dans les calculs alambiqués des sociologues, j’avais comprit que ce n’était pas aussi simple. Je ne doutais pas des compétences des forces de l’ordre. Je savais bien que leur travail n’était pas facile et qu’ils devaient faire face a des situations inimaginables et dangereuses. Mais j’avais eu l’espoir de voir mon affaire vite réglée. Après tout, j’avais le nom des coupables, l’ADN de mes agresseurs avait été prélevé, confirmant mon histoire. Et pourtant, elle traînait encore et encore. Mais je ne m’étais mas laissée abattre, je pensais même faire justice moi-même s’il le fallait. Et Maxon était arrivé. Et à présent, il était prêt à prendre ma défense. Je n’étais plus seule… l’espoir que j’avais en moi prit un peu plus d’ampleur. Peut-être que finalement, j’allais enfin voir le bout du tunnel !

Je ne savais pas quoi lui répondre à part le remercier encore et encore. Rien n’était gagné, je le savais. Mais le simple fait que Maxon prenne les choses en main me soulageait. Dans mon ivresse, j’avais eu l’intention de me venger à la manière de Deadpool. Sauf qu’une fois mes esprits retrouvés, je me rendais compte à quel point c’était une idée stupide et potentiellement dangereuse ! L’ami de mon ex, je ne le connaissait pas mais lui, je savais que ce n’était pas un citoyen modèle. J’avais grandi dans le Queens, je connaissais les gangs de rue, les fusillades qui parfois faisaient des victimes innocentes. Je connaissais les dealeurs et leurs clients. Et si mon ex n’avait jamais dit clairement qu’il en faisait partie, je me doutais qu’il n’y était pas totalement inconnu. Quand je lui avais dit que je cherchais à me faire de l’argent pour me payer mon école d’esthétique, il m’avait dit trop naturellement que la solution se trouvait dans la prostitution. Ça ne le dérangeait pas de savoir que sa copine pouvait coucher avec d’autres hommes. Tout simplement parce qu’il y voyait un bénéfice, il serait devenu mon mac. Je ne l’avais comprit que trop tard. Son but était de me mettre sur un trottoir et d’en tirer tous les bénéfices. Mais face a mon refus, il avait trouvé une autre solution pour me mettre en confiance : l’escorting. Me faire passer pour la petite amie d’un homme le temps d’une soirée ne me dérangeait pas. C’était comme si j’étais une actrice. J’étais payée pour être jolie au bras d’un homme et je repartais sans encombre… mais il faut croire que mon ex n’était pas satisfait ce qu’il gagnait sur mes « passes »… et voilà comment je m’étais retrouvée à réclamer de l’aide auprès de la police. Si les habitants de mon ancien quartier me voyaient… je me ferais tabassée, ou pire. Dans les quartiers pauvres, on ne balançait pas, la loi du silence régnait. Même dans ce genre de cas, on devait se taire et régler le problème soi-même. Ce qui voulait dire : trouver une arme et plomber le problème. Mais je n’étais pas comme ca. Mes parents avaient tout fait pour que je me tienne éloignée de ce genre de vie. Ils ne roulaient pas sur l’or mais ils avaient tout fait pour que je ne manque de rien et que je ne sois jamais tentée par une vie dans l’illicite. Et j’avais tenu bon… ou presque…
Revenant au moment présent, mon regard était plongé dans celui de Maxon. Bien que mes yeux se remplissaient de larmes, j’étais reconnaissante envers lui. Je me retenais de lui sauter au cou. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui me manquait. La présence de Maxon avait quelque chose de réconfortant… ce sentiment m’enveloppait dans un doux cocon où je me sentais en sécurité et protégée. J’avais l’impression que rien de mal ne pouvait m’arriver avec lui, et pas seulement parce qu’il était policier. C’était bien plus profond que ça… Je le sentais dans chaque fibre de mon corps que Maxon n’hésiterait pas une seule seconde à prendre ma défense…

