Dirty New-York

Qui a dit que le linge sale se lavait uniquement en famille ?
 
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 Bonjour, Edward...

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Jessica M. Marshall

Jessica M. Marshall


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MessageSujet: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyMer 17 Fév 2016 - 1:00

Je descendais les marches de l'immeuble où je vivais. Mon téléphone sonnait. Je m'arrêtais et le sortis. Un message, apparemment, on m'attendait à l'agence. Un client venait d'arriver. Et en croire le message, c'était un gros client. Une célébrité qui cherchait un appartement spacieux... Oui, comme toute célébrité qui se respecte, ce client se devait d'avoir un appartement immense puant le luxe. Soupirant, je répondis que j'arrivais.
Une voiture de luxe avec un chauffeur m'attendait. Il m'ouvrit la porte arrière et attendit que je sois installée pour refermer derrière moi. Une fois assise et bien installée, je me posais des questions. Où était Edward ? Que faisait-il ? Il fallait que je le trouve. Il me manquait énormément et cette opportunité tombait au bon moment !
Mes pensées vagabondaient. Edward et moi n'étions pas le genre de couple stéréotype. Edward n'était pas amoureux de moi. Nos fiançailles étaient un arrangement que nos pères avaient convenus pour le bien de leurs affaires. Sauf que malheureusement pour moi, Edward n'avait pas développé le moindre sentiment amoureux pour moi. Dans mon cas, les choses avaient été totalement différentes. Mes sentiments pour Edward avaient grandi et avec eux, l'espoir de voir qu'un jour, Edward aussi m'aimerait.
Soudain, je compris où je pourrais trouver Edward. J'indiquais le nom de son hôtel au chauffeur. Avec dextérité, il tourna et changea de destination. Mon coeur battait dans ma poitrine comme s'il voulait s'en extirper. Je ne savais pas comment il réagirait en me voyant mais... Je me devais d'aller le rejoindre.
Une fois devant son hôtel, je remerciais le chauffeur avant d'y entrer. Comme tout hôtel de luxe, il y avait des canapés moelleux, un bar, du personnel prêt à se mettre au service des clients. Je me dirigeais vers l'accueil et demandais le numéro de la chambre d'Edward. J'indiquais être sa fiancée... Sauf que le regard du jeune homme me fit manquer un battement. Il semblait en douter. Mais l'excellente éducation que j'avais reçu reprit le dessus sur moi et je gardais mon sang-froid.
Lorsqu'il me donna le numéro de la chambre, je m'y dirigeais. Je pris l'ascenseur. Une fois que j'en sortie, je me dirigeais vers sa suite. Une fois devant la porte, je frappais. Je tirais légèrement sur mon tailleur. Geste totalement inutile puisque cette jupe crayon avait été faite sur mesure... Mais j'étais nerveuse.
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Edward C. Borden

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyJeu 21 Avr 2016 - 14:08

Encore une fois, j’avais travaillé tard. Ce dossier commençait à me prendre un peu la tête étant donné que je n’en voyais pas le bout, mais j’étais déterminé à ne rien lâcher. Je comptais bien gagner ce procès, mais il était beaucoup plus compliqué qu’il n’avait laissé supposer au tout début. Il fallait dire aussi que l’avocat en face était aussi têtu et borné que moi, mais je pouvais l’être encore plus. Il ne savait pas trop à qui il avait affaire, mais il allait vite l’apprendre. Je comptais bien faire gagner à cette femme son procès. Surtout que tout, absolument tout, était en sa faveur. Mais l’avocat d’en face ne cessait de faire appel afin de pouvoir examiner encore mieux le dossier. Sauf que ça faisait des semaines qu’il sortait la même excuse et le seul espoir que j’avais pour que cela cesse, c’était que le juge en ait assez et dise « stop ». Mais en attendant ce jour, ma cliente était en attente et payait des honoraires en plus alors que cette histoire aurait très bien pu finir il y a bien longtemps.

À mon réveil, j’avais appelé le service de chambre afin qu’il me fasse monter un café corsé – nécessaire pour mon bon réveil – ainsi que des viennoiseries. Je mangeais rarement le matin mais le fait que je me sois couché tard avait contribué à me donner faim. En attendant, je me rendis à la douche pour pouvoir me réveiller un peu. Sous la douche, je ne pus m’empêcher de penser à ma vie new-yorkaise. Depuis que j’étais arrivé ici, je vivais à l’hôtel. Quelque fois je dormais chez Keri, mais je ne vivais pas chez elle et fatalement, je rentrais souvent à un moment ou un autre à l’hôtel. Bien sur, j’avais choisi le meilleur hôtel, si bien que j’avais l’impression que ma suite était un véritable appartement. Je pouvais faire mes courses et me faire moi-même à manger, mais quand je n’avais pas le temps ou alors la flemme le service de chambre était un bonheur.

Quelque part, je redoutais le moment où je devrais retourner à Los Angeles. Cela signifierait la fin de ma vie new-yorkaise – bien qu’elle n’ait rien de palpitante – mais aussi mon éloignement de mon futur enfant. Le ventre de Keri grossissait de jour en jour. J’avais décidé d’assumer mon rôle de père mais sérieusement, un enfant avec deux parents séparés ce n’était pas l’idéal. Surtout à des kilomètres l’un de l’autre. Du coup, je songeais à éventuellement quitter Los Angeles pour m’installer à New York afin d’être plus près. Sauf que c’était une décision que je ne pouvais pas prendre tout seul. Il fallait que j’annonce la nouvelle à mes parents. Ma mère allait me faire une crise existentielle, je voyais ça d’ici. Et puis, il faudrait que je parle avec Jessica. Nous étions fiancés et par conséquent, je devrais l’informer. Je lui accorderai même le droit de rompre nos fiançailles si elle ne voulait pas de cette vie. Mais ça… c’était elle qui déciderait. Selon l’accord passé entre mon père et le sien, elle seule avait son mot à dire.

Je sortis de la douche au bout d’une vingtaine de minutes que j’avais plus passé à réfléchir qu’à me savonner mais ce n’était pas bien important. Je payais la chambre, pas l’eau. J’étais entrain de m’habiller lorsqu’on frappa à la porte de ma suite. J’avais simplement enfilé un jean. C’était donc torse nu que j’allais ouvrir au service de chambre. À cette heure-ci, celui qui s’occupait des petits déjeunés était un homme, du coup, je ne prenais aucun risque. À moins qu’il ne soit homosexuel, mais là… Je ne pouvais absolument rien y faire ! Ce fut donc sans le moindre doute que j’ouvris la porte avant de me figer en découvrant que je n’étais pas face à un homme mais une femme. Et certainement pas une femme du service de chambre. J’étais face à ma fiancée. Que faisait-elle là ? Comment m’avait-elle trouvé ? Mais surtout… Qu’est-ce qu’elle faisait là ?!

Je la regardais sans rien dire, ne sachant pas trop si je devais me mettre une claque pour me réveiller ou bien si elle était bien là, sur le pas de ma porte. Je passais plusieurs secondes ainsi, à la fixer avant de reprendre une certaine contenance et de retrouver le contrôle de mon corps. Je m’écartais de la porte et lui fis un geste l’invitant à entrer. Je ne pouvais la laisser dans le couloir !

- Jessica. Quelle bonne surprise. Que fais-tu là ? demandais-je en passant devant elle pour attraper un t-shirt et l’enfiler.

Je n’avais pas de souci avec la nudité, mais bizarrement, ça me faisait bizarre de me retrouver si peu habillé face à elle, vêtue d’un tailleur. En temps normal, elle et moi pourrions être magnifiquement bien assorti étant donné que je portais des costumes, mais aujourd’hui c’était ma journée de décharge et je portais des vêtements moins strictes.
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Jessica M. Marshall

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyJeu 11 Aoû 2016 - 21:12

Je ne savais ce qui m’avais pris. Plutôt que d’aller satisfaire les désirs d’un client, j’étais partie rejoindre mon fiancé dans son hôtel. J’avais des obligations, j’étais pourtant très assidue dans mon travail mais aujourd’hui, j’avais décidé de faire une entorse au règlement en posant un lapin à mon client. Je n’étais pas de nature impulsive et pourtant, je venais de le faire… Pourquoi ? Pour un fiancé dont je savais que les sentiments n’étaient pas réciproques. Mais je continuais d’y croire qu’il pourrait changer d’avis. Je soupirais. J’allais me marier à un homme qui ne m’aimerait jamais… J’allais sûrement lui donner un héritier… Tout ça au nom des affaires. Mes sentiments n’entraient pas en compte, je me devais de le faire.

Donc, je me présentais à son hôtel. Je subis d’abord le regard méfiant du jeune homme chargé de l’accueil. Je pense qu’on ne lui avait pas appris à cacher ses émotions, surtout d’un emploi comme celui-là. Mais, en jeune femme de bonne famille, j’étais restée digne et surtout stoïque face à son regard…. Ce devait être pour ça qu’on me jugeait souvent froide et hautaine. Pourtant, je ne l’étais absolument pas, seulement, on m’avait appris qu’une femme de la haute société devait apprendre à maîtriser ses émotions. Tout le monde n’avait pas besoin de savoir ce qu’elle ressentait, surtout si l’on pouvait s’en servir contre elle.