Quand il me proposa que l’on marche dehors, je hochais silencieusement de la tête avant de le suivre à l’extérieur. Sa présence était encore plus présente à mes yeux. C’était comme si son aura, son énergie formait une bulle me protégeant du monde extérieur. Je n’avais jamais ressenti un sentiment pareil auparavant. Sa voix s’éleva pour me parler de ce qui allait devoir suivre. Nous allions devoir nous voir régulièrement, je devais donc être disponible pour les besoins de l’enquête. Une partie de moi était heureuse de se dire que j’allais le revoir… Je ne pouvais nier que Maxon était attirant, je le voyais bien sans l’alcool pour perturber mes sens. Je lui jetais un coup d’œil furtif et je pouvais constater qu’il avait un corps musclé, sans pour autant un body builder. Son métier de policier devait lui imposer une certaine forme physique mais ce n’était pas tout. Sa carrure imposait le respect mais son regard doux et patient inspirait la confiance. J’eus soudain envie qu’il me serre dans ses bras, qu’il me garde contre sa poitrine et que le temps se fige… Je voulais sentir ses mains caresser mes cheveux tandis qu’il me rassurerait, me promettrait qu’il se chargerait de tout… Je voulais ne plus avoir à lutter, me battre contre la peur et la tristesse. Depuis cette nuit horrible, j’avais l’impression de sombré mais Maxon était comme une bouée de sauvetage à laquelle je m’accrochais désespérément. Tout d’un coup, il était devenu mon seul espoir d’obtenir enfin justice.

« J’ai mis mes études de côté quelques temps pour… régler tout ça… alors, je suis disponible. Si je dois me déplacer, je peux le faire. Je veux qu’il aille en prison… Je ne peux pas vivre en sachant qu’il est libre de recommencer… je ne veux pas qu’une autre fille vive l’horreur que j’ai vécu… »

J’avais du mal à respirer, tant la colère que je ressentais me serrait le coeur. Elle me prenait aux tripes. Il y avait une émotion, la douleur. Elle était plus forte, étreignait mon cœur depuis plus d’un an maintenant. J’avais tellement l’habitude de vivre avec ces émotions qu’il m’arrivait de me demander comment j’avais pu vivre toutes ces années sans cette rage, cette peine qui se mélangeaient au point que je les confonde parfois…

« Je n’ai pas oublié ma proposition… Je sais que tu ne fais que ton travail mais je tiens à te remercier… C’est juste que, je ne pensais pas que l’on me prendrait au sérieux. Je pensais vraiment devoir trouver une solution par moi-même et… toi, tu es prêt à m’aider… Et tout ce qui me vient à l’esprit, c’est que je peux te proposer un repas. Ce n’est pas grand chose mais je me débrouille plutôt en cuisine alors si je peux mettre mon talent à ton service… »

Je lui offris un timide sourire, dévoilant mes fossettes. J’adorais cuisiner. Depuis toute petite, j’aidais ma mère quand elle était derrière les fourneaux. Ayant des origines vietnamienne et jamaïcaine, j’avais appris à cuisiner des plats originaux, plutôt épicés mais absolument divins. Parfois, quand je me sentais débordée par tous ces sentiments nocifs, j’enfilais un tablier et je terminais par faire des plats énormes… alors que je vivais seule. C’était ça ou finir ivre dans un bar, à vomir mes tripes dans un caniveau… et puis, quand je finissais noyée sous la sauce et le riz, j’emballais toute cette nourriture pour l’offrir dans une association ou à l’église. Là-bas, je savais que la nourriture ne serait pas gâché, des personnes dans le besoin pourraient se remplir un peu le ventre.

« Et puis, ça ne me dérange pas, je cuisine toujours plus. Si tu aimes manger jamaïcain ou vietnamien, je peux te faire un plat à tomber par terre. »
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Maxon J. Ravenwood

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MessageSujet: Re: Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon)   Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon) EmptyMer 10 Jan 2024 - 12:17

Je me fais un véritable devoir de corriger l’injustice qu’a été l’abandon de toute poursuite pour viol. Jordynn ne mérite pas qu’on abandonne aussi vite. Elle mérite qu’on se batte au moins un peu face à ces magnas bourrés aux as dont la fortune les protège des poursuites judiciaires. J’ai bien conscience de souffrir du syndrôme du héros. Ça fait longtemps que je le sais. Je n’ai pas eu besoin d'une thérapie pour me rendre compte que j’ai à cœur de protéger les gens, de réparer les injustices reçues. Je sais aussi d’où ça me vient : ma mère. Victime d’un abus sexuel à l’âge de dix-neuf ans, elle a fait le choix de me garder malgré l’avis de ses proches sur la question. Comment pourrait-elle aimer un enfant issu d’un viol ? Moi aussi, je lui ai posé cette question. Sa réponse est restée gravée en moi comme on grave sur de la pierre : “Tu n’avais rien demandé, toi non plus.” Je suis une victime collatérale. Selon elle, je n’ai pas à payer l’erreur grave de mon géniteur. Il m’a fallu un temps pour l’accepter. Je suis en paix avec ça. Pour ma mère, on ne pourra plus jamais rien faire. Elle n’a pas porté plainte à l’époque, et elle n’a plus jamais revu son agresseur, son petit ami de l’époque. Mais pour Jordynn, je suis persuadé qu’on peut encore réparer le tort. Ca ne retire pas ce qu’il s’est passé, mais il est hors de question de laisser un malade de plus se balader dans la nature. Il y en a déjà beaucoup trop.

Une fois les dernières formalités pour la réouverture du dossier réglées, j’entraîne la jeune femme à l’extérieur du commissariat. Je ne veux pas qu’on en conclut trop tôt que je prends cette affaire trop à cœur parce que je la connais, parce que c’est faux. Je ne la connais pas plus que ça. Je l’ai aidée un soir avant qu’elle ne fasse un coma sur le trottoir, je lui ai conseillé de venir se renseigner. Ça s'arrête là. Ce n’est pas elle en particulier que j’ai envie d’aider, c’est tout ceux qui en ont besoin. Mais le fait qu’on se fasse des idées parce qu’on se tutoie. Ce serait faux. Même si j’ai hâte de rentrer chez moi pour aller me jeter sur mon canapé et ne plus y bouger jusqu’à ce que mon estomac me rappelle que je crève la dalle, je lui propose de marcher un peu afin de nous éloigner. Je lui fais part de ce qui l’attend, et surtout de la disponibilité dont elle va devoir faire preuve. Je compte bien faire bouger les choses, faire appel à je ne sais quel avocat qui aura les reins solides et les dents suffisamment longues pour gagner, et coffrer ces violeurs. Bref, n’importe quoi qui mènera à la victoire. Et ce, peu importe l’argent que déboursent les adversaires pour éviter de subir trop de préjudices.

Je vais tout faire pour, j’affirme sans exprimer le moindre doute. Que ça prenne six mois, un an, ou cinq ans, je ne compte pas lâcher l’affaire. A condition que tu ne la lâches pas non plus.

Quant aux autres victimes… Je ne peux pas lui garantir qu’il n’y en aura pas d’autres. Il y en a forcément. Un mec comme ça a dû recommencer depuis la dernière fois. Si on arrive à trouver d’autres victimes, les choses iront plus vite. Mais une chose à la fois. Mon cerveau s’est déjà remis au travail alors que ma journée est terminée. J’aurais tout le temps d’y penser quand je reprendrais mon service. Dans mon travail, c’est parfois difficile de totalement décrocher. C’est pour cette raison que je me force à déconnecter et à profiter de mes journées de repos sans penser au travail ou à comment je pourrais mener à bien une enquête. L’inspiration vient quand elle vient, mais j’évite de trop pousser les réflexions pour éviter de me laisser bouffer par le boulot. Je tiens à ma vie perso.

Jordynn n’a pas lâché l’affaire concernant sa proposition de m’offrir un repas pour me remercier. C’est extrêmement tentant. Surtout que mon estomac me rappelle douloureusement que je n’ai rien mangé depuis un petit moment et qu’il va falloir que je pense à le contenter. Seulement, j’ai quelques scrupules à accepter parce que pour l’instant, tout ce que je peux lui offrir, c’est une promesse. Je n’ai encore rien de concret. On en est toujours au même point. Seulement, le sourire resplendissant de timidité qu’elle m’offre ne me donne absolument pas le courage de refuser. Je devrais. Ou lui dire que j’accepterai cette proposition quand on aura au moins un peu avancé… Et mon estomac, ce traite, choisit son meilleur moment pour se manifester et accepter. Peu importe que ce soit jamaïcain, vietnamien, ou je ne sais quelle autre origine… S’il y a bien un truc pour lequel je ne suis pas difficile, c’est la bouffe. Le grondement de mon estomac n’a pas dû lui échapper tellement il y a de l’écho à l’intérieur.