Je me rendis donc à la chambre que le jeune homme m’avait indiquée. Intérieurement, j’angoissais à l’idée de le retrouver. Et s’il me repoussait… Pire, s’il était avec une femme… Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Si ce n’est que je savais bien qu’il n’y aurait pas d’effusion, ni de baisers torrides… Je ne rappelais pas d’avoir une fois touché les lèvres d’Edward. Il m’embrassait parfois la joue, mais ça s’arrêtait là. Rien de plus. Mais pourquoi je laissais faire ? Je savais que j’en souffrirais et pourtant, je prenais sur moi pour être une fiancée exemplaire… Merci Mère pour tous tes conseils…
Je frappais et attendis, le cœur battant qu’il m’ouvre… Et lorsqu’il le fit, Edward semblait surpris de me voir. Surpris, pas agréablement surpris, simplement surpris… Une nouvelle déception que j’encaissais. Pourtant, je savais bien quelle réaction il aurait… Mais dans le fond, je devais encore avoir cet espoir que ses sentiments grandissent…

« Eh bien, il se trouve que j’ai reçu une promotion. Je dois m’occuper de l’agence new-yorkaise. Mon supérieur voudrait que je la remette dans la course. J’ai un appartement dans Manhattan mais en attendant de pouvoir m’installer, je suis dans un hôtel pas très loin… »

Je m’arrêtais, l’observant se rhabiller précipitamment… Oui, nous étions très loin d’être un couple conventionnel…

« Je me suis dit que c’était l’occasion pour te faire une surprise en venant te voir. »

J’aurais pu rajouter que je réfléchissais à notre futur mariage, notre relation, nos parents mais je n’en dis rien. Je préférais taire mes pensées pour le moment, j’attendais encore de voir comment notre situation évoluait…
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Edward C. Borden

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptySam 3 Sep 2016 - 11:04

Le travail d’avocat pouvait être vraiment très prenant et surtout extrêmement fatiguant. Très franchement, cette affaire était sans aucun doute la plus complexe que j’avais eu à résoudre jusqu’à présent, la partie adverse était extrêmement coriace, sauf qu’elle ne me connaissait pas encore. S’ils étaient coriaces, ils ne me connaissaient pas encore. Je ne lâcherai rien. J’avais promis à ma cliente que je gagnerai et c’était précisément ce que j’allais faire. Certes, d’un autre côté, ça retardait mon retour à Los Angeles, mais d’un autre côté, ça me permettait d’être présent pour Keri et l’évolution de sa grossesse. Je ne savais pas du tout de quoi allait être fait le lendemain. Pour l’instant, tout ce que je voyais c’était la fin de cette affaire. L’après était encore trop flou pour qu’il soit défini.

Dans le fond, je me disais que si je voulais être présent pour mon enfant, il faudrait que je quitte Los Angeles pour venir m’installer à New York. Keri avait été clair sur ce point : elle ne voulait pas quitter la grande pomme. Je pouvais la comprendre. Alors si je voulais être présent, je n’avais plus qu’à déménager. Mais ce déménagement entraînerait certaines décisions. Je ne devais pas oublier le fait que j’étais fiancé à une femme et que je ne pouvais pas prendre une décision sans lui en parler d’abord. Il faudrait que j’annonce aussi la grossesse de Keri ainsi que ma décision d’être présent et d’assumer cette responsabilité. Bref, ça allait être un énorme merdier sans nom, je le voyais gros comme une maison. J’ignorais vraiment de quoi allait être fait demain pour le coup. Et j’étais loin de me douter que demain allait arriver plus tôt que prévu.

Après avoir appelé le service de chambre pour qu’il me ramène un petit déjeuné, puis avoir pris ma douche, on avait frappé à ma porte. Je n’avais eu le temps d’enfiler qu’un jean. Je ne pris pas le temps d’enfiler un haut avant d’aller ouvrir la porte. Ce n’était que le service de chambre, après tout. J’ouvris la porte en grand et me figeais en découvrant qu’il ne s’agissait pas du service de chambre, mais Jessica. Une montagne de questions me traversa l’esprit dont la première était : que faisait-elle là ? Les secondes qui passèrent me parurent être des heures. Je m’écartais de la porte et l’invitais à entrer avant de lui demander ce qu’elle faisait à New-York. Je refermais la porte derrière elle avant d’aller chercher mon t-shirt. Je l’enfilais rapidement. Même si Jessica était ma fiancée et qu’elle avait limite le droit de me voir à poil, je ne me sentais pas spécialement à l’aise.

Très honnêtement, Jessica serait l’épouse idéale, je ne pouvais pas le nier. Elle était une valeur sûre, mais elle était très loin d’être mon type de femmes, même si elle était belle. Du coup, je n’arrivais pas à comporter comme si nous allions former un ménage d’ici peu. Pour l’instant, j’avais uniquement réussi à ne pas déterminer une date de mariage, mais je ne pourrais pas me défiler indéfiniment. J’écoutais sa réponse concernant une promotion. Ah ? C’était intéressant comme nouvelle ça. Si Jessica devait s’occuper d’une agence new-yorkaise, peut-être que se serait plus facile d’emménager ici. D’ailleurs, elle avait déjà acheté un appartement. Elle ne perdait pas de temps. J’étais même surpris. Je la regardais en arquant un sourcil.

- Pour une surprise, je t’assure qu’il en s’agit bien d’une, fis-je.

Je m’adossais contre le mini bar de ma suite et invitais Jessica à s’asseoir sur le canapé ou le fauteuil, comme elle voulait.

- Tu veux boire quelque chose ? enchaînais-je un peu. J’ai déjà appelé le service de chambre, mais si tu veux je peux les rappeler pour rajouter une commande.

J’ignorais si elle avait pris le temps de manger quelque chose ou pas. Et puis, même si ce n’était pas le grand amour entre nous, ce n’était pas une raison pour faire l’égoïste et manger devant ses yeux. Je pouvais bien lui offrir un petit déjeuné. Et puis, ça nous entraînera un peu pour le jour où nous devrons vivre sous le même toit.
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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyVen 16 Déc 2016 - 21:24

Lorsqu’Edward m’ouvrit, je vis la surprise se dessiner sur son visage. Il me laissa entrer en se dépêchant de mettre un t-shirt. Depuis l’annonce de nos fiançailles, je n’avais jamais eu de réels moments intimes avec Edward… A vrai dire, nous ne nous étions jamais embrassé… Ni même tenu la main. Il faut dire que tout avait été arrangé par nos pères, nous n’avions pas eu notre mot à dire. Si cette idée ne m’avait pas dérangé, je pouvais affirmer que dans le cas d’Edward, les choses étaient bien différentes. Il ne semblait pas très à l’aise avec moi. Je pensais qu’avec le temps, nous pourrions apprendre à nous connaître et que malgré tout, nous pourrions former un couple…

En venant lui rendre visite, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je pensais que peut-être avec cette séparation temporaire, je lui manquerais un peu… Certes, je ne m’attendais pas à une déclaration d’amour, ni même à une effusion de tendresse… Mais, je ne pensais pas qu’il serait… Toujours aussi distant. Malgré tout, je ne laissais rien paraître et lui expliquais avoir reçu une promotion. Il me répondit tout en m’invitant à m’asseoir. Je m’installais donc sur le canapé, le dos droit, les mains sur les cuisses.

J’observais un peu sa chambre, d’un rapide coup d’œil discret. Il avait l’air absorbé par son travail. C’était une bonne chose, c’était ce qui faisait de lui l’un des meilleurs avocats de Los Angeles. Mais il fallait bien qu’il se repose. New-York était une belle ville à visiter. Il devait en profiter.

« Je vois que tu passes énormément de temps sur ton affaire. A quel moment te repose-tu ? »

Je m’inquiétais réellement pour lui, j’avais peut-être tort mais c’était ainsi, je ne pouvais pas m’empêcher. Il me demanda alors si je voulais boire ou manger quelque chose. Ayant déjà pris mon petit-déjeuner avant de sortir, je fis non de la tête, un petit sourire timide. Je me sentais toujours intimidée face à Edward. Il se dégageait de lui un charisme fou. J’avais parfois peur d’être trop godiche à côté de lui. Il avait tellement d’assurance et moi… Disons que j’étais loin d’incarner un monstre de charisme. Je ne me dénigrais pas, mais je connaissais bien mes points forts et mes points faibles.
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Edward C. Borden

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyMar 27 Déc 2016 - 16:03

Jamais je n’aurais cru voir Jessica ici, à New York. Sauf que j’oubliais qu’elle avait tous les droits de venir ici – que ce soit pour le travail que pour venir me voir. Du coup, j’étais profondément surpris en la voyant à ma porte ce matin. Je la fis entrer avant d’aller terminer de m’habiller en enfilant un t-shirt. Je n’avais absolument aucun souci sur la nudité et je n’étais pas forcément extrêmement pudique, mais devant Jessica, je ne pouvais pas. Je n’y arrivais pas vraiment. Peut-être qu’avec le temps, j’y arriverai mais pour l’instant j’estimais qu’elle et moi nous n’étions pas assez proches pour cela. Nous ne nous connaissions pas assez malgré le fait que nous soyons fiancés.

Je ne l’avais jamais touché, ni même embrassé, ni eus le moindre geste tendre envers elle. À chaque fois que je devais la saluer, cela se résumait à un baiser sur la joue. Ni plus, ni moins… Jessica m’informa qu’elle avait eu une promotion – d’où la raison de sa présence ici. Ceci expliquait cela. Elle s’installa sur le canapé de la suite. Je l’observais pendant quelques instants. Jessica serait l’épouse parfaite, à n’en pas douter. Elle correspondait parfaitement à l’image de la femme qu’on verrait à mon bras. Elle rentrait parfaitement dans le moule. Sauf que moi, je ne voulais pas de quelqu’un qui rentrait dans le moule. J’avais toujours été celui qui se distinguait dans tous les domaines. C’était d’ailleurs comme ça que j’avais réussi à devenir un excellent avocat.

Je n’avais absolument rien contre Jessica. J’avais énormément de respect pour elle, d’ailleurs. Mais elle et moi, ça ne fonctionnerait malheureusement jamais. Et puis, de mon côté, j’avais Keri qui était enceinte de notre enfant et il allait falloir que j’arrange les choses. Sauf que je ne pouvais pas lui annoncer maintenant de but en blanc que j’allais avoir un enfant. Je passais une main dans mes cheveux légèrement en bataille tandis qu’elle souligna le fait que j’accordais beaucoup d’importance à l’affaire qui m’avait mené à New York. Je hochais la tête.

- Hum… Entre deux heures du matin et huit heures ? hasardais-je en me souvenant plus ou moins de l’heure à laquelle je m’étais couché hier soir et levé ce matin.