D’accord, je capitule. J’accepte avec plaisir à l’unique condition que ça ne soit pas trop contraignant pour toi.

J’aurais même été capable d’accepter de finir dans le premier fast food du coin autour d’un hamburger, frites. D’ailleurs, je crois que ça se serait terminé comme ça. A l’angle de ma rue, il y a un libanais qui fait des plats pas trop chers. C’est souvent quand je n’ai rien dans les placards que je termine chez lui. J’ai dû faire quarante fois le tour de sa carte depuis le temps, mais je ne m’en lasse pas.
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D. Jordynn Carter

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MessageSujet: Re: Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon)   Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon) EmptyVen 2 Fév 2024 - 0:02

J’ai suivi Maxon dehors, quittant l’atmosphère qui m’étouffait au sein du commissariat. J’avais beau m’y sentir en sécurité, je n’étais pas très à l’aise entre ses murs pour autant. Chaque seconde que je passais dans le bâtiment était un douloureux rappel de ce qui m’était arrivé un peu plus tôt dans ma vie. La présence de Maxon me rassurait et m’aidait à garder pied. Mais je ne pouvais nier qu’une fois sortie, l’air frais me fit énormément de bien. Je pris une profonde inspiration, le vent souleva mes longs cheveux noirs. Dans la rue, nous marchions tout en gardant une certaine distance. Bien que je ne le connaisse pas, je me sentais plus proche de lui que de toutes les personnes qui faisaient partie de mon entourage. Peu de personnes étaient au courant de mon agression, parfois, on me reprochait cette situation que j’avais vécu. Bah oui, je n’aurais pas dû lui faire confiance, quelle idée de suivre son petit ami dans cette histoire d'escorting ? Il faut être complètement débile pour faire ça. Et puis, peut-être que je mentais sur ce qui s’était passé parce que je n’assumais pas d’avoir reçu de l’argent pour du sexe. Au départ, j’avais essayé de me justifier plusieurs fois, et puis j’avais fini par abandonner. J’avais appris à me taire et à ne plus rien dire.

Maxon affirma sans aucune hésitation dans la voix qu’il ne comptait pas abandonner mon affaire, quelque soit le temps que cela prendrait. Tant que je n’abandonnerais pas, il continuerait à se battre pour moi. Il était mon sauveur, celui qui viendrait à ma rescousse. Est-ce que je voyais Maxon comme une sorte de Superman ? Complètement ! Il était le seul à me croire sans aucun doute. Il n’avait jamais remis ma parole en question. La preuve, il était prêt à aller jusqu’au bout de mon affaire, j’allais peut-être enfin connaître une certaine forme de justice.

« Je n’abandonnerais pas ! Je veux qu’il soit mit face à ses crimes ! Je veux le voir payer et que la justice le condamne. Il ne peut pas continuer à vivre parmi nous, libre de recommencer ou pire… »

À ce moment-là, mon coeur tambourinait contre ma poitrine. Mes mains tremblaient. La rage, la tristesse menaçaient de m’envahir à nouveau. Mais je refrénais ses sentiments puissants, les reléguant au fond de mon esprit. Je ne voulais surtout pas retourner dans cette spirale malsaine où je finissais encore bourrée, à vomir dans le caniveau. D’ailleurs, Maxon se décida à accepter mon invitation. Ça me ramena à la réalité, je recentrais sur le moment présent. Un sourire timide se fraya un chemin sur mes lèvres. J’étais ravie qu’il accepte que je lui fasse à manger, c’était ma façon à moi de le remercier pour ce qu’il allait faire. Ce n’était pas grand chose mais j’y tenais.

« Super ! Ne t’en fais pas, j’adore cuisiner, c’est un vrai plaisir pour moi. Pour fois que je fais à manger pour quelqu’un ! »

Après cela, nous arrivions rapidement chez moi. Et sans attendre, je me débarrassais de mes affaires dans l’entrée de mon petit appartement. Je me retournais vers Maxon et lui déclarais :

« Fais comme chez toi, si tu as besoin de quoi ce soit, n’hésite pas à te servir. »

Puis, je me rendis dans la cuisine. L’appartement dans lequel je vivais n’était pas très grand, il n’y avait que cinq pièces : le salon, la cuisine, la chambre, la salle de bains et les toilettes. Donc Maxon ne risquait pas de me perdre. Dans ma cuisine, je me mis en activité, sortant tous les ustensiles dont j’aurais besoin pour faire mon plat de riz avec une sauce épaisse et des côtelettes de porc. Les ingrédients suivirent sur le plan de travail. Je me sentais un peu comme une chef d'orchestre dans ma cuisine, alignant les épices et les ingrédients avec une précision qui me surprenait moi-même. La cuisine était mon havre de paix, l'endroit où je pouvais laisser libre cours à ma créativité sans craindre d'être jugée ou critiquée. C'était aussi une manière pour moi de reprendre le contrôle sur ma vie, un domaine où je pouvais décider de tout, du goût jusqu'à la présentation. Cuisiner pour Maxon ce soir, c'était un peu comme lui ouvrir la porte de mon monde, lui montrer une part de moi que peu de gens connaissaient.

« J'espère que tu aimes un peu de piquant, lançais-je par-dessus mon épaule, un sourire dans la voix. J'ai l'intention de te faire découvrir ma version d'un classique. »

Je n'avais jamais été de celles qui cuisinaient en silence. La musique était une autre de mes passions, et bientôt, les notes d'une mélodie entraînante remplirent l'appartement, se mêlant aux bruits de la préparation du repas. C'était ma manière à moi de créer une ambiance, de transformer un simple dîner en une expérience, un partage.

Alors que les côtelettes commençaient à dorer dans la poêle, je me pris à espérer que cette soirée marquerait le début d'un changement dans ma vie. Maxon n'était pas juste le détective chargé de mon affaire, il devenait peu à peu quelqu'un d'important pour moi, une présence rassurante dans le tourbillon d'incertitudes qui était mon existence depuis l’agression.

« Tu sais, je ne reçois pas souvent, admis-je, me tournant vers lui avec un sourire légèrement nerveux. Mais je suis vraiment contente que tu sois là ce soir. »

Je ne savais pas encore où tout cela nous mènerait, mais pour la première fois depuis longtemps, j'avais l'impression d'avancer, de prendre un chemin qui pourrait me sortir de l'ombre. Maxon avait réveillé en moi l'espoir que, peut-être, tout n'était pas perdu. Que malgré les épreuves, il restait des raisons de se battre, de croire en un avenir meilleur. Et ce soir, en partageant ce repas avec lui, je voulais croire que nous étions sur la bonne voie.
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Maxon J. Ravenwood

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MessageSujet: Re: Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon)   Cette fois, je ne vais pas vomir, promis ! (Maxon) EmptyLun 18 Mar 2024 - 14:11

J’ai bien conscience que bosser avec Jordynn va être assez délicat et qu’il faudra surtout qu’on fasse preuve de distance. Je ne peux pas dire que je la connais vraiment puisque je ne lui suis venu en aide qu’une seule fois, mais se voir à l’extérieur dans un cadre tout autre que mon travail et son dépôt de plainte est assez mal vu parce qu’il pourrait y avoir conflit d’intérêts. Néanmoins, je tiens quand même à lui expliquer comment ça va se passer à partir de maintenant. Il faudra qu’elle fasse preuve de disponibilité car elle sera de nouveau interrogée, et si j’arrive à mettre un coup de pied dans la fourmilière, il y aura aussi des instances au tribunal. Si j’arrive à faire avancer cette affaire, ça va être assez contraignant pour elle, mais je ne doute pas un seul instant de sa détermination à vouloir que son dépôt de plainte aboutisse enfin après un an d’abandon de toute poursuite. D’ailleurs, elle semble forte de ses convictions lorsqu’elle m’expose son but dans toute cette affaire. Je la comprends. Pour elle, le mal est fait. Pour d’autres, il est encore temps de les épargner d’un décérébré. Un de moins dans la nature ne changera jamais considérablement la face du monde, mais cela peut épargner de nouvelles victimes.