Même si j’avais déjà appelé le service de chambre pour le petit déjeuné, je demandais à Jessica si elle désirait boire ou manger quelque chose afin que je puisse appeler pour changer la commande, mais celle-ci refusa ma proposition. Je hochais la tête et me dirigeais vers le fauteuil pour m’asseoir dedans. Je fis face à Jessica et lui demandais :

- Ça fait combien de temps que tu es à New-York ? Tu as un endroit où dormir ?
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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyMer 13 Déc 2017 - 16:47

Assise dignement sur le canapé, je n’osais pas regarder autour de moi. Je ne voulais pas qu’Edward pense que j’étais venue l’espionner. Ma mère avait été très claire sur le sujet : je ne devais étouffer Edward sinon, il me fuirait. Et s’il me quittait, eh bien je finirais vieille fille, seule dans un appartement trop grand pour moi… Sans héritier à qui léguer la fortune de mon père, donc ça serait un énorme gâchis. Bon, je ne croyais pas totalement ma mère. Elle vivait à une autre époque mais elle avait raison sur un point, je ne pouvais pas me permettre d’étouffer Edward.
Malgré mon attachement, nous n’étions pas proches. Nous n’étions pas amoureux et ne le serions peut-être jamais. Mes parents ne s’aimaient pas mais ils avaient besoin l’un de l’autre pour sauver les apparences. Voilà ce que je serais pour Edward, une bouée pour ne pas faire couler son apparence… Dans le fond, je n’aimais pas ce rôle que je devais jouer. J’aurais voulu un mariage d’amour, quelque chose de beau et sincère. Mais j’étais condamnée à épouser un homme pour son argent et son étiquette sociale. Et je devais en être heureuse…

Je m’inquiétais néanmoins pour lui. Il semblait si absorbé par son travail que je me demandais s’il se reposait. Et puis, son air épuisé n’aidait à me rassurer. Bien qu’il réussisse à me faire une petite blague. J’eus un petit rire avant de lui dire :

« Il faut tout de même que tu te reposes. Ça t’aidera sûrement à y voir plus clair, de prendre des pauses de temps en temps. »

Comme on me l’avait appris, je parlais toujours d’une voix douce, calme et posée. Et puis, je devais avouer que j’espérais lui plaire ainsi. On m’avait appris que les hommes aimaient les femmes calmes, pas ces femmes qui ne s’exprimaient qu’en hurlant et ne tenant pas en place. On m’avait conditionné pour être la petite femme d’intérieur parfaite…

« Je suis arrivée depuis quelques semaines, mais je ne me suis installée que depuis quelques jours. Je découvre vraiment New-York, j’ai un appartement dans Manhattan. Rien d’extravagant, mais il est pas mal. »

Oui, j’avais pris un appartement juste assez grand pour moi et mon dressing. J’avais une chambre d’amis, au cas où je recevrais des amis ou Edward. Mais rien d’incroyablement cher. L’agent m’avait pourtant proposé un appartement luxueux dans un immeuble de 25 étages… Rien qui ne me ressemblait.
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Edward C. Borden

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyMer 27 Déc 2017 - 11:42

Regardant Jessica, je ne pouvais pas m’empêcher de me dire qu’elle méritait tellement mieux que moi. Non pas que je n’étais pas quelqu’un de bien, mais si elle savait la vérité, elle allait être blessée. Et elle le serait de toute façon puisque je ne pourrais pas lui cacher éternellement les choses. J’ignorais encore si je devais lui annoncer à elle ou bien en parler à ses parents en premier lieu afin d’être honnête avec eux. C’était encore confus dans ma tête, je ne savais pas trop comment m’y prendre alors avant de dire quoi que ce soit, je préférais mettre les choses à plat de mon côté.

Sa sollicitude à mon égard me touchait. Je ne voyais pas Jessica comme quelqu’un étant capable de mentir. Je savais qu’elle était sincère quand elle me demandait de trouver le temps de me reposer. Je lui offris un léger sourire. Elle avait sans aucun doute raison, mais je connaissais mon métier, je savais comment je devais bosser et très honnêtement, je n’étais pas du genre à écouter les conseils des autres. Oui, j’étais quelqu’un de têtu et bien évidemment, il arrivait que certaines fois je m’en mordais les doigts. Mais qui n’apprenait pas de ses erreurs ?

- Tu as sûrement raison. Sauf que j’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je ne trouve pas de solution...

C’était la première fois que j’avais un cas qui s’étalait comme ça dans le temps. Mais que pouvais-je y faire ? Certains auraient sans aucun doute abandonné depuis longtemps parce que c’était le serpent qui se mordait la queue, mais moi je tenais bon. Je réussirai à gagner. C’était un défi que je m’étais fixé et que je comptais bien remporter. Cependant c’était assez parlé de moi et je me concentrai sur Jessica et sur sa date d’arrivée à New York. J’allais m’asseoir sur le fauteuil en face de ma fiancée, curieux de savoir si elle avait un endroit où loger. Si elle n’avait nulle part où aller, je ne pouvais pas ne pas lui proposer de rester ici. Certes, ça causerait quelques problèmes, mais Jessica n’avait absolument rien demandé dans toute cette histoire. Mais quelque part c’était aussi un soulagement d’entendre qu’elle avait pris un appartement.

- Tu comptes t’installer ici ? demandais-je.

Techniquement, si nous étions fiancés, elle ne pouvait pas vraiment s’installer quelque part sans que ce soit un accord entre nous deux, mais ce n’était pas moi qui l’empêcherai de faire sa vie. Bien au contraire. Nos fiançailles étaient vouées à l’échec de toute manière donc si elle désirait s’installer à New York, ce n’était pas moi qui allait l’en empêcher.
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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyMer 21 Fév 2018 - 22:48

Je me tenais droite comme on me l’avait appris. Ma voix était toujours posée et calme. Je souriais quand il le fallait pour ne pas passer pour une femme aigrie. En fait, j’appliquais à la lettre l’éducation que j’avais reçu. Pourtant, j’avais vite compris que l’homme qui se tenait face à moi n’était pas un homme respectant les conventions à la lettre. J’avais entendu toutes les histoires concernant ses aventures d’un soir. Bien sûr, ce n’était pas mal vu dans notre milieu. Les hommes avaient des droits que nous n’avions pas nous, les femmes. Malgré cela, je voulais lui plaire, lui montrer que j’étais à la hauteur. Je pouvais être l’épouse modèle comme nos mères l’avaient été. Et même si Edward ne semblait pas y faire attention, je continuais de persévérer.

Je l’écoutais m’expliquer à quelle point son affaire était compliquée et lui donnait des migraines à n’en plus finir. Je lui conseillais donc de se reposer car parfois, il suffisait de revenir un peu plus tard, avec l’esprit plus frais pour trouver la solution… Qui bien souvent est beaucoup plus simple que l’on pense. Mais je n’insistais pas. Edward savait ce qu’il faisait, après tout, je n’allais pas lui apprendre son métier. Je hochais simplement la tête et lui dis :

« J’espère que tu trouveras la solution et que nous pourrons nous voir et pourquoi pas jouer les touristes ici. »

Je n’étais pas sûre de moi. Ma voix tremblait légèrement car je ne voulais pas essuyer un refus. Bien sûr, il avait le droit de me refuser une sortie si son emploi du temps l’en empêchait. Et pourtant… Edward et moi étions un couple atypique. Je n’avais jamais réellement passé de temps avec lui mais j’aurais aimé. J’aurais voulu apprendre le connaître un peu plus. Même si ma mère m’avait assuré que cela n’avait pas d’importance, d’après elle, j’aurais tout le temps de le connaître après le mariage. Quand je serais mariée et dans l’obligation de le supporter, même s’il me rendait malheureuse… Oui, ma mère m’avait bien fait comprendre que le divorce était inenvisageable. Déjà parce que je serais la risée de notre sphère mais aussi parce que cela affecterait les affaires que nos pères avaient organisé…

« Je ne sais pas encore, tout dépendra de mon avancée. Mais pour le moment, je serais ici. »

C’était incroyable que mon père m’ait laissé venir m’installer à New-York. Bien sûr, il pensait que ce serait temporaire ou dans le meilleur des cas, que je m’installerais définitivement avec mon fiancé. Sauf que je ne voyais pas les choses ainsi… J’aimais bien cette nouvelle indépendance, être seule chez moi. Dans ces moments, je me permettais d’être moi. Je marchais pieds nus dans l’appartement, je restais en pyjama les jours où je ne travaillais pas. Je mangeais quand bon me semblait, devant la télé ou dans mon lit. J’avais même appris à cuisiner des petits plats.

« Mais tu as ton mot à dire aussi, après tout, nous allons devoir vivre ensemble. »

Je ne pouvais pas partir sans le consentement de mon mari. Si Edward refusait de vivre à New-York, j’allais devoir faire une concession et le suivre où il voudrait. C’est ce que ma mère avait fait. Elle avait quitté San Francisco pour suivre mon père à Los Angeles. Elle s’était faite au changement alors pourquoi pas moi…
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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyDim 8 Avr 2018 - 20:00

C’était assez étrange de parler de mon travail avec Jessica. Nous n’avions jamais eu de réelles conversations. Juste quelques mots échangés, sans beaucoup plus de détail. Pourtant, je ne pouvais pas dire que Jessica était une jeune femme désagréable. Bien au contraire. Seulement, elle dépendait de l’éducation que son père lui avait donnée. J’étais certain qu’elle ferait une épouse parfaite, mais elle ne reflétait rien de ce que j’imaginais si un jour je devais me marier. D’ailleurs, elle ne le savait pas encore, mais ce mariage était compromis étant donné que Keri était enceinte. Mais je ne pouvais pas lui annoncer cette nouvelle comme on parlait de la pluie et du beau temps. Je l’observais et Jessica me donnait l’impression d’être un robot, à agir machinalement et sans être elle-même. C’était dommage parce que c’était sans aucun doute une chouette fille. J’étais surpris qu’elle propose qu’on se voie et qu’on fasse les touristes en vacances. J’arquais légèrement un sourcil. Me proposait-elle réellement qu’on agisse comme si nous étions un couple ?

- Euh… oui, pourquoi pas, répondis-je. Mais tu sais, ça fait un moment que je suis là et je commence à connaître New York comme ma poche. Mais si tu as besoin, je pourrais t’aider et te faire connaître quelques endroits sympas.

Pourquoi refuserais-je ? Jessica ne m’avait jamais rien fait de mal. J’étais certain que c’était une chouette personne mais pour ça, il fallait la connaître un peu plus. Nous n’avions pas eu l’occasion de nous connaître réellement avant que cette proposition de mariage ne tombe. Et je n’avais pas envie de la désillusionner maintenant. Je comptais rompre nos fiançailles dès que j’en aurais l’occasion. Je ne pouvais pas lui imposer Keri et notre bébé. Jessica méritait son histoire à elle. Pour le moment, je souhaitais connaître ses projets à New York, si elle souhaitait s’installer ici, mais elle n’en savait rien encore. Je hochais la tête face à sa réponse. Après tout, elle aussi avait des affaires qui l’amenait à New York, donc je savais ce que c’était que d’être là pour le travail.

- Je n’ai rien à te dire, répondis-je. Tu fais ce que tu veux. En plus tu as déjà ton appartement donc ne t’en fais pas. Et puis, nous ne sommes pas mariés donc tu ne me dois rien.

Je lui fis un léger sourire quand on frappa à la porte de ma suite. Je quittais Jessica quelques instants pour aller ouvrir au service de chambre qui m’apporta un plateau roulant avec ce que j’avais commandé. Je payais ma commande et laissais un pourboire à l’employé avant de retourner vers le salon où Jessica était assise. Je fis glisser le chariot jusqu’à la table basse.

- Tu es sûre que tu ne veux rien ?
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Jessica M. Marshall

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptySam 10 Aoû 2019 - 21:54

Parfois, Edward me décontenançait… Ma mère m’avait décrit le comportement que je devais avoir avec mon futur époux. Je savais comment lui être agréable mais aussi que je devais me montrer patiente avec lui. C’était un homme et nous n’étions pas encore mariés mais je devais être exemplaire, quand bien même il pourrait se montrer distant voire volage. Mais je ne pensais pas que Edward serait aussi… Indifférent. Il était gentil avec moi mais je m’étais attendue à ce que nous fassions connaissance, que nous ayons des habitudes de couple qui s’installent… Pourtant rien n’y faisait. J’avais beau respecter les conseils de ma mère à la lettre, Edward se tenait toujours aussi éloigner de moi… Je ne pouvais pas mettre cela sur le compte d’une timidité quelconque. Sa réputation n’était plus à faire et puis, un brillant avocat timide ?
Je lui avais proposé de faire une visite touristique de New-York. J’avais hésité à lui proposer après tout, il était peut-être très occupé. Je me doutais bien que son affaire devait être très importante pour qu’il se déplace jusqu’ici. Moi j’aurais aimé pouvoir sortir avec lui, flâner dans les rues, main dans la main… Bon la dernière partie ne risquait pas d’arriver de sitôt mais je ne désespérais pas qu’un jour…

« Oui, j’aimerais bien. J’ai déjà repéré quelques boutiques où je pourrais faire du shopping mais j’aimerais bien trouver des endroits sympas où me balader. »


Je lui fis un sourire doux, qui changeait un peu de mes sourires sur-mesure que ma mère m’avait appris à faire. Je ressentais parfois le poids de mon éducation sur mes épaules. Je devais leur faire honneur, montrer à quel point mes parents m’avaient bien élevé. Parfois, c’était très dur de correspondre à cet idéal… J’avais envie de tout relâcher, pouvoir dire ce que je pensais réellement, m’habiller comme je le voulais, sortir et m’amuser comme toutes les femmes de mon âge pouvaient le faire… Pourtant, je n’arrivais pas à me libérer de ce poids. Je continuais de faire ce que l’on m’avait appris…
Quand mon fiancé m’expliqua alors qu’il n’avait rien à dire sur mes décisions, j’écarquillais légèrement les yeux avant de cacher à nouveau mes émotions. Je ne voulais pas qu’il ait l’impression que je forçais notre relation. En réalité, j’étais très étonnée parce que j’avais pensé qu’il voudrait avoir la main mise sur moi. Mes parents espéraient que nous allions emménager ensemble, c’était également ce que j’avais cru. Mais une fois que j’avais emménagé seule, je m’étais rendue compte que j’aimais vivre seule. Chez moi, j’avais la possibilité d’être moi sans que personne ne me juge. Alors qu’Edward me dise que je ne lui devais rien, j’étais plutôt contente. Ca voulait dire que j’allais garder encore un petit moment mon indépendance ! J’en aurais dansé de joie si je n’avais pas eu peur que cela soit inconvenant. Je me contentais de hocher la tête en lissant ma jupe.

« Je veux bien un verre de jus d’orange. J’ai déjà mangé. »

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Edward C. Borden

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyMer 23 Sep 2020 - 10:10

Jessica est quelqu’un de bien. De vraiment bien. Et nos parents nous ont arrangé un mariage… Sauf que je suis loin d’être celui qu’il faut pour elle. Elle a besoin d’un homme sans problème, qui n’a pas une vie compliquée à gérer. Elle sera sans aucun doute blessée d’apprendre que je ne suis pas du tout celui qu’elle attend, et que je ne le serais jamais. Mais qu’est-ce que je peux faire d’autre ? Je n’ai pas envie de lui mentir et en même temps, je ne peux pas non plus me débarrasser d’elle comme d’une vieille paire de chaussettes. Alors du coup, j’accepte de passer un peu de temps avec elle. Elle ne m’a jamais rien fait de mal, pourquoi est-ce que je l’enverrais promener ? Je suis déjà un fiancé bien distant avec elle, je peux au moins lui accorder quelques promenades dans New York afin qu’elle prenne ses repères.

On va te trouver ça alors.

Jessica m’offre un doux sourire. Un vrai sourire, qui fait naître le mien en retour. C’est impossible de la détester. Je le sais depuis longtemps. Depuis le début, j’approuve une certaine affection pour elle. C’est quelqu’un de tellement gentille et surtout tellement altruiste… n’importe quel idiot pourrait profiter de tout ça, et je n’ai pas envie qu’elle tombe entre de mauvaises mains. Sauf que quand elle me rappelle qu’on devra vivre ensemble une fois mariés, j’ai une boule dans l’estomac qui pèse très lourd. Comment lui dire que ça n’arrivera jamais ? J’ai beau essayé de décortiquer cette pelote de laine, je n’y arrive pas. Je rencontre toujours un nœud pour ne pas m’aider… Alors je dis la seule chose que je peux dire : nous ne sommes pas encore mariés, donc elle peut faire ce qu’elle veut, comme elle le veut. Je n’ai rien à redire là-dessus… Et cela semble la surprendre. C’est bref, mais j’ai bien vu ses yeux s’écarquiller de surprise avant qu’elle ne prenne à nouveau ce masque de courtoisie.

Le service de chambre finit par arriver et c’est tout naturellement que je lui propose de partager mon petit déjeuner. Même si je lui ai déjà proposé de rappeler le service pour rajouter quelques éléments, je lui propose à nouveau. Et cette fois-ci, elle accepte un verre de jus. Je me saisis de la bouteille en verre qui comporte du jus d’orange fraîchement pressé pour lui servir un verre. Je fais de même et trinque avec elle en lançant :

A ta promotion alors. Je suis certain que c’est amplement mérité.

Je m’installe à table et après une bonne gorgée de jus, je me sers un café qui finira de lever le voile de brume qui continue de hanter mon cerveau.
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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyLun 7 Mar 2022 - 12:08

Edward Borden était la perfection incarnée, si l’on se fiait aux idées reçues de notre milieu. Il avait tout pour plaire et il le savait. Pourtant, avec moi, il n’en avait jamais joué. Il s’était toujours comporté de manière respectueuse et très gentille. Mais je savais une chose, Edward ne m’aimait pas. Il avait peut-être de l’affection pour moi mais ce n’était pas de l’amour. Moi de mon côté, je ne savais pas trop quoi penser de tout cela. En fait, je n’avais pas analysé mes sentiments pour la simple et bonne raison que dans notre milieu, les mariages d’amour n’étaient qu’une option. L’idée du mariage était que c’était un contrat où chacune des deux parties y trouvait son compte. L’amour n’en faisait pas partie. J’avais grandi avec cette idée et jusqu’à présent, je m’en étais accommodée. Mais depuis quelques temps, j’avais des doutes… Pourquoi je ne pourrais pas avoir droit à un homme aimant ? Pourquoi est-ce que l’argent était une condition plus importante que l’amour ? Je n’y comprenais rien et je n’avais personne à qui demander ça.

J’avais expliqué à Edward mon nouveau quotidien, celui où je meublais toute seule mon nouveau logement. C’était tout nouveau pour moi, d’habitude ma mère s’occupait de cette tâche. Elle appelait souvent des décoratrices d’intérieur, des architectes etc. Moi, je préférais tout gérer seule. Ca me donnait un sentiment d’indépendance et puis, en quoi une autre personne connaîtrait mieux que moi ce que je voulais ?
Si j’en avait parlé à Edward, ce n’était pas pour rien. J’avais dans l’idée qu’il pourrait m’accompagner, que l’on pourrait passer du temps ensemble. Et avec un peu de chance, nous pourrions nous rapprocher. Je ne voulais pas d’une union sans amour, ou même sans affection. Alors j’étais prête à faire ce qu’il fallait pour que mon fiancé me regarde enfin.