Jordynn tient à me remercier en m’offrant un repas. Même si je l'ai assurée ne pas faire ça pour obtenir un quelconque paiement de sa part, elle insiste. Je peux comprendre ce besoin de se montrer reconnaissante. Il y a un an, elle n’a pas obtenu beaucoup de considération de la part de mes collègues, et il semblerait que je sois le premier - ou l’un d’entre eux, tout du moins - à ne pas la prendre pour une pauvre fille qui s’est lancée dans une aventure courue d’avance. Parfois, je comprends mes collègues quand ils affirment que dès le début, certains plans puent l’embrouille à plein nez et que les victimes n’ont pas su voir que ce n’était pas une bonne idée. Mais je me dis que certains sont tellement désespérés qu’ils sont prêts à n’importe quoi pour réussir, même à se foutre le nez dans la merde. Est-ce que c’est une raison valable pour qu’ils soient des laissés pour compte ? Non. Sinon, à quoi bon avoir des lois et une justice ? Finalement, j’accepte cette proposition de repas parce que mon estomac a décidé de se manifester et de me rappeler que ça fait plusieurs heures que je ne l’ai pas nourri. Ma raison me souffle que ce ne serait pas du tout raisonnable, mais d’un autre côté, je me dis que c’est le moment ou jamais, sinon, ce ne serait pas avant la fin de toute l’affaire. Ma seule condition c’est que ce ne soit pas une contrainte pour elle, mais Jordynn est têtue.

Je la suis jusqu’à chez elle où elle m’invite à faire comme chez moi. Je hoche la tête, mais hormis déposer mon sac près de la porte d’entrée, je n’ai pas grand chose d’autre à faire. Je retrouve donc la jeune femme dans sa cuisine en train de s’ateler à la préparation du repas. Je reste dans l’encadrement de la porte, ne sachant pas trop ce que je peux faire pour lui venir en aide. Je ne suis pas ce qu’il y a de plus doué en cuisine. Je sais me faire à manger, mais tout ce que je sais faire est très basique. Je suis incapable de suivre une recette, je râte très souvent ce que je prépare. Jordynn semble maîtriser cet art. Peut-être pas à la perfection, mais elle semble si sûre de ses mouvements et de ses gestes que je ne peux que me montrer admiratif. Les bras croisés contre mon torse, je me sens un peu inutile, mais elle ne semble pas en prendre ombrage. Au contraire, elle semble vraiment contente de cuisiner.

Je ne suis pas très difficile, dis-je pour apaiser ses craintes.

Cela semble la satisfaire ou lui faire gagner une certaine confiance car les premières notes d’une musique ne tardent pas à s’élever. Je continue d’observer le moindre de ses faits et gestes et tandis qu’elle met la viande à cuir, je me surprend à avoir le regard posé sur ses fesses qui se dandinent légèrement au rythme de la musique qui passe. Lorsqu’elle se tourne soudainement vers moi, je relève les yeux vers son visage. Un léger sourire vient ourler mes lèvres lorsqu’elle me fait part de son ravissement quant à ma présence chez elle.

Si ça te fait plaisir, ça me fait plaisir aussi, je réponds. Mais une fois que j’aurais commencé à bosser sur ton affaire, je ne pourrais plus accepter ce type d’invitation.

Ca me semble primordiale de le lui rappeler, même si j’ai bien conscience qu’elle doit s’en douter. Nous nous verrons toujours, mais ce sera sous un cadre officiel qui concerne sa plainte, et plus uniquement pour passer un bon moment en bonne compagnie. J’apprécie Jordynn, pour le peu que je la connaisse. Et peut-être que plus tard, nous pourrions devenir amis, mais pour le moment, il fallait que nous restions assez neutre l’un envers l’autre, sinon, on risquerait de me retirer cette affaire et je ne suis pas certain qu’elle soit menée correctement.

Est-ce qu’il y a quelque chose que je peux faire pour t’aider ? je demande ensuite pour éviter que le malaise s’installe dans cette cuisine qui commence à sentir de plus en plus bon la nourriture.
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