« Bien sûr, tu me diras quand tu es libre. Je sais que tu es très occupé avec ton affaire au tribunal. Je ne voudrais pas te déranger. »

Je lui offris un doux sourire. Comme toujours, je portais mon masque de douceur et de gentillesse. Ma mère m’avait bien comment me tenir, comment me comporter. Ses leçons, je les avais retenues et je les appliquais. Pourquoi ? Peut-être parce que je n’avais connu que ce mode de vie, cette éducation. Si je ne portais pas mon masque, qu’est-ce que je devrais montrer au monde ? Et puis, je le portais depuis tellement de temps, que je ne saurais pas vivre sans…
Nous fûmes interrompus par le service d’étage qui apportait le petit déjeuner d’Edward. Bien qu’au départ, j’avais refusé poliment sa proposition, j’avais fini par accepter de prendre un verre de jus d’orange. Edward me servit un verre et nous trinquâmes à la récente promotion que j’avais eu. Je bus une gorgée puis posai mon verre. Je me levais et, par réflexe, je lissais ma jupe avant de me diriger vers l’une des fenêtres. J’observais le paysage, toutes ces personnes semblaient minuscules de là-haut. D’une voix timide, je demandais :

« Est-ce qu’il t’est déjà arrivé de te demander si notre union est une bonne chose ? »

Lentement, je fis face à cet homme si beau, si attirant. Peut-être que si j’avais été une tout autre personne, j’aurais réduit cette distance qui nous séparait. J’aurais fait ce que n’importe quelle femme amoureuse aurait fait. J’aurais embrassé ces lèvres… Mais même dans mes rêves, je n’osais pas le faire.
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Edward C. Borden

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyMer 13 Sep 2023 - 10:57

Prisonnier l’un de l’autre. Voilà ce que nous sommes, Jessica et moi. Contraints à un mariage dans lequel nous n’avons pas eu notre mot à dire. Dans un autre contexte, j’aurais pu me sentir heureux du choix que mes parents ont fait. Jessica est loin d’être désagréable à regarder, et elle a beaucoup de qualité. Elle rendrait heureux n’importe quel homme qui mériterait son amour. Seulement voilà, jusqu’à présent, elle et moi n’avons jamais réellement eu un moment pour apprendre à nous connaître. On nous a simplement balancé dans les bras l’un de l’autre sans la moindre forme d’introduction. Nos rencontres ont toujours été peuplées de malaise. Dès que nous nous trouvions au même endroit, il fallait préserver les apparences, jouer le jeu, et apparaître ensemble. Et même si la situation est pénible autant pour elle que pour moi, je n’ai jamais rien fait pour lui être désagréable, ni pour l’accrocher à mon bras tel un trophée qu’on exhibe aux autres. Jessica ne mérite pas d’être traitée de cette façon.

Etant donné que je suis à New York depuis quelques semaines maintenant, je lui propose tout naturellement de l’aider à se repérer dans cette nouvelle ville qui ne ressemble en rien à Los Angeles. Je ne risque rien à lui servir de guide et à tout simplement être son ami, dans un premier temps. Et puis, je ne me vois pas la laisser se débrouiller toute seule et faire comme si elle n’existait pas. Entre tout ce qui rythme ma vie new-yorkaise, je vais bien pouvoir trouver un moment à lui accorder. Il suffit simplement que je me réorganise. Changer un peu d’air ne me fera pas de mal, non plus… Sans oublier Keri qui s’apprête à déménager et qui est enceinte… Ca aussi, il va falloir que je m’occupe de l’annoncer à mes parents, mais aussi à Jessica… Étrangement, j’ai l’impression que le bourbier qu’est devenu ma vie va finir par m’engloutir vivant.

Tu ne me déranges pas. J’arriverai à trouver un moment, ne t’en fais pas.

Le service d’étage arrive à point nommé, avec mon petit déjeuner. Comme toujours, Jessica n’est pas âme à vouloir s’imposer, alors ça ne m’étonne pas qu’elle refuse ma proposition de lui commander quelque chose. Néanmoins, elle accepte un verre de jus et je profite qu’elle ait un verre à la main pour trinquer avec elle à sa promotion qui, j’en suis certain, est amplement méritée. Tandis que je m’installe pour me servir une tasse de café qui me permettra d’avoir enfin les idées totalement claires, Jessica se dirige vers une des baies vitrées. Silencieusement, je l’observe tandis qu’elle se perd dans la contemplation du paysage. Je la détaille : de ses cheveux bruns, souples et sans aucun doute soyeux, au détail de sa silhouette, à sa chute de reins, puis ses jambes galbées. Elle est belle, c’est indéniable. Désirable, aussi. Mais je ne ressens pas cette étincelle d’attraction qui pourrait me faire franchir le cap d’un quelconque rapprochement.

Jessica me sort soudainement de mon observation et de mes pensées. Je détourne le regard, profitant du fait qu’elle ne s’est pas encore retournée. J’attrape ma tasse pleine de liquide noire et en avale une gorgée, me laissant ainsi quelques secondes de répit pour réfléchir à une réponse convenable. Ça n'a rien d’étonnant qu’elle doute. Elle n’est pas idiote. Il n’y a qu’un aveugle qui ne verrait pas à quel point nous étions très loin de former un couple uni, voire animé par la flamme de la passion. J’ignore totalement si mes parents ont eu la chance de faire une union amoureuse ou bien si comme nous ils ont été contraints de se marier ensemble. Je ne leur ai jamais posé la question parce qu’ils ont toujours semblé relativement heureux ensemble. Peut-être que c’est l’acceptation de leur situation qui les a conduit à cet état de fait ; et peut-être que moi aussi, si j’acceptais totalement cette relation, je l’atteindrais.

Je n’en sais rien, je réponds honnêtement. Elle semble en être une bonne aux regards de nos parents, donc je suppose qu’on leur rend service ? Ils sont associés, donc je pense que notre mariage est un moyen de prospérer dans le temps et transmettre leurs héritages à un héritier commun.

Et bien évidemment, cet héritier commun est nul autre que le potentiel enfant qui naîtrait de cette union. Je prends conscience qu’à tout le bourbier qu’est ma vie, s’ajoute un deuxième enfant qui n’est qu’hypothétique, et qui se voit déjà attribuer un rôle trop lourd sur ses épaules.
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Jessica M. Marshall

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyMer 25 Oct 2023 - 11:23

L’amour n’avait jamais été dans l’équation de notre union. En fait, nous n’avions pas notre mot à dire. Nos parents avaient décidé pour nous. Un beau jour, ma mère m’avait annoncé que je devrais me marier avec le fils des Borden, Edward. Nous nous connaissions depuis l’enfance. Nos familles, et d’autres, se côtoyaient depuis des années. Nous nous retrouvions lors de galas, de rendez-vous entre nos parents. Mais jamais je n’aurais cru que je devrais me marier à lui. Nous n’étions pas proches. Je le savais proche d’une autre, Keringhton. Il était de notoriété publique qu’ils se passaient des choses entre eux. J’avais entendu des rumeurs sur la nature de leur relation. Mais je n’avais su ce qui était vrai ou faux. Il faut dire que Keringhton avait une réputation sulfureuse. Beaucoup d’hommes étaient attirés par sa fougue. Quant à Edward… quelle femme lui résisterait ? Je soupçonnais que certaines s’inventaient des rumeurs avec lui. Je ne les jugeaient pas mais je n’aimais pas les regards que j’attirais depuis l’annonce de nos fiançailles. La jalousie, l’incrédulité et parfois la pitié se lisaient dans leurs regards. J’étais fiancée à un homme à femmes, un séducteur-né. Moi, l’innocente, la virginale Jessica Marshall. Celle qui rougissait à l’évocation du sexe, même entre amies… celle qui se pliaient aux règles sans jamais les remettre en question. Je faisais la fierté de mes parents… et je n’étais pas heureuse. Mais ça, jamais je ne le faisais transparaître.

Edward m’affirma que je ne le dérangeais pas, qu’il trouverait toujours le temps pour moi. Et je le croyais. Mais ça ne m’empêcherait pas d’essayer d’être le plus arrangeante possible pour lui. C’était mon rôle de fiancée et de future épouse. J’étais le parfait petit robot que mes parents avaient façonné ! Soudain, je sentis mon cœur s’emballer, une sueur froide couvrant mon dos. Je me sentais étouffée, comme si ma peau était trop petite pour contenir toutes les émotions que je ressentais. J’avais envie d’hurler, de pleurer ma détresse et mon envie de vivre ma vie sans restriction, sans jugement… mais, mon éducation était plus forte. Je fermais brièvement les yeux, respirant lentement, me rappelant qu’une respiration lente me permettait de repousser les crises d’angoisse. Et quand enfin, mes doigts se détendirent sur ma jupe, j’ouvris les yeux. Ce moment n’avait duré que quelques secondes, pourtant, j’avais l’impression qu’il avait duré des heures. Je fis un sourire à Edward avant de lui répondre :

« Je te remercie, Edward. »

Edward… un soir, durant un gala, j’avais surpris cette fameuse Keringhton s’approcher d’Edward. Ils avaient discuté un moment, échangé des sourires et des rires complices. Et elle l’avait appelé « Eddy ». Elle était la seule à se permettre de l’appeler ainsi. Puis, ils s’étaient éclipsés et avait disparus. Je savais pourquoi… et je ne pouvais m’empêcher de l’envier. Elle partageait quelque chose avec lui qui m’était inaccessible. Je n’avais pas sa spontanéité. Je n’aurais jamais osé envoyer paître toute mon éducation pour vivre comme je l’entendais… du moins, jusqu’à maintenant. Après tout, j’avais décidé de quitter le domicile familiale contre l’avis de mes parents. C’était un grand pas.

Debout, face à la fenêtre, je demandais à mon fiancé ce qu’il pensait de cette situation. Un héritier… oui, aux yeux de nos parents, je n’étais bonne qu’à faire perdurer un nom, une fortune. Ce que je pouvais penser n’avait aucune importance. Personne ne m’avait demandé si j’avais envie de me marier ou d’avoir des enfants. Pour eux, c’était une évidence que je le voulais. Et moi, je ne m’étais pas posée cette question. Je ne savais même pas ce que je voulais…

« Tu as peut-être raison… »

Avait-il vraiment raison ? J’allais vraiment m’enfermer dans cette union décidée par mes parents ? Finir comme ma mère ? Soudain, la crise d’angoisse reprit de plus belle. Mais cette fois, elle était bien plus forte que la précédente. Je tremblais. J’ouvris la bouche pour prendre plus d’air en vain. Je sentis la panique m’envahir jusqu’à ce que je puisse plus réfléchir normalement. Perdant l’équilibre, je m’écroulais au sol, essoufflée. Des larmes vinrent couler sur mes joues. Non, surtout pas ça ! Je ne voulais pas que qui que ce soit, et surtout pas Edward, sache que j’avais parfois ces moments de panique. Pourtant, je ne pouvais rien faire à part attendre que la crise passe. De façon lointaine, j’entendis Edward m’appeler, me parler. Il s’était approché de moi, ses pas précipités sur le parquet résonnant dans mes oreilles comme un écho lointain. Je sentis sa main se poser délicatement sur mon épaule, hésitante, comme s'il ne savait pas comment réagir face à mon effondrement. Ses mots, pourtant apaisants, ne faisaient qu'accentuer mon sentiment d'oppression. Pourtant, peu à peu, la chaleur de sa main sur mon épaule m'aida à me concentrer, à revenir à moi-même. J'inspirais profondément, plusieurs fois, jusqu'à ce que je sente mon cœur reprendre un rythme plus normal.

« Je suis désolée, » balbutiais-je, en essuyant mes larmes du revers de la main. « Ce n'est rien, je suis... un peu dépassée, c'est tout. »
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Edward C. Borden

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyMar 7 Nov 2023 - 14:18

Envisager un avenir où Jessica ferait partie de mon quotidien me semble bien moins pénible que ce à quoi j’aurais cru. Elle et moi, nous sommes dans le même bâteau. Elle n’est pas mon ennemi, et je ne suis pas le sien non plus. Certes, jusqu’à présent, je n’ai pas fait grand-chose pour lui être réellement agréable. Je n’ai pas été détestable non plus, mais j’ai souvent côtoyé l’indifférence la concernant. Alors qu’elle, elle a toujours tout fait ce qu’il faut. Je sais de quel univers nous venons, elle et moi. Je sais à quel point l’éducation qu’on donne à une femme est diamétralement à l’opposé de celle qu’on dispense aux futurs héritiers mâles des dinasties. Moi, je peux faire ce que je veux. Elle, non. Sauf sentimentalement parlant, où elle et moi, nous n’avons pas le choix. Notre union a été décidée il y a de cela un petit moment, et sans la moindre consultation préalable, on nous a déclarés fiancés sans même chercher à savoir si nous étions tout simplement d’accord. Beaucoup d’hommes se seraient tout simplement accommodés de cette situation car Jessica est loin d’être laide et surtout, elle vient d’une famille qui ne ternira nullement la moindre réputation. Sauf qu’elle mérite un homme qui l’aimera sincèrement. Elle n’est pas faite pour ce monde constitué de requins - même si, d’un point de vue totalement objectif, je suis sans aucun doute le moindre mal… Bien que je ne sois pas blanc comme neige.

Je suis prêt à faire un effort pour lui rendre la vie agréable, mais je ne sais pas trop quoi penser de ma situation actuelle. Keri est enceinte, elle va garder le bébé, et je suis totalement disposé à assumer mes responsabilités quant à l’éducation de cet enfant qui naîtra d’ici quelques mois. Reste dorénavant à savoir comment annoncer cette nouvelle à mon entourage, à Jessica, et essayer de composer harmonieusement avec tout ça. C’est un merdier sans nom. Littéralement. Je sais que ma fiancée comprendrait, dans un sens. Mais est-ce qu’elle serait prête à accepter que son mari ait déjà un enfant hors mariage ? Serait-elle même prête à assumer le qu’en dira-t-on ? Parce qu’il est évident que ça va engendrer pas mal de ragots et dans notre monde élitiste, il faut avoir les épaules solides pour y faire front. Or, je n’arrive pas à voir Jessica autrement que fragile. Pourtant, je suis intimement convaincue que si elle réussissait à se défaire de toute cette oppression, elle serait bien plus forte et dégagerait davantage de personnalité.

Patiemment, je lui exprime mon opinion qui est un brin résignée à notre sort. Je ne sais pas trop ce qu’elle souhaitait entendre, mais j’essaie de prendre des gants. Rompre ces fiançailles ne sera pas simple. Si cela doit se faire, il va falloir la jouer finement. Si ses mots me donnent raison, le son de sa voix, lui, me prouve toute la fragilité de ses convictions. Elle doute, et c’est bien normal. Jessica est comme moi : un être humain doté de raison, de désir, et de réflexion. Pour adhérer à une idée, il faut en être convaincue. Sans cela, c’est comme prêcher la bonne parole à un hérétique : c’est peine perdue. Comme elle me tourne le dos, elle n’a absolument aucune conscience de l'air peiné qui prend place sur mon visage. Je suis davantage triste pour elle que pour moi. C’est un comble. Mais moi, peu importe ce qu’il se passera, je suis un homme et ça ne me collera pas comme une seconde peau. Pour elle, en revanche… Je réfléchis à ce que je pourrais lui dire qui la rassurerait, mais je n’ai pas le temps de trouver l’inspiration que soudainement, elle s’écroule. Mon instinct se met en marche et je me rue vers elle tandis que ses sanglots commencent à raisonner dans la pièce à vivre de ma suite. Je me baisse à ses côtés, une main posée sur son épaule. Son visage exprime toute la détresse du monde, et mon cœur se serre à ce spectacle.

Hé, Jess, respire, okay ?

Ma voix reste calme et posée. Visiblement, elle est en train de me faire une crise d’angoisse, et je ne peux pas faire grand chose pour l’aider, hormis tenter de la calmer. Je lui répète un certain nombre de fois de respirer, jusqu’à ce que mes paroles se créent un chemin dans son esprit et que je la remarque en train d’obéir. Jess prend de grandes inspirations avant de les expulser tranquillement, et de recommencer.

Voilà, c’est bien, continue comme ça. Ça va passer…

Lentement, je dégage les quelques mèches de cheveux brunes qui sont tombées devant son visage. Je passe une main sur sa joue avant de l'aider à se remettre sur ses deux pieds. Mon autre bras l’entoure afin de la soutenir si jamais elle se remet à vaciller. Lentement, je l’accompagne jusqu’au canapé et la fais s’asseoir dessus tandis que je m’agenouille devant elle tout en gardant ses mains dans les miennes. Je suis profondément navrée de l’état dans lequel elle vient de se plonger.

Je comprends, dis-je tranquillement. Je sais ce que tu ressens, et je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire pour alléger ça… Je marque une légère pause avant de reprendre : Ecoute, la situation est loin d’être idéale, et j’en conviens. Mais je ne vais pas t’empêcher de vivre et de faire ce que tu aimes. Si tu veux travailler, tu es libre de le faire. Si tu as envie de sortir en virée, tu peux aussi. Tu n’es pas ma prisonnière, okay ?

Je sais pas du tout si c’est ce qu’elle veut entendre, ou pas. Je fais en fonction de l’instant, j’essaie de lui faire entendre qu’elle n’est ni une belle plante, ni un objet. Même si nous allons nous retrouver prisonniers l’un de l’autre, je ne veux pas que sa vie devienne un calvaire sans nom. Je ne suis personne pour exiger une telle chose de la part de quelqu’un.
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Jessica M. Marshall

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyVen 10 Nov 2023 - 15:24

J’avais beau porter des vêtements à ma taille (du sur-mesure), j’avais l’impression que ma veste de tailleur était trop petite. Je me sentais à l’étroit dans ma jupe. Comme si le tissu de mes vêtements se resserraient sur mon corps. Un filet de transpiration coula le long de mon échine. Je frissonnais. J’avais envie d’arracher mes vêtements. Mais mon éducation m’obligea à garder mon sang-froid. Je devais sauver les apparences, rester calme et digne quelque soient les circonstances. Je ne pouvais surtout pas montrer la tempête qui faisait rage dans mon esprit. J’affichais un calme olympien, alors que toutes mes pensées se mélangeaient dans ma tête. Edward n’y voyait que du feu. J’arrivais à garder la tête haute… du moins, c’est ce que je croyais. Cette crise d’angoisse que je tentais d’étouffer m’attaqua avec plus de force, et je n’étais pas de taille à lutter. Je tentais de respirer lentement mais je n’y arrivais pas. La sensation d’étouffer se fit plus forte. Plus je luttais et plus mon esprit partait à la dérive. J’avais le tournis, je perdis alors l’équilibre et juchée sur des talons hauts d’une dizaine de centimètres, je n’avais aucun moyen dd me rattraper. Je m’écroulais alors au sol, une main sur la poitrine. Je pleurais, croyant que ma dernière heure arrivait. J’allais mourir ici, dans cette chambre d’hôtel. Les sanglots redoublèrent, ruinant mon maquillage. Edward me rejoignit et tenta de me calmer. Je sentis sa main se poser sur mon épaule. J’entendais sa voix de loin, comme s’il était dans une autre pièce. Mes oreilles bourdonnaient. Mais je m’accrochais désespérément au son de sa voix. Elle gagna en volume, jusqu’à ce que la crise passa. Les doigts d’Edward dégagèrent mon visage les mèches qui le barraient. Une fois que je fus sur mes deux pieds, avec l’aide d’Edward, il m’amena au canapé où je m’assis… Edward resta agenouillé devant moi. D’un geste, je balayais ce qui venait de se passer. Ce n’était rien, juste une petite crise passagère, pas de quoi s’inquiéter. J’essayais de minimiser cette scène pour ne pas l’inquiéter plus que de raison. À sa tirade, je lui offris un sourire. Encore un sourire de façade. J’étais douée pour ça…

« Merci, Edward… mais… je n’ai pas l’habitude de tout ça… c’est si… soudain. On va être mariés sans qu’on n’ait eu le choix et… »

Je me mordis la lèvre, me retenant de dire le fond de ma pensée. Je me rappelais alors que ce n’était pas convenable et la relâchais. Je ne voulais pas paraître capricieuse. Après tout, j’avais de la chance. Mon fiancé était bel homme, bon nombre de femmes rêveraient de l’avoir pour mari. Il semblait attentionné et délicat. Ce n’était pas un monstre ou un vieil homme repoussant. Je n’avais pas le droit de me plaindre. Il y avait tellement pire ! Je me redressais et souris de nouveau.

« Oublie ça. Ce n’était que passager. Je me ferais à cette situation, c’est mon devoir et je n’y manquerais pas. »

Oui, j’étais déterminée à me montrer à la hauteur. Même si je n’avais pas eu mon mot à dire dans cette affaire d’union, je voulais me montrer digne. Je voulais rendre mes parents fiers. Alors oui, j’aurais voulu avoir pour mari un homme que j’aimais et qui m’aimait en retour. Malheureusement, ce n’était pas le cas. Je devais m’y faire. Et puis, nous pouvions au moins être amis, même si nous devrions jouer la comédie en présence d’un public. Mais j’en étais capable. Je le faisais depuis ma plus tendre enfance. Je tentais d’ignorer mes pensées qui hurlaient que je pouvais obtenir bien plus qu’une simple amitié avec l’homme qui me serait lié à vie. Il le fallait, Edward s’était résigné à vivre sa vie avec moi. Il s’en était accommodé alors pourquoi je ne pourrais pas faire de même ? Je décidais de lui faire part de mon opinion.

« Est-ce que l’idée que l’on devienne amis te paraît saugrenue ? On ne se connaît pas réellement et peut-être que si on devenait amis, ça nous faciliterait les choses ? »

Je ne savais pas si un jour, nous finirions par tomber amoureux mais je voulais au moins croire à une amitié qui serait possible. Nos parents avaient décidé que nous devions nous supporter jusqu’à ce que la mort nous sépare, soit. Cependant, c’était à nous de faire en sorte que cette vie à deux soit aussi agréable que possible. Et ça passait par apprendre à nous connaître !

« Je te dis ça parce que… je ne connais même pas ta couleur préférée ou si comment tu aimes ton café… » terminai-je en riant doucement.
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Edward C. Borden

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyMer 20 Déc 2023 - 9:12

Je m’attendais à beaucoup de choses, mais certainement pas à voir Jessica s’effondrer juste sous mes yeux. Je me dépêche de la rejoindre tandis qu’elle lutte pour retrouver un semblant de respiration. Les larmes ravagent ses joues. Elle me fait une crise de panique. Son visage exprime toute la détresse du monde, et je ne peux pas m’empêcher de me sentir mal pour elle. Tranquillement, je lui intime de respirer. Ma main glisse sur sa nuque parfaitement dégagée par sa coiffure et délicatement, je caresse sa peau avec mon pouce. Je continue de lui parler tranquillement pour la ramener vers moi. Et progressivement, je la vois m’écouter. Je la félicite et dégage quelques mèches de cheveux de son visage. Mes gestes sont lents et doux. Ce n’est pas la première fois que j’ai à gérer ce type de réaction. J’ai déjà eu des clients en proie à ces crises avant ou après un procès. Cela survient généralement quand les émotions sont beaucoup trop fortes et trop vastes pour être gérer par l’esprit. C’est normal de craquer. Même si ça ne fait pas partie de mes attributions, je ne laisse jamais un de mes clients dans cet état-là. Je reste et l’accompagne dans sa crise jusqu’à ce qu’elle passe. Même si mon geste est totalement désintéressé, j’ai quand même remarqué que mes clients me font davantage confiance après une crise de panique ou d’angoisse. Aujourd’hui, je ne fais pas ça pour gagner la confiance de Jessica, ni pour jouer le rôle du fiancé. Je fais ça parce qu’elle a besoin de soutien. Je ne suis peut-être pas celui qu’elle espérait, mais je suis le seul présent dans ma chambre.

Dès qu’elle semble aller un peu mieux, je l’aide à se relever et je l’accompagne jusqu’au canapé où elle s’assoit. Je m’agenouille devant elle tout en gardant ses mains dans les miennes afin qu’elle puisse conserver une ancre dans la réalité. J’ose espérer me montrer rassurant malgré l’avenir incertain que nous aurons ensemble. Je suis certain d’une chose : je ne compte pas en faire ma prisonnière. Je sais que nous sommes tous les deux issus de deux familles miroirs : nos pères travaillent comme des acharnées tandis que nos mères se sont condamnées à n’être que des maîtresses de maison en les épousant. Jessica travaille et elle a l’air d’aimer son boulot. Je ne veux pas la priver de ça. On la prive déjà du choix d’épouser qui elle veut, alors si en plus de ça je lui retire la liberté qui lui reste, ça ferait de moi un monstre. Et j’ose espérer ne pas en être encore devenu un. Je suis sûr qu’ensemble, nous pourrons trouver un équilibre. Une balance qui nous convient à tous les deux. Et tant pis si ça ne plaît pas à ses parents. Je crois qu’en fin de compte, je suis presque le moindre mal.

Malgré mes paroles, Jessica fait exactement ce qu’on attend d’elle : elle minime ce qui vient de se passer. Elle met de côté son mal être pour satisfaire les autres. C’est face à ce genre d’événement que je mesure ma chance d’être un homme. Je n’ai absolument pas toutes ces contraintes. Je serre légèrement ses mains dans les miennes. Je sais que je n’arriverai pas à la raisonner là-dessus, mais je peux toujours utiliser la technique de la psychologie inversée.

Si tu veux, dis-je. Mais je te demande qu’une chose en retour : sois honnête avec moi. S’il y a quoi que ce soit, je veux que tu me le dises, même quand ça ne va pas, ou quand quelque chose te contrarie. D’accord ?

Je sais que je lui demande l’impossible puisqu’on lui a sûrement rabâché mille fois qu’elle ne doit pas se plaindre, mais je m’en moque. Jessica est un être humain, avec ses désirs et ses rêves. C’est cette femme-là que j’ai envie de connaître. Et j’aime qu’elle fasse un peu preuve d’initiative. Un léger sourire vient poindre sur mes lèvres lorsqu’elle me propose qu’on devienne amis. Ça me semble être une bonne idée. Je me joins à elle lorsqu’elle se met enfin à rire. Je relâche ses mains et me redresse. Au passage, je dépose un baiser sur son front.

Noir et sans sucre, et gris, je lui réponds avec un sourire. Ton idée est loin d’être bête. Ça pourrait être un excellent début.

Je m’éloigne jusqu’à la table où je lui sers un nouveau verre de jus d’orange. Et même si elle a déjà mangé, je lui place un pain au chocolat encore tiède dans une assiette et le lui apporte. Je m’installe à côté d’elle.

Bois et mange un peu, ça ne te fera pas de mal après ça, je lui intime.
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Jessica M. Marshall

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyJeu 28 Déc 2023 - 16:02

La présence d’Edward agit sur moi comme un baume. Il réussit à me calmer, je m’accroche à sa voix telle une bouée de sauvetage. Elle me permet de sorte de la brume qui envahissait mon cerveau me plongeant dans la terreur de ne jamais revenir à la réalité. Une fois la crise passée, Edward m’aida à me relever et me conduisit sur le canapé où je m’assis. Envolée la grâce et l’élégance. Je ne pouvais pas faire semblant, pas après ce moment de faiblesse. Mon corps me trahissait ces derniers temps. Chaque fois que la mention de mes fiançailles planait au dessus de ma tête, la sensation de suffoquer m’attaquait violemment. D’habitude, je vivais ces instants de panique seule, chez moi, à l’abri des regards. Mais aujourd’hui, je n’avais pas réussis à gérer le flux puissant d’émotions. Heureusement que mon fiancé avait su maîtriser la situation, sinon, j’étais partie pour haleter encore quelques minutes sur le sol de sa suite. Nous avions ne pas avoir de réel lien affectif, il se montrait prévenant et délicat avec moi. J’étais touchée par sa douceur et sa gentillesse. Son apparence froide et impassible cachait peut-être un cœur en or. J’aurais bien le temps de le découvrir… après ce qui nous attendait.

Edward tenait mes mains dans les siennes. Sa chaleur me réchauffait même si je n’avais plus froid. Il n’avait pas hésité une seule seconde à me venir en aide. Je ne pouvais pas abuser de sa prévenance. Alors, je tentais de reprendre contenance. Je me redressais et balayais d’un revers mes peurs et mes angoisses. J’avais un devoir à accomplir, je devais mettre mes sentiments de côté afin que mes parents soient fiers de moi. Je devais faire honneur à ma famille. Je ne pouvais pas échouer ! En tant que femme, dans notre milieu, toute notre réussite résidait dans un bon mariage avec un bon parti et une descendance avec au moins un garçon. Si je ne donnais naissance qu’à de jolies fillettes, le nom de mon mari se perdrait. Surtout qu’Edward était enfant unique, tout comme moi. Ma mère comptait sur moi pour retirer la petite tache qui salissait légèrement son prestige. Elle avait fait un beau mariage mais elle n’avait pas mis au monde de garçon. Même si je savais que mes parents m’aimaient, il n’en restait pas moins qu’ils auraient préféré que je sois un garçon. Et par moment, j’étais d’accord avec eux. Je serais bien plus libre de mes mouvements. J’aurais peut-être pu choisir ma compagne… enfin, je n’étais pas vraiment sûre de cette dernière affirmation. Edward n’avait pas eu d’autres choix que de me fiancer. Il avait réussi à retarder notre mariage mais bientôt, nos parents nous mettrait une pression si élevée que nous serions contraint de nous marier… je chassais ces pensées pour ne pas replonger dans une nouvelle crise.
À sa question, je hochais la tête, presque docilement. Que pouvais-je lui répondre d’autre ? Je voulais que nous devions amis. Je me devais donc de lui offrir mon honnêteté.

« D’accord, je tacherais d’être le plus honnête avec toi. »

Est-ce que j’en étais capable ? Je n’en étais pas sûre moi-même car cela voudrait dire que je devrais être honnête envers moi-même ! J’avais tellement l’habitude de me mentir pour céder à toutes les volontés parentales que j’avais bien du mal à différencier mes envies de celles de mes parents. Mais je pouvais faire un effort pour Edward. Quand je lui fis alors part de mes pensées quant à l’idée que nous soyons amis car après tout, je ne savais rien de lui, Edward me répondit après avoir déposé ses lèvres sur mon front. Je fermais les yeux à son contact. Le premier que nous partagions. Avant cela, jamais mon fiancé ne s’était aventuré à me toucher. Nos mères veillaient à ce que nous restions chastes jusqu’au mariage. Pour moi, ce n’était pas difficile, je ne fréquentais aucun homme et je n’aurais pas osé aller à l’encontre des règles de mes parents. Mais je n’étais pas sûre que c’était aussi le cas pour Edward. C’était un très bel homme, qui pouvait avoir n’importe quelle femme. Et puis… j’avais entendu certaines rumeurs qui circulaient parmi les personnes de notre âge. On racontait qu’Edward était un véritable homme à femmes. J’avais moi-même surpris des regards et une discussion complice entre lui et Keringhton. Je savais qu’ils n’avaient pas disparu d’une soirée pour aller jouer aux cartes. Mais même si j’enviais la relation qu’ils avaient, j’étais déterminée à en avoir une aussi. Bien sûr, elle ne serait jamais aussi fougueuse et passionnée que celle qu’ils avaient. Mais j’osais espérer être au moins son amie… à sa réponse, j’affichais un sourire sincère et ravi. Nous étions sûrement sur la bonne voie.

« Je note, je saurais pour le jour où tu me rendras visite. Je pourrais te servir au moins un café noir et sans sucre. Mais s’il est gris, ne le bois pas, je m’en voudrais terriblement de te provoquer une indigestion. » lui dis-je d’un air légèrement malicieux.

Oui, j’avais le sens de l’humour et maintenant que l’ambiance se fit plus légère, je me permis de lui montrer cette facette de moi. En public, je me devais d’être à la fois sérieuse et douce. Mais en privé, je pouvais me montrer drôle et pleine d’esprit. Mais je ne le montrais pas souvent, mes parents aimaient rire avec moi mais parfois, ils me reprenaient pour pas que je ne déborde trop. Avec le temps, j’avais appris à mesurer ce temps où ce côté de moi ressortait.
Edward m’intima de manger et de boire. Je ne pouvais pas refuser maintenant qu’il m’avait vu tomber en larmes. Je hochais simplement la tête. Il me mit dans les mains une assiette avec un pain au chocolat et un verre de jus d’orange. Je posais le jus sur une petite table et attaquais mon pain au chocolat. Je mangeais avec minutie, prenant soin de ne pas mettre de miettes partout ou de me salir à cause du chocolat. Pourtant, je me régalais, j’adorais les viennoiseries, surtout les françaises. Mais mon éducation se rappela à mon bon souvenir : ne jamais paraître gloutonne.
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Edward C. Borden

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyVen 19 Jan 2024 - 14:35

Gérer les crises d’angoisse fait partie de mon quotidien. Et ça arrive bien plus souvent qu’on ne pourrait le croire. Le tout, c’est surtout de garder son calme et de ne laisser transparaître aucune émotion forte. Et surtout, de rassurer l’angoissé. Ça s'apprend, ça ne vient pas naturellement de tout le monde. Pour ma part, je n’ai jamais pu me résoudre à laisser un de mes clients dans cet état-là. J’ai toujours tout fait pour les aider à surmonter une crise. Jessica ne fait pas exception à la règle, même si elle n’est pas une de mes clientes. Je ne me vois pas rester sur ma chaise en train de boire mon café pendant qu’elle essaie de se reprendre. Ça ferait de moi un monstre sans cœur, et même si je ne suis pas le plus irréprochable des hommes, j’ai quand même un peu de savoir vivre et de compassion.

La situation que nous vivons, elle et moi, est loin d’être idéale. La menace d’un mariage pèse sur nos têtes et pour le moment, nous n’avons pas d’autre choix que de nous y plier. Je sais que c’est loin d’être le pied, mais tout ce que je peux proposer à Jessica c’est qu’elle soit aussi libre que possible de faire ce qu’elle désire, même si nous nous retrouvons mariés. Je n’ai pas envie de la priver de ce qui la rend heureuse, pour la simple et bonne raison qu’à sa place, je n’accepterai pas qu’on m’interdise de continuer à faire ce que j’aime. Je ne peux que lui offrir des garanties. Ce n’est pas grand chose à côté de la liberté totale, j’en ai bien conscience. Mais si je rompt nos fiançailles, je connais suffisamment ses parents pour savoir qu’ils la colleront dans les pattes d’un autre homme. Elle fait partie de ces vieilles familles qui pensent que les femmes ne sont là que pour faire de bons mariages et remplir leurs devoirs conjugaux en mettant au monde des héritiers. Moi aussi, je viens de ce type de famille. J’aurais été une femme, mes parents auraient sans aucun doute agi exactement de la même manière. D’ailleurs, être un homme ne change finalement pas grand-chose puisqu’on m’a fiancé avec Jessica sans me demander mon avis. Mes parents ont dû en avoir marre que je sois encore célibataire à mon âge. Si seulement ils savaient quel est le chao de ma vie à l’heure actuelle… Mon père ferait une crise de nerfs et ma mère probablement une crise cardiaque.

Même si nous sommes loin d’être un couple, j’ai envie de savoir quand Jessica ne va pas bien, ou quand elle doute, ou tout autre chose qui lui passerait par la tête. Je n’ai jamais été très prévenant vis-à-vis d’elle. Les quelques fois où nous nous sommes croisés, on nous a poussé dans les bras l’un de l’autre, et je me suis toujours montré distant. Elle est belle, c’est indéniable, mais elle ne m’a jamais inspiré la moindre étincelle. Elle est beaucoup trop lisse, beaucoup trop “parfaite”. Je sais que c’est surtout dû à son éducation, et ça n’enlève pas le fait qu’elle est humaine et que, comme moi, elle subit. Je suis content qu’elle accepte ma condition pour que l’on soit amis. On ne se promet pas le grand amour, mais si on peut essayer d’avoir un lien amical, ce sera le début de quelque chose. Pour l’occasion, je dépose un baiser sur son front. C’est notre premier vrai contact, hormis une main poliment posée sur son bras ou au niveau de ses reins : une croix à apposer sur le calendrier.

Et te faire louper une occasion de prendre soin de moi ? je réponds avec humour.

D’ailleurs, je n’oublie pas son état précédent. Sans lui demander son avis, je lui sers un nouveau verre de jus d’orange ainsi qu’un pain au chocolat encore tiède. Je lui dépose le tout dans les mains et me réinstalle à côté d’elle.

N’hésite pas à te servir si t’en veux encore, dans cet hôtel, ils aiment bien en mettre pour tout un régiment.

Tous les matins, j’ai le droit à une quantité astronomique de petit déjeuner alors qu’assez souvent, je n’avale qu’une tasse de café. Lorsque je bosse enfermé ici, je grignote le contenu de ce petit déjeuner tout au long de la journée, mais lorsque je dois me rendre à l’extérieur, c’est tout simplement gâché.
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Jessica M. Marshall

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MessageSujet: Re: Bonjour, Edward...    Bonjour, Edward...  EmptyVen 9 Fév 2024 - 1:43

Je découvrais un nouvel aspect de la personnalité d’Edward qui me laissait espérer que peut-être nous pourrions être amis. Finalement, ce mariage ne serait peut-être pas aussi horrible que je l’aurais cru. Ma crise d’angoissée, je pris conscience de la douceur dont avait fait preuve Edward à mon égard. Il ne m’avait pas abandonné. À aucun moment son regard n’avait exprimé de la déception face à mon mal être. Bien au contraire, il avait fait preuve de compassion, se tenant près de moi tout du long. Il m’avait fait part de sa volonté à être à mes côtés. Il voulait être présent pour moi, que je lui parle, que je lui dise ce que je ressentais. Avec lui, j’avais l’impression que la vie m’offrait une chance d’être un peu plus libre que quand je vivais sous la coupe de mes parents. Je me faisais peut-être des illusions mais pour une fois que j’avais un espoir de vivre une vie un peu moins contraignante, je n’allais pas m’en plaindre.

Je lui avais donc fait part d’une requête qui me tenait à cœur, je voulais, qu’à défaut d’être amoureux, que nous soyons amis. Je voulais apprendre à le connaître, savoir qui était Edward derrière les costumes trois pièces et son visage impassible qu’il arborait quand les regards étaient tournés vers lui. Je ne voulais pas de cet homme-là. Je voulais celui que Keringhton voyait. Oui, je ne pouvais nier la jalousie que j’éprouvais à l’égard de leur relation. Enfin pas totalement. Je ne voulais pas être sa place, simplement être un peu plus proche de lui. Assez en tout cas pour qu’il ne me voit pas seulement comme la femme à qui il était forcé de se marier mais Jessica… Edward accepta volontiers que l’on tente cette méthode. Un sourire radieux se dessina sur mon visage. C’était tout ce qu’il me fallait. Ce fut comme si un poids s’était envolé de mes épaules. À présent, nous discutions et plaisantions sans que la gêne ne s’installe entre nous. J’étais agréablement surprise de découvrir que nous puissions partager des plaisanteries, aussi légères soient-elles.

« Je préférerais quand même ne pas te rendre malade. Si je dois prendre soin de toi, ça doit être fait sans que tu ne vomisses, ça serait plus agréable comme instant à partager. »

Mais Edward n’en oubliait pas que j’avais eu un moment de faiblesse. Aussitôt mon verre de jus et mon assiette vide qu’il les remplissait à nouveau, m’incitant à me nourrir davantage. Et histoire de ma rassurer, il me fit remarquer qu’il y avait bien trop de nourriture pour une seule personne. Avec un petit rire, je portais le verre à mes lèvres pour boire une nouvelle gorgée de jus d’orange. Puis docilement, j’attaquais mon pain au chocolat. J’aurais pu trouver une excuse pour ne pas avoir à manger… Mais la vérité était que j’avais faim. Mon éducation stricte m’imposait un régime spécial afin que je conserve une silhouette fine et harmonieuse. Dans notre société, les kilos en trop chez une femme était un défaut. Parmi l’élite, c’était tout simplement une abomination. Chez mes parents, je n’avais pas le droit de me resservir, je devais me contenter des quantités que l’on m’imposait à chaque repas. Les gourmandises telles que les viennoiseries, les gâteaux ou encore les sucreries étaient tolérées en de très faibles quantités. Pour une fois que je pouvais simplement manger sans avoir ma mère qui me dirait « Jessica Melissa Marshall, ne t’empiffre pas, n’oublie pas que chaque calorie compte. » je n’allais pas me faire prier. Alors, après avoir hoché la tête, je croquais à nouveau de le pain encore tiède.
